Le jeune homme pleurait dans sa cellule. C'était sa faute. Sa faute si Raise devait se marier avec l'homme le plus horrible du monde. Sa faute si elle devait céder à ses désirs fous. Les images que Zed avait créées tournaient en boucle dans sa tête. Il n'en pouvait plus. Déjà trois jours s'étaient écoulés et il était incapable de continuer ainsi. Il se frappa la tête violemment contre le mur de sa cellule. Du sang se mis à couler de son front, mais il ressentait à peine la douleur. Il hurla de frustration et se mis à frapper de toute ses force dans la porte. Il avait l'impression de redevenir l'impuissant et médiocre Nash d'autre fois. Deux jours de cela, il avait fait sortir son ombre qui restait depuis, assise dans un coin de la cellule à le regarder avec exaspération.

- Mais merde! Tu peux défoncer la porte, passer à travers! Why not? s'écria Nash.

L'ombre haussa les épaules, se leva et tenta de passer sa main à travers la porte. Elle s'y heurta brusquement. Elle regarda Nash, semblant lui dire: «Tu vois? Je peux rien faire, connard, alors arrête de me faire chier!». Le jeune homme se laissa glisser contre la porte tandis que son ombre retournait s'assoir. Il passa ses mains ensanglantées aux jointures éclatés dans son visage. Ses mains se mirent à trembler et il retint du mieux qu'il le put ses sanglots. Il fallait qu'il fasse quelque chose, qu'il frappe dans quelque chose. Il attrapa la main de son ombre et fusionna avec. Il se jeta ensuite sur la porte pour la défoncer.

Une fois. Deux fois. Trois fois.

La porte n'avait même pas une bosse. Nash hurla de frustration et recommença.

Quatre fois. Cinq fois. Six fois.

Jusqu'à ce que son ombre se retire, lui fasse un doigt d'honneur et disparaisse.

Nash était ligoté par des fils dorés, endormi. Près de lui dormaient deux autres jeunes hommes. Deux influents, les frères Hell. L'un spécialisé en l'espace et l'autre le temps, ils pouvaient créer dans la tête d'une personne un monde parfait, terriblement réaliste. Zed leur avait demandé d'enfermer Nash J. Stone dans un monde à la Matrix le temps qu'il détermine d'où venaient ses pouvoirs et comment les contrer. Plusieurs des hommes du chef aux yeux fous s'affairaient autour du corps inanimé de son rival. D'ailleurs le jeune homme prenait un malin plaisir à prendre des vidéos de ce triste spectacle pour les montrer à sa future épouse.

C'est ce qu'il alla faire cet après-midi-là, un grand sourire aux lèvres. Il lui montra la vidéo dans laquelle un Nash torse nu et couvert de capteurs et de fils le reliant à diverses machines restait désespérément immobile. Raise saisit le téléphone pour pouvoir mieux voir le visage de celui qu'elle aimait. Elle se mis alors à sangloter et se recroquevilla sur elle-même sur le lit.

- Oh, ma douce, ma tendre Raise... susurra Zed en s'approchant d'elle. Il va falloir que tu passes à autre chose. Tu es à moi maintenant.

Les sanglots de la jeune femme augmentèrent. Elle était tellement désespérée, elle souhaitait uniquement retourner dans le temps, prévenir tout le monde qu'ils allaient perdre la bataille et ainsi tous les sauver. Elle aurait voulu que Nash reste en sécurité. Même si le fait qu'il se soit jeté tête baissée dans l'enfer, affrontant ses démons pour elle, la touchait, elle aurait mille fois préféré qu'il ne vienne pas. Elle savait très bien que Zed n'aurait aucun remord à tuer Nash et que rien ne l'en empêchait. Si elle désobéissait, elle signait l'arrêt de mort de l'homme de sa vie.

C'est pourquoi lorsque Zed approcha délicatement sa main de son visage, elle ne bougea pas. C'est pourquoi elle n'émit aucune résistance lorsqu'il remonta son visage vers lui. C'est pourquoi elle ne le repoussa pas lorsqu'il se mis à l'embrasser tendrement. Elle retint le mieux que possible ses larmes et le laissa faire.

