Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

13 - Descente aux enfers




Qu'est-ce que j'avais cru ? Que ça ne se verrait pas ? Que toute cette mascarade, ce « déguisement », comme l'avait appelé mon oncle, allait passer inaperçu ?

— Tae, mon chéri...

— Laisse-moi !!

J'entendis les pas de ma mère s'éloigner, et j'enfouis mon visage dans mon oreiller. Le déjeuner chez mon oncle avait été catastrophique. Déjà en rejoignant mes parents dans l'entrée, j'avais vu leurs réactions à ma tenue. Leurs regards s'étaient attardés sur mon minuscule haut qui laissait entrevoir mon ventre, puis sur mon bracelet, et enfin sur mon visage fardé. Ils se turent et ne firent aucun commentaire, toutefois, j'avais remarqué le regard que ma mère avait jeté à mon père. Un regard qui signifie : « il faut qu'on parle ».

Le trajet s'était fait dans le silence, mais en arrivant, c'est le regard belliqueux et hargneux de mon oncle qui s'était posé sur ma personne. Il me toisa de la tête aux pieds, et claqua sa langue contre son palais en grimaçant.

— Qu'est-ce que c'est que ça encore ?! Il n'y a pas de fête nationale, aujourd'hui ! Pourquoi cet accoutrement ?!

Ma mère avait tenté de me défendre au début, en racontant que c'était un jeu avec mes amis, que j'avais perdu un pari, mais ça n'avait pas fonctionné. Mon oncle m'avait cherché durant tout le déjeuner. J'avais fini par choisir de me défendre avec mes propres armes.

— Tu sais, en classe on a appris que dans certains pays, des peuples d'hommes se maquillent. Il y a des tas de gens qui ont des cultures différentes des nôtres, et je ne vois pas pourquoi on serait contraint de tous se ressembler, de tous por-

— QUOI ?!

Ses yeux s'étaient plissés si finement qu'il ne restait qu'une fente sévère et ombrageuse qui me considérait avec dégoût.

— Tu es en train de me dire que tu as délibérément enfilé ces vêtements de drag-queen ?!

Je m'empourprai.

— Ce ne sont p-

— Silence !!!! Tu es dans MA maison ! Je te conseille de fermer ton clapet et de te faire discret ! Tu fais honte à ta famille ! Imagine ce que doivent ressentir tes parents ! Quelle honte d'avoir engendré une chose pareille !

Je sentis les larmes affluer au ras de mes cils, mais je me retins, le cœur lourd. Je savais qu'afficher ma différence me mettrait en danger. Mais je ne pensais pas que ce danger viendrait de ma propre famille. Si mon oncle qui m'avait connu depuis ma naissance, qui m'avait appris à jouer aux échecs et qui m'emmenait nourrir les poules me traitait ainsi, qu'en serait-il des étrangers ?

Il n'y avait pas d'autre solution que de taire cette différence, de l'étouffer au fond de moi afin qu'elle se meure, qu'elle s'éteigne pour toujours.

Cette nuit-là, j'avais pleuré longtemps, en me posant mille questions. Peut-être étais-je né avec une tare ? Est-ce qu'il manquait quelque chose en moi ? Je n'avais pas été fini, j'étais un produit non conforme, une marchandise qui ne convenait pas à l'usage attendu. Je me voyais nourrisson, doté d'une étiquette sur le front stipulant « non conforme ». Comment étaient traités les gens tels que moi ? Nous n'entrions pas dans le moule, et jamais nous ne pourrions trouver notre place. Nous étions contraints d'errer dans le néant, de rester sur le bas-côté, rejeté sans pour autant pouvoir s'intégrer où que ce soit.

Je me relevai en pleine nuit, rageur, et attrapai la robe bleu et blanc dans le fond de mon placard. Je tirai sur le tissu jusqu'à le déchirer en lambeaux, le cœur brisé par la haine qui m'explosait au visage.

Dans un excès de folie, j'attrapai les ciseaux sur mon bureau, et coupai de longues mèches de cheveux châtaines. Je taillai sans me regarder, évitant de peu mes doigts, la main tremblante et la vue brouillée. Sanglotant, je laissai tomber la paire de ciseaux au sol et cachai mon visage entre mes mains, des mèches de cheveux éparpillées autour de moi.

