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✨~[II/17]~✨


Livre II : Chapitre 17


Il y eut un silence pesant sur l'assemblée durant lequel tout le monde essaya d'assimiler les mots que venait de prononcer Larrow, puis Lym n'y tint plus. Un rendez-vous ? Pourquoi l'Empire de Drake voudrait-il une entrevue avec elle ? Peut-être à cause de Mar, qui s'était révélée être une Irisa ? Une pensée horrible lui traversa l'esprit ; et si Orion voulait simplement la blesser davantage en lui envoyant le corps sans vie de sa sœur ?

- Donc je suis censée me rendre à ces coordonnées à minuit – ou midi ? en déduisit Lym en crispant les poings autour des draps bleus du lit de Kosh. Mais pourquoi il n'y a pas de date ?

- Je suppose qu'il ne savait pas quand est-ce que tu recevrais sa missive, ni combien de temps il te faudrait pour la décoder, argua Larrow d'une voix un peu faible. Il envoie probablement un éclaireur tous les jours à cette heure précise, pour vérifier si tu es venue... Ou bien il y a laissé un message qu'on ne peut lire qu'à douze heures.

- Mais où elles mènent, ces coordonnées d'enchantement ? demanda Elyra, l'air pensif, en relisant les chiffres qui se succédaient sur la feuille, écrits à la va-vite au crayon gras. Et si elles étaient directement reliées à Arcem ? Ou à un endroit mortel, une cage, un piège ?

- Ce serait parfaitement inutile, et stupide, de plus, rétorqua Shay. Orion sait où habite Lym ; s'il avait voulu la tuer, il aurait fait exploser sa maison. Il veut seulement la rallier à sa cause.

Lym serra les lèvres ; de tous les messages codés qu'elle s'était imaginés, jamais elle n'aurait pensé qu'il se serait agi d'une missive lui étant directement destinée, sans doute écrite par Drake ou Orion. C'était une coïncidence incroyable qu'elle ait justement trouvé ce code-là qui lui était adressé au milieu de tous les fichiers de Cave qu'il aurait pu charger dans la clef USB.

Et si elle suivait les instructions ? Est-ce que Mar serait épargnée ?

Était-ce là le marché qu'espéraient faire Drake et Orion ; sa servitude à l'Empire de Drake en échange de la vie sauve pour sa sœur ? Jamais elle ne pourrait rejoindre leur camp, tenir une xiphoskia et faire partie de l'immense armée de meurtriers et de monstres qu'il réunissait sur Arcem. Malgré ses doutes persistants sur la bonté des intentions de Cave, elle savait qu'il valait un millier de fois mieux que Drake, ou en tout cas qu'Orion.

Eleuth était devenu son foyer, après tout le temps qu'elle y avait passé. Arcem ne pourrait jamais être autre chose qu'un lieu hostile, associé au nom de l'ennemi ; elle se l'imaginait un peu comme le Mordor dans le Seigneur des Anneaux ; un paysage désolé et accidenté, parcouru d'horribles monstres assassins, sans végétation, au sol poussiéreux, dur et craquelé, aux rares rivières goudronneuses et imbuvables. Des tours immenses et noires, dentelées de piquants irréguliers, un air vicié et lourd, un ciel toujours gris, une odeur de cadavres et de pourriture. Même si son imagination débordante devait accentuer l'horreur de l'endroit, elle doutait qu'il s'agisse d'une jolie clairière parsemée de fleurs.

Elle s'arracha à ses rêveries en voyant que ses amis l'observaient avec un air inquiet, comme s'ils venaient de lui annoncer sa mort imminente due à une maladie incurable. La jeune fille haussa les sourcils.

- Quoi ? Vous me regardez comme si mon nez venait de se transformer en trompe d'éléphant.

- Eh bien, on s'attendait à ce que tu sautes par la fenêtre en criant « BANZAÏ » pour te rendre aux coordonnées indiquées et tuer tout le monde avec tes pouvoirs superpuissants, lâcha Shay d'une seule traite.

- Et on s'attendait aussi à ce que Shay te suive en brandissant sa raquette de Squash et en hurlant l'hymne national, ajouta Kosh.

Lym eut l'ébauche d'un sourire ; ils n'avaient pas tort. Bon, d'accord, elle n'avait pas réellement prévu de sauter par la fenêtre, ce qui serait impoli envers les Bluewell qui l'avaient accueillie avec beaucoup de gentillesse. Mais, effectivement, elle n'avait pas l'intention de rester sagement assise à attendre qu'Orion ne se lasse d'attendre et assassine sa sœur.

