Chapitre 48
J'AI
MES
FUCKING PLACES POUR ALLER VOIR BLACKPINK AVEC UNE DE MES COUSINES !
Pardon je me ressaisis. -_- Bref, trop de joie, trop d'inspiration, voilà un nouveau chapitre pour fêter ça (P.S. : y a quelqu'un ici qui y va aussi ?). ^^
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À son réveil, il n'y avait personne à côté de Jimin ; Yoongi était resté dans son lit cette nuit-là... En même temps, vu l'état dans lequel se trouvait Baekhyun la veille, il semblait évident au petit blond que le couple ne risquait pas de faire grand-chose.
Il s'étira, une moue innocemment adorable sur le visage, et posa ses mains sur ses yeux qu'il garda un instant fermés avant d'avoir le courage de les ouvrir. Il allait falloir annoncer à Yoongi qu'ils sortaient ce soir... enfin, sortir était un bien grand mot, ils allaient dans l'appartement d'à côté, tout simplement.
Alors Jimin apporta le petit-déjeuner et la nouvelle à son colocataire une fois que ce dernier fut réveillé. Il n'avait pas l'air d'avoir bien dormi, et en vérité, il avait probablement passé une des pires nuits depuis des mois : il s'était remémoré son coma, le peu dont il se souvenait. Il avait entendu Taehyung pleurer et le supplier de rester avec lui. Baekhyun lui-même n'était alors pas en mesure de le consoler, et le châtain pourtant insistait pour venir au moins trois fois par semaine au chevet de celui qui lui avait permis de se sentir libre alors même que le monde le traitait de « sale » pour son orientation sexuelle. Yoongi était un frère pour lui, et chaque fois le jeune garçon était un peu plus désespéré de ne pas le voir ouvrir les yeux. Baekhyun tentait de rester fort, mais à plusieurs reprises il était venu le voir seul tandis que son cadet était en cours, et chaque fois ça avait été à son tour de craquer.
Les premiers jours, les médecins avaient engagé le pronostique vital mais au bout de deux longues semaines, son état avait été stabilisé, et pourtant Taehyung ne cessait pas de s'inquiéter.
Namjoon était souvent passé lui aussi, et avec une larme au coin de l'œil et sa main dans la sienne, il lui racontait les plus beaux moments qu'ils avaient passés, que ce soit en tant qu'amis ou amants. C'était des moments tendres, parfois drôles ou émouvants, notamment quand, les premiers jours, il avait cru qu'il le perdrait.
Son père aussi était passé régulièrement. Plus pragmatique et parce qu'il savait que son fils était susceptible de l'entendre durant certaines phases de son coma, il ne voulait pas se montrer inquiet et préférait passer une heure ou deux à côté de lui à le rassurer, à lui parler, à lui lire des livres qu'il savait que son fils aimait. Sa mère était venue régulièrement, et si les premiers jours elle s'était montrée morte de chagrin à l'idée de perdre son enfant, dès l'instant où il avait montré des améliorations elle passait pour lui raconter les nouvelles tout en lui tenant inlassablement la main.
Et lui, à intervalles réguliers, il avait des flashs mentaux de ce qu'il entendait, sentait et ressentait. Ça l'avait profondément touché de voir ses amis et sa famille aussi émus par son état. Il se savait parfois un peu froid et renfermé, il n'imaginait pas qu'on pouvait à ce point tenir à lui.
Le jour où il avait ouvert les yeux, Taehyung était là à lui raconter sa journée, les yeux humides, lui assurant qu'il espérait être là pour le voir se réveiller, et Baekhyun lui avait assuré que de toute façon l'hôpital avait promis de les avertir dès que ça serait le cas. Puis par il ne savait quel miracle, Yoongi avait ouvert ses paupières... mais tout était noir et il sentait un bandeau autour de ses yeux pour les protéger. Il ne s'en était pas inquiété au départ, trop heureux de pouvoir saluer son ami qui aussitôt s'était jeté sur lui dans une étreinte désespérée, rapidement imité par Baekhyun. Le plus jeune avait poussé de tels cris que des infirmières avaient accouru pour s'assurer que tout allait bien. Yoongi n'avait jamais ressenti autant de bonheur qu'au creux des bras de Taehyung, alors que le châtain lâchait littéralement toutes les larmes qui lui restaient en stock. Il l'avait serré fort contre lui, lui avait assuré que plus jamais il ne fermerait les yeux...