Le lendemain, ma mère m'avait emmené chez le coiffeur pour rattraper la calamité de mes cheveux coupés n'importe comment. Nous restâmes silencieux, et dans la voiture, elle ne me posa aucune question. Pourtant, une nouvelle ride avait pris naissance sur son front, se rajoutant à celles déjà présentes. C'est en arrivant chez nous, alors que je tentai vainement de me réfugier dans ma chambre, camouflant mes grandes oreilles derrière mes mains puisque mes cheveux avaient disparu, que ma mère entra derrière moi.

— Taehyungie...

— Laisse-moi, murmurai-je d'un ton étranglé en m'affalant sur mon lit, les genoux sous le menton et dos au mur.

J'avais des messages de Jungkook auxquels je n'avais pas répondu, mort de chagrin et de honte. Est-ce qu'il me voyait de cette façon, lui aussi ? Comme une chose dégoûtante, inhumaine et sordide ? Était-ce de la pitié qui le poussait à rester mon ami ?

Ma mère s'assit sur mon lit, et avança la main pour caresser mes cheveux courts, mais je reculai.

— Parle-moi, mon chéri.

Je haussai les épaules, les larmes baignant mes joues et le menton tremblant.

— Qu'est-ce que tu veux que je te dise de plus ? Tonton me hait...

— Non, il ne te hait pas... il est chamboulé, comme nous tous.

— Ah oui ?! Alors pourquoi m'as-tu laissé vivre ?! Pourquoi ne m'as-tu pas tué quand je suis venu au monde, hein ?! hurlai-je à m'en briser la voix. J'aurais au moins évité de me retrouver dans ce corps d'une laideur incroyable !

— Mais qu'est-ce que tu racontes, enfin ?!

Elle hoqueta, les yeux brillants de larmes. Je lui brisais le cœur, je le savais, mais je ne parvenais plus à tout contenir. J'étais comme un volcan en éruption, incapable de me contrôler. Elle sanglota, le visage entre ses paumes, tandis que je faisais les cent pas dans ma chambre, l'adrénaline courant dans mes veines.

— Ne dis pas de telles horreurs !!! insista-t-elle. Comment aurais-je pu faire une chose pareille ?!

— Mais tu ne comprends pas ?! m'égosillai-je en m'immobilisant devant elle. Tu m'aurais rendu service ! Tu ne vois pas que je lutte chaque jour ?! Tu es ma mère, mais tu ne vois pas ma souffrance ! Je veux mourir, moi ! Je ne refuse de continuer cette vie dans ce corps ! Il n'est pas à moi, je le déteste !!!!

Je m'effondrai au sol, hurlant ma douleur. Elle se jeta à mes pieds, m'entourant de ses bras, et me berçant pour me calmer. Mon sang battait dans mes tempes, mon nez coulait et des tâches apparaissaient dans mon champ visuel. Je voulais me tailler les veines, déchirer cette enveloppe qui me faisait honte, le tuer pour renaître, recommencer, repartir de zéro. Pourquoi n'avais-je pas droit à une seconde chance ?! Je n'entendais que ma douleur qui cognait en moi comme un compte à rebours, celui de ma fin, du jour où tout s'arrêterait enfin. Je voulais exploser en million de petites étoiles, consteller le ciel et disparaître.

Mon corps me brûlait, je sentais ma peau me gratter, comme si toute cette enveloppe n'était plus à moi. Je voulais m'en défaire, enlever ce costume, arrêter la mascarade et renaître en étant moi, le vrai moi. Mais j'étais coincé avec ce corps et ce visage. Avec ce sexe que je regardais à peine, et cette voix rauque qui m'incommodait.

— Mon chéri, je t'en prie, calme-toi, nous allons discuter... tenta-t-elle.

— Je ne veux pas discuter ! Les mots ne servent à rien ! Aucun ne sera assez fort pour m'aider à aller mieux ! Ils sont là uniquement pour me rappeler à quel point je suis un être abominable ! Si quelqu'un existe là-haut, pourquoi a-t-il permis ça ?! Dis-moi !!! m'époumonai-je, la voix étranglée. Dis-moi pourquoi on a permis que ça m'arrive ?! Pourquoi j'ai été monté à l'envers, comme un jouet défectueux ?!

— Tu n'es pas défectueux, Taehyung ! Tu es mon enfant, mon petit garçon, et j-

— MAIS JE NE VEUX PAS ÊTRE UN GARÇON !!!!