- Je suis obligée d'y aller, argua Lym. On ne sait même pas où mènerait cet enchantement, il faut bien le vérifier. Si ça se trouve, c'est un aller simple vers Arcem, qui nous permettrait de connaître la position de leur île...

- Non, répliqua Larrow, l'air toujours pensif. Je connais la position où te mèneront ces coordonnées. C'est un endroit connu.

- Et tu ne pouvais pas le dire plus tôt, bien sûr, soupira Lym.

- Ç'aurait gâché le suspense.

- Accouche, s'écria Shay.

- C'est un moyen rapide d'aller à Pruinae, la cité de givre.

- Et c'est où, ça ? demanda Kosh avec curiosité.

- Quelque part en Alaska, je crois, reprit Elyra à sa place. La position exacte n'est pas très connue. Elle se trouve dans une région désolée où il est plus facile de se réunir à l'abri des caecus. C'est un endroit où se retrouvent et habitent certains Êtres. Les Selkies, surtout, mais on peut aussi y voir des Nyx, voire un Stryge ou un Egna. Les Dragomirs y vont souvent faire des affaires avec eux, quérir des marchés, ou encore rechercher des informations. C'est devenu un village avec le commerce, et des réserves pour réfugiés Êtres ont été construites.

Ils la regardèrent tous avec de grands yeux, abasourdis. D'habitude, c'était plutôt Larrow, voire Kosh, qui avait réponse à tout, et Shay, Lym et Elyra qui écoutaient comme des ignorants. Elle haussa les sourcils.

- Quoi ? J'écoute en cours d'Histoire, moi.

Lym soupira. Pruinae, donc, la cité de givre... Pour être honnête, elle aurait beaucoup aimé visiter un endroit pareil, parcouru d'Êtres qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de voir. Le seul qu'elle avait brièvement côtoyé était l'Ange Wingel, qui n'avait pas été de très bonne compagnie, mais elle n'avait jamais vu d'Egna, de Stryge, de Selkie, de Nyx, de Fé ou de Neuri. À part, bien sûr, la forme élémentaire de Larrow, qui ne comptait pas vraiment puisqu'il était plus videntis que Stryge. De plus, elle aurait bien aimé pouvoir rencontrer un représentant de chaque Être, pour avoir une idée de sa forme d'Élémentarisme avant de parvenir à se transformer...

- Non, lâcha Kosh, faisant éclater sa bulle.

- Quoi ? J'ai rien dis.

- Tu as cette tête que tu as quand tu t'apprêtes à faire une bêtise.

Sa maman surprotectrice la connaissait trop bien. Kosh pointa sur son meilleur ami un doigt accusateur.

- Et toi aussi, Shay.

- Moi ?

Shay prit un air larmoyant de chien battu, ouvrant ses yeux brun sombre, et, à cet instant, il avait un visage parfaitement angélique, sans sourire en coin empli d'espièglerie pour détourner la douceur de ses traits. Lym ouvrit de grands yeux exagérément innocents, imitant ceux de Shay.

- On sait tous que ta bouille d'ange n'a jamais été sincère, contra Kosh.

- Et ne le sera jamais, glissa Larrow.

- Certes, mais elle est incroyablement utile. En me voyant, on croit directement que je suis très sage...

- Erreur monumentale, siffla Lym.

- Je ne vois pas pourquoi tu dis ça.

Il lui sourit de toutes ses dents, mais Kosh les interrompit en toussotant pour attirer leur attention.

- Sérieusement, qu'est-ce que tu as l'intention de faire, Lym ?

- Eh bien, on est bien obligés de s'y rendre. Je ne laisserais pas ceux qui ont la vie de ma sœur entre leurs mains décider de la tuer en sachant que j'avais la possibilité d'intervenir.

- C'est suicidaire, siffla Larrow. Ils te tueront pour éviter que tu te serves de tes pouvoirs contre eux ou bien t'enrôleront dans leur camp.

- Je ne rejoindrais jamais leur camp ! s'indigna Lym.

- Vraiment ? Et s'ils te posent la question en pointant un couteau vers le cou de ta sœur, tu seras toujours aussi catégorique ?

Elle allait s'énerver face à cet argument horrible, mais la mine qu'il affichait l'en dissuada immédiatement ; les yeux clairs de son ami s'étaient obscurcis comme le ciel bleu à l'approche d'un orage. Lym fronça les sourcils.

