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Chapitre 6

▪ Alec ▪

— Mademoiselle Lightwood ! Je t'avais demandé deux minutes !

Anna a une détermination dans le regard qui m'indique que, même si nous sommes entourés de dizaines de personnes, elle ne se gênera pas pour donner son avis.

— Tu prenais trop de temps !

— Cela ne te donne pas le droit de quitter la maison sans m'en aviser, jeune fille. Je suis ton père et tu dois m'écouter. On ne prend pas la poudre d'escampette sans la moindre explication. Je t'ai cherchée dans toute la maison et partout à l'extérieur. Je suis même allé voir dans la niche d'Otis.

Dès que je prononce le nom de notre chien, les soupirs agacés des parents arrivent à mes oreilles.

— Otis ! C'est une vraie plaie, ce chien. Cette nuit, il n'a pas cessé d'aboyer. Tu aurais pu le faire entrer à l'intérieur, Alec.

Surpris, j'examine l'expression des autres parents. Ils ont tous, soit les bras croisés en signe de fureur contenue, soit le visage enragé qui approuve sans contredit les paroles véhémentes de Jonathan. Ce dernier soutient mon regard furibond. Non, mais pour qui se prennent-ils tous ? Il n'est pas si bruyant.

— Allons tout le monde, ose intervenir Magnus. Le point est plutôt de conscientiser Anna. Le chien d'Alexander n'est pas si atroce que ça. C'est à peine s'il a jappé trois fois.

Chaque parent porte son attention sur l'asiatique qui donne des cours à leurs filles. Certains sont outrés qu'il se mêle de cette discussion que nous avons depuis près de deux ans. Personne n'aime Otis. Ils le trouvent empoté et le traitent d'idiot en permanence. Ils n'ont jamais pris la peine de vouloir comprendre son point de vue. C'est un gros chien – très gros – qui adore les câlins et qui fait tout pour y parvenir. Il va parfois pousser les chariots dans le stationnement du marché ou les poussettes sur son chemin pour arriver jusqu'aux citoyens qu'il rencontre lors de nos promenades. Il reçoit sans cesse des remontrances alors qu'il est juste hyper affectueux. D'accord, il lui arrive aussi de lécher les glaces des petits enfants,, mais eux ne s'en offusquent pas. Ce sont les parents qui l'injurient.

Je suis donc soulagé d'avoir un allié dans cette pièce qui a totalement changé depuis la dernière fois où j'y ai mis les pieds. Je ne suis pas maître en décoration, mais ce rose est horrible. Moi qui croyais que Magnus était un homme au style bien plus sophistiqué, je suis étonné de l'agencement qu'il a fait.

Enfin, là n'est pas le but de mon intervention. Anna ne peut pas partir sans me prévenir, même si le studio est à cinq minutes à pied.

— Magnus a raison, lancé-je autant pour me défendre que pour aider le professeur qui semble oppressé par le regard horripilé des parents, mais surtout de Jonathan.

— Bien sûr que j'ai raison, Anna doit apprendre la patience. C'est une vertu que toutes jeunes filles et jeunes garçons doivent maîtriser. N'est-ce pas, petit diable ? questionne le prof avec le plus de tact possible.

De nouveau, j'entends les murmures outrés et les hoquets de surprise de tous les parents. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous, ce matin ?

— Ce n'est pas une manière de parler à une enfant ! s'indigne encore plus Jonathan. Vous n'êtes pas son père, rage-t-il en pointant un doigt menaçant vers Magnus. Qu'est-ce que ce serait si nous n'étions pas ici ? Je vais faire une plainte au conseil de la ville. Franchement ! Tessa n'aurait jamais osé réprimander un de nos enfants.

L'instructeur est sans voix face à un tel message de haine contre lui. Il n'a pas été dur. Ce n'était qu'un moyen détourné pour qu'Anna comprenne que ça ne se fait pas. Rien de méchant, il lui a même fait un clin d'œil pour alléger la situation.

Jonathan est l'un de mes employés, à la grotte. Il est le responsable de l'entretien. Il s'assure que tout est sécuritaire pour les touristes qui prennent d'assaut notre lieu naturel depuis des dizaines d'années. La caverne est située un peu à l'écart du village, sous un monticule de verdure. Le magasin de souvenirs englobe l'ouverture qui descend pendant plusieurs étages sous la terre en des escaliers gravés à même le roc. La bâtisse permet ainsi aux visiteurs de magasiner et d'attendre à l'abri des intempéries que leur tour arrive.

Ainsi donc, je suis surpris qu'il soit ici alors que je lui ai mentionné qu'une fuite d'eau à travers la roche rend une pente glissante. Il devait faire quelques travaux afin que cette fine fuite soit dirigée vers le lac souterrain qui est une des attractions majeurs de l'endroit.