- Ne t'inquiètes pas, ma douce, ma tendre, je vais le réveiller à temps pour notre mariage, dit Zed en relâchant enfin Raise.

Elle le regarda, les yeux pleins d'eau et les poings serrés. Il lui fit un petit sourire et une étincelle de folie étincela au fond de ses yeux noirs.

- Ne pleures pas, je suis là pour toi. Je vais prendre bien soin de toi.

- Je te maries uniquement parce que tu menace de tuer l'homme que j'aime! s'exclama Raise en le regardant avec dégout, des larmes coulant à nouveau sur ses joues.

Zed roula des yeux et poussa un soupir rageur. Soudainement, il se leva d'un bond et renversa une armoire. Ses yeux débordaient de colère.

- Tu ne te rends pas compte de ma générosité! J'aurais pu prendre sa misérable vie il y a huit ans! Et saches que j'en ai très envie en ce moment! Mais je le laisse vivre pour toi! hurla-t-il.

Ce fut au tour de Raise de se lever d'un bond.

- Non! Tu mens! Tu le laisses vivre pour Cassandra! Parce qu'elle est fidèle et que tu veux la récompenser! Tu t'en fiches totalement que je souffres! répondit Raise en élevant le ton à son tour.

- Mais qu'est-ce qu'on s'en fiche! Que ce soit pour toi ou pour Cassandra, le fait est qu'il est en vie! Alors arrêtes de te plaindre! Et qu'est-ce que t'en as à faire de lui? Bon, il est beau, c'est vrai, mais ça a toujours été un moins que rien!

- Moins que rien qui t'as mis K.O. d'un seul coup de poing!

- Mai il ne m'as pas tuer! Il aurait pu tous vous sauver et il ne l'a pas fait!

- Parce que s'il te tuait, je mourrais!

- Et il a préféré sauver une vie que des milliers?!

- Oui! Parce qu'il m'aime! Et je l'aime! Je l'aime comme une folle!

Zed entra alors dans une colère noire. Le voyant, Raise décida de verser de l'huile sur le feu:

- Je l'aime! scanda-t-elle. J'aime Nash et tu ne pourras rien y changer! Même une fois qu'on sera marier, c'est toujours lui que j'aimerai! J'aime Nash J. Stone!

Zed perdit le peu de sang froid qu'il lui restait et lui envoya une violante claque au visage du revers de la main. La puissance du coup fut telle que Raise perdit l'équilibre et s'écroula au sol. Une des bagues du jeune homme avait entaillée sa peau au niveau de la joue. Elle y porta la main et du sang coula sur ses doigts. Elle fut d'abord étourdie, puis vint la douleur lancinante. La jeune femme se redressa difficilement. Elle vit Zed qui la regardait sans l'ombre d'un remord, uniquement avec colère et un brin de satisfaction, ce qui terrifia Raise. Si la voir blessée, à terre, le satisfaisait, qu'allait-il lui faire?

- Je reviendrai ce soir, lorsque tu auras calmé tes envies de rébellions, dit Zed d'un ton froid avant de sortir de la chambre qu'il barra à clé.

Raise replaça l'armoire renversée et s'assis sur son lit. Elle resta un long moment sans bouger, réfléchissant à mille et une choses. Puis elle ouvrit la télévision et mis quelque chose de passablement intéressant.

°°°

Malory était blottie contre Nym, refusant de le lâcher. Elle avait été désespérée lorsqu'elle s'était rendu compte qu'ils n'avaient toujours pas changé la nourriture des prisonniers. Après un peu moins d'une semaine de captivité Nym comprenait pourquoi la jeune femme mangeait autant. Six ans à manger le même repas dégoutant, ça devait creuser l'appétit.

- J'aimerais que tu me parles de toi, dit-il alors qu'elle restait collée contre lui.