Et il avait compris que sa promesse serait difficile à tenir dès l'instant où, dix minutes plus tard, on lui avait dit que ses nerfs optiques étaient trop abîmés pour qu'il puisse voir, mais que des opérations pourraient peut-être être effectuées afin de lui permettre de voir de nouveau.
Ainsi, alors qu'un calvaire venait de s'achever, un nouveau débutait, bien plus inquiétant.
Dans le coma, il pensait revoir la lumière du jour. À l'hôpital, il avait espéré revoir la lumière du jour.
De retour chez lui, il avait pleuré la lumière du jour.
C'était ça qu'il avait fait : dès l'instant où ses voisins avaient ramené les dernières affaires que Baekhyun portait pendant que Taehyung épaulait Yoongi, l'aveugle avait fermé la porte et, seul chez lui, il s'était adossé à sa porte d'entrée et puis il avait pleuré. L'idée de ne plus pouvoir ouvrir les yeux que sur l'obscurité avait fait de lui une âme en détresse, sa joie se mourait aussi rapidement que les espoirs qu'il avait nourris dans son lit d'hôpital avant de devoir faire face à la réalité : il ne verrait plus jamais rien.
Ce qu'il ne sut jamais en revanche, c'était que Taehyung était revenu avec des gâteaux qu'il avait lui-même préparés en sachant que Yoongi allait rentrer chez lui après la longue convalescence qui avait suivi son coma. Le garçon se tenait derrière la porte, prêt à frapper, quand il avait entendu son aîné pris de vifs sanglots.
Immobile, les larmes lui étaient immédiatement montées à l'idée de ce que pouvait vivre son meilleur ami – car c'était ainsi qu'il le considérait, comme son ami, son grand frère. Et alors que ses pleurs faisaient écho à ceux de brun derrière la porte, il avait posé ses doigts sur la poignée dans l'espoir de venir le réconforter, mais une main tendre l'en avait empêché et Baekhyun, les larmes aux yeux mais l'air doux, lui avait d'un regard fait comprendre que Yoongi préfèrerait très certainement que son cadet ne le voie pas dans cet état, surtout si ça impliquait que l'aveugle entende son ami se morfondre pour lui. Alors, abandonnant ses gâteaux devant la porte, le châtain s'était jeté dans les bras de son copain.
Ensuite, ça avait été la nuit pour Yoongi, une nuit interminable et qui durait aujourd'hui encore. Tous ces souvenirs avaient été atrocement douloureux pour le brun qui, des heures durant, les avait passés en boucle dans sa tête, à la recherche de moments sur lesquels il n'arrivait plus à remettre le doigt. Il avait l'impression que depuis la grande nuit – ce coma et cette cécité –, plus rien n'avait de texture, d'existence propre.
Ses amis étaient des voix, le monde n'était composé que de sensations confuses qu'il n'était pas capable d'identifier. Tout lui semblait évanescent. Comme un enfant, désormais Yoongi avait peur du noir, mais sans veilleuse pas moyen d'avoir le moindre répit.
Jimin ne comprenait pas les cernes de son aîné, néanmoins il n'en tint pas compte quand il posa le petit-déjeuner sur l'habituelle commode.
« Et au fait, ajouta le blondinet, euh... hier j'ai accepté l'invitation de Tae et Baek, je leur ai dit qu'on irait chez eux ce soir...
- Ok.
- Alors tu viendras ?
- Bah ouais. C'est mes potes quand même. »
Et encore, le mot était faible.
« Cool, de toute façon Baekhyun vient de m'envoyer un message pour me dire que si jamais t'avais refusé, il serait lui-même venu te chercher.
- Crois-moi avec ce qu'il a pris le soir de ton retour il aurait pas fait grand-chose, se moqua Yoongi.
- Oui je sais, il était pas au meilleur de sa forme quand je suis allé le voir, » ricana l'autre à son tour.
Yoongi envoya un regard complice à son infirmier sans voir que celui-ci lui répondait, oubliant un instant sa cécité.
« Jimin ?
- Hum ?
- J'ai envie d'entendre la ville vivre aujourd'hui, déclara l'aveugle d'une voix neutre dénuée d'une quelconque dureté.
