Lorsque la lame, hésitante, traverse la chair, c'est un déluge infernal qui s'abat sur le corps. Les sentiments se mélangent et forment une bouillie sans contours. Tout est étrange, tout semble flou. C'est comme recevoir un shot d'adrénaline et se faire rouler dessus par un camion. C'est comme voir le paradis et l'enfer en même temps. C'est bizarre, ça démange un peu, et puis ça picote.
Parfois ça fait mal, très mal. Mais ça passe. On se tient la lèvre avec les dents et on inspire un grand coup.

Puis tchac !

On la presse sur le bras. Et on glisse, petit à petit, on prend son temps, on savoure la brûlure, et après on se stoppe. C'est soudain, inexplicable. La blessure est là, coulante et écarlate. Et on sourit un grand coup, on est fier de ça.

Alors on recommence

Et on se sent un peu moins mal. On se sent bien. Et on est heureux de voir l'oeuvre qui en découle.

La douleur s'efface un peu, juste de quoi libérer l'esprit de son emprise. On est juste bien; avec soi-même; relaxé.
C'est un peu comme éteindre un feu.