« Ça sent le vécu » songea-t-elle en avisant le visage grave de Larrow, qui semblait perdu dans ses pensées ou dans ses souvenirs. Avait-il lui-même été confronté à cette situation ? Avec lui, c'était impossible de savoir ; il était un guerrier pour Eleuth depuis huit ans à peu près, qu'est-ce qui empêcherait une scène pareille ? D'autant qu'il lui avait raconté le destin de son seul ami, Abel, tué par l'Empire de Drake des années plus tôt...

- Je propose qu'on y aille, lâcha Elyra en essayant de dérider l'atmosphère glaciale, mais de manière prudente. On ne se laisse pas avoir par un subterfuge ou un enchantement ; on va à Pruinae, on converse avec les messagers de l'Empire, on fuit s'ils amorcent une attaque, on reste dans des endroits publiques pour éviter un traquenard.

- On ? répéta Lym. Le message m'est adressé.

- Si tu penses, ne serait-ce qu'une demi-seconde, à y aller toute seule, tu rêves, maugréa Kosh. Tu te débrouillerais pour faire sauter Pruinae.

- Ou l'Alaska tout entier, ajouta Larrow, tandis que Kosh enchaînait avec un air pensif ;

- Et quand est-ce qu'on ferait un truc pareil ? Déjà qu'on sèche les cours aujourd'hui...

- On peut sécher demain, proposa Shay.

- NON.

- Le weekend ? proposa Lym.

- Impossible pour moi, répliqua Elyra. J'ai reçu un message du Conseil, et mes parents vont bien et ont décidé de ne pas déménager, mais ma famille doit renouveler les boucliers autour de notre maison, la rétablir un peu après l'attaque... Ils auront besoin de moi là-bas.

- Alors le suivant !

- Très bien, marmonna Larrow, mais si on se fait tous tuer, on écrira sur vos tombes « une bande d'idiots téméraires, sauf Larrow qui les avait prévenus du danger ».

- « Et Kosh. »

- Ouais. « Et Kosh. »

Après avoir délibéré d'un plan assez approximatif qui avait beaucoup plus de chances d'échouer que de réussir – ce qui était loin d'être une nouveauté pour eux – les deux jeunes filles allèrent se changer et ils se retrouvèrent dans le salon des Bluewell pour petit-déjeuner. Flocon, Aaron, Lio et les chats étaient éparpillés dans la maison et passaient entre les pieds des chaises et des tables de temps à autres dans l'espoir de faire tomber une tartine beurrée ou un morceau de bacon de façon à s'en saisir. Ils avaient préparé bacon, toasts, œufs et thé pour tout le monde ; après avoir copieusement petit-déjeuné, le groupe laissa Caroline, Léon et Nina s'amuser à poursuivre les animaux comme la veille tandis qu'ils sortaient dans le jardin. Ils se réunirent sous l'ombre des sapins, et discutèrent un moment avec animation, puis ils s'exercèrent tous à l'Élémentarisme – surtout pour empêcher Kosh, qui était persuadé du retard monumental qu'ils étaient en train de prendre sur leurs études, de faire une crise cardiaque soudaine.

Bien évidemment, Larrow, protégé par les fougères des rayons du soleil pâle, pouvait prendre sa forme de Stryge à sa guise. Les autres, en revanche, avaient seulement l'air de parfaits idiots, à fermer les yeux et prendre un air concentré pour tenter de trouver leur forme élémentaire : Lym fronçait le nez avec mécontentement, Shay plissait le front, Kosh fermait très fort les yeux et Elyra poussait un gémissement de frustration toutes les deux minutes en levant les mains au ciel avec exaspération. Lorsque Shay et Lym commencèrent à gronder en chœur un « ummmmmmh » irrégulier qui déconcentrait tout le monde, ils finirent par leur mettre de la bande adhésive sur les lèvres dans l'espoir d'obtenir du silence, mais évidemment, cela ne changeait absolument rien puisqu'ils continuaient à émettre ce son avec les lèvres pincées. Ils finirent par abandonner, et, en désespoir de cause, se vengèrent des deux fauteurs de trouble en leur lançant des pleines poignées d'aiguilles de sapin, qu'ils s'efforcèrent d'éviter en couinant. Sous les rires de Larrow, Kosh et Elyra s'opposèrent à Shay et Lym dans ce qui était probablement la plus grande et aussi la seule bataille d'aiguilles de pin de l'histoire de l'humanité.

