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Chapitre 5

▪ Magnus ▪

Le jour de l'ouverture de l'école est finalement arrivé. Je pousse la porte vitrée du studio, décorée du logo rose de l'école. Parce que je suis déjà venu deux fois depuis mon arrivée à Luray, je ne suis pas surpris par le sol en linoléum gris et les murs d'un rose un peu trop vif. Je ne dis pas que ça me plaît, ni même que je m'y suis fait, mais je ne suis plus surpris. Je l'ai été parce que ça ne ressemblait pas à ça sur les photos que Tessa m'a montrées de l'endroit, apparemment la mairie a décidé de faire des « rénovations » en vue de la rentrée et ils ont redécoré. Je suis certain qu'ils n'ont pris conseil auprès de personne, vu l'échange bref que j'ai eu avec le patriarche Lightwood, ils se sont certainement dit que c'était ce qu'il fallait pour des petites filles qui font de la danse. Mais Dieu que c'est laid et banal ! Comment peut-on manquer à ce point d'idée et d'originalité ? Encore heureux, l'un des murs est couvert de miroirs – ce qui ne laisse qu'une bande de l'affreuse peinture rose en haut – et un autre possède deux fenêtres qui donnent sur la rue. C'est tout ce qui manquait : pouvoir être observés depuis l'extérieur pendant les cours.

Je soupire et vais dans le bureau pour me changer. Tessa m'a assuré qu'il y avait bien deux vestiaires, mais l'un d'eux a été réhabilité en bureau – comme si ça allait être utile – pour n'en laisser qu'un seul, réservé aux filles. Bien, je sais déjà qu'il n'y aura pas d'élève garçon de sitôt.

J'enfile un débardeur blanc et un pantalon en coton noir, par-dessus lequel je mets des guêtres pailletées pour maintenir le bas trop large à mon goût – je n'ai pas pu trouver de remplaçant convenable pour le pantalon avec lequel je m'entraînais habituellement et qui était parfait. Je vais devoir encore passer des heures à faire du shopping en ligne. Quel malheur.

Je profite qu'il est encore tôt pour mettre de la musique et m'échauffer. Je n'ai pas encore repris ma routine, j'avais vraiment besoin de me sortir des entraînements trop intensifs que Lorenzo nous imposait. Ça ne fait que quelques jours et j'ai pourtant l'impression que mon corps proteste comme si je n'avais pas pratiqué depuis des mois, je ne suis pas habitué à tant de repos.

— Ne pense pas à Lorenzo, me dis-je en fermant les yeux.

Mais il va bien falloir que je me remette à m'entraîner régulièrement. Un peu de course à pied le matin, peut-être aussi le soir, en plus du temps que je vais consacrer à préparer mes cours. J'espère, cela dit, que j'arriverai à faire venir d'autres types d'élèves à d'autres moments de la semaine. Tessa m'a dit que je n'aurais qu'à proposer pour que le conseil accepte mais je ne sais pas d'où elle sort cette certitude. J'ai plutôt l'impression que Robert Lightwood se fera un plaisir de refuser tout ce que je demanderai juste parce que c'est moi. Il me l'a dit, il ne veut pas de moi ici.

Vers dix heures moins le quart, mes élèves commencent à arriver avec leurs parents. J'accueille tout ce petit monde avec mon plus beau sourire et donne un formulaire d'inscription à ceux qui n'en ont pas eu lors de la soirée chez moi.

— J'espère que ça ne vous dérange pas si on assiste au cours, lance une maman alors que je tends une feuille à une nouvelle arrivante.

Je me tourne vers elle, sourcils haussés, et réalise rapidement que plusieurs parents attendent ma réponse avec intérêt. D'accord, je n'avais pas prévu ça mais, ce n'est rien, je m'adapte. Et puis c'est normal qu'ils veuillent savoir à qui ils laissent la prunelle de leurs yeux.

— Non, bien sûr que ça ne me dérange pas !

— Ah, moi je ne peux pas rester...

Je reporte mon attention sur une femme qui me redonne le formulaire, je lis rapidement le nom.

— Ce n'est pas une obligation, Madame Loss, lui réponds-je en essayant de ne pas montrer que je préfèrerais qu'elle ne soit pas la seule à partir. Ne vous en faîtes pas !

Un sourire amusé apparaît sur son visage aux traits tirés et elle prend sa petite fille dans ses bras pour l'embrasser avant de quitter le studio. Quelques regards la suivent, hautains. Et je me demande si ça tient du fait qu'elle parte ou si c'est personnel. Je n'ai pas pu ne pas remarquer qu'elle est afro-américaine et que les seules autres personnes de couleur que j'ai croisées, jusque là, sont l'époux de Jocelyne et un autre homme du conseil dont je n'ai pas retenu le nom – mais qui semblait s'intéresser de près à la dispute entre Maryse Lightwood et Jocelyne. Donc nous sommes quatre. Cinq en comptant la petite Madzie qui fait un signe à sa maman.

