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Last hope

«You don't forget the face of the person who was your last hope...»
Suzanne Collins

Les grands hommes répètent souvent que la vie a le don de nous surprendre. Elle a cette capacité à nous apporter ce à quoi on ne s'attend pas, à un moment où on s'y attend encore moins. Cela avait toujours fasciné Hermione Granger, de part sa véracité. L'exemple qu'elle citait toujours pour confirmer ses propos était le jour où elle avait reçu sa lettre pour Poudlard. Si il y avait bien une chose qu'elle aurait été incapable de prédire, c'était bien celle-là. Cet heureux souvenir effleura son esprit quelques instants, lui laissant le temps d'être nostalgique de cette époque d'insouciance. Et d'innocence. Ses pensées ne s'évadèrent pas davantage, puisque la réalité la rattrapa brusquement, comme à son habitude. Elle s'apprêtait à livrer bataille aux côtés de l'ordre du Phénix, afin d'anéantir ce psychopathe de Voldemort, dans la guerre qui allait être la plus grande -et elle l'espérait la dernière- du monde sorcier. Et, connaissant ses deux meilleurs amis, les quelques jours de répit qu'elle avait encore devant elle n'était de loin pas de trop... Si elle ne se chargeait pas personnellement de toute l'organisation et de toute la logistique de leur avenir, ce n'était pas Harry -et encore moins Ron- qui allaient s'en occuper. Elle se devait donc de penser à tout, dans les moindres détails. Elle devait se parer à toutes les éventualités, et tous les scénarios possibles, afin de pouvoir contrer les terribles plans de ce que sa chère professeur de divination appelait la destinée. Tâche on ne peut plus complexe, quand on savait, comme c'était écrit sur l'un des murs de sa chambre, que "L'avenir a le don d'arriver sans prévenir."
La jeune fille reprit une gorgée de son thé vert, tout en jetant un coup d'œil à cette flamboyante citation. C'est à cet instant précis que la voix de sa mère la sortit définitivement de sa divagation, en lui intimant de la rejoindre en bas. Elle ne se fit pas prier, et le besoin de sortir un peu de sa chambre la poussa à se dépêcher de retrouver ses parents, qui à son grand étonnement l'attendaient au bas des escaliers. Perturbée par ce qu'elle considérait comme anormal, elle interrogea sa mère du regard, dans l'espoir d'obtenir une réponse aux questions qui affluaient brusquement vers son esprit.

-Il y a quelqu'un pour toi, à l'entrée. Il... Il est mal en point...

La belle brune n'attendit pas plus de précisions et se précipita vers la porte, -non sans sortir par réflexe sa baguette au cas où-. Et si il était arrivé quelque chose à Harry? À Ron? À Neville? À qui que ce soit? L'inquiétude, pour ne pas dire la panique, guida ses pas jusqu'au seuil de sa maison, avant que ceux ci ne soient bloqués par la stupeur. Devant elle, sous ses yeux ébahis, se tenait nulle autre que la seule personne qu'elle abhorrait peut-être plus encore que Voldemort. Drago Malefoy. Ses cheveux toujours impeccables étaient dans un désordre complet. Il était trempé de sueur, et semblait avoir perdu le contrôle des tremblements de son corps. Ses habits, déchirés et tâchés de sang, laissaient supposer qu'il venait de se battre. La situation était tellement irréelle qu'elle ne put s'empêcher de se pincer discrètement le dos de la main, avant de pointer sa baguette sur la silhouette fragile du prince des serpents et mangemort en herbe.

-Que me vaut ce plaisir Malefoy?

-J'ai toujours su que me voir était un véritable plaisir pour toi, ravi que tu le reconnaisses enfin.

Hermione ne prit même pas la peine de lever les yeux au ciel par exaspération. Si il pensait qu'un peu d'humour allait lui faire oublier l'état pitoyable dans lequel il se trouvait, il était d'une naïveté confondante. Et surtout, la grimace de douleur qui s'était furtivement dessinée sur son visage ne lui avait pas échappée.

-Malefoy.

Son ton était catégorique, et montrait bien qu'elle était peu emprunte à toute forme de plaisanterie. Elle ne se fatigua pas à lui rappeler que sa présence était indésirable, cela allait de soi. Tout en se préparant à attaquer au moindre mouvement suspect, elle le fixait de ses yeux marrons en attendant qu'il daigne lui accorder une quelconque explication. Mais le jeune homme n'en fit rien. Parce qu'il en était incapable. Son corps tremblotant se mit à vaciller, et il s'écroula au sol, tandis qu'un cri strident de la rouge et or brisait le silence qui régnait en ce début de nuit.