Mon estomac se noua et je sentis la bile me remonter dans la gorge. J'allais vomir mon existence. Pris de vertiges, j'étais ébranlé jusqu'à la moelle.

— Je veux mourir, j'te dis ! Je suis un monstre ! Laisse-moi crever ! Va-t'en !

— Non !!! cria sèchement ma mère. Je ne comprends peut-être pas tout ce que tu ressens, mais je ne te laisserai pas dans cet état ! Je vais t'aider, et tu vas surmonter ça !

Je m'arrêtai, à bout de force, mes yeux taris de toutes larmes, et ma gorge sèche. Je fixai le plafond fissuré de ma chambre, ma mère retenant mon corps frêle et répugnant entre ses bras.

— Il n'y a rien à surmonter. Je ne suis pas un garçon... je suis une fille coincée à l'intérieur. Je suis désolé que tu ne me connaisses pas... personne ne me connaît. Ni toi, ni papa, ni Joo-Eun ou Jungkook... ni même moi. Je suis un étranger... un imposteur...

J'étais malheureux, et je comprenais que j'allais le rester toute ma vie. Il n'était pas question de trouver ma place, de sourire en espérant des jours meilleurs. Il n'y aurait que l'obscurité, la noirceur de l'incompréhension, et l'hypocrisie de mon existence.

Je me calmai peu à peu, ma respiration reprenant un rythme normal, et mon visage se ferma de tout sentiment. Je crois que c'est à cet instant, que j'entamais la période la plus difficile et sombre de ma vie. Celle durant laquelle je me sentis comme un fou enfermé dans une salle capitonnée. J'étais moi, face à ce garçon que je ne connaissais pas, que je n'aimais pas, et que je refusais de connaître. Et pourtant, je vivais avec lui, coincé à tout jamais.

La triste vérité, c'est que j'avais été épargné. Depuis ma naissance, j'étais un petit garçon timide, mais joyeux. J'étais différent, je l'avais compris très vite, mais Jungkook avait toujours fait en sorte que ma différence brille. Je n'avais jamais été honteux jusqu'à ce jour-là. Je savais que je devais cacher cette différence, mais elle ne me faisait pas honte. Mon corps ne me convenait pas, mais il ne me dégoûtait pas. Il était juste... là.

Ma différence était comme un secret bien gardé que j'attendais d'être en mesure de dévoiler. Sauf que je venais de comprendre que je ne pourrais jamais en parler ou l'assumer, au risque d'être insulté, peut-être même molester parce que je n'entrais pas dans les cases.

**

— Hyung, est-ce que ça va ?!

Jungkook courut derrière moi jusqu'à l'arrêt de bus. Son regard s'arrêta sur mes cheveux courts, et je rentrai le cou dans les épaules, une boule au ventre. J'étais encore plus laid qu'avant. Sa main se leva jusqu'à ma tempe, avant de retomber mollement le long de son corps.

— Tu as coupé tes cheveux ?

— Oui, j'en avais marre de ces mèches trop longues, on aurait dit une fille !

Les yeux de mon meilleur ami s'écarquillèrent, et ses épaules se tendirent sous sa veste. Je ne m'attardai pas sur le sujet, désireux au contraire d'en changer, et je grimpai dans le bus. Ce matin, j'avais enfilé un jean, des tennis et un sweat noir à capuche. Je ne portai rien qui aurait pu laisser quiconque croire que j'étais autre chose qu'un garçon de 14 ans.

Je ne laisserai plus personne m'abaisser comme mon oncle l'avait fait. Je ne voulais plus jamais ressentir ça, cette honte qui avait parcouru ma peau au point de me démanger, cette déchéance dans laquelle m'avait poussé un membre de ma propre famille. C'était terminé.

Je serai exactement ce qu'on attendait de moi : un garçon.

****

Mes kiwis ! 🥝

J'espère que vous allez bien malgré ce chapitre fort en émotions. 🥲

Je laisse cette section ouverte pour vous épancher. 😶🤐

Nous passons donc à la deuxième partie de l'histoire. Vous vous doutez bien que tout ne sera pas rose pour Taehyung, le chemin est encore long. 😵‍💫🥴

À vendredi ! 🤸🏻‍♀️

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro