J'avance timidement dans le couloir de mon nouveau lieu de résidence, après l'incendie de mon dernier institut, j'ai dû trouver assez rapidement un nouveau refuge. Tout le monde le sait, aucun shadowhunter est en sécurité seul dans la rue, c'est pour cela que nous devons soit être à Idris, soit être dans un endroit isolé.

- Carson ?

Je tourne la tête pour apercevoir Isabelle Lightwood, un sourire radieux sur le visage, prête à m'ouvrir ses bras plein de tatouage. Je lui souris en retour et fonce directement vers elle, lui ouvrant à mon tour mes bras, commençant ainsi une étreinte amicale. Nous avons fait une mission ensemble une fois, nos parents sont plutôt proches mais je ne connais qu'elle et sa mère de la fameuse famille Lightwood. Nous nous écartons l'une de l'autre, nous regardant de haut en bas, admirant notre évolution en tant que Shadowhunter et en tant que femme.

I : - Tu es sublime, vraiment ! Moi qui pensait que tu finirais mal..

Elle dit ça car à l'époque il est vrai que je ne prenais pas autant soin de moi que maintenant. J'ai toujours été un garçon manqué et encore aujourd'hui je me laisse facilement allée à la tentation des joggings et des sweats shirts, disons simpement que j'ai pris des hanches et de la poitrine, ce qui fait que je suis légèrement plus féminine.

- C'est sur que comparé à toi, je n'avais aucune chance de finir sur un trottoir.

Elle me donne une légère frappe sur l'épaule tandis que nous partons dans un fou rire. Quand nous étions en mission les garçons ne cessaient de dire qu'elle s'habillait d'une façon trop provocante. Izzy n'a pas hésité à remettre ces vieux jeux machos à leurs places avec une réplique bien envoyée.

Ça fait du bien de rire, je n'avais à peine souris durant ces derniers mois. L'incendie n'a pas seulement ravagé un institut qui me tenait à coeur mais aussi des souvenirs, ainsi que des personnes à qui je tenais beaucoup. Je n'aurai pas dû me penser à tout ça, ça me donne le cafard.

I : - Tu vas bien ?

J'hoche de la tête en soufflant, évacuant le stress de cette journée par ce soupir. Un brun vient en notre direction ne me laissant pas la chance de mentir. Il me sourit brièvement pour me saluer puis s'empresse de chuchoter quelques mots à l'oreille de mon amie. Son regard me dit quelque chose..

I : - Carson, je te présente Alec, mon bougon de frère.

Évidemment, c'est le frère d'Izzy. La ressemblance est flagrante quand on ferme un œil et qu'on fait le poirier. Très bel homme, mention honorable. 

- Tu as les mêmes yeux que ta mère.

A : - Tu connais ma mère ?

Son ton est devenu légèrement froid, vais-je attraper un rhume à peine arrivée ?

- Nos parents sont de vieux amis. Tu les connais peut-être, ce sont Peter et Amalia Dragonfly.

Ah, serais-c'est un sourire que j'aperçois ? Il doit connaître mes parents. Tout le monde connaît mes parents.

A : - Ils me gardaient quand j'étais plus jeune.

Ça ne me surprends pas. La mère Lightwood me gardait régulièrement quand mes parents devaient partir en mission. Notre famille est une lignée très puissante, nous sommes quasiment une des première famille à avoir été des shadowhunters. Donc évidemment, ils n'étaient pas souvent présents.

I : - Je ne t'ai pas posé la question, mais pourquoi es-tu ici?

Ma famille étudie depuis toujours à l'institut de Paris, la plus grande institut du monde. C'est une tradition. Je n'aime pas rentrer dans les détails ni même expliquer l'événement tragique, sauf qu'en débarquant ici je savais que je n'aurais pas le choix que de tout raconter. Quand je dis tout, c'est ce le minimum bien évidemment.

- L'institut de Paris à été victime d'un incendie, je vais donc rester ici, à Brooklyn.

Izzy et Alec arborent une mine choquées, se demandant comment cet établissement si réputé et protégé à pu perdre la vie dans des flammes. Je me suis posée la même question maintes et mainte fois et j'ai finalement compris que ce n'était pas qu'un simple accident, mais bel et bien un signe de vengeance envers ma famille. La gloire d'un nom est souvent un fardeau à porter dont les autres payent le prix fort. Je suis persuadée de ça, il m'a fallut voir ce signe sur ce mur.. Ça ne pouvait pas être une simple coïncidence. Comment oublier.. Je quittais les bras carbonisées d'une élève et c'est apparus sous les yeux comme une menace, une promesse.

A : - C'est impossible..

- Si, si c'est possible. Ce n'était pas qu'un simple incendie, c'était volontaire. Les murs devaient brûler pour faire passer un message.
I : - Lequel ?
- Valentin est de retour.

4 mois auparavant.

Je cours pour sauver ma peau en essayant d'aider le plus de personnes sur mon passage, les larmes ne cessent pas cesser, elles tombent au sol sans pour autant être nécessaire pour étreindre ces flammes. Je n'arrive pas à le croire.. C'est dur de le quitter, de lui avoir dit adieu si tôt. Il était une partie de moi et dans cet incendie, elle est morte avec lui.

- Carson ! Ai.. Aide moi..

