5 - Le fantôme, le policier et la princesse
Après l'échange que j'avais eu avec Heather à la suite de la pièce de théâtre, je m'étais posé beaucoup de questions sur elle et sur notre relation à tous les deux, imaginant que nous pourrions nous entendre. Mais j'étais vite revenu à la réalité, lorsqu'en quittant les loges, j'avais entendu des élèves parler du baiser échangé entre Roméo et Juliette et qui n'était pas prévu.
J'avais récupéré mes vêtements et j'avais quitté l'école en courant, gagnant la plage de Haeundae hors d'haleine et en larmes. J'avais hurlé à l'océan, à la lune et à la nuit à quel point je détestais Heather. Puis je m'effondrai dans le sable et tentai de reprendre mon souffle, lorsqu'une main se posa sur mon épaule.
— Hyung...
Je tournai le regard vers mon meilleur ami qui s'agenouilla à mes côtés, le visage soucieux.
— Est-ce que ça va ?
— J'en sais rien... répondis-je en haussant les épaules. Est-ce que tu as embrassé Heather ?
Jungkook baissa les yeux et tira les petites peaux sur sa lèvre à l'aide de ses dents. Puis il releva le regard vers l'horizon en se rongeant l'ongle du petit doigt.
— C'est elle qui m'a embrassé.
Mon cœur se fissura et je sentis une douleur incommensurable le traverser. J'avais froid, puis chaud, mon pouls battait dans mes tempes et je sentais que j'allais vomir mon organe vital.
— Mais c'était pas un vrai baiser, ajouta-t-il. Juste un bisou sur la joue.
J'explosai, mon visage baigné de larmes se tordant à la fois de douleur et de rire. Jungkook ne savait pas comment réagir et je voyais à son expression qu'il était démuni.
— Taehyungie...
— Ça va, ne t'en fais pas, je vais bien, assurai-je.
Tout allait bien, car le geste ne venait pas de lui. Elle ne l'avait pas vraiment embrassé. J'étais à la fois rassuré, peiné et apeuré que ça lui ait donné envie de recommencer. Je m'affalai dans le sable, dans une crise de larmes et de rires impossible à calmer, sentant la main de mon meilleur ami frotter mon dos.
Nous étions restés comme ça un bon moment jusqu'à ce qu'il fasse vraiment très noir et que le silence nous enveloppe. Allongés sur le sable l'un à côté de l'autre, j'avais pris sa main que j'avais serré dans la mienne avant de comparer la longueur de nos doigts, paume contre paume. Mes mains étaient bien plus grandes que les siennes, encore petites et enfantines. Mon regard bifurqua sur son visage qui contemplait les étoiles.
— Kookie... ?
— Hmmm ?
— Je suis désolé... pardonne-moi d'être un si mauvais ami.
— Ne dis pas ça, hyung. Tu es mon meilleur ami.
— Moi, ou Heather ?
Sa dent attrapa sa lèvre inférieure et il déglutit.
— C'est pas pareil... elle c'est une fille.
— Mais tu l'aimes, non ? osai-je au risque de voir mon cœur se briser.
— Je l'aime d'une façon différente de toi, hyung.
Bim, voilà. Elle était là la triste réalité. J'étais relayé au rang de bon pote, de copain, alors qu'elle se destinait à devenir l'amour de sa vie. Celle avec qui il voudrait tout partager, pendant que je viendrai manger le dimanche chez eux. Je ramènerai les bières et elle ferait des grillades. Elle serait prof de danse classique et lui boxeur professionnel. Ils auraient deux enfants, un garçon et une fille et ils vivraient sur les hauteurs de Busan, dans une luxueuse villa moderne avec leur chien et leur 4X4 noir rutilant.
Pourquoi je me faisais du mal comme ça ?
Je me tus, refusant d'en savoir plus ou j'allais mourir de chagrin. Je roulai sur le côté opposé et me ratatinai, tassant douloureusement mes genoux sous mon menton. Je sentis quelques instants plus tard, le bras de Jungkook enserrer ma taille et son visage se loger dans mon cou.
