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Prologue

Les sourcils froncés, sa tête tournait lentement pour suivre la progression de la jeune femme dont les élégants petits talons claquaient d'une façon insupportable sur le plancher de chez lui depuis déjà deux bonnes semaines. Son ouïe était son unique repaire pour percevoir la présence de quelqu'un et à force d'entendre ce bruit, Yoongi allait finir par devenir fou.

« Et ne cherchez jamais plus à me contacter ! vociféra-t-elle.

- Ça ne risque pas, ne vous en faites pas pour ça. »

L'infirmière jeta un regard dédaigneux au jeune garçon qui ne put le lui rendre et claqua la porte derrière elle, signe de sa fureur. Le garçon serrait les poings, ruminant sa rancœur. Cette garce avait tenu longtemps, probablement parce qu'elle semblait attirée par lui : elle lui avait explicitement fait des avances ces derniers jours, ça en devenait invivable, alors il lui avait simplement conseillé de se faire pousser une bite puis de revenir le voir.

Ça avait très légèrement froissé la jeune femme, et s'en était suivie cette scène pendant laquelle elle lui avait fait tout un scandale à propos de son homosexualité et de son cynisme, l'un n'ayant pourtant strictement rien à voir avec l'autre. Il l'avait écoutée en hochant lentement la tête de haut en bas avant de lui demander de façon ironique si elle voulait une tisane pour sa gorge, car à force de lui hurler dessus elle avait probablement mal aux cordes vocales.

Ça ne lui avait pas plu non plus. Elle s'était barrée. Tant mieux.

Yoongi expira profondément et, le pas hésitant, il longea le couloir en s'assurant grâce au toucher qu'il rasait le mur, avant d'arriver dans son salon.

« Putain de conducteur à la con, » grommela-t-il pour la centième fois de la journée.

Cela faisait à présent près d'un an que Yoongi était dans cet état : brutalement renversé par un chauffard alors qu'il se rendait tranquillement au travail à moto, il avait fini à l'hôpital. Les blessures n'avaient pas été très graves et seul son bras avait été légèrement touché, ce qui lui avait valu une petite intervention, mais sans plus. En revanche, malgré le casque, c'était son crâne qui avait pris tous les dégâts. Opéré en urgence, il s'en était sorti, en revanche bien que ses yeux n'aient subi aucun dommage, son cerveau ne recevait plus correctement les signaux supposés être envoyés par les nerfs. Il était suite à cela devenu aveugle, probablement pour toujours. Après avoir passé près de neuf mois à l'hôpital dont deux dans le coma - car ce n'était pas la seule zone de son cerveau touchée, bien que ce fut la seule à ne pas retrouver sa fonctionnalité - il avait pu rentrer chez lui. Malheureusement, ses parents, riches qu'ils étaient, avaient demandé à ce qu'il reçoive l'aide d'une infirmière jusqu'à ce qu'il soit capable de se débrouiller seul dans ses tâches quotidiennes en dépit de son handicap.

Attaché à son indépendance et à sa tranquillité, cette idée n'avait pas du tout plu à Yoongi qui n'avait cependant pas été en mesure d'empêcher ses parents de lui coller un boulet dans les pattes, alors même qu'il avait à présent vingt-deux ans. Bien sûr, ce handicap tout nouveau l'empêchait de travailler - car il se trouvait être l'assistant de son père au sein de l'entreprise que l'homme avait mis des années à monter, mais il ne pourrait pas la réintégrer avant d'être de nouveau capable de se débrouiller par lui-même - néanmoins ce n'était pas pour ça qu'il avait besoin d'aide chez lui, il trouvait ça terriblement humiliant et se sentait infantilisé d'une façon qui ne lui plaisait guère.

Ainsi au bout du premier mois, il avait de décidé que quitte à être un enfant, autant s'amuser un peu, et il s'était lancé le défi de faire craquer les infirmières le plus rapidement possible. Bon, il devait l'admettre : c'était immonde de faire ça, mais les plus gentilles, il se contentait de les ignorer au point que lorsqu'un autre travail se présentait, elles préféraient s'en aller plutôt que de rester avec un mort-vivant qui n'avait pas même un « bonjour » à leur offrir.

La pire avait très certainement été cette vieille dame partie deux semaines plus tôt et qui, en plus, avait cette habitude dégueulasse de fumer en sa présence, sans la moindre gêne. Celle-là il avait bien cru qu'il allait la jeter par la fenêtre, le problème : les fenêtres étaient trop étroites pour cette dinde qui s'empiffrait à chaque repas et devait probablement être énorme vu les grincements du canapé quand elle s'y asseyait. Elle avait eu de la chance pour le coup. Néanmoins, cette femme, il avait juste eu à lui demander de bouger son énorme cul qui puait la clope pour qu'elle s'en aille sans demander son reste, grommelant que les jeunes étaient bien plus polis à son époque... Probablement parce que les jeunes n'avaient pas à se coltiner cette infâme sorcière à son époque.

