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~[III/18]~


Tome III : Chapitre 18


Larrow se tut juste au moment où elle parvenait à la cafétéria. Effectivement, un pan du mur s'était effondré, en partie enflammé d'un feu violet et crépitant ; une odeur âcre de fumée s'échappait des braises. L'énorme masse de bois était tombée sur nul autre que Larrow. Des copeaux brûlants avaient écrasé sa jambe, l'immobilisant, et avec ses pouvoirs, il maintenait le reste à dix centimètres de son visage et de son torse. Le chêne calciné flottait, et Larrow était trop épuisé pour le mettre de côté. Un peu comme avec des altères, songea Lym. Il pouvait les maintenir au-dessus de lui, mais s'il les jetait de côté ou les lâchait, il se retrouverait écrasé, enseveli sous des kilos et des kilos de chêne massif.

D'une simple pensée, Lym éteignit le feu, évitant ainsi que l'arbre entier ne parte en fumée, et jeta la masse de bois dehors par le trou béant dans le mur. Elle courut jusqu'à son ami qui, dès qu'il fut déchargé de ce poids s'était laissé tomber en arrière, au bord de l'évanouissement. Ses boucles noires étaient plaquées sur son front par la sueur de l'effort et du feu, et il regardait dans le vague. Sa jambe paralysée sous le bois devait lui faire souffrir le martyre. Lym écarta cette branche-là aussi, délicatement pour éviter de le blesser davantage.

Un rugissement résonna à l'extérieur et son sang se glaça. De nouveaux Skuros arrivaient. Et avec eux une nouvelle vague de Toxine. Or ils étaient exposés au gaz toxique, loin d'être en sécurité.

- Larrow, appela-t-elle en chassant une mèche noire de devant ses yeux clairs. Larrow, tu m'entends ?

- ... Lym ... ?

Sa voix était rauque, et il toussota rien qu'à ce mot. La chaleur avait dû assécher sa gorge, et la douleur devait le drainer de son énergie.

- C'est moi.

- Tu... danger...

- Ne parle plus. Télépathiquement, c'est plus simple et moins contraignant.

Tu n'aurais pas dû venir ! hurla-t-il aussitôt dans son cerveau. Elle grimaça, regrettant presque de lui avoir rappelé la Télépathie.Tu es en danger !

Ouais, bah écoute, on est deux. Et puis je suis là maintenant. Et non je ne vais pas t'abandonner, alors fais un effort pour te relever.

Elle aurait peut-être pu le faire flotter, mais elle risquait de le blesser et ce serait difficile. D'autant plus que tuer les Skuros, défaire la brume et faire flotter le bois avait drainé son énergie. Elle préférait économiser ce qu'il lui restait pour quand la nouvelle vague de Toxine arriverait, pour les protéger.

On ne pourrait pas se téléporter ?

Depuis que Cave a installé le protocole de défense, on ne peut pas, il faudrait aller jusqu'au point de téléportation à l'extérieur.

Foutu Cave. On pourrait y aller quand même. Tu as ton enchanteur ?

Je l'ai laissé au cours d'Amel.

Super, moi aussi. On est tellement nuls. Allez, debout, tu peux le faire. T'étais pas un super-soldat et tout le blabla, style Captain America ?

Plutôt Bucky Barnes, répondit Larrow, et elle le vit esquisser l'ombre d'un sourire triste.

Tant mieux, j'ai toujours préféré Bucky. Plus stylé. Et Sebastian Stan est époustouflant.

Cette fois, Larrow laissa échapper l'ombre d'un rire qui se transforma en toux. Avec un effort colossal, il se redressa, les dents serrées.

On devrait la couper.

Quoi ?!

Ma jambe. Trop mal. Il faudrait... Couper le flux sanguin et...

Non, chut. Chut. Concentre-toi, on va s'en sortir. Ok, accroche-toi à moi, ça va aller.

