Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

✨~[II/15]~✨


Livre II : Chapitre 15


Carol, Nina, Léon, Larrow, Kosh et Elyra s'éloignèrent vers la maison des Bluewell, Flocon continuant d'aboyer en leur courant après. Comme Shay se dirigeait vers chez lui, Lym décida de lui emboîter le pas, intriguée.

- Tu ne rentres pas là-bas, quand même ?

- Non, mais apparemment, Père n'est pas à la maison. Je peux en profiter pour aller les saluer, ça fait longtemps. Je le leur doit bien – je ne compte plus le nombre de fois où ils ont eu l'amabilité de me tenir compagnie alors que j'étais seul.

Elle comprit alors qu'il ne se dirigeait pas vers le manoir de marbre et de verre, mais en direction des écuries. Elle le suivit, foulant d'un pas rapide l'herbe malmenée et sauvage qui laissait place au gazon coupé court lorsqu'ils pénétraient dans le périmètre de la propriété. À leur arrivée, un lampion automatisé s'alluma, illuminant le jardin apprêté et chassant l'obscurité épaisse de la nuit. Après la clarté de la Californie où était la maison des Djaili, les yeux de Lym avaient du mal à s'accoutumer à cette pénombre persistante d'Angleterre Sud.

Suivant le sentier de carrelage, de grandes dalles blanches de pierre froide disposées au milieu du gazon, ils arrivèrent à la hauteur des écuries, et la jument brune fixa avec une désinvolture désintéressée les nouveaux arrivants. L'étalon pommelé, lui, hennit en signe de bienvenue tandis que Shay caressait gentiment son museau. Il passa à l'arrière du box, suivi par Lym qui s'assit dans l'herbe, fatiguée après cette longue journée d'entraînement ; lorsqu'il revint, il y avait un seau rempli d'avoine dans sa main, qu'il posa face à l'étalon tout en flattant son encolure au passage.

- Il est à toi ? demanda Lym sans pour autant oser approcher l'animal.

Si les équidés d'Eleuth lui avaient paru des plus amicaux, avec leurs crinières incroyablement longues et leurs robes variées, ces chevaux-là lui paraissaient plus froids et distants, élevés pour concourir. L'étalon pommelé avait beau paraître plus amical que la jument, elle devina que sa gentillesse n'était adressée qu'à Shay et qu'il n'hésiterait pas à lui sectionner quelques doigts d'un coup de dents si elle l'approchait plus que nécessaire. Elle comprit soudain la peur bleue qu'avait Kosh des chevaux ; s'il avait vécu en voisinant toute son enfance ces bêtes-là, il avait pu avoir de mauvaises expériences avec eux.

- Oui, répondit Shay affectueusement. Bruine, un cadeau de ma mère avant sa mort. Mon père m'a fait travailler l'équitation très jeune, même si je haïssais ça.

Elle avait remarqué qu'effectivement, s'il aimait les chevaux et était très doué pour l'équitation, il n'avait pas eu l'air particulièrement enthousiaste à l'idée d'en faire lorsqu'ils étaient sur Eleuth.

- Et l'husky, là-bas ?

- Il est censé être un chien de garde, mais comme je lui apportais toujours des friandises, il m'adore, alors il me laisse amener à peu près qui je veux aux environs sans alerter Père. Il s'appelle Aaron. Son père était moins amical que lui.

Il tira sur la manche de son sweater rouge, laissant voir, sur le dos de sa main, une cicatrice rosie par les années en forme de croissant de lune.

- Il m'a mordu quand j'étais petit, et Père n'a pas réagi car il disait que ça m'apprendrait à aimer autant les animaux au lieu de voir en eux un simple intérêt financier. Un vrai bonheur.

Il y avait un léger sourire sur ses lèvres, comme s'il essayait de plaisanter, mais elle pouvait voir qu'il n'était pas d'humeur.

- Je déteste ton père, lâcha Lym.

- Tu n'es pas la seule, Alley.

- Et si on fondait le club des anti-père-de-Shay ?

- C'est une excellente idée, sourit-il, et cette fois il n'y avait pas d'amertume derrière, ce qu'elle considéra comme une victoire. Tu nous feras des badges, pas vrai ?

- Évidemment.