- Pas grand chose à dire...

- Je sais que tu mens.

Malory soupira et commença:

- Ma mère faisait partie de notre clan avant qu'elle ne tombe amoureuse de mon père. Lui ne voulait absolument pas prendre part dans cette guerre. Il trouvait ça idiot et préférait les laisser s'entretuer. Abraham Rand était, et est probablement encore, très égoïste. Ma mère est morte en couche et... bah mon père m'a toujours haïs pour ça. Il disait que c'était moi qui l'avait tuée. Toute mon enfance, avant que je sois capturée par... euh toi... et ton frère évidemment!, il m'a violentée, physiquement et verbalement. C'est pour ça que je résistait plutôt bien aux coups. Tes petits poings de Dreamers comparé à ceux de Defendor de mon père... c'était rien.

Elle fit un petit sourire et embrassa les poings de Nym. Celui-ci la regardait, horrifié. Comment pouvait-elle parler avec autant de légèreté de quelque chose d'aussi horrible?

- Alors je passais mon temps à éviter la maison. Parce que j'avais peur de lui. Et puis j'ai commencé à grandir, je crois qu'il trouvait que je ressemblais à ma mère alors... euh... il a... il a commencé à...

La jeune femme se racla la gorge incapable de prononcer les mots. 

- Est-ce qu'il t'a touchée? demanda Nym.

Elle hocha la tête.

- Le jour où je me suis enfuie. Mais il n'a pas pu faire grand chose parce que je suis partie. La suite tu la connais.

- Pas vraiment, j'aimerais que tu m'en dises plus.

- Les premiers jours étaient foutuement plates. Thom et Nash sont formidables, mais ils sont pas très bavards. La seule choses qui me sortait de l'ennuie c'était d'essayer de comprendre c'était qui la garde blonde qui semblait avoir une histoire avec Nash. Et c'était quoi l'histoire. J'ai compris six ans après, à cause de toi, que c'était sa fiancée.

- Cassandra Anikanov. Une Defendor qui est née au repère de Zed. Mon frère l'aime bien parce que obéit à tous les ordres. Elle est fidèle, puissante et sans pitié. Je savais depuis longtemps qu'ils étaient fiancés, mais il me fallait une preuve pour que Raise me croit. Et mes efforts ont servit à rien.

Malory rigola, puis sembla prendre conscience de quelque chose.

- Nash est ici... Penses-tu que Zed va le tuer?

- Probablement pas. C'est le meilleur point de pression possible sur Raise. Et il va probablement le laisser à Cassandra. Il devaient se marier lorsqu'elle aurait dix-huit ans. Et je suppose que ça ne devrait pas tarder.

- Quoi? Alors genre Raise va marier Zed, parce que c'était le but ultime de ce psychopathe selon ses monologues quand il me torturait, et Nash va marier Cassandra à cause d'une union d'il y a six ans genre? Parce que c'était avait que j'arrive.

- Probablement... soupira Nym.

- C'est merdique.

- On peut pas faire grand chose.

- C'est encore plus merdique.

Nym ne répondit pas, soupirant simplement en serrant Malory contre lui.

°°°

Lorsque Zed entra dans la chambre, Raise écoutait les Simpson. Elle ne le regarda pas le moins du monde, préférant grandement son émission.

- Bonne nouvelle! On est a trouvé comment bloquer ses pouvoirs! Il faut juste finir fabriquer le bracelet qui le rendra aussi impuissant qu'un simple humain, comme avant! Et j'ai demandé de rajouter un truc qui fait des décharges électriques quand je le veux. Pour mon simple plaisir.

- Tu es un véritable enculé, répondit Raise sans émotions.

- Peut-être bien. Allez, viens ici.

Il était debout, pas bien loin du lit. Raise ne bougea pas d'un poil. Zed eut un petit sourire amusé et répéta:

- Viens ici. Au pied.

- Qu'est-ce que tu viens de dire? s'offusqua Raise.

- Au pied, répéta-t-il en détachant chaque mot.