-Malefoy!

N'écoutant que son courage de Griffondor, elle baissa sa baguette pour se précipiter sur lui. Elle n'avait pas besoin d'être médicomage pour comprendre qu'il était entrain de faire une crise de spasmophilie, et le dégoût que sa personne lui inspirait disparut instantanément lorsqu'elle comprit que, aussi incroyable que cela puisse paraître, Drago Malefoy avait besoin d'aide. Et pas de n'importe laquelle: de la sienne. Les quelques conseils de secourisme qu'ils avaient appris à Poudlard lui revinrent, et elle fit de son mieux pour le maintenir assis. Il fallait qu'il se calme. Il fallait qu'il respire.

-Malefoy, calme toi s'il-te-plait... Sers ma main, vas-y, le plus fort possible.

La jeune fille dissimulait tant bien que mal l'inquiétude qui commençait à la gagner, et la légère pression qu'il fit sur sa main la motiva encore davantage à le sortir de là.

-Plus fort que ça. Je ne vais pas me briser hein...

Elle entendit distinctement sa voix traînante lui rétorquer un "Dommage" désabusé. Nul doute que c'était ce qu'il lui aurait répondu, si il en  avait été capable. Mais ses lèvres n'avaient pas bougé d'un pouce, et son silence, plus encore que son immobilité, inquiéta Hermione.

-Maintenant tu inspires lentement. Oui voilà comme ça. Puis tu expires avec la même lenteur. Lentement j'ai dit Malefoy. Très lentement. C'est pour t'apaiser d'accord? Ça va aller je m'occupe de toi. Qui l'eut cru d'ailleurs? Certainement pas moi. Non franchement si on m'avait dit qu'un jour j'allais me retrouver entrain de...

-Granger!

La jeune fille plongea ses yeux dans ceux du blond, trop heureuse de l'entendre réagir à nouveau. Par Merlin, cet abruti n'avait pas intérêt à crever devant sa porte.

-Calme toi, inspire... Oui comme ça c'est parfait. Expire. Non Malefoy, plus calmement, ça va aller. C'est déjà mieux ainsi, continue sur cette lancée et tu seras opérationnel très prochainement pour m'expliquer ce qui est entrain de se passer parce que je t'avoue que je ne comprends rien à rien, chose qui habituellement ne m'arrive jamais, tu le sais aussi bien que moi n'est-ce pas? Et ce sentiment nouveau pour moi m'agace à un point que tu peux difficilement te représenter, et....

-Putain Granger, ça t'arrive de la boucler?

La brune ne put s'empêcher de sourire. Drago Malefoy n'était pas entrain de mourir sur son seuil, puisqu'il reprenait peu à peu ses esprits! Elle fut un instant prise par l'envie de faire une petite danse de la joie, mais elle se ravisa en se remémorant qui était son visiteur inattendu. Hors de question de se ridiculiser devant un serpentard. Et encore moins devant celui-là.

-Bah c'est que tu as l'air d'aller mieux espèce de...

Elle ne trouva pas la moindre insulte pour achever sa phrase. Le voir ainsi, si pitoyablement assis sur les escaliers qui menaient à sa maison, l'empêchait purement et simplement de le détester autant qu'à l'accoutumance.

-Est-ce qu'on peut rentrer chez toi?

Sur le coup, Hermione s'étouffa sans s'en cacher. Elle toussa à plusieurs reprises, tentant de se remettre d'une telle question dont la réponse était évidente. La croyait-il si stupide? Pensait-il réellement qu'elle était idiote au point de laisser un mangemort pénétrer dans sa maison natale? Décidément, elle aurait tout entendu...

-Mais bien sûr Malefoy, tu peux même inviter ton père, ta tante Bellatrix et Voldemort tant que t'y es, on va se prendre un thé tous ensemble!

Sa plaisanterie n'eut absolument l'effet auquel elle s'attendait. Alors qu'elle avait exprimé son refus avec une touche d'humour supposée détendre l'atmosphère, le jeune homme qui se tenait devant elle laissa échapper une larme. Cela pouvait sembler peu, certes, mais quand on connaissait Drago Malefoy, comme c'était son cas, on savait que cette larme, aussi minuscule soit-elle, était plus douloureuse que tous les pleurs du monde. Jamais elle ne s'était imaginée qu'il était capable de... pleurer? Cela signifiait il que, contre toute attente, il était pourvu de sentiments? Le blond essuya la petite goutte d'eau qui perlait le long de sa joue d'un geste brusque et peu précis. Et merde, lui qui n'avait jamais versé la moindre larme, le voilà qui perdait tous ses moyens... devant cette satanée Granger. En terme de jour de merde, celui-ci était définitivement le pire de tous.