Alors qu'ils riaient aux éclats, faisant fuir une véritable armée d'écureuils, scarabées et autre bestioles qui avaient trouvé refuge à l'orée de la forêt, ils entendirent une porte claquer et des éclats de voix leur parvinrent. Immédiatement, comme s'il avait reconnu cette voix qui était pourtant étrangère à Lym, Shay blêmit et Kosh lâcha la poignée d'aiguilles de sapins qu'il brandissait pour en bombarder ses amis.

- C'est bientôt terminé, tout ce raffut ?

Lym regarda dans la direction d'où venait cette voix glaciale qui claquait comme un fouet menaçant à leurs oreilles et comprit la réaction instantanée de Shay et Kosh ; la porte qui venait de s'ouvrir était celle de la maison des Estrell. Un homme apparut dans l'encadrement de la porte et survola du regard la clairière où étaient dressées les deux maisons ; lorsque ses yeux vinrent rencontrer le petit groupe d'adolescents figés sur place, l'agacement vint tirer ses traits. Tout de suite, il fut remplacé par une colère indicible et ce qui ressemblait à une menace silencieuse, lorsque son regard se posa sur Shay.

Il n'y avait plus aucun doute quant à son identité dans l'esprit de Lym, à présent qu'elle avait vu son visage. Élancé, avec des cheveux blonds cendrés sagement coiffés et disciplinés avec soin, il aurait indéniablement été beau, comme Shay lui-même l'était, s'il n'avait pas eu cet air mécontent déformant ses traits. Grand, vêtu d'un habit complet de Dragomir d'un noir d'encre tirant vers un vert émeraude, avec des bottes de combat, il avait à la ceinture un pistolet et une longue dague de pierre noire, au tranchant étincelant d'une lueur tout aussi menaçante que l'éclat de ses yeux. Ceux-ci, loin du marron presque noir et chaleureux de Shay, était d'une couleur bleue qui aurait été splendide si ses iris ne lançaient pas des éclairs de tous côtés ; son menton carré et ses traits qui semblaient avoir été taillés à la serpe dans un bloc de bois massif lui donnaient une allure de prince Disney qui aurait rejoint le côté obscur entretemps. Sir Giver Estrell, le père de Shay, différait de son fils autant qu'il lui ressemblait. Dans les traits, la posture et la couleur des cheveux, ils étaient semblables ; dans la décontraction de l'un et la discipline de l'autre, ils étaient opposés.

D'un pas rapide, foulant le sol de gazon parfaitement tondu qui entourait sa propriété, il s'avança vers eux en faisant claquer le talon de ses bottes lorsqu'il marchait sur un carré de dallage. Lym pensa à s'enfuir pour échapper à son courroux évident, mais elle savait qu'elle n'irait pas bien loin. En revanche, elle savait que cet homme ignoble était celui qui frappait son ami, le forçant à se réfugier dans le sarcasme pour se préserver et se protéger, et si Sir Estrell osait ne serait-ce que lever une main d'un geste un peu trop menaçant, elle n'hésiterait pas à se servir de ses pouvoirs. La puissance surprenante de ses capacités pourrait lui être utile, pour une fois, au lieu de la fourrer dans d'autres ennuis.

Elle chercha la main de Shay, qu'elle serra entre ses doigts sans le regarder, avisant toujours son père qui approchait d'eux à grandes enjambées. Arrivant à leur hauteur, il les toisa froidement, les regardant de haut, bien que la plupart d'entre eux à commencer par Larrow le dépassât largement en taille.

- Mon fils, siffla-t-il en dévisageant celui-ci, qui lui rendit son regard.

- C'est moi. Je crois. Oh, je dois m'identifier ou un truc comme ça ? Attends, je dois avoir ma carte d'identité...

Il amorça un mouvement pour fouiller ironiquement dans ses poches, mais il fut arrêté par le geste de son père qui vint lui saisir fermement le poignet. Lym aurait juré l'avoir vu faire un mouvement de recul.

- Tu devrais être en cours, murmura-t-il.

- Eh bien, en fait non, c'est l'heure de la pause déjeuner, donc je devrais logiquement être à la cafétéria.

« Bon sang, Shay ». Pour une fois, elle aurait préféré qu'il se taise, mais elle savait que son ami multipliait encore plus les blagues lorsqu'il était nerveux. Et cette situation avait tout pour le mettre sur les nerfs.

