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• 𝐥.𝐦𝐡 •
Ils étaient tous deux allongés sur le grand lit. Minho tenait la main du jeune garçon à côté de lui. Ils étaient bien, à ne rien faire, juste à écouter les bruits incessants des arbres dansant au gré du vent, des animaux divers qui arpentaient les rues de la ville à cette heure tardive, de la ville endormie.
Ils étaient juste bien à deux, sans personne pour briser leur bonheur, éclater la petite bulle de confort dans laquelle ils s'étaient installés depuis plus d'une heure maintenant.
Le noiraud à côté de Minho se redressa et plongea ses prunelles sombres dans celles du rouge.
— Dit Minho, qu'est-ce qu'on va faire demain soir ?
— C'est une surprise ! répondit joyeusement le rouge.
Le noiraud se recoucha en marmonnant. Amusé, Minho se tourna vers lui et enroula ses bras autour de son torse.
— Tu vas quand même pas me bouder pour une surprise ? En plus, je suis sûr que tu ne seras pas déçu... chuchota le rouge.
Il vit alors un beau sourire s'étirer sur le visage de son cadet, qui bifurqua à son tour vers lui.
Minho profitait pleinement de ce moment de paix. Bientôt, cela serait fini, et il devrait attendre une journée entière avant de retrouver son petit noiraud et l'enlacer, encore et encore, ne serait-ce que pour quelques minutes.
Trois jours qu'ils se connaissaient. Pourtant, Minho avait l'impression de l'avoir déjà vu, avant que leur idylle ne commence.
Mais il s'en fichait. À présent, il l'avait pour lui seul. Il pouvait lui donner tout l'amour qu'il voulait, sans jamais tomber face à un mur, dur et impénétrable.
Il savait que son noiraud ne l'abandonnerait pas. C'était impossible. Chaque nuit passée en sa présence était source de joie et son cadet avait plutôt l'air d'apprécier.
Ils seraient restés là toute leur vie s'ils le pouvaient. Dans les bras de l'autre, ils étaient invincibles. Souvent, ils ne parlaient pas, sauf quand le noiraud demandait ce qu'ils feraient le lendemain. Et Minho répondait toujours la même chose, « surprise ! ».
Minho n'avait aucun repère de temps. Il savait juste qu'ils étaient au milieu de la nuit, mais ne savait pas quelle heure. À vrai dire, il s'en fichait. Tout ce qu'il voulait, c'était serrer le noiraud dans ses bras, toujours plus, sans s'arrêter.
— Minho ? murmura le noiraud, toujours dans les bras de son amant.
— Mh ?
— Quand est-ce qu'on pourra sortir ensemble la journée ?
Minho tressaillit. Il se redressa doucement, entraînant le noiraud avec lui. Ils s'assirent alors face à face, les yeux rivés sur leurs propres mains.
— J'en sais rien... répondit tout bas le rouge.
— On peut se voir que la nuit, je suis triste moi... bougonna le noiraud.
Minho lui pinça doucement la joue en souriant. Ce qu'il était adorable quand il prenait sa petite tête d'enfant...
— J'aimerais bien qu'on puisse sortir, mais je ne sais pas quand...
En vérité, les deux garçons ne sortaient jamais le lendemain. Il n'y avait pas de « surprise », et ils s'enlaçaient à nouveau la nuit. Comme s'il ne s'était rien passé.
Minho en avait d'ailleurs assez de promettre des choses à Jisung pour qu'elles ne se produisent pas. Il voulait lui montrer les paysages de son enfance, l'emmener loin de la ville en voiture, écouter de la musique à en perdre l'ouïe, hurler ô combien il l'aimait sur cette route déserte et ensoleillée. Il voulait le fair rêver, halluciner. Il voulait l'aimer comme il se devait, le lui montrer au-delà des baisers et des caresses.
Minho se recoucha sur le matelas, entraînant le noiraud vers lui. Ils ne parlèrent plus, ils n'en avaient pas envie. Blottis dans les bras de leur amant, ils écoutaient à nouveau les bruits de la nature, à l'extérieur de la chambre.