-Plutôt crever que d'les revoir.

Sans s'en rendre compte, il augmenta sa pression sur la main d'Hermione, qu'il n'avait toujours pas lâchée. La jeune fille resta interdite quelques instants, tentant de ranger dans sa tête les différentes pièces de puzzle dont elle disposait. Elle ne comprenait définitivement rien à cette situation totalement anormale.

-Attends... Je crois qu'il faut que tu m'expliques un peu mieux que ça pourquoi t'es là Malefoy, parce que là je ne suis pas sûre de saisir le message?

-Je t'explique si tu me laisses rentrer.

Elle aurait dû s'en douter. Il ne loupait jamais une occasion de la manipuler. Ce type avait le don de l'agacer au plus au point. Pire encore, il l'horripilait. La conviction qu'il était venu ici pour l'attaquer avant la grande guerre était de plus en plus grande à l'intérieur de la tête de la Griffondor. Il était probablement l'appât, et une dizaine de mangemorts devaient être planqués partout autour de sa maison. Elle avait été bête de sortir: elle aurait dû appeler l'ordre, au lieu de jouer les bonnes samaritaines....

-Et moi je ne te laisse rentrer que si tu m'expliques. C'est à toi de voir.

-Granger...

Le ton était suppliant, mais la rouge et or n'était plus d'humeur à se laisser avoir aussi facilement. Il en fallait bien plus pour la convaincre. Cette fois, elle n'était pas celle qui allait céder, parole d'Hermione Granger!

-Tu connais mes conditions Malefoy.

Sur ces quelques mots, elle s'était levée en retirant maladroitement sa main de l'emprise du blond -c'est qu'il la serrait plus fort qu'elle ne le pensait- avant de monter les deux marches qui la séparaient de la porte. Alors qu'elle s'apprêtait à franchir le seuil, elle entendit la réponse murmurée de son pire ennemi.

-Ils ont tué ma mère.

La douleur que trahissait sa voix fendit définitivement le cœur de le brune, et, alors qu'elle s'était jurée quelques secondes plus tôt de ne pas se laisser avoir par ce serpent, elle lui intima de la suivre par un geste de la main. C'était de la folie, elle le savait. Harry, et plus particulièrement Ron, allaient la tuer si ils apprenaient ce qu'elle était entrain de faire. Offrir l'asile à la fouine, pour reprendre l'expression favorite de son -elle en était sûre- futur petit ami, était de loin la chose la plus débile -et dangeureuse- qu'elle avait faite de toute sa vie mouvementée.
Sans un mot et sous le regard inquiet et confus de ses parents, elle referma la porte derrière lui.

-Maman, papa, je vous présente Drago, il est avec moi à Poudlard... Vous savez que le monde sorcier va entrer en guerre... Il... Il a eu un petit désagrément et il n'a nulle part où aller. Il va rester ici le temps de trouver un endroit où s'installer... Malefoy je te présente mes parents.

"Oui, ces parents moldus que tu insultais pratiquement tous les jours à Poudlard" ne put-elle s'empêcher d'ajouter dans sa tête. Sa mère fronça légèrement les sourcils à l'entente du nom de famille du jeune homme qui se tenait devant elle. Drago pria pour le première fois de sa vie: si Granger avait relaté ne serait-ce que le quart de ce qu'il lui avait dit, il était un homme mort. C'était certain.

-Drago Malefoy? Mais ma chérie, n'est-ce pas ce garçon que ton ami roux déteste tant?

-Ron maman, il s'appelle Ron.

-Oui oui c'est cela Ron ma puce...

Le serpentard ne put retenir un rictus moqueur. Cette femme avait l'air de partager sa vision de le belette, et le trouvait de toute évidence totalement insignifiant. Lui qui allait  probablement être le mari de Granger, ne valait apparement même pas le peine qu'elle retienne son nom.

-Et pour répondre à ta question, il s'agit bien de ce même Drago Malefoy que Ronald abhorre. Mais ce qu'il pense n'a pas vraiment d'importance maintenant non? On ne va pas le laisser dormir dehors pour si peu et dans un état pareil, pas vrai?