Sir Estrell lui adressa un regard glacial qui le fit taire de sitôt.

- On rentre à la maison. On a à parler.

- J'adore parler avec toi, marmonna Shay, sombrement, en se dégageant de la poigne de fer de son père.

Celui-ci se tourna vers les autres adolescents et les toisa un à un avec froideur et désinvolture.

- Kosh Bluewell, j'aurais dû m'en douter.

- C'est toujours un plaisir, marmonna Kosh.

Il serrait les poings en fixant Sir Estrell avec un regard assassin que Lym n'aurait jamais imaginé trouver sur le visage jovial de son ami si amical. À cette œillade si inhabituelle, Lym sut qu'il adressait une rancune et une haine toutes particulières à cet homme. Mais celui-ci ne prit pas la peine de répondre à ses mots car il scrutait déjà les autres adolescents.

- Elyra Djaili, je présume, persiffla-t-il. Une fille banale, issue d'une famille banale, pleine de gens tout aussi inintéressants. Votre mère Tessa était cependant une Dragomire brillante. Son destin en temps que mère de famille est déplorable. Elle, c'est l'orpheline Alley, n'est-ce-pas ? Et vous, vous êtes le fils Larrow ! Voilà quelqu'un dont les parents étaient dignes de mon amitié. Dommage qu'ils aient vécu aussi loin, Kyle et Marina auraient pu être des alliés inestimables, enfin, jusqu'à l'évènement... très... regrettable... En même temps, se balader en voiture alors qu'ils sont recherchés par l'Empire de Drake, qu'elle bêtise !

Il avait un ton tellement moqueur que Lym dut faire un effort incommensurable pour ne pas lui faire tomber grâce à la Télékinésie un arbre sur la tête et l'écraser dessous. Elle aurait pu maquiller cela en accident...

- C'est un honneur de vous rencontrer, Sir Estrell, fit malgré tout Larrow en gardant son air digne. On m'a beaucoup parlé de vous.

Il était toujours aussi bon acteur, et parvenait presque à prendre un air respectueux, mais Lym, qui le connaissait mieux qui quiconque, pouvait sans mal voir le dégoût qu'il dissimulait. Elle sentait aussi que la remarque de Giver Estrell l'avait blessé.

- Oui, il a dû entendre parler de ta cruauté quand tu martyrises de pauvres gamins, marmonna sombrement Shay.

- Silence ! éructa l'homme en saisissant de nouveau le bras de Shay, encore plus fort, si bien qu'il risquait de laisser des marques. Toi, tu te tais. Rentre à la maison immédiatement.

Elle crut voir sur le visage de son ami une véritable peur intense, qu'il cachait sous les plaisanteries et les moqueries répétées. Alors que, sans même leur adresser un au revoir, son père se tournait vers la maison des Estrell en tirant son fils récalcitrant derrière lui, il se figea et recula en chancelant, l'air troublé. On aurait dit qu'il venait de se heurter à un mur invisible.

Immédiatement, Kosh, Elyra et Shay se tournèrent vers Lym ; sur les nerfs, elle avait les poings serrés et, comme ils s'en étaient douté, ses yeux rougeoyaient comme deux braises incandescentes. L'homme lui adressa pour la première fois un véritable regard.

- Ne vous avisez pas de ne serait-ce que penser à lever une main sur lui, murmura-t-elle, ses ongles s'enfonçant dans ses paumes tant elle était furieuse. Ou je vous jure que je fais exploser votre jolie petite baraque, avec vous dedans.

- Lymie, lui glissa Shay s'un ton qu'elle trouva hostile, réprobateur. Ça suffit.

Au même moment, Larrow ajouta télépathiquement ;

Lym, calme-toi, ou tu vas lui faire exploser la tête comme une pastèque face à une batte de baseball. Il n'en vaut pas la peine que tu te serves de tes pouvoirs.

Larrow avait toujours été le plus doué, avec Kosh, peut-être, pour la maintenir calme et sereine et l'empêcher de déchaîner son pouvoir comme elle l'avait fait avec Cléandra lorsqu'il n'était pas là. Lym relâcha son pouvoir de Télékinésie, un peu apaisée par la communication mentale de son ami. Avec un air troublé mais intéressé, comme s'il se retrouvait face à un spécimen étrange d'une espèce qui lui était familière, Sir Estrell la toisa un instant puis s'éloigna en tirant Shay derrière lui.

(chapitre corrigé ✔)

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