— Hyung... il n'y aura toujours que toi et moi... cesse de te faire du souci.
Ça me faisait du bien mais ça ne me rassurait pas pour autant. Je savais qu'il se voulait bienveillant, mais ses sentiments étaient déjà là, ancrés en lui.
— Je peux t'avouer quelque chose ?
— Oui, tu peux tout me dire, j'te l'ai déjà dit.
— Je t'aime, Jungkook. Je t'aime si fort que ça me fait mal... je t'aime d'une façon que tu ne comprendras jamais, balbutiai-je au milieu de mes larmes.
Je sentis son souffle chaud dans mon cou et son menton se poser sur mon épaule.
— Je sais... murmura-t-il.
Il admettait que mon amour pour lui était étrange, irrationnel, déraisonnable et aberrant. Néanmoins, il ne me rassurait pas plus que ça et je savais que ça lui était impossible de répondre à ma demande. J'étais seul, coincé dans une relation impossible que je m'étais moi-même infligée. Et je me demandais parfois quelle serait devenue ma vie si ce jour-là je n'avais pas lié d'amitié avec Jungkook. Si je l'avais ignoré et qu'il était resté dans son coin et moi du mien.
La seconde partie de l'année s'était écoulée et rien n'avait changé. Heather était toujours présente, plus que jamais même. Elle préparait un spectacle de ballet pour la fin juin et en tant que premier fan, Jungkook la soutenait autant qu'il le pouvait. Il était mignon et se donnait du mal pour être aussi présent pour elle que pour moi.
Nous n'avions jamais reparlé de notre conversation au bord de la plage et c'était mieux ainsi. Nous dormions toujours ensemble le week-end et notre amitié était toujours aussi fusionnelle et puissante.
À la fin de l'année, nous avions quitté notre école sans nous retourner, excités de pouvoir entrer au collège et de grandir encore. Le camp d'été fut comme les autres années, un moment où nous retrouvions Hoseok, Jimin et Jin, pour un mois de vacances.
Mais cet été-là avait été plus difficile pour moi que les autres. Car au milieu du séjour, nous avions bénéficié d'une soirée déguisée. J'avais trainé longuement près de la malle, hésitant entre le pirate et le fantôme. Mes yeux tendaient vers une robe vert émeraude somptueuse aux longues manches et au décolleté saillant. Qu'est-ce que j'aurais pu y mettre ? Je n'avais pas de poitrine. Heather en avait, elle. Elle avait une poitrine qui prenait forme avec le temps, de jolies cuisses longues et fuselées et des mains fines. Sans parler de son visage sur lequel tout le monde se retournait. Et ça, Jungkook l'avait bien remarqué. Si bien qu'il commençait à se tendre lorsque des garçons l'approchaient ou lui demandait si elle voulait sortir avec eux.
Avec un calme olympien et une douceur inouïe, elle leur disait qu'elle n'était pas intéressée. Et moi je désespérais à chaque fois de la voir s'amouracher d'un autre garçon.
Lors de la soirée déguisée, Jungkook avait finalement opté pour un déguisement de policier qui affolait toutes les filles. Jimin était en pompier, Hoseok en men in black et j'avais opté pour le déguisement de fantôme. J'étais morose et je voulais me cacher, alors quoi de mieux qu'un drap ?
Ainsi, lorsque j'avais vu Heather arriver avec la fameuse robe que je désirais secrètement depuis des jours, je m'étais enfoncé dans le mur et tassé sur une chaise dans un angle. Elle était sublime et je ne ressemblais à rien. À travers les deux trous de mon drap blanc, je contemplai le regard de Jungkook détailler chaque partie du corps de la harpie. Et j'avais mal, encore.
— Tu veux un coca ? demandai-je pour détourner son attention d'elle.
— Non, merci.
— Un truc à manger ?
— Non, ça va, merci.