La femme d'une quarantaine d'années acquiesça les propos de sa fille, rapidement suivie par l'approbation de son mari. Les Granger avaient toujours été accueillants -une chance pour le jeune homme- et ne comptaient pas mettre fin à cette bonne réputation.

-Tu peux aller l'installer dans la chambre d'amis Hermione. Nous allons préparer à manger pendant ce temps. Je te fais confiance pour t'occuper de lui!

-Hum... Oui à ce propos maman, je pense qu'il serait plus raisonnable qu'il dorme dans ma chambre parce que....

Elle fut interrompue par son père, qui prit la parole pour la première fois depuis l'arrivée de se visiteur inattendu.

-Raisonnable?! Mais Hermione il ne s'agit pas de Ginny, c'est d'un jeune homme que tu parles!

La suggestion de sa fille le plongeait dans un état d'affolement total. Sa petite chérie. Sa princesse. Avec un homme. Sous son toit. C'était trop pour son pauvre cœur de père.

-Papa, ne t'imagines pas n'importe quoi voyons! Si je dis ça c'est uniquement parce qu'il est vraiment mal en point. Il a subi des blessures magiques qui nécessitent des soins permanents, tu n'as quand même pas envie qu'on récupère son cadavre demain matin?

"Et surtout je préfère m'assurer qu'il ne vous assassine pas dans votre sommeil."  se retint-elle d'ajouter. L'argument fit mouche chez ses parents. Ils savaient que leur fille avait raison, comme toujours. Et puis elle était raisonnable, ils n'en doutaient pas. Mais Jean Granger, qui avait toujours couvé Hermione comme son bien le plus précieux, restait très sceptique.

-Ah oui, et il n'y pas la moindre chance qu'il se passe quoi que ce soit entre nous. Vous pouvez être rassurés.

-Ça c'est sûr!

La voix moqueuse du blond résonna pour la première fois dans la maison des Granger. Tous tournèrent les yeux vers celui qui venait de parler. La mère d'Hermione, lui lança un regard mauvais, comme vexée par ce qu'il avait dit.

-Dois-je comprendre par là que ma fille n'est pas du tout attirante? C'est cela?

Drago, sous ce regard assassin -dont avait de toute évidence hérité la fille- ne sut que répondre. Il n'était pas forcément le bienvenu ici, et si il voulait avoir un lit et un toit pour la nuit, il avait plutôt intérêt à se rattraper, raison pour laquelle il se mit à balbutier des mots confus.

-Non... Ce n'est pas ça madame, ne vous... méprenez pas... G..Hermione est.. très... attirante...mais...

Il manqua à plusieurs reprises de s'étouffer. Prononcer cette phrase était une véritable torture pour lui. Granger? Attirante? Ces deux mots étaient pour lui antithétiques. Tous les élèves de Poudlard n'étaient peut-être plus de son avis depuis quelque temps,  mais pour sa part, elle restait la miss-je-sais-tout qu'il haïssait tant. La jeune fille lui jeta un coup d'œil moqueur. La situation était plutôt drôle, à y regarder de plus près.

-Maman, c'est juste que Drago est gay. Les filles ne l'intéressent pas, voilà tout...

-Oh... Dans ce cas je suppose qu'il n'y a aucun inconvénient à ce qu'il partage ta chambre, n'est-ce pas Jean?

La femme se tourna vers son mari qui acquiesça. Drago était pour sa part partager entre l'envie de tuer Hermione  pour cette excuse débile, et le soulagement qu'elle lui soit venue en aide...

-Merci! Nous descendrons pour manger dans une demi-heure!

Sur cette dernière parole, elle invita le Serpentard à la suivre dans l'escalier. Ce dernier murmura quelque chose qui ressemblait plus ou moins à un "merci" avant de lui emboîter le pas. Il profita du silence environnent pour observer la maison de celle qu'il considérait encore comme sa pire ennemie. Elle était bien plus spacieuse que ce à quoi il s'attendait. Rien à voir avec la maison des Weasley qu'il avait eu le déplaisir de voir un jour. Ici, tout était moderne et sentait le neuf. Il n'était pas difficile de deviner que ses parents étaient plutôt aisés dans le monde moldu. Les espaces étaient vastes, bien qu'ils n'égalaient de loin pas ceux du manoir... Le manoir... rien que l'évocation de ce lieu fit frémir le blond. Il sentit immédiatement une seconde larme couler sur sa joue gauche, tout en se maudissant. Ce n'était vraiment, vraiment, vraiment pas le moment de pleurer. Il ne réalisa pas qu'il était enfin arrivé dans la chambre de Hermione et resta plongé dans ses pensées jusqu'à ce qu'elle referme la porte en pointant à nouveau sa baguette sur lui.