Il n'eut finalement pas besoin de s'accrocher à elle, marchant beaucoup mieux qu'elle ne l'aurait imaginé avec une blessure pareille. Bien que boitillant, il la suivit tant bien que mal jusqu'à l'échelle et ils commencèrent à grimper. Il ne laissa pas échapper un seul grognement de douleur. Il ne fallait pas oublier l'entraînement acharné que lui avait fait suivre Cave pendant des années. Pourtant, dès qu'elle envahissait ses pensées qu'il n'arrivait même pas à cacher à cause de la souffrance, c'était un long cri et un chapelet de juron et de gémissements qui lui emplissait le cerveau. C'était si insupportablement douloureux qu'elle finit par couper les ponts pour ne plus voir ses pensées, n'utilisant la Télépathie que pour communiquer.

Elle entendit alors un nouveau rugissement et, en baissant les yeux, elle vit une brume violette apparaître à la base de l'échelle. La Toxine. Elle parvint à la repousser pour qu'elle n'arrive pas à leur hauteur, mais cela ne durerait pas longtemps ; la brume rouge et la brume violette luttèrent comme deux créatures de vent et de mirages. Elle tendit le chiffon trempé à Larrow, qui était en-dessous d'elle dans l'échelle et donc plus exposée à la respiration de gaz.

Lorsqu'ils parvinrent à l'étage où se trouvait le cours d'Amel, elle ne pouvait plus retenir la Toxine. C'était un effort colossal rien que de se maintenir debout sans s'effondrer. Ils n'étaient plus qu'à quelques pas de la porte, mais elle réalisa alors qu'en l'ouvrant, la Toxine s'y engouffrerait. Elle devait donc créer une bulle de protection autour de la porte pour l'en empêcher. Cela lui demanderait beaucoup d'efforts, mais c'était fondamental. Pour y parvenir, elle allait devoir reposer ses pouvoirs quelques instants.

Larrow, on va devoir retenir notre respiration jusqu'à arriver à la porte. C'est à quelques mètres. Tu peux le faire ?

Lym, tu peux aller jusque-là en un instant. Tu n'as qu'à me laisser, je me débrouillerai...

Bon sang, tu es insupportable à vouloir te sacrifier non-stop. On va s'en sortir tous les deux, point. Maintenant laisse-moi te sauver les fesses en silence, d'accord ? Retiens ta respiration dans trois, deux, un...

Elle laissa tomber les barrières mentales qu'elle avait érigées, et la fumée violette s'engouffra dans le couloir. Ils voyaient à peine à quelques pas devant eux. Tous deux boitillèrent jusqu'à la porte, retenant de toutes leurs forces leur respiration. Lorsqu'ils y parvinrent enfin, Lym utilisa ses dernières forces pour créer une petite bulle autour, maintenant la Toxine à distance ; sentant que ses poumons étaient sur le point d'exploser, elle entra dans la bulle d'air sain, y tirant Larrow, et ouvrit la porte d'une dernière et désespérée vague de Télékinésie.

Ils s'engouffrèrent à l'intérieur, et s'effondrèrent aussitôt au sol, à bout de souffle et en sueur. Tous les élèves se précipitèrent vers eux, certains pour leur appliquer des enchantements de guérison, mais la plupart pour refermer la porte et mettre une nouvelle couche de ruban adhésif autour. Lym, faisant tout pour ne pas tourner de l'œil, garda les dernières parcelles de sa concentration en place pour maintenir la Toxine loin de la porte, bien qu'elle sentît qu'elle était sur le point de perdre le contrôle. Lorsqu'ils eurent fini de la barricader, elle lâcha enfin prise, le souffle court, et la lumière rouge étincelante se dissipa, tout comme la couleur de ses yeux.

Ils allaient bien. Ils étaient saufs. Larrow était sauvé, et elle aussi, et Shay, Elyra, Kosh...

Larrow fut traîné dans un coin et étendu sur des poufs, ayant sombré dans l'inconscience, mais alors que Kosh l'attrapait dans ses bras pour lui faire la même chose, elle l'interrompit. Il y avait encore des dragons et de la Toxine à l'extérieur. D'autres élèves pouvaient être en danger là-bas.

- Amène-moi à la fenêtre, dit-elle d'une voix rauque.

- Pardon ?!

- Je peux tuer les dragons. Dissiper la Toxine. Je peux.

- Tu es au bout de tes forces, Lym, protesta Elyra en les rejoignant.

- Je peux.

- Tu ne peux même pas tenir debout...

- Si je laisse le contrôle à mes pouvoirs et arrête de les retenir, j'en serais capable. Mes pouvoirs sont quasi-illimités sous cette forme. Je peux le faire.

Elyra et Kosh échangèrent un regard abasourdi tandis que Shay apparaissait à son tour dans son champ de vision.

- Mais il y a une raison pour laquelle tu n'as pas laissé tes pouvoirs prendre le contrôle avant. Quand tu en auras fini avec les dragons, c'est l'arbre que tu détruiras.

- Oui... Mais je suis assez faible pour être neutralisée avant. Quand j'aurais tué les dragons, assommez-moi.

- T'assommer ! s'écria Kosh, alarmé. Mais tu es folle !

- Attends, l'interrompit Elyra. Elle a raison. Amel a une trousse de secours. On peut l'anesthésier. C'est immédiat, efficace et indolore. Elle ne sentira rien. Un sommeil rapide en un instant et plus aucune douleur, et on se débarrasse de la Toxine aussi pour éviter la contamination totale de l'île. C'est brillant, en fait.

Kosh hésita. Si Lym n'utilisait pas déjà toute son énergie pour empêcher ses pouvoirs de déborder trop tôt, elle lui aurait crié d'arrêter de leur faire perdre du temps.

- Tu es sûre que tu peux le faire ?

- Je peux. Vite. Fenêtre.

- Elle dit qu'elle le peut, murmura Shay. On doit lui faire confiance. C'est Lym.

Il y eut encore quelques mots vagues, des objections de la part d'Amel et Lukas, mais Lym perdit le fil. Ses pouvoirs gonflaient en elle comme un ballon qui menaçait d'éclater à tout moment. Si elle les étouffait, elle ne pourrait probablement plus faire appel à eux plus tard, aussi elle les laissa enfler, comme un monstre affreux et rougeoyant, qui rugissait et se débattait.

Finalement, ses amis la traînèrent jusqu'à la fenêtre.

- C'est une idée horrible, murmurait Kosh. On est fous.

- C'est pas un scoop, ça, Koshy. On le savait déjà.

- Lym, on croit en toi, chuchota Kosh. Tu peux le faire.

- Déchaîne-toi, ajouta Elyra.

C'est ce qu'elle fit.

Et ce fut un tel soulagement.

Un tel soulagement de lâcher prise. De ne plus se battre. Elle laissa ses pouvoirs la submerger, mettre sa conscience dans un minuscule coin de son cerveau pour l'envahir toute entière. Elle ne réfléchissait plus, et c'était si simple de ne même plus avoir à penser. Sa vue se brouilla d'un rouge sang, elle ne sentait même plus ses membres, le bourdonnement était intenable dans ses oreilles.

Ses sens s'aiguisèrent comme ceux d'un prédateur et elle retourna l'île de fond en comble pour trouver sa cible. Les Skuros de Drake. Elle en trouva deux au-dessus de l'arbre, qui faisaient des cercles comme des vautours affamés. Crac, crac. Leurs os se transformèrent en poussière. Puis leur peau. Le vent emporta leurs cendres. Ils n'eurent pas le temps de rugir de douleur. Rapide, efficace, redoutable, encore, encore, encore.

Elle en trouva un autre, occupé à cracher une vague de brouillard dans la forêt. Il allait vers les Galeries. Pour infecter d'autres dragons. Infecter Laxy. Non. Non. Elle sentit ses ongles s'enfoncer dans ses paumes jusqu'au sang lorsqu'elle sera les poings, mais ne ressentit pas la moindre douleur – elle n'était plus sûre d'avoir un corps. Elle était plutôt devenue la brume rouge chatoyante qui cherchait sa proie – le Skuro. Elle le trouva enfin. Plus de Skuro. Mort. Os. Parti. Mort, mort. Mort. Elle n'était même pas sûre d'avoir laissé des cendres.

Y en avait-il d'autres ? D'autres à tuer ? Encore, encore, encore.

Lym s'entendit gémir de douleur lorsque ses pouvoirs devinrent de plus en plus dévastateurs, qu'ils commencèrent à s'enthousiasmer, impatients, jubilant à l'idée de tuer. Elle crut même s'entendre lâcher quelques rires vagues. Le monstre rouge commençait à la déchirer de l'intérieur de ses griffes de brume, s'échappant d'elle. La douleur était vague, au creux de sa poitrine, comme si la créature cassait ses côtes de ses serres tels les barreaux d'une cage d'ossements.

Un autre dragon. Lui aussi était un Skuro de Drake. Lui aussi allait vers les Galeries. Lui aussi. Allait. Mourir.

Crac.

Plus de cibles. Il fallait à présent se débarrasser de la fumée violette. Ennuyeux, facile, rien à tuer. Facile. Elle la repoussa, la détruisit, la réduisit à néant, et c'était si simple, mais elle voulait plus. Plus. Qui allait-elle tuer ensuite ? Vite. Une autre cible. Vite.

Une vague de panique la traversa lorsqu'elle prit conscience de ce qu'elle faisait. Elle avait tué les Skuros, chassé la Toxine. Mais elle ne s'arrêtait pas. Ses pensées étaient tiraillées entre ses pouvoirs incontrôlables et sa minuscule conscience si facile à éteindre, qui s'épuisait comme le feu d'une bougie.

« Il faut s'arrêter. »

(Non. Jamais.)

« J'ai fini la mission, c'est bon. C'est fini. »

(Non, ce n'est pas fini.)

« Si. »

(Non. Non.)

« C'est fini. »

(NON.)

« Non. »

(D'autres cibles.)

« Il me faut d'autres cibles. »

(VITE.)

« Au plus vite. »

Elle commença à chercher. Il y avait beaucoup d'humains. Beaucoup de dragons. Des amis, des alliés, des connaissances, mais surtout, surtout d'autres cibles, d'autres cibles, tellement d'autres...

Elle fut soudain ramenée à son corps lorsqu'elle sentit une piqûre aiguë dans son bras. Un liquide se répandit dans ses veines. Puis ses sens recommencèrent à s'engourdir, et elle sentit une vague de panique et de fureur la traverser brutalement. Non. Elle n'avait pas fini. Elle avait encore beaucoup à faire, beaucoup à tuer. Non. Ce n'était pas fini, non, non, pas question de s'arrêter, non...

Elle poussa un long hurlement de douleur et de rage, le monstre déchirant et se débattant pour résister contre la cage qui l'aspirait. Ses pouvoirs s'étiolaient, toute cette puissance s'échappait entre ses doigts, ses cibles disparaissaient de son champ de vision. Elle s'endormait. Elle partait. Elle ne voulait pas. Non. Non. À l'aide. Non.

Sa dernière pensée avant de sombrer dans l'obscurité fut un immense soulagement. Ils l'avaient arrêtée à temps. S'ils ne l'avaient pas fait, elle-même ne savait pas tout ce qu'elle aurait pu détruire, et tous ceux qu'elle aurait pu tuer.

« Merci. »

Lym entrouvrit les yeux et fut aveuglée par une lumière blanche. Elle ferma les paupières, incapable de s'accoutumer à toute cette luminosité inattendue. Elle pouvait entendre de vagues voix au loin, mais plus elle se concentrait pour comprendre ce qu'elles disaient, plus les mots lui échappaient. Elle finit par sombrer à nouveau sans même en avoir conscience.

Tu crois vraiment que tu pourrais t'enfuir ? Que tu t'es débarrassée de moi ? Ma pauvre, tu ne pourras jamais te défaire de moi, parce que je fais partie de toi.

Tu m'as laissée sortir, tu as ouvert ma cage, alors qu'il y avait des cibles à portée de main. Ce n'était pas une décision très sage.

Maintenant, je serais toujours là à guetter le moment parfait pour reprendre le pouvoir.

Tu as beaucoup de potentiel, tu le sais, n'est-ce-pas ?

Oh, on va beaucoup s'amuser, toi et moi, Lymerya.

Elle entrouvrit les yeux à nouveau, et, cette fois, ils semblèrent supporter mieux la lumière. Son souffle était un peu trop fort, et elle avait mal à la tête, une horrible migraine lui transperçant le crâne. Elle avait très chaud, aussi, et avait l'impression avoir chaque centimètre carré de peau couvert de braises.

Levant les mains devant elle pour vérifier qu'elles n'étaient pas effectivement en feu, elle sursauta. La... elle ne savait toujours pas comment la décrire. La brume ? Non, c'était plus compact, moins épars qu'un brouillard. La lumière ? Plus ou moins. Une sorte de lumière rouge, mouvante comme un serpent, enveloppait ses paumes, de façon à ce qu'elle ne puisse presque plus voir ses propres mains. Elle flottait paresseusement à cinq centimètres de sa peau, tournant autour de ses bras, de ses doigts, et elle était prête à parier qu'il y en avait un peu partout. Levant le drap pour vérifier, elle vit que, même au-dessus de la robe de chambre qu'elle portait, il y en avait partout. Comme une aura rougeoyante et lumineuse.

Elle avait déjà vu ce phénomène autrefois, mais jamais aussi puissant, ni aussi brillant. D'autant plus que d'habitude cette lueur disparaissait lorsqu'elle avait fini d'utiliser ses pouvoirs.

Elle jeta un coup d'œil autour d'elle, et constata qu'elle était dans l'infirmerie de Riks. Elle comprit brusquement pourquoi ses yeux n'avaient pas protesté cette fois ; les lumières étaient éteintes, il devait faire nuit noire à l'extérieur. C'était elle, ou bien les volutes qui l'enveloppaient, qui produisaient une très légère lueur tenue, tirant vers le rouge sang. D'autres patients dormaient dans les lits voisins. Et... Kosh.

Il était assis sur une chaise juste à côté de son lit, adossé à une petite table de chevet. La tête rejetée en arrière, il dormait, laissant de temps à autre échapper un léger ronflement. De toute évidence, il avait voulu la veiller et s'était endormi sans le faire exprès. Il portait un gros pull en laine, un jean et des baskets. Pas de vêtements de combat, et mis à part son glaive Doxa, rien chez lui n'aurait attiré l'attention dans une ville caecus. Ils n'étaient plus en guerre, en déduisit-elle. Elle avait mit fin au combat. Ses souvenirs de la bataille étaient encore flous, et elle eut beau essayer d'y revenir, elle était trop épuisée pour se remémorer ces moments qu'elle devinait difficiles. Elle remarqua alors que, lorsqu'elle se concentrait, les volutes rouges autour d'elle se mettaient à tourner et bouger plus vite.

Elle tenta de ne penser à rien, ce qui la fit penser à ne penser à rien et ne fonctionna donc pas vraiment. Visualisant alors la vue rassurante des plages d'Eleuth, elle observa que la lumière mouvante se faisait plus paresseuse, presque immobile. Elle essaya de faire un rapide calcul mental, et elle se remit à bouger plus vite. Bizarre. Elle se demanda vaguement d'où venait cette étrangeté alors qu'elle ne se servait pas de ses pouvoirs, mais ses pensées étaient encore trop embrumées.

Elle pensa à réveiller Kosh, mais sa fatigue reprit vite le dessus et elle se rendormit.

Lorsqu'elle se réveilla, c'était Shay qui dormait à côté d'elle. Il faisait toujours nuit, mais ce n'était probablement pas le même jour ; les lits avaient été bougés, les patients étaient moins nombreux. Et la lumière sur ses mains s'était estompée, ayant presque disparu. Tout de même, elle ressemblait un peu à une lampe rouge sur pattes, à briller toute seule dans l'obscurité.

Elle allait réveiller Shay, mais elle s'interrompit. Il avait l'air paisible dans son sommeil. Des mèches blondes tombaient sur son front, et ses traits souvent tirés en un sourire mesquin étaient détendus, lui donnant l'air d'un ange. Qu'il était loin d'être. Enfin, techniquement parlant, si, c'était un Ange, en partie du moins, mais bon...

Son regard sur posa sur la table de chevet, et elle remarqua de petits papiers pliés en quatre, portant tous son nom dans une écriture différente. Elle prit les trois dont elle reconnut l'écriture, la lueur rouge traversant le papier pour qu'il entre en contact avec sa peau. À la légère lumière émise par elle-même, elle déplia et lut les mots. Elle n'eut pas à chercher de signature pour savoir qui avait écrit quoi.

Salut Lymie, j'espère que tu te rétablis. Je suis tellement désolé de ton état, et de ne pas avoir pu éviter tout ça. Pour l'instant je suis juste inquiet pour toi, mais je sais pas vraiment si tu devrais te réveiller, parce qu'une fois que ce sera fait, je vais me fâcher et te forcer à manger les onze quiches que j'ai faites. Cave m'a carrément interdit de cuisiner. Je comprends pas. Il a aussi refusé mes quiches quand je les lui ai offertes. Incompréhensibles, ces adultes.

Bref, bon rétablissement. Appelle-moi dès que tu es réveillée, que je te passe le savon du siècle.

Hey Lym,

Beaucoup trop de choses à te dire pour les écrire sur un papier de cette taille. Tu me manques. Il y a personne pour faire remarquer à Shay que ses blagues sont pourries, et tu inquiètes tellement Kosh qu'il a désespérément voulu me faire manger du chocolat au curry (au curry !!! au curry, Lym !!!).

Tu as sauvé la vie de littéralement tout le monde sur l'île, et même si tous ceux qui ne l'ont pas vu n'en savent rien, les autres te considèrent comme une véritable héroïne. Mais bon, je leur ai fait promettre de ne rien dire à personne. J'ai prit ma « voix de maman autoritaire », à en faire pâlir Kosh.

Tu nous manques !

YOOOO TELL ME WHAT YOU WANT WHAT YOU REALLY REALLY WANT

Salut Alley, je suppose que tu es réveillée si tu arrives à lire ça. Sauf si tu es somnambule. Honnêtement ça m'étonnerait même plus.

J'ai essayé de t'apporter Choucroute et Mr. Myrtille pour te faire un coucou, mais apparemment c'est « pas professionnel » ou je sais pas quoi. Je vois absolument pas pourquoi.

Remets-toi vite, la vie est trop calme sans toi. Pas d'explosions, de Cave qui a l'air sur le point de t'étriper, et personne à embêter. Insupportable.

Lym sourit légèrement, attendrie. Fermant les yeux et serrant les trois morceaux de papier entre ses doigts, elle essaya de se souvenir avec précision ce qui s'était passé, bien que sa mémoire soit un peu trouble, comme si ses souvenirs avaient été floutés. Elle revit enfin les dragons au-dessus d'Eleuth, le déchaînement de ses pouvoirs, la puissance immense qui l'avait submergée et menacé de ne plus s'arrêter, Larrow blessé...

Sa respiration s'accéléra. Larrow. Allait-il bien ? Il était dans un triste état la dernière fois qu'elle l'avait vu. Rouvrant les yeux, elle fouilla l'infirmerie du regard. Malgré la pénombre, elle remarqua enfin que le lit à l'autre bout de la salle était avoisiné par une chaise sur laquelle était assis Lukas, lui aussi profondément endormi. Larrow était étendu sur le lit en question ; elle aurait reconnu ces boucles noires entre mille. Mais elle ne pouvait pas voir son visage, comme il avait tourné la tête de côté. Des draps recouvraient le reste de son corps, aussi elle ne pouvait pas voir si sa blessure à la jambe allait mieux.

Avec un effort colossal, elle se mit en position assise. Apparemment paniquée par la surcharge de stimuli, la faible lumière rouge autour d'elle se mit à bouger plus vite. Pourtant Lym sentit une horrible migraine lui traverser à nouveau le crâne, et, avec une grimace, elle se laissa à nouveau tomber sur le lit, le souffle court. Sans même s'en rendre compte, elle finit par se rendormir, serrant les mots dans ses poings.

Sa première pensée à son réveil fut « si je continue à dormir vingt-quatre heures pour me réveiller dix minutes tout ça va vite devenir très ennuyeux. » Sa deuxième fut « tiens, il fait jour » et sa troisième fut « Elyra, enfin quelqu'un de réveillé ».

Effectivement, son amie était assise à côté d'elle, un petit journal entre les mains, tournant les pages et raturant certaines avec un vieux stylo à moitié mâchonné. Elle portait des bottes qui n'étaient pas sans rappeler les films de cowboys préférés de Shay et une veste en faux cuir. Ses cheveux frisés, dont les pointes teintes en blond commençaient à perdre de leur couleur, étaient relevés en deux couettes.

- Lyra ? appela Lym doucement, découvrant que sa voix était rauque et cassée.

- Lymie ! Oh, par Ladon !

Lâchant son journal qui tomba par terre, elle se tourna vers elle, un énorme sourire soulagé sur les lèvres. Elle avait l'air un peu fatigué, mais son expression était sincère.

- Salut... répondit Lym en se raclant la gorge, incertaine quant à la faiblesse de sa voix.

- Évite de trop parler. Riks a dit que la fumée et l'incendie vont laisser des séquelles quelques temps, mais tu iras mieux très bientôt. Oh, c'est tellement bien de te voir réveillée !

- ... Larrow ... ?

Elle s'écarta pour lui montrer d'un geste le lit qu'elle avait vu la dernière fois. Cette fois, c'était Kosh qui était assis à côté du lit, et même s'il faisait jour, il dormait déjà. Lym se redressa légèrement pour jeter un coup d'œil au lit. Son ami y était toujours étendu, endormi, mais cette fois son visage était tourné dans leur direction ; à part quelques petites entailles, il avait l'air d'aller bien. Elle laissa échapper un sourire de soulagement, tandis qu'Elyra poursuivait ;

- Dès qu'il s'est réveillé, il nous a soûlés trois heures en voulant savoir si tu allais bien. Je te jure, il était pire que Kosh... Bon, d'accord, peut-être pas, mais presque.

Elle jeta un regard attendri à Kosh, qui dormait toujours, avachi sur la chaise, et laissait même échapper un léger ronflement de temps à autres. Elle sourit, et Lym dut s'éclaircir la voix pour qu'elle se tourne vers elle.

- Oui... mais il va bien. Il était paniqué en voyant...

Elle fit un vague geste vers les mains de son amie, qui se souvint de la lumière mouvante, presque vivante, qui l'avait entourée, plus forte qu'elle ne l'avait jamais été. Baissant les yeux vers ses doigts, elle vit que la lueur rouge avait presque disparu. À moins d'y faire très attention, on ne la remarquerait même pas.

- Ça apparaît quand j'utilise trop mes pouvoirs, mais jamais avec autant d'intensité jusqu'à présent... Tu as une idée de ce que c'est, d'ailleurs ? demanda Lym en pliant et dépliant les doigts, la voix déjà un peu moins cassée.

- On ne sait pas vraiment. Amel est parvenue à te cacher de la vue de Cave pour qu'il ne se pose pas trop de questions, mais elle a été obligée d'en parler à Riks.

Ah, oui... Amel. Son secret n'allait pas rester un secret très longtemps, apparemment... Elle était déjà surprise de ne pas s'être réveillée dans une camisole de force, et que la vérité sur ses pouvoirs ne se soit pas ébruitée.

- Il ne sait pas que c'est toi qui as tué les Skuros et dissipé la brume, il pense que tu fais une sorte de réaction allergique à la Toxine. En tout cas, Amel pense que c'est le surplus de pouvoirs qui se manifeste, mais que ça va s'effacer. C'est déjà beaucoup plus tenu qu'au début, on ne pouvait même pas te regarder sans être aveuglés. Ça va disparaître d'ici deux jours, à coup sûr.

- Est-ce que... Est-ce que j'ai blessé quelqu'un ? demanda Lym, inquiète.

Elle savait que l'on l'avait arrêtée avant qu'elle ne cause de véritables catastrophes. Elle pouvait encore sentir l'impression de défaite et de fureur qui l'avait traversée lorsqu'elle avait senti l'anesthésiant qui l'avait stoppée dans son élan. Mais honnêtement, dans la confusion et les éclats de lumière et de douleur, elle aurait pu faire inconsciemment du mal à son entourage. Et même si elle avait vu les billets de Shay, de Kosh et d'Elyra, elle n'avait pas vu Shay depuis qu'elle s'était évanouie... Et s'il avait été blessé ? L'angoisse la submergea à nouveau.

À son grand soulagement, après un instant de réflexion, Elyra secoua la tête.

- Je ne crois pas. Je veux dire, les Skuros, évidemment ; il a d'ailleurs fallu débarrasser un ou deux cadavres, mais le reste, ce n'était que de la poussière. Ah... Je crois que tu as momentanément aveuglé Lukas avec ta lumière rouge bizarre, il n'a pas pu voir pendant quelques heures, mais c'est fini, il va mieux.