Shay laissa Bruine brouter paisiblement dans le seau pour se diriger d'un bon pas vers Aaron. Dès qu'il fut assez proche, le chien sembla se réveiller en sursauts et retroussa les babines pour montrer les crocs, la bave aux lèvres, grondant d'un air menaçant ; son pelage se hérissa, le faisant presque doubler de taille, jusqu'à ce qu'il semble enfin reconnaître Shay.

- Salut, Aaron, murmura celui-ci en tendant une main vers lui.

Le jeune husky essaya de s'approcher, mais ses chaînes le tirèrent vers l'arrière ; sa fourrure qu'il avait hérissée retomba sagement dans son dos et il baissa ses oreilles dressées en aboyant joyeusement. Shay s'approcha pour le détacher du pieu auquel il était enchaîné, et il se jeta immédiatement sur lui en jappant et lui donnant des coups de patte. Comme il commençait à distribuer également des coups de langue, Shay le repoussa avec un air dégoûté mais sans arrêter de rire, amusé. L'animal fit quelque tours autour de lui avant de lui bondir à nouveau dessus, et adressa au passage un regard à Lym. L'husky avait des yeux perçants d'un magnifique bleu glacier.

- Il est... affectueux, commenta Lym.

- C'est bien ce que mon père lui reproche, répondit-il en ébouriffant le pelage pâle d'Aaron, qui ne cessait de lui marteler le visage de ses grosses pattes. Il laisserait n'importe qui passer pour une friandise, et il adore Kosh. Tu parles d'un chien de garde.

Lym s'approcha et se laissa à tomber à genoux dans l'herbe.

- C'est pas toi qui l'a appelé Aaron, pas vrai ?

- Non, comment tu sais ?

- Si c'était le cas, il aurait un nom de nourriture, répondit Lym avec un sourire. Comme Ananas, par exemple.

Shay se mit à rire, laissant tomber sa tête en arrière pour ce faire. Le chien, y voyant un signe d'encouragement, se mit à lui lécher le visage à nouveau et son maître le repoussa en riant. L'husky ne renonçait pas, revenant à la charge avec détermination, sous le regard attendri de Lym.

- Bon, on y va ? demanda finalement Shay lorsque le chien se fut un peu calmé. Kosh et les autres vont finir par s'inquiéter.

Lym hocha la tête en souriant et ils se détournèrent pour s'avancer vers la masure de briques des Bluewell, suivis par l'husky qui leur courait après en faisant des cercles autour d'eux, foulant l'herbe humide et s'y roulant en faisant un raffut incroyable. Il aurait sans doute ameuté le quartier tout entier si la maison n'était pas perdue au milieu d'un bosquet de conifères.

Shay ne prit même pas la peine de toquer à la porte, se contentant de baisser la poignée grinçante et d'entrer comme s'il était chez lui, ce qui était en quelque sorte le cas puisqu'il lui avait dit avoir passé une plus grande part de sa vie ici que chez son père. Son amie le suivit et arriva au milieu d'un véritable capharnaüm.

Le salon aurait été coquet, avec ses poutres délicatement ciselées de motifs faits à la main et ses tapis asiatiques, s'il n'y avait pas eu autant de monde et de bruit à l'intérieur ; au milieu des fauteuils dépareillés et des teintures pelées, face à la grosse cheminée de briques où craquait un gros feu ronronnant, couraient trois chats et deux chiens qui miaulaient et aboyaient à tort et à travers.

Flocon, le spitz allemand nain des Djaili, qui se faisait courser par un énorme leonberg adulte, slalomait en jappant au milieu des meubles et des jambes humaines pour échapper à son poursuivant. Lorsqu'Aaron entra dans le salon, il alla immédiatement rejoindre le leonberg auquel il donna un coup de museau affectueux, puis tous deux se mirent à courir après le pauvre Flocon, qui, minuscule face aux deux bêtes qui le talonnaient, continuait de filer partout en faisant tinter le grelot dont était affublé sont collier, jappant de terreur. Deux chatons, l'un noir taché de roux et l'autre entièrement roux vif, assistaient à la course-poursuite sans avoir apparemment peur des chiens, mais ayant pris très clairement le parti des deux prédateurs, donnant parfois des coups de patte à Flocon pour essayer de le faire trébucher ou lui sautant dessus sans la moindre délicatesse. Un chat adulte au pelage noir, sans doute la mère des chatons turbulents, regardait la course-poursuite avec un intérêt détaché, assis sur le rebord d'un gros fauteuil vert bouteille. Sa queue se balançait dans le vide avec la régularité de l'aiguille d'un métronome.