Cependant, une certaine tension s'était installée. Toute nouvelle. Le noiraud était contrarié, Minho le sentait. Il n'avait su répondre à sa question. Et pourtant il aurait voulu lui dire, mais il n'en avait aucune idée. Il ne savait pas s'il était possible qu'un jour, les deux amants sortent. Cela paraissait pourtant simple, mais une sorte de doute planait sur Minho. Il assumait pleinement son homosexualité et voulait lui aussi profiter de la beauté du jour pour contempler encore plus le visage angélique de son amant, mais des dizaines de questions invisibles et trop compliquées emplissaient sa tête. Il préférait les faire taire en closant le sujet : c'était impossible. Angoissant ? Pas vraiment. Risqué ? Sûrement pas. Non, Minho ne voyait pas. Et pourtant il se refusait d'avoir confiance.
— Tu boudes ? chuchota le plus grand au noiraud.
— Non... murmura-t-il. Je réfléchis juste.
— Ne te prends pas trop la tête, on sortira un jour, c'est promis.
— C'est pas pour ça que je réfléchissais ! s'écria le noiraud en riant.
— Ah, mais-
— Je me demandais comment la reine des fourmis faisait pour pondre autant d'œufs...
Minho éclata de rire et pinça les joues du noiraud. Celui-ci fronça les sourcils et commença à bouder.
— Comme d'habitude, aucun rapport avec la conversation.
— Maiiis, c'est même pas vrai ! s'écria le plus jeune en relevant les yeux vers son aîné. En plus, c'est une vraie question...
— Je ne saurais pas te répondre pour le coup...
Le noiraud soupira avant de replonger sa tête dans les bras de Minho, se délectant de son odeur singulière et du rythme régulier de son cœur qui le berçait. Quant-au-rouge, il caressa les cheveux de son cadet en prenant soin de ne pas les emmêler.
— T'es beau... murmura-t-il à l'oreille du garçon couché sur lui.
— Toi aussi t'es beau Minho, t'es magnifique même. Vraiment, tu m'apportes tellement de choses, je peux plus imaginer mes nuits sans toi. Tes yeux brillent tout le temps, on dirait que tu portes l'Univers dans tes iris. Quand tu me regardes, j'me dis que rien ne peut m'arriver, que tu me protèges. Merci, pour tout. Je suis sincère, tu as changé ma vie.
Il laissa Minho bouche bée, subjugué par les mots qu'avait employé son amant. D'habitude, ils ne parlaient jamais vraiment, ils se lançaient quelques blagues et puis c'était tout, ils se contentaient de regarder les étoiles, enlacés dans les bras de l'autre. Mais là, c'était différent. C'était la première fois que le noiraud osait parler autant d'un coup, utiliser des mots marquants aux oreilles du rouge. Il n'arrivait même pas à lui répondre. Les mots paraissaient pourtant simples aux yeux des autres, mais Minho savait que son cadet avait fait un effort considérable pour trouver le vocabulaire adapté.
Le noiraud releva la tête et sentit que Minho avait du mal à répondre, alors il se hâta d'ajouter :
— Je t'aime, Minho.
Le rouge baissa un peu le regard vers son cadet et, comme si ses lèvres et son coeur s'étaient finalement ouverts, répondit :
— Je t'aime aussi, Jisung.
~
Il se redressa péniblement et retira la couverture qui lui tenait si chaud. Son réveil venait de sonner, toujours plus tonitruant et assourdissant que les précédentes fois. Il ébouriffa un peu ses cheveux et sortit de sa chambre en trainant les pieds.
Le rêve que Minho avait fait était différent des autres. Il avait ressenti de réelles choses, de réels sentiments pour Jisung. Il n'avait pas envie de se réveiller, il aurait largement préféré rester dans les bras de son noiraud.
Il versa du lait sur ses céréales et regarda les nouvelles sur son téléphone. Tout l'ennuyait : les cours, les gens dans sa classe, les tendances sur internet, les musiques du moment,... Il avait toujours trouvé le monde fade, sans couleurs ni saveurs. Personne ne l'intéressait — filles et garçons confondus —, uniquement le garçon qui occupait le plus clair de ses nuits. Il sourit d'ailleurs en se rappelant son joli visage d'enfant tout rond, son nez rougi, ses lèvres roses et rebondies tirées en un sourire étincelant.
Son téléphone émit alors une longue sonnerie qui le sortit complètement de ses pensées. Il grommela et décrocha.
— Allô ?...
— Salut Min' !! cria une petite voix à l'autre bout du fil.
— Salut Hyun'. répondit le rouge.
— Dis, tu viens en cours aujourd'hui ??
— Hmmm... il souffla. J'en sais rien, j'suis pas sûr.
— Alleeez, viens ! Je suis toujours tout seul... râla Hyunjin
— Mais non, il y a Seungmin. Tu t'en sors très bien sans moi en plus.