-Tu es rentré, alors tu me dois des explications. C'était le deal. Alors pour la dernière fois, que fais-tu chez moi Malefoy?

Il soupira en espérant qu'elle ne remarque pas qu'il s'était remis à pleurer. Il n'avait pas besoin qu'elle se foute de lui. Pas maintenant.

-Je te l'ai dit. Ils ont tué ma mère.

Hermione ne baissa pas sa baguette et l'incita à poursuivre d'un mouvement de la tête. Il lui en fallait plus niveau explications.

-Ma mère est une legilimence très talentueuse. Elle est entrée dans la tête de mon père et elle a découvert qu'ils avaient l'intention de me livrer aux loups garous en échange de leur service dans la grande guerre. Elle... Elle a rassemblé nos affaires, elle est venue me chercher dans ma chambre, et on est sautés par la fenêtre pour courir vers la zone de transplannage qui se trouve à l'extérieur du manoir. Elle a  juste eu le temps de m'expliquer pourquoi il fallait qu'on parte aussi vite... On a commencé à courir le plus rapidement possible... Mais Bellatrix nous a repérés. Elle a lancé un sectumpsempra à ma mère. C'est pour ça que je suis recouvert de sang... Je l'ai rattrapée pour pas qu'elle ne s'effondre, mais elle m'a demandé de m'enfuir sans elle. J'ai hésité mais elle a hurlé pour que je lui obéisse. Je l'ai lâchée et j'ai pris mes jambes à mon coup, comme le lache que je suis. Par je ne sais quel miracle, j'ai réussi à atteindre la zone. Avant de transplanner, je me suis retourné une dernière fois vers ma mère, pour assister impuissant au avada kedavra que lui lançait mon père sur les ordres du seigneur des ténèbres. Elle... Elle est morte... Comme ça... Parce qu'elle voulait me protéger. Moi qui n'ai même pas été capable de la sauver...

La larme qu'il avait tenté de cacher n'était désormais plus qu'une minuscule goutte parmi le torrent qui abondait de ses yeux. Lui qui n'avait jamais pleuré ne maîtrisait plus rien. Sa mère. Sa propre mère. La seule personne qu'il avait aimée et qui l'aimait en retour. Morte. Morte pour avoir voulu le protéger. Morte pour avoir voulu le sauver. Morte assassinée. Assassinée par ce père qu'il détestait tant. Ce père qu'il le privait à jamais de celle qu'il appelait maman. Plus jamais elle ne le prendrait dans ses bras pour le rassurer. Plus jamais elle ne se dresserait face à Lucius pour l'empêcher de le frapper. Plus jamais elle ne le serrerait contre elle pour qu'il trouve le sommeil. Plus jamais elle ne lui raconterait la moindre histoire pleine de merveille. Morte. Elle était morte. Juste morte. Et il n'avait que le choix de vivre avec. Lui qui était un peu mort aussi, sans celle qui lui avait donné la vie, qui lui avait donné sa vie.

-Je... Je suis désolée... Je suis vraiment désolée Drago...

Il entendait à peine Granger lui murmurer des banalités à l'oreille. Il n'avait même pas remarqué qu'elle s'était approchée. Encore moins qu'elle l'avait enlacé. Rien n'avait plus d'importance de toute façon. Plus depuis qu'elle avait rendu son dernier soupir. Plus depuis qu'il avait vu sa propre mère mourir. Morte. Elle était morte. Vraiment morte. Cette réalité s'imposait à lui de la façon la plus cruelle qui soit, en se répétant inlassablement dans son esprit embrumé et anéanti. Il y a une heure, elle était encore en vie. Les larmes déferlaient de ses yeux plus gris que jamais. Lui avait-il au moins dit à quel point il l'aimait? Il se permettait d'en douter. Ses sentiments, il n'avait jamais été très fort pour les exprimer. Même pas à sa mère. Même pas à sa maman. Et elle était morte, à présent. Il ne la verrai plus jamais. Il ne la verrai plus jamais. Plus jamais. Jamais... En la perdant, il avait tout perdu. Tout. Parce qu'elle était tout ce qu'il avait, et par la même occasion tout ce qu'il n'avait plus.

-Ça va aller Drago, je suis là...