— Tu veux qu'on aille dehors ? Il fait chaud ici, non ?
Jungkook libéra un petit rire et fronça le nez.
— Non, ça va hyung, je reste là. Mais toi sors, tu dois avoir chaud avec ton truc, là, dit-il en pointant mon drap du doigt.
— Je sais... c'est pas très original, hein ?
— C'est classique... ça te ressemble, rétorqua-t-il.
Je soupirai et me tus, me contentant de regarder la harpie attirer tous les regards. J'étais jaloux. Jaloux de sa robe, de sa beauté, de son charisme. Je voulais être elle, au point où je l'aurais volontiers poussé dans l'escalier pour qu'elle se casse une jambe. Mais à coup sûr, Jungkook l'aurait porté et aurait été aux petits soins pour elle.
Mais le pire fut à venir, lorsqu'au cours d'un slow, ils dansèrent ensemble. Jungkook avait les yeux rivés sur elle, son regard parcourant chaque centimètre carré de son visage. Il était abasourdi par sa beauté, subjugué par son aura et je ne pouvais rien faire pour l'empêcher de tomber pour elle. Il n'y avait plus rien à faire pour empêcher l'inévitable, pour reculer le temps et m'opposer à l'inéluctable.
Lentement, elle glissa ses mains dans ses cheveux puis posa ses lèvres contre les siennes et moi je pleurai. Sous mon drap blanc, je laissai les larmes ravager mon visage et mes mains trembler. Mon cœur me faisait si mal que je me demandais comment je pouvais encore être en vie.
Mes yeux ne lâchaient pas le visage de Jungkook, ses lèvres soudées à celles d'Heather. Sa langue trouva la sienne et je me levai pour courir à l'extérieur et hurler ma douleur. Je dégageai mon drap et le jetai plus loin dans un geste enragé. Mes pas affolés me conduisirent à plusieurs centaines de mètres, sur le bord de la plage. Je me réfugiai sur un gros rocher surplombant l'écume des vagues qui venait s'échouer en contrebas. J'avais envie de mourir, de me noyer, ou encore de me faire écrabouiller par un satellite ou une pluie de météorites, pourvu que je ne sente plus cette douleur abominable et lancinante qui lacérait ma poitrine.
Je pleurai pendant si longtemps que j'avais l'impression que les heures s'écoulaient sans que je ne parvienne à me calmer. Je reniflai, trempant mon sweat de mes larmes, le visage rouge et bouffi. Pourtant, je m'y attendais. Je savais que cet instant menaçait d'arriver depuis le jour où la harpie était entrée dans nos vies. Je ne pouvais rien faire non plus pour l'en empêcher. Reprocher à Jungkook sa relation avec Heather revenait à le faire souffrir et c'était la dernière chose que je souhaitais.
Alors je n'avais pas énormément de solutions. J'expirai profondément en regardant la lune se moquer de moi là-haut dans le ciel noir et dépourvu d'étoiles et je reniflai, avant de descendre de mon perchoir. Le vent s'était levé et je frissonnai maintenant, certainement plus à cause de ma peine et de ma sensibilité exacerbée qu'à cause du froid. Je remontai le sentier menant aux dortoirs et m'arrêtai pour contempler mes camarades à l'intérieur de la grande salle. La musique était toujours aussi forte que lorsque j'avais fui et Jungkook était assis sur une chaise, sa main dans celle d'Heather. Ils se mangeaient des yeux si intensément que mon meilleur ami n'avait même pas remarqué ma disparition. Il se dégageait d'eux, une douceur exaltante, une excitation insolite du premier baiser et d'un début de relation. C'était à vomir et j'aurais voulu hurler à m'en déchirer les cordes vocales.
— Hey !
Je pivotai pour tomber sur Jimin qui me regarda avec peine et posa sa main sur mon épaule.
— Où tu étais, j't'ai cherché partout ?
— Là où je n'avais pas envie qu'on me trouve, déclarai-je froidement.
Il laissa sa main retomber mollement le long de son corps et me regarda m'éloigner. Je n'avais pas envie de me confier et encore moins à lui. Je voulais Jungkook, c'était le seul capable de me calmer et de me raisonner. Pourtant, ce n'est que bien après que je me sois assoupi que je le sentis s'allonger près de moi et coller ses pieds glacés contre les miens.
— Hyung, t'étais passé où ?! C'était une soirée extraordinaire !
— Hmmm...
— Tu dors ?
— Hmm...
— Bon, alors j'te raconte demain ?
— Hmmm !
Non, je ne dormais pas, pourtant je refusais d'écouter comment il avait enfoncé sa langue dans la bouche de cette blondasse. Je ne voulais pas non plus le rejeter. Son bonheur irradiait et je refusais de le lui ôter, car Jungkook méritait le bonheur bien plus que n'importe qui. Il enroula son bras autour de ma taille et déposa un baiser sur ma joue.
— Bonne nuit, hyung...
Quelques secondes plus tard, je l'entendis ronfler doucement au creux de mon oreille et je posai ma main sur la sienne, la gorge serrée et les yeux humides. Les lèvres tremblantes, je murmurai :
— Bonne nuit, Kookie.
**
Jungkook dormait paisiblement lorsque je m'éveillai le lendemain, d'une humeur massacrante. Le soleil perçait les stores de notre petite chambre et j'entendis Jin ronfler comme un sonneur dans le lit du bas. J'occupai le lit juste au-dessus du sien et Jungkook celui d'en face. Pourtant, toutes les nuits, nous les partagions l'un contre l'autre dans ce petit lit bien trop étroit pour deux, mais dans lequel je me sentais apaisé là, entre ses bras.
Je l'enjambai sans faire de bruit et descendis l'échelle pour rejoindre la salle de bain, au bout du couloir, ma grosse trousse de toilette sous le bras.
— Oh, chalut, Tae !
Jimin était déjà là, devant la rangée de lavabo blancs surplombés de grands miroir. Il se brossait les dents en se dandinant devant le miroir. Sa bonne humeur agressait la mienne et je lâchai un grognement en signe de réponse.
— La soirée était chouette, tu aurais dû rester jusqu'au bout ! On a eu l'élection de miss et mister summer ! Et tu sais qu-
— Je n'ai pas envie de parler, déclarai-je sèchement.
Je glissai ma brosse à dent dans ma bouche et évitai son regard dans l'espoir qu'il me fiche la paix. Mais c'était sans compter sur son irritable façon de vouloir toujours être au centre de l'attention et de passer pour un type génial et amical. Où peut-être le voyais-je de cette façon parce que j'étais vraiment de très mauvaise humeur.
— C'est pas grave, ça arrive à tout le monde d'être mal réveillé. On discutera plus tard !
Je roulai des yeux. Bon Dieu ne pouvait-il pas respecter les caprices d'autrui ?! Pourquoi fallait-il indéfectiblement être joyeux et souriant ?! Je soupirai et me concentrai sur ma tâche lorsqu'il posa sa main sur mon épaule.
— J'y vais, mais tu peux passer dans ma chambre et celle de Hobi si tu veux discuter !
Je le laissai filer en digérant l'information dont il m'avait fait part un peu plus tôt : Miss et Mister Summer. J'imaginais que je n'avais pas à deviner qui avait remporté le titre. Ça m'aurait même étonné qu'Heather et Jungkook ne soient pas nés pour cette qualification, d'ailleurs. Je crachai dans le lavabo et fixai mon reflet dans le miroir. J'étais grand et maigre et mes cheveux me tombaient devant les yeux. Mes oreilles étaient plutôt grandes et mes lèvres semblaient inévitablement se tordre vers le bas ce matin. Elles aussi étaient contrariées de ce qui nous arrivait, comme cet épi au-dessus de ma tête que je m'évertuai à dompter avec de l'eau, sans succès.