Je cours en direction d'une voix faible, essayant de trouver la personne que je dois aider mais malheureusement il m'est impossible de voir quoique ce soit, même une simple ombre. Je sens quelque chose me tenir la cheville me faisant sursauter de stupeur. Je baisse le regard pour voir Anna, une fille de première année. Elle est en sang, brûlée, défigurée. Elle ne survivra pas. Ça me déchire le cœur.. J'avais l'habitude de la croiser dans les couloirs, elle portait toujours de jolies robes et de belles couleurs pour montrer sa gaité. Chose rare dans notre profession.

Je m'abaisse à son niveau, m'assois au sol et la prend dans mes bras, versant mes larmes sur son épaule dénudée. Je ne la connais pas si bien que ça mais je ne veux pas qu'elle me quitte. Voir toutes ces personnes mourir, ne pouvant rien faire pour les sauver.. Ça me tue. Je reste forte, sur mes jambes, parce que si quelqu'un a besoin d'aide.. il faut que je sois de la partie. Le feu n'est pas une créature obscure que l'on peut vaincre avec une dague en séraphique, ou transpercer avec une flèche d'argent, nan.. le feu fait son nie sur une étincelle de vie et recouvre le bonheur de terreur. Je serre mes bras autour d'Anna, je la sens faiblir, je la sens mourir.

A : - Tue moi.. J.. Je ne peux plus supporter. S'il te plait Carson, tue moi..

Je n'ai jamais tué personne, je ne peux pas faire ça ! C'est trop me demander, assassiner quelqu'un est un acte de barbarie qui est punni par l'enclave. Je ne peux pas..

- Non, Anna je ne peux pas !

Tuer un shadowhunter est contre nature, ça revient à mourir avec, abandonner une part de son humanité. Mais d'un côté.. Je suis déjà morte, alors qu'ai-je à perdre ? Non.. Carson tu ne peux pas penser comme ça. Je ne me vois pas prendre la vie d'une innocente, d'une élève, d'une fille qui aurait pu être mon amie ! Sauf que ce n'est pas le moment d'avoir un cœur.. Ce n'est pas le moment. Elle souffre, elle souffre et je suis la seule à pouvoir éteindre cette douleur. A défaut d'éteindre ce feu.

A : - S'il te plait.. C.. Carson.

Elle hurle de douleur. Elle hurle et bordel.. J'ai envie de crier avec elle. Comment entendre ça sans vouloir l'aider ? Je vais céder. Ces hurlement sont insoutenables.. Je ne peux pas.. Je ne peux pas supporter ça plus longtemps ! Mes paupières se ferment et pendant un instant un silence pesant prend possession de la pièce. Je n'imagine plus rien à part deux décisions. Tuer Anna quitte à ne plus jamais être là même personne, ne pas la tuer mais la regarder souffrir jusqu'à son dernier souffle, me mettant moi même en danger a cause de l'incendie qui ne cesse de se nourrir de ce chao.

Ma main décide à ma place. Je prends ma dague les yeux toujours fermés, chuchotant à son oreille une douce chanson que nous apprenons tous lorsque nous arrivons à l'institut. Je balance son corps et le mien chantonnant toujours, la rassurant avant de planter ma dague dans son cœur tout doucement.. Je ne peux retenir un sanglot, un hurlement de détresse, de désespoir profond. Je viens de tout perdre en une journée. En 3 heures. Tout est partie en fumée me faisant sentir comme une orpheline.

Je rouvre enfin les yeux avec difficulté à cause des larmes et des brûlures que ça créée. Je regarde devant moi et observe le mur banc qui me fait froncer les sourcils d'incompréhension. Un signe particulier apparaît au milieu. Je laisse le corps d'Anna au sol en me relevant pour me rapprocher doucement de ce signe, analysant les recoins de ce symbole étrange. Mes doigts effleurent légèrement les contours, n'osant pas l'effacer. Je l'ai déjà vu quelque part.. Dans un livre de ma mère. Je réfléchis deux minutes et me souviens, me souviens du nom de cet homme. Mon visage se ferme et la respiration se coupe. Il a provoqué cet incendie dans le but de tous nous tuer, mais a t-il seulement pensé a l'incendie qu'il vient de créer en moi ? Valentin Morgenstern.. Tu es un homme mort. Je n'ai pas pu protéger l'institut mais crois moi bien que je la vengerai.

Retour au présent.

J'explique rapidement à Alec et Izzy l'incendie sans raconter les évènements affreux qui resteront à jamais dans ma mémoire. Izzy me réconforte en me frottant le dos tandis qu'Alec me sourit brièvement, pas très sincère pour tout avouer. Je n'ai pas besoin de ce réconfort. Mon deuil commencera quand le cœur de mon ennemi cessera de battre.

Une fille rousse vient nous interrompre. Cheveux longs et ondulés, ses yeux.. Je la reconnais. Ça se vois à son regard. Le portrait craché de son père. Elle semble tellement heureuse à rire avec les Lightwood, alors que son père est un affreux personnage tordu et vicieux qui m'a enlevé tout ce que je possédais dans un sourire cruel. Si ça se trouve, elle est exactement comme lui. Je ne vais pas prendre le risque de le découvrir.

Comme un automatisme mon poignard chilien se retrouve dans ma main en un rien de temps et se pose sous sa gorge, prête à l'égorger devant tout le monde. Même si pour ça je dois enfreindre les accords de l'enclave, me faire retirer mes runes, ou même mourir, peu m'importe du moment qu'elle meurt avec moi.

🐉🐉
Hi !

Le premier chapitre d'une longue série, un peu plat dans l'ensemble mais ce n'est que le début !

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xoxo
Léa.