— Mais ta tête me manque... Et puis, j'aime bien Seungmin mais il reste jamais avec moi, j'ai l'impression de toujours être seul.
— Hmm... soupira Minho.
— Allez ! Ça ne te fera pas de mal de sortir un peu, je t'assure ! T'façon, les gens qui vont te regarderont de travers, j'les éclaterait. S'il te plaît Miiin'...
Minho rit en entendant son ami prendre autant de temps pour le convaincre. Il soupira une dernière fois avant de conclure :
— C'est d'accord, je vais venir.
— Je savais que j'allais y arriver ! s'exclama Hyunjin. Je viens te chercher à onze heures. Sois prêt !
Et le plus jeune raccrocha. Minho reposa son téléphone et rit à nouveau avant de balancer sa tête en arrière. Il ne voulait pas affronter le regard des gens, il se sentait nu devant ces centaines d'yeux secs, ces visages crispés. Il détestait qu'on le regarde, et pourtant les gens n'arrêtaient pas de l'épier. Il les sentait, ces regards brûlants, le transpercer.
Il soupira une énième fois et prit la direction de la petite salle de bain du rez-de-chaussée. Sa mère était déjà au travail, son père aussi. Il ne les voyaient que très peu, étant femme et homme d'affaires, ils passaient le plus clair de leur journée au bureau. Ils aimaient leur fils plus que tout et regrettaient un peu de devoir le quitter tant de temps pour leurs heures de travail, mais ils ne pouvaient se permettre de rater une heure pour — comme leurs supérieurs l'auraient dit —, « perdre leur temps avec un gamin peu intéressant ».
Après s'être lavé, habillé et légèrement maquillé, Minho s'allongea sur le grand canapé du salon et pianota l'écran de son portable.
À : Hyun' | 10h35
D'ailleurs
Il faut que je te raconte un truc
Mais promet de le garder pour toi
Il avait confiance en son ami, mais faire une telle annonce pouvait en perturber plus d'un. Ça n'était pas commun, Minho en avait presque honte. Comment ce genre de choses pouvaient arriver ? Et surtout, pourquoi à lui ?
De : Hyun' | 10h38
C'est promis
Tu peux tout me dire
Minho réfléchit quelques secondes puis se mit à taper sur le clavier numérique de l'appareil, en essayant d'être le plus clair et simple possible.
À : Hyun' | 10h39
En fait, ça fait trois jours que je fais toujours le même rêve
C'est bizarre
Un peu trop même
De : Hyun' | 10h39
Dis toujours
J'ai un peu l'habitude avec toi
À : Hyun' | 10h40
AHAHHAHA TRÈS DRÔLE
Oui, Minho se vexait rapidement. Un peu trop rapidement.
À : Hyun' | 10h40
Bref, dans ce rêve je suis en couple
Avec un garçon
De : Hyun' | 10h41
Tu vois, je t'avais dit que t'étais pas hétéro
T'façon tu me crois jamais
Il s'appelle comment ?
À : Hyun' | 10h41
Laisse moi finir ?
En plus tu mens je te crois souvent
Bref, il s'appelle Jisung
Dans chaque rêve on raconte les mêmes choses, sauf que cette nuit c'était différent
Il voulait qu'on sorte la journée (parce que mon rêve se passe toujours la nuit)
De : Hyun' | 10h42
Pourquoi autant de détails ?
Vide ton sac
Je sais que là t'es juste en train de tourner autour du pot
À : Hyun' | 10h43
Ok ok, j'vais te le dire
Minho appréhendait tout de même la réaction du plus jeune. Allait-il se moquer, le prendre pour un fou ?
Finalement, après avoir réfléchi quelques minutes et voyant que Hyunjin s'impatientait, il écrivit :
À : Hyun' | 10h47
C'est bizarre comme situation
De : Hyun' | 10h47
Arrête j'suis en train de perdre patience
Balance la sauce
À : Hyun' | 10h48
Oui oui...
Bon, en gros
J'suis tombé amoureux de Jisung
• • • • • •
Hi!
J'espère que vous allez bien et que votre journée s'est bien passée !
Désolée de vous avoir fait attendre, je croyais avoir fini mais j'ai modifié pleins de trucs et j'ai pas eu le temps de poster :(
Anyway, j'espère que le chapitre vous a plu, j'vous promets aucune date pour le prochain chapitre parce que vous allez plus me faire confiance après-
Bye guys, bonne soirée >.<
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