- Tu peux lui dire que je suis désolée ? demanda-t-elle, bien que rassurée de savoir qu'elle n'avait rien commis d'irréparable.

- Je le ferais bien, mais il est un peu à l'ouest dernièrement. Ash n'est pas encore rentré alors que Cave a ordonné à tous ceux qui étaient en mission de revenir à Eleuth, et Joy était à l'extérieur lorsque les Skuros ont attaqué.

- Elle a respiré de la Tox... ?

Elle fut coupée par une quinte de toux, mais lorsqu'Elyra se précipita vers elle pour l'aider, elle lui fit signe de répondre sans faire attention à elle. Lui tendant un verre d'eau qu'elle prit avec gratitude, elle soupira :

- C'est ça, l'ennui. On ne sait pas. Cave fait tout pour maintenir la situation sous son contrôle ; il a renforcé les boucliers des jours durant, pour s'assurer de ne pas essuyer d'autres attaques...

- Comment ont-ils traversé les anciens, d'ailleurs ?

- Ils ont littéralement envoyé des dragons kamikazes qui se sont tués sur le champ de force. Mais ils ont ainsi affaibli la puissance de la carapace électrique et d'autres ont pu passer. En principe, ce ne sera plus possible dorénavant. Le bouclier tuerait des dizaines, voire des centaines, de dragons avant de céder, et Drake n'a pas autant à perdre. Mais je disais ; malgré tout ce que font Cave, Meyer et les autres adultes, on ne peut pas savoir si certains Dragomirs ont été contaminés par la Toxine. Elle ne commence à se manifester qu'au bout de quelques mois, et on ne connait même pas les symptômes. Riks est en train d'analyser les échantillons qu'on a trouvés sur les cadavres de dragons, mais il est débordé, alors il ne risque pas de trouver des réponses de sitôt. Il ne peut même pas faire cours – un Dragomir appelé Collins s'occupe de l'Histoire depuis l'attaque, il...

- Attends, attends. Il y a cours ?

- Oui, Cave insiste pour qu'on ne s'arrête pas. Il dit que nos études ne doivent pas être influencées par tout ce qui se passe. Par contre, il a provisoirement réorganisé tout l'emploi du temps par souci d'efficacité.

- Et alors... Pourquoi t'es là ? Et Kosh ?

- Kosh était censé avoir une séance de Soins avec Zale, mais elle n'a pas pu assurer son cours parce qu'un élève a déclaré que son dragon se comportait bizarrement et elle voulait aller voir pour vérifier qu'il n'y avait pas contamination. Lukas et Shay sont en combat. Quant à moi, j'ai dit que je restais avec toi, et personne ne l'a contesté. Shay dit que c'est parce que toi et moi on fait peur aux profs.

Lym esquissa le début d'un sourire.

C'était beaucoup d'information d'un coup, et elle avait encore du mal à réaliser ce qui s'était passé quelques jours plutôt... D'ailleurs, combien, au juste ?

- L'attaque s'est déroulée il y a combien de temps ?

- Cinq jours.

- Cinq jours ! Je ne devrais pas être déjà sur pieds ?

- Tu devrais pouvoir marcher d'ici quelques jours, mais Riks dit que tu dois y aller mollo... D'ailleurs, je pense qu'il désapprouverait que je te parle. Tu devrais te reposer.

Lym allait protester, mais elle fut coupée par un bâillement et grogna, énervée. Être aussi fatiguée, tout le temps, et être incapable de faire quoi que ce soit, c'était vraiment insupportable. Elle entendit Elyra pouffer en voyant sa mine contrariée, mais elle n'eut pas le temps de s'indigner de son rire, car elle se rendormait déjà, épuisée.


!!!???

Je suis tombée sur quelqu'un sur tumblr qui disait "haha à chaque fois je dois me retenir d'écrire une dissertation sous les fanfictions des gens parce que je sais que ça va juste les énerver" et honnêtement??? ça m'était jamais venu à l'esprit que certaines personnes pourraient ne PAS aimer qu'on leur envoie des disserts de vingt pages sur leur livre? Sérieusement plus le commentaire est long plus je suis touchée, si tu m'envoies une analyse du style cours de français sur AGDV ou Dragomir je décède de joie?? Il y a vraiment des gens qui aiment pas ça? WHAT??? THE FUCK???

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