Un grand sourire provocateur s'affichait sur son visage. La jeune femme lui envoya son majeur et continua à écouter la télé. Zed sortit alors son cellulaire de sa poche et composa un numéro. L'interlocuteur décrocha presque immédiatement.

- Faites souffrir Stone, dit simplement Zed.

- Non! s'écria Raise.

- Attendez, reprit Zed, arrêtant son interlocuteur.

Il se retourna vers Raise, éloigna le téléphone de son oreille et ordonna de nouveau:

- Au pied.

La jeune femme soupira et se leva du lit pour se planter près de Zed.

- À genoux.

Elle se fit violence pour ne pas l'envoyer se faire foutre. Elle s'agenouilla devant lui et murmura entre ses dents serrées:

- Raccroches le téléphone. Je t'en supplie.

Un sourire satisfait étira les lèvres de Zed. Il rapprocha le téléphone de son oreille et dit:

- C'est bon, laissez-le tranquille pour l'instant.

Puis il raccrocha. Raise soupira de soulagement. Sur ses genoux, le visage au niveau de la ceinture de Zed, elle baissa la tête. La position était volontairement humiliante. Il voulait lui montrer qu'il la dominait, qu'il la possédait, et qu'elle ne pouvait rien faire contre lui. Il s'accroupit pour se mettre à sa hauteur, son sourire satisfait toujours aux lèvres.

- Voilà, c'est bien. Tu vois, ce n'est pas si dur d'obéir à ton maitre.

Raise s'étouffa avec sa salive.

- Tu n'es pas mon «maitre»! s'écria-t-elle.

- Oh que si, tu es ma propriété, au même titre qu'un animal de compagnie.

Raise serra les poings et le regarda avec dégout. Elle n'en revenait pas. Il l'avait vraiment réduite au stade d'animal de compagnie? De propriété? Elle enrageait. Zed reprit, son sourire satisfait ayant muté en un sourire narquois:

- Je suppose que Stone ne t'as jamais dominé de la sorte. Il est trop faible pour dominer qui que ce soit.

- Nash me respecte, c'est différent, cracha Raise.

- Te respectais, tu veux dire. Parce que dès qu'il verra comment tu t'agenouilles devant moi...

Sur ces mots, Zed se releva et prit une photo de la jeune femme. Elle voulu lui sauter à la gorge, mais elle se doutait que Nash en subirait ensuite les conséquences et elle ne voulait pas ça. De plus, sans ses pouvoirs, elle n'avait aucune chance contre Zed.

- Dis-moi, reprit le jeune homme, as-tu couché avec lui?

- Ouais. Et c'était les meilleures fois de ma vie. C'est un très bon coup.

Zed grinça des dents et répliqua:

- J'aurais du m'en douter. Évidemment qu'il ne laisserait pas passer la chance de baiser une jolie fille. Ça risque pas de tarder avec Cassandra. Il faut juste qu'il se réveille avant.

Raise se mis à rire. Zed haussa un sourcil, lui demandant ainsi ce qui la mettait dans un tel état.

- Nash ne me tromperait jamais.

- Tu es bien naïve ma tendre... Surtout que si tu es ma femme et qu'il marie Cassandra, ce ne sera pas te tromper.

Le visage de Raise se décomposa.

- Il va marier Cassandra? demanda-t-elle d'une voix tremblante.

- C'est prévu depuis six ans. Elle va bientôt avoir dix-huit ans et il vont enfin se marier. C'était leur destin d'être ensemble, je trouve ça beau.

Le sourire fou qu'il afficha prouva à Raise que la seule chose qu'il trouvait belle était d'enfermer son rival dans un mariage dont il ne voulait pas. La jeune femme sentit son cœur se déchirer dans sa poitrine. Nash marierait Cassandra, elle marierait Zed... Ils seraient séparés à jamais.

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Heyy les chèvres!!

C'est chapitre a deux parties puisqu'il est trop long.

Vous en avez pensé quoi?

Bye les chèvres!