— Merci de te préoccuper autant de ce que pourrait ressentir Anna, réponds-je le plus calmement possible à mon homme d'entretien, mais tu devais t'occuper de la nouvelle fissure aujourd'hui. Si mes souvenirs de l'horaire sont exacts, il me semble même que tu devrais y être en ce moment. Pourquoi je te retrouve ici, avec ta femme, à vouloir gérer le cours de danse alors que la sécurité de nos touristes est supposée être ta priorité ?

Le gringalet aux cheveux blonds se fait un chemin aux travers des autres parents et vient me rejoindre tout près de la porte. Il siffle à mon oreille pour n'être entendu que de moi :

— Tu as vu de quoi il a l'air ? Je suis venu m'assurer de la sécurité de ma propre fille.

— Il y a bien assez de parents ici pour que tu retournes en paix à ton travail. Je t'avertis que tu ne seras pas payé pour tout ce temps que tu as passé à soi-disant surveiller ta marmaille.

L'homme gronde avant de disparaître en faisant sonner la très exaspérante sonnette. Ça aussi, c'est nouveau. Je la fixe un long moment avant de me retourner vers la salle. Tous semblent avoir entendu notre discussion, même Magnus qui se passe une main dans le cou pour essayer de garder son entrain face à un tel dérangement pendant son cours.

— Désolé, Magnus. Je serai à l'heure la prochaine fois.

Je ne lui laisse pas le temps de répliquer et quitte à mon tour l'immeuble pour aller faire les courses en attendant la fin du cours.

▪ Magnus ▪

Anna, à côté de moi, regarde ses pieds. En fait, toutes les petites filles ont l'air gêné par la scène qui vient de se dérouler et les parents continuent de chuchoter entre eux, ce qui ne fait qu'accentuer le malaise. Je ne peux pas croire que mon premier cours ressemble à ça. Je réprime un soupir et claque brusquement des mains pour attirer l'attention de mes élèves.

— Je pense que l'échauffement est terminé, dis-je en leur souriant. Et si on dansait ? C'est pour ça qu'on est là, non ?

Je m'approche du meuble où est installée une petite chaîne HIFI. J'y ai déposé trois clés USB sur lesquelles j'ai mis des musiques de styles différents. Initialement, c'était pour pouvoir proposer aux élèves de choisir ce qu'ils préféraient, mais je crois que là, tout de suite, on a tous besoin d'évacuer la tension. J'attrape donc la clé rose qui contient des musiques de Taylor Swift, Ellie Goulding et Meghan Trainor, entre autres. La clé blanche contient des musiques classiques, qui plairaient sûrement plus aux parents, et la clé violette contient plutôt du jazz et du hip-hop.

Alors que les premières notes de Shake It Off résonnent dans la salle, je demande aux filles de me montrer ce qu'elles savent faire.

— Même des pas classiques ? me demande une petite blonde.

— Tout ce que tu veux, ma chérie. Je veux voir votre niveau.

Un grand sourire glisse sur ses lèvres et elle se met à danser avec les autres. Je vais m'asseoir sur la table à côté de la chaîne HIFI et les regarde. Les parents sont assis sur les bancs posés contre le mur, à ma gauche. Je sens qu'ils désapprouvent mais je suis complètement désarmé. Je ne sais pas quoi faire, quand je suis mon instinct – comme je l'ai fait pour essayer d'apaiser la dispute qui s'apprêtait à éclater entre Anna et Alec – ça ne fait qu'empirer les choses.

Après quatre chansons, je me lève en continuant d'ignorer les parents. Je pense que certains voudraient intervenir mais la gêne provoquée par le blond tout à l'heure a l'air de les aider à se contenir. C'est déjà ça.

— Je suis très impressionné, dis-je aux filles en me plaçant devant elles. Maintenant, est-ce que vous pensez que vous seriez capable de reproduire les pas que je vous montre ?

En criant – entraînées par la musique –, elles répondent par l'affirmative. Elles se placent derrière moi, face au miroir, alors que je commence à esquisser quelques pas. Elles me suivent, du mieux qu'elles peuvent, et semblent s'amuser parce que je les entends parfois rire quand elles ratent.

Je fais de mon mieux pour me concentrer sur mon cours, mais les parents ne cessent de parler et ils prennent de moins en moins la peine d'être discrets. Une mère se plaint quand je change de style de musique, puis une autre se plaint que c'est trop fort, ce qui me pousse à baisser légèrement le son. Ils continuent jusqu'à ce que je décide d'arrêter le cours, une bonne demi-heure avant l'heure prévue. Un peu déçues, les élèves vont se changer sans protester. Certaines partent ensuite avec leurs parents restés là, d'autres partent également avec eux, d'autres encore partent à pied – leurs parents m'ayant prévenu en les déposant – et, après quelques minutes, il ne reste plus que moi... ainsi que Madzie et Anna.