Ma peau était foncée et je me souvins encore aujourd'hui des réflexions de mes camarades qui me traitaient de « paysan ». Petit, je ne comprenais pas vraiment pourquoi on m'affublait d'un tel surnom et je m'évertuais à expliquer à chaque personne que je vivais dans un appartement en plein centre-ville de Busan et que seuls mes grands-parents qui vivaient à Daegu possédaient des champs. Mais je ne les voyais qu'une fois par an, et encore. C'est bien plus tard, lorsque j'ai été en âge de saisir le sens de cette remarque et que ma confiance en moi a atteint son paroxysme, que j'avais enfin pu me défendre sur la couleur de ma peau.
Je me trouvais laid et affreusement banal à côté d'Heather. Elle avait tout ce que je n'avais pas. Une poitrine pour commencer. En grandissant, je m'étais mis à affectionner les dessous que pouvaient porter les filles. Je n'en avais vu que dans une revue que certains garçons de ma classe se prêtaient entre les cours et j'avais trouvé que le corps des femmes était sublime. Nous, les hommes, ne pouvions porter que de classiques boxer ou slips sans aucun charme. Ensuite, Heather avait la possibilité d'avoir des cheveux longs avec lesquels jouer pour se donner un air enfantin ou plus adulte. Pourquoi ne pouvais-je pas laisser pousser les miens ? Et puis ses yeux étaient clairs et grands. Ils reflétaient tout l'amour qu'elle portait à Jungkook. J'étais persuadé que ses yeux avaient participé au kidnapping orchestré de mon meilleur ami. J'étais banal et elle était belle. J'étais un garçon et elle était une fille. Je serai un homme et elle une femme, avec tous ses charmes, toutes les possibilités infinies qui s'offraient à elle pour envouter Jungkook et le rendre accro. Pourquoi aurait-il voulu d'un autre garçon ? Il savait à quoi ressemblaient nos corps et comment nous étions faits, alors quoi de plus normal que de conquérir un territoire inconnu, une terre nouvelle ?
Je poussai un soupir à fendre l'âme et retournai jusqu'à ma chambre le pas trainant.
— Salut hyung !!!
Jungkook sauta du haut de notre lit superposé et m'enlaça en guise de salutation. Mon estomac se réchauffa à son contact et j'esquissai un bref sourire avant de retomber dans mon mutisme.
— Salut.
— Tu d'vinera jamais !!!
— Quoi, tu es Mister Summer et Heather est Miss summer, c'est ça ? Vous avez dansé toute la nuit, tu es le plus heureux du monde et tu regrettes que je n'aie pas partagé ces instants avec toi.
— Oh... oui... admit-il en cherchant mon regard du sien.
Je me gardai bien de croiser ses yeux noirs et brillants. Ils m'auraient fait fondre d'amour et mon cœur aurait à nouveau trottiné gaiement dans ma poitrine en le voyant si joyeux. Jungkook devait apprendre qu'il n'était pas le seul dans notre relation et que j'étais loin de fredonner la mélodie du bonheur depuis la veille. Il devait comprendre que j'étais malheureux, touché et profondément blessé de me retrouver mis de côté au profit de madame la ballerine peroxydée.
— Hyung, ça ne va pas ?
— Non...
— Tu veux en parler ?
Et pour la première fois depuis le début de notre amitié, je pris mon courage à deux mains et affrontai son regard. Je plongeai mes yeux dans les siens et le visage fermé, le plus sérieusement du monde, sans trembler ni même bafouiller, je déclarai :
— Oui. Il faut qu'on discute, Jungkook.
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Hey, coucou mes kiwis ! 🥝
J'espère que vous allez bien 🥰. Je suis super contente de vous retrouver pour ce nouveau chapitre ! 😊
Les choses sont un peu tendues pour notre petit Tae 😅
J'espère que ça vous a plu, n'hésitez pas à voter et à me laisser un com si c'est le cas ! ⭐
Je vous dis à vendredi pour la suite ! 🤸🏻♀️
Bisous ❤️
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