Finalement, ils sont une douzaine de parents à assister au cours, je note qu'il y a deux couples, un Papa seul, les autres sont des mamans qui jacassent entre elles. Pendant que les petites sont dans le vestiaire et que je rassemble les feuilles d'inscription, la porte du studio s'ouvre encore une fois. Je relève les yeux vers le miroir en face de moi et vois le reflet d'une petite fille aux cheveux noirs qui entre. Impossible de ne pas reconnaître le petit diable contre lequel on m'a mis en garde, je me retourne et lui souris.

— Anna ! J'ai eu peur que tu ne viennes pas.

— Désolée pour mon retard... J'arrivais pas à me décider sur ma tenue de danse.

— Ne t'inquiète pas, ça m'arrive tout le temps ! lui dis-je avec un clin d'œil.

Son air penaud disparaît et elle répond à mon sourire. Je lui indique le vestiaire et elle y court pour se changer. Je fixe la porte vitrée quelques instants. Je ne suis pas étonné que son père ne soit pas venu... mais ce serait mentir de dire que je ne suis pas déçu de ne pas le voir.

Les filles reviennent du vestiaire au compte-goutte et se placent au milieu de la pièce. Je les laisse papoter jusqu'à ce que la dernière arrive à son tour. Plusieurs portent des justaucorps, roses ou blancs, avec des chaussons de danse, les autres portent des tenues de sport – t-shirt et leggings – avec des chaussons de gym. Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche pour les saluer plus officiellement qu'une main se lève parmi les parents.

— Qu'y a-t-il ? demandé-je, toujours souriant.

— Je me demandais quel genre de danse vous allez enseigner. Tessa favorisait la danse classique mais je vois que certaines petites n'ont pas la tenue adaptée.

Du coin de l'œil, je vois les petites filles en question se tortiller, gênées d'être pointées du doigt, et je reste quelques secondes à chercher quoi répondre. La seule réponse qui me vient est la même que celle que j'ai lancé au gros bourru du conseil, alors je me ravise.

— E-eh bien, finis-je par bafouiller, puisque certaines sont débutantes, nous allons voir les bases. Par ailleurs, je ne pense pas demander de tenue particulière, le principal est qu'elles soient à l'aise.

La mère hoche brièvement la tête mais je ne l'ai sans doute pas convaincue. Tant pis, je préfère me concentrer sur mes élèves. Les feuilles en main, je fais l'appel pour être certain de savoir qui est qui. Ensuite, je me présente. Quand j'explique que je suis diplômé de Juilliard, les petites filles semblent tomber en admiration, et je ne peux m'empêcher de rire.

— Et vous finissez dans une ville comme la nôtre ? s'étonne l'un des trois pères.

J'inspire pour réprimer mon agacement et me tourne vers lui.

— Tessa me l'a bien vendue ! réponds-je, sans cesser de sourire.

Elle me l'a si bien vendue que j'aurais peut-être dû me méfier.

— J'ai participé à quelques spectacles de Broadway avant de faire partie d'une compagnie. J'ai finalement eu envie d'essayer autre chose, expliqué-je en haussant les épaules.

La fille de l'homme me jette un regard désolé quand je me tourne à nouveau vers mes élèves. Je coupe court à ce moment d'échange que j'espérais un peu plus productif et décide de commencer le cours avant que les parents ne réussissent à user mes nerfs.

▪ Alec ▪

Deux minutes !

Cela a pris deux minutes pour qu'Anna me fausse compagnie. Avant que je ne me rende compte qu'elle n'était plus à la maison, je l'ai cherchée dans tous les coins qu'elle utilise quand elle est en colère ou tout simplement quand elle a besoin de se retrouver seule.

Ce matin est LA journée où elle débute la danse. Je savais qu'elle viendrait me réveiller alors je me suis couché tôt pour appréhender cette journée avec entrain. Depuis que nous avons rencontré le nouveau professeur de danse, elle est une nouvelle personne. Enjouée, serviable, de bonne humeur. Elle a même réussi à s'occuper d'Otis, notre chien de 58 kg pendant plus de deux jours consécutifs : un exploit si je me réfère à ses autres promesses du même genre.

Hier soir, nous l'avons laissé se prélasser dans le jardin, muni de sa laisse assez longue pour parcourir l'entièreté du terrain. Jamais je n'oserais laisser un berger d'Anatolie se morfondre dans un espace se réduisant à trois mètres de diamètre. Ainsi donc, Anna m'a dit qu'elle avait tenté de le faire entrer mais qu'il préférait rester à l'extérieur. Cela lui arrive à l'occasion alors je n'en ai pas fait de cas.

Comme prévu, j'ai été assailli par une petite frimousse aux cheveux emmêlés dès que le soleil s'est pointé. J'ai bien tenté de la garder dans mes bras pour qu'elle se rendorme une heure ou deux de plus, mais il n'y avait rien à faire. Ses jambes semblaient déjà vouloir danser sous la couverture. Même couchée, elle ne pense qu'à son cours. J'avoue, Magnus Bane a semblé amadouer ma nièce. J'imagine qu'un homme comme professeur rappelle à Anna les gestes de son père qui lui apprenait parfois quelques mouvements. Au final, ce sera bénéfique pour notre quotidien. Et puis d'ailleurs, Magnus est hyper canon. Il n'a pas juste fait battre le cœur de ma petite brunette, le mien aussi a eu quelques battements désordonnés, même si je ne devais rien laisser paraître devant les autres invités.