Elles continuent de s'amuser devant le miroir, je finis même par remettre de la musique. Leur énergie déteint sur moi et me calme un peu. Le bruit de la clochette finit par nous faire tourner la tête vers l'entrée et Madzie court dans les bras de sa maman.

— Je suis en retard ? demande-t-elle, un peu essoufflée.

— Non, le cours s'est seulement fini plus tôt.

— Vraiment ? Oh Madzie, tu aurais pu venir jusqu'à la pharmacie plutôt que d'embêter Monsieur Bane !

— Pardon, Maman...

— Elle ne m'a pas embêté du tout, la rassuré-je en faisant quelques pas vers elles. Elle a joué avec Anna, ne vous en faîtes pas. Et, s'il vous plaît, appelez-moi Magnus.

— Bien, tant mieux. Moi, c'est Catarina, me dit-elle avec un sourire fatigué. Je travaille à la pharmacie au coin de la rue d'à côté, n'hésitez pas à me l'envoyer si le cours finit à nouveau plus tôt.

— Oh ce... ça ne devrait pas arriver de nouveau, je l'espère.

— Ce n'était pas un reproche ! s'empresse-t-elle d'ajouter. Vu les parents qui sont restés, ça n'a pas dû être facile.

Je hausse les épaules en faisant comme si ça ne m'avait pas gêné. Elle me remercie et la mère et la fille partent, en faisant tinter la clochette au-dessus de la porte. Quand je me retourne, Anna est en train de faire quelques pas de danse. Je devine que, même si elle n'a jamais pris de cours avant, quelqu'un lui a appris certaines bases et elle se débrouille très bien. Je n'ai cependant pas le temps de lui faire part de mon admiration que la clochette résonne encore. Qui a eu l'idée saugrenue de foutre ça là !

— Papy ! s'écrie Anna en courant vers la porte.

Je me crispe aussitôt, devinant que c'est Robert Lightwood qui est arrivé. Je ne le regarde pas tout de suite, je vais d'abord éteindre la musique en me composant une expression cordiale sur le visage.

— Vous étiez seuls ? grogne-t-il.

— Madzie vient juste de partir avec sa maman, lui répond sa petite-fille.

Je me tourne finalement et le vois serrer Anna dans ses bras, son visage montre tout l'amour qu'il a pour elle mais quand il relève les yeux vers moi, ils deviennent froids.

— Le cours n'est pas censé être fini à cette heure-ci !

— J'ai estimé que, pour un premier cours, c'était suffisant, lui réponds-je d'un air détaché.

— Vous n'êtes pas payé pour estimer quoi que ce soit. Le cours commence à dix heures et finit à midi. En plus de ça, Jonathan Morgenstern m'a appelé tout à l'heure pour se plaindre de votre comportement ! Vous avez osé gronder ma petite-fille ?

— J'ai déjà réglé ça avec votre fils, qui était présent.

— Alec vous a laissé parler mal à Anna ? s'étonne-t-il. Non, je n'en crois pas un mot !

— Je ne lui ai pas mal parlé, expliqué-je en gardant un ton calme. Anna avait peur d'être en retard et elle a quitté la maison sans prévenir Alexander, je lui ai donc fait remarquer que ce n'est pas quelque chose à faire.

— Parce que vous pensez vraiment que c'est votre place de faire ça ? Vous êtes payé pour leur apprendre à danser, pas pour les gronder !

— Je ne l'ai pas « grondée ». Par ailleurs, la danse demande de la discipline et de la retenue, ceux qui veulent en faire leur métier doivent l'apprendre !

— Parce que vous, vous avez de la discipline et de la retenue ?

Il se met à rire, d'un rire mauvais qui traduit bien ce qu'il pense de moi. Mais que sait-il de moi, hein ? Sait-il ce que j'ai dû sacrifier pour traîner mes guêtres jusqu'à Broadway ?

— Et en plus de ça, vous osez rester seul avec des fillettes, sans surveillance ?

Je sursaute à l'accusation sous-jacente. Anna tape doucement son grand-père qui baisse la tête vers elle, surpris.

— Magnus est gentil, pourquoi tu lui parles comme ça ? Il nous a montré des pas trop cools, en plus ! Regarde !

Elle s'écarte un peu pour exécuter un entrechat un peu maladroit. Son papy ne résiste pas et lui fait aussitôt des éloges. Je soupire et la clochette résonne encore. Oh, je hais ce bruit...

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