De fait, Yoongi s'isolait souvent dans sa chambre où se trouvait son piano. Malgré la cécité, il avait fini par retrouver ses réflexes et jouait sans trop de problèmes, ses doigts étant parfaitement habitués avec les années à l'espacement exact entre chaque touche.

Il joua une douce mélodie qui avait le don d'apaiser ses nerfs car il le savait : ce soir son père allait l'appeler, furieux, pour lui faire la leçon quant au fait qu'il devait respecter les personnes qui lui apportaient leur aide, et dès le lendemain matin, une nouvelle infirmière toute pimpante toute souriante allait sonner à sa porte et ça, ça le faisait chier, mais d'une force...

Le téléphone sonna deux heures plus tard et Yoongi, après s'être explosé l'orteil dans le pied d'une commode, tituba rapidement jusqu'à son portable en dépit de son petit doigt de pied meurtri. Il appuya sur la touche dont il connaissait l'emplacement par cœur et porta l'appareil à son oreille.

« Oui allô ? »

Bien sûr, il décrochait toujours, il ne pouvait pas savoir qui l'appelait et il n'avait jamais trouvé comment faire en sorte que son assistant vocal lui indique la provenance des appels...

« Yoongi ? »

Ah, son père, et son ton calme n'annonçait rien de bon.

« Oui ? Papa ? Qu'est-ce que tu veux ?

- J'ai eu vent de ton dernier exploit, l'infirmière m'a appelée à l'instant...

- Oh... Bah elle n'avait qu'à pas venir m'embêter.

- Écoute, on sait tous les deux que tu n'es pas capable de sortir faire les courses seul, de cuisiner seul, de travailler seul, de...

- C'est bon j'ai compris, le coupa son fils d'un ton froid. Qu'est-ce que tu veux ?

- Simplement te dire que tu as gagné : le mot est passé parmi les infirmières, aucune n'a plus envie d'accepter le job, nous n'avons plus personne à t'envoyer.

- Oh c'est vrai ? »

Il se contenait pour ne pas que son père entende le bonheur dans sa voix, il allait enfin pouvoir être en paix.

« Enfin, tu as de la chance, reprit l'homme avec une pointe de sarcasme. Puisqu'on est en juillet, les nouveaux diplômés ne vont pas tarder d'être acceptés en tant que stagiaires, avec un peu de chance l'une d'entre elle voudra bien de toi.

- Ouais...

- Pitié arrête de les faire fuir Yoongi, on veut juste que tu retrouves ton indépendance.

- En m'en privant ?

- Provisoirement seulement. Et puis leur rôle n'est pas de faire tout à ta place mais de t'apprendre à le faire toi-même.

- Papa, je n'ai plus six ans, je voudrais être capable de me débrouiller seul. L'une de ces femmes a même proposé de m'aider à me laver, tu veux savoir comment je me suis senti quand elle m'a proposé ça ?

- Fais attention à toi, je dois raccrocher j'ai une réunion, à bientôt. »

Le jeune garçon souffla, dépité, et se rendit dans sa cuisine. Il ne faisait de base que très rarement ses plats lui-même, mais si en plus il était aveugle, c'était perdu d'avance. Un nouveau soupir lui échappa et il se contenta de manger des gâteaux, de toute façon il n'avait pas très faim et il retourna rapidement à sa musique, seule chose capable de le sortir d'un quotidien morne et qui avait perdu toute sa beauté à partir du moment où il avait perdu toutes ses formes et couleurs.

Le lendemain matin, personne ne vint toquer. Ravi, il profita du fait qu'une chambre était libre - car les infirmières l'assistaient jour et nuit bien sûr - pour balancer dans cette pièce toutes ses partitions qui prenaient bien trop de place dans sa chambre et qui, de toute façon, ne lui étaient plus utiles en rien. Désormais, il jouait selon sa mémoire, se fondant sur ce dont il se souvenait de ces nombreux dossiers remplis de notes qu'il avait mis des années à obtenir pour tenter de retrouver les joies du piano. Or les souvenirs s'effaçaient et il préférait désormais composer, ça s'encrait plus facilement dans son cerveau.

Du bout des doigts, il frôlait les touches d'ivoire, les frappait sans les voir, et la musique sonnait comme une agréable réponse à ses oreilles. En dépit de sa cécité, la musique ne le fuyait pas et lui-même ne cherchait pas à la fuir, au contraire. Elle était ce qui lui permettait de se sentir comme avant cet accident, comme quelqu'un de normal.

Mais désormais il y avait trop de choses qu'il n'arrivait plus à faire par lui-même pour se trouver « normal ».


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Le chapitre 1 arrivera dans la journée, là je vais profiter d'ouvrir les cadeaux avec ma famille, à plus, et encore un joyeux Noël à toutes ! ^^

Je posterai ensuite tous les mardis et vendredis.

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