Bref, le matin a été plutôt électrisant puisque Anna n'a parlé que de son cours pendant tout le petit-déjeuner. Une fois la table rangée, mademoiselle Lightwood m'a tiré dans sa chambre pour que je l'aide à choisir sa tenue. Elle doit avoir douze différents hauts et huit bas qui, combinés entre eux, donnent un nombre indécent de possibilités. J'ai donné un avis peu professionnel sur la question, mais dès l'instant où j'approuvais un mixte qui me semblait logique, elle le rejetait aussitôt en arguant qu'il était trop neutre ou pas assez voyant.

Le moment du départ approchait sans qu'elle ne se soit décidée encore. Un coup d'œil à mon téléphone m'obligea à la laisser à ses importantes affaires pour me rendre voir Otis qui jappait déjà depuis une bonne demi-heure, attendant probablement son repas avec impatience. J'ouvre donc la porte d'entrée pour l'appeler.

— Otis ! Viens là, mon gros.

J'eus beau l'appeler encore quelques fois, il ne vint pas à ma rencontre, ce qui est très étonnant étant donné la facilité avec laquelle il ingurgite son repas du matin. Je me rendis donc jusqu'à sa niche et découvrit que sa laisse s'enroulait en un tas de nœuds autour de la table de patio, du poteau soutenant le drapeau américain, et même autour du petit banc que j'ai installé récemment tout près d'un foyer. Je le découvris enfin sous la voiture, incapable d'en sortir puisqu'il avait aussi entortillé sa laisse autour du pneu avant. Le pire endroit pour l'en sortir.

Sa tête serrée contre le pneu et son derrière sorti tout juste devant la portière ne me donnaient aucun accès. Je ne pouvais ni avancer ni reculer le véhicule sans mettre la vie de mon chien en danger. J'ai donc dû refaire le chemin d'Otis en détachant chaque nœud qu'il avait fait durant la nuit avant d'en arriver à la voiture. Je me couchai sous la partie avant et me glissai jusqu'à lui. Je reçus sa joie de me voir avec animosité. Il ne se gênait pas pour me lécher le visage, trop heureux que je le tire de ce mauvais pas.

Enfin libéré, je le vis courir en sautant partout et hurlant son plaisir de bouger à nouveau. Son pelage blanc était devenu poisseux de graisse, alors il m'était impossible de le faire entrer dans la maison sans le nettoyer d'abord. Un autre quinze minutes du temps précieux qui nous rapprochait d'un retard pour le premier cours d'Anna. Pourtant je n'eus aucune plainte puisqu'elle cherchait toujours à trouver la tenue parfaite.

Les taches grises résorbées, je fis entrer mon chien pour le nourrir puis me rendis à la salle de bain pour me coiffer. C'est à ce moment que tout s'enclencha. Mon visage contenait lui aussi une grande trace grise et ma chemise avait subi le même traitement. Je ne porte jamais de couleur pâle. Pour mal faire, j'avais osé un peu de couleur, ce matin, dans le but d'attirer le regard du magnifique prof de danse. Mon beau travail tombé à l'eau, j'optai pour une chemise noire tout en discutant avec Anna qui s'était enfin décidée. Un legging rose pâle et un t-shirt à paillettes formaient sa tenue officielle.

— Dépêche Alec, on est déjà en retard, m'a-t-elle intimé en fourrant ses vêtements dans son sac.

— Je fais au plus vite, ma chérie, Otis a encore fait des siennes. Je serai prêt dans deux minutes.

— C'est trop long... Magnus va m'en vouloir.

— Mais non, je serai là pour justifier ton retard. Va m'attendre dans la cuisine, j'arrive bientôt. Il ne me reste qu'à nettoyer mon visage.

Un soupir aussi long et catastrophé est presque impossible, mais elle a réussi. Marchant d'un pas lourd de sous entendus, elle quitta ma chambre pour se diriger vers notre point de rendez-vous.

Deux minutes plus tard, j'étais dans la cuisine, ne la trouvant nulle part, ni dans sa chambre ni à l'extérieur. J'ai même regardé jusque dans la niche pour être certain qu'elle ne boudait pas.

Rien !

Connaissant son impatience légendaire, j'eus l'idée qu'elle avait peut-être décidé de se rendre au studio sans moi. Je l'espérais de tout mon cœur car j'étais très inquiet de ne pas la trouver.

Et me voilà à présent devant le studio. Derrière la grande baie vitrée, je reconnais ma petite brunette qui s'échauffe sous les directives de Magnus. J'entre donc en trombe, avec plusieurs têtes qui se retournent en entendant la clochette qui pendouille au-dessus de la porte.

— Mademoiselle Lightwood ! Je t'avais demandé deux minutes !

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