Il entendait les paroles de Granger sans les entendre. Tout était lointain, tellement lointain. Il ne pensait plus qu'à une chose: maintenant, il n'avait vraiment plus rien. Le simple fait que la personne qui essayait de le consoler n'était autre que Granger était une preuve de ce qui lui restait: rien. Rien. Ce mot qui revenait et revenait encore et encore dans ses pensées qui s'éparpillaient et se dispersaient sans quitter sa mère qu'il avait tant aimée, sa mère qu'il n'avait pas réussi à sauver, sa mère qui sous ses yeux avait été tuée. Sans même s'en rendre compte, il serra la taille de sa pire ennemie de toutes ses forces, comme il aurait serré une bouée de sauvetage après un naufrage. À cet instant précis, aussi incroyable que cela puisse paraître, elle était la seule chose qui le maintenait en vie. Elle était la dernière personne pour laquelle il était ici. Bien qu'il la détestait. Bien qu'elle le haïssait.

-Elle est morte Hermione... Elle est morte...

Il avait beau répéter cette phrase des millions de fois, il n'arrivait pas à l'intégrer. Comme une telle chose avait-elle pu se produire? Comment avait-il pu perdre sa maman? Comment avait-elle pu mourir? Comment avait-il réussi à s'enfuir en courant? Les détails de la scène se superposaient aux images de la chambre d'Hermione, et par dessus la citation de son mur déclarant que "l'avenir [avait] le don d'arriver sans prévenir", il revoyait ces instants d'enfer où il avait vu Narcissia se vider de son sang, et ses yeux perdre l'éclat qui les caractérisait tant. Un avenir. Encore une chose qu'il n'avait plus. Quoi que ça, il n'en avait jamais eu.

-Drago...

-Elle est morte et je n'ai rien fait pour l'en empêcher. Comment veux-tu que je continue à exister, à respirer après ce que j'ai vu, alors qu'elle n'est plus?

Le cerveau de la brune fonctionnait à plein régime. Il fallait absolument qu'elle trouve quelque chose à lui répondre, quoi que ce soit, pour qu'il ne se laisse pas complètement aller, pour qu'il continue d'avancer malgré la douleur, malgré la peur. Quelque chose de suffisamment puissant pour qu'il ne se jette pas sous un train, pour qu'il ne se donne pas la mort dès le lendemain. Il fallait qu'elle lui donne un espoir, un truc en lequel il allait pouvoir croire, lui qui ne croyait plus en rien, lui qui votait déjà approcher le moment où il se donnerait fin. Elle réfléchissait à cent à l'heure, et pourtant, aucun mot ne lui vint. Probablement parce que dans une telle situation, aucun mot n'est adapté. Aucun d'entre eux n'était assez fort, assez puissant, pour l'aider à respirer après la perte de sa maman. C'est pourquoi la jeune fille s'empara des lèvres du blond brusquement. Ni lui ni elle ne s'attendait à pareil assaut, et aucun ne sut comment réagir à un contact si intime, et irraisonné. Sans pour autant comprendre ce qui lui était passé par la tête, Hermione embrassa son pire ennemi avec toute la délicatesse dont elle disposait dans pareil moment de stress. Elle passa sa main dans les cheveux de sa nuque afin d'approfondir le baiser, tout en se promettant de tout faire pour être cet espoir qui allait maintenir son envie de vivre éveillée. Au bout de quelques secondes d'incompréhension totale, leurs bouches se séparèrent, laissant à Hermione le temps de prononcer mes quelques mots qui avaient enfin atteint son cerveau.

-Tu vas t'en sortir. Parce que je suis là. Parce que je ne t'abandonnerai pas. Et parce que je n'ai aucune intention de te laisser mourir.

Le jeune homme sembla acquiescer les propos de la jeune fille avant de se laisser tomber en arrière sur son lit. Il était vidé de ses forces, et n'avait plus le courage de descendre pour aller manger. Il fallait qu'il dorme. C'était urgent. C'était vital. Ses yeux commençaient à se fermer quand il trouva la force et le courage d'articuler ce qu'il pensait tout bas, et ce qui l'avait poussé à transplanner chez celle qu'il était supposé détester plus que n'importe qui.

-Tu es mon dernier espoir, Hermione. Mon dernier espoir...

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Deux petites nuits d'insomnies pour un petit OS tout gentil, qui ne finit exceptionnellement pas par le moindre suicide. Joyeux Noël en retard les amis, et merci à tous pour vos votes et vos commentaires qui continuent à me réchauffer le cœur au quotidien ❤️
Votre bien dévouée,
Jane Dummol Junior.

Ps: je ne me suis évidement pas relue.

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