- Tu veux qu'on aille se promener ?
- En moto seulement, ça me fait chier de pas pouvoir marcher et je n'aime pas l'idée de me déplacer avec une canne...
- Ouais pas de problème, on fait ça après le petit-déjeuner, comme ça on pourra même manger dehors, ça t'irait ?
- Euh... je sais pas trop.
- T'as peur qu'on voie ton handicap ? »
Yoongi releva sur Jimin un visage à la fois agacé et quémandeur d'aide.
« Oui, j'ai pas envie de sentir les regards des autres sur moi, ça te pose un problème ?
- Non, j'aurais juste bien mangé un bon fast-food de type Mac Do, c'est tout.
- Dans ce cas je veux au moins avoir des lunettes de soleil, même en intérieur.
- Comme tu veux, c'est ton style vestimentaire. »
Jimin se moquait bien de ne pas voir les yeux de Yoongi si ça pouvait permettre à l'aveugle de se sentir mieux. Tout ce qu'il espérait, c'était que Yoongi passerait une bonne journée.
« Et si à un moment ou à un autre t'es mal à l'aise, peu importe la raison, on rentre, ajouta Jimin dans le but de le rassurer.
- D'acc, ça marche. Dès que je dis « on rentre », on rentre.
- Ouaip, sans discussion, même pas besoin de te justifier. »
Yoongi avait bien compris : Jimin voulait lui faire comprendre que s'il sentait à un moment ou à un autre qu'il était trop gêné en public, il pouvait très bien faire marche arrière dans la seconde. Jimin de son côté avait constaté que Yoongi était particulièrement sensible au regard des autres, il ne voulait pas l'obliger à se confronter à ce qu'il détestait, surtout pas pour finir par le traumatiser... Il ne sortait jamais, il lui faudrait du temps pour être capable d'accepter de nouveau la foule et le monde extérieur, Jimin ne pouvait pas non plus l'obliger à aller dans un magasin ou un fast-food si Yoongi le refusait, ça ne le rendrait que plus stressé encore.
Le petit-déjeuner fini et la vaisselle faite, Jimin alla prévenir Yoongi qu'il était prêt. Le jeune garçon avait mis son t-shirt griffé par Yeontan avec son pantalon de cuir et sa veste de la même matière ; le blondinet se surprit à le trouver vraiment beau ainsi, en gris et noir, alors même que ces couleurs contrastaient avec sa peau opaline.
Lui, il portait un jean d'un bleu banal, un t-shirt taillé parfaitement mais qui ne laissait pas non plus deviner ses muscles sous le tissu, et son bomber pour le trajet à moto.
Les deux étaient impatients de cette sortie, mais pas pour les mêmes raisons. Jimin l'était pour son envie de permettre à Yoongi de sortir de chez lui, tandis que ce dernier l'était à cause de la nuit qu'il avait passée. En vérité, le souvenir de toute cette solitude lui avait donné envie de sortir. Depuis plusieurs jours déjà il se sentait étouffer dans cet appartement qui le protégeait depuis bien trop longtemps de la société.
Et puis, Jimin était quelqu'un de si attentif et si patient qu'il savait que c'était le premier de tous ses infirmiers à qui il pouvait faire confiance pour redécouvrir le monde extérieur. Pourtant, tant de choses lui faisaient peur. Dès l'instant où il fut sur sa moto, une main sur l'épaule de Jimin et l'autre sur le bord du siège, il se sentit oppressé si bien qu'il fit une pression plus forte sur la clavicule de son petit blondinet.
« Du début à la fin je serai juste à côté de toi, » lui assura ce dernier.
Yoongi acquiesça faiblement mais puisque Jimin ne s'était pas tourné, il ne s'en était pas rendu compte. Il démarra, l'autre essayait de retracer dans sa tête le plan de ces quartiers qu'il connaissait jadis comme sa poche mais dont certaines rues étaient aujourd'hui un peu floues. Il n'était pas très sûr de lui, néanmoins il avait une vague idée de l'endroit où ils se trouvaient, ils n'étaient pas encore très loin de chez Yoongi. Or plus les minutes défilèrent, moins le jeune homme fut apte à imaginer ce qui pouvait bien se trouver autour de lui et quand Jimin s'arrêta, c'était l'inconnu total.
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