Nina et Léon Djaili étaient très occupés à cajoler le chat noir tout en riant des efforts désespérés des animaux pour attraper Flocon, se joignant par moments à la traque en courant à toutes jambes pour se saisir de leur chiot avant de retourner sur le fauteuil lorsqu'ils s'épuisaient. Kosh discutait avec ses parents, Larrow posté à ses côtés avec un air cérémonieux, tandis qu'Elyra rabrouait Carol qui avait apparemment cassé un vase et bougonnait avec énervement à ce sujet. Lorsque Lym et Shay entrèrent, Larrow se tourna vers eux et leur adressa un signe de la main, l'air un peu fatigué. Personne ne pouvait l'en blâmer ; ils avaient décidément eu droit à une longue journée.

Finalement, Flocon, apparemment épuisé de courir dans le salon, grimpa les escaliers sans pour autant pouvoir semer Aaron et le leonberg qui lui emboîtèrent le pas, suivis par les chatons. Leur mère bondit souplement du canapé pour les suivre, précédée par Nina et Léon qui geignaient en voulant retrouver toute cette joyeuse petite bande. Carol finit par s'endormir sur le canapé vert bouteille, inexplicablement, malgré le bruit tonitruant de cavalcade que faisaient les pattes des animaux et les pieds de ses frères et sœur en courant à l'étage. Avec leur départ, l'ambiance se fit un peu plus calme et les parents de Kosh s'avancèrent vers les deux nouveaux invités pour les saluer.

- Shay ! s'écria Kate Jay, la mère de Kosh, en se précipitant vers lui pour le serrer dans ses bras d'une étreinte affectueuse et maternelle.

- Salut Kathy, répondit Shay en souriant, d'une voix étouffée par son embrassade.

Avec ses cheveux sombres pareils à ceux de son fils et ses yeux noirs ombrés de longs cils, ses pommettes roses et son élégante robe bleue, Kate Jay semblait ouverte et amicale. Nicolas Bluewell, son mari, aux cheveux blond foncé et aux yeux bleu sombre, avait une barbe de quelques jours qui lui mangeait les joues et un air bienveillant et pensif, mais aussi un peu ailleurs. Il s'approcha de Shay et lui offrit un sourire.

- Bonjour, fiston, lui lança-t-il en lui tapotant l'épaule.

- Quoi de neuf, Nico ?

- Rien, en fait, à part que notre maison se fait envahir. Je vous laisse faire les présentations, je vais préparer le dîner...

- On a déjà mangé, même si je serais pas contre l'un de tes desserts spécial Bluewell.

Il lui parlait d'un ton incroyablement confiant, comme s'il s'était agit de son propre père et non pas de celui de son meilleur ami. Lym n'aurait pas été surprise de l'entendre l'appeler « papa ».

Elle remarqua qu'ils avaient tous un accent extrêmement prononcé, typique d'Angleterre, exactement comme Shay et Kosh, contrairement aux Djaili et à Larrow dont la façon de parler dénonçait des origines des États-Unis, où ils étaient nés.

- Tu dois être Lym ! s'exclama Kate d'un ton bienveillant en s'approchant d'elle pour la serrer dans ses bras d'un geste protecteur et maternel. Mes garçons parlent beaucoup de toi.

Un peu troublée, Lym lui rendit son étreinte avant de s'écarter, déboussolée.

- Euh... Oui, c'est moi. Désolée pour l'intrusion, Mme Jay...

- Appelle-moi Kate, fit-elle immédiatement. Et il n'y a pas de problème, au contraire. J'ai entendu dire que tu étais orpheline. Je suis vraiment navrée, mais n'hésite pas à venir faire un tour par ici – de toute façon, on en a déjà adopté un, alors...

Elle indiqua d'un geste Shay, qui y répondit en effectuant une courbette pour mimer une révérence ironique.

- De même pour Sean, ainsi que les quatre enfants Djaili...

- Je vous avais dit que vous pouviez m'appeler Larrow, intervint celui-ci, l'air gêné.

- Évidemment, excuse-moi, s'empressa de dire Kate avec un sourire bienveillant. Où est votre autre amie ? Je n'ai pas eu l'occasion de la saluer.

- Bonjour, Madame, dit Elyra en apparaissant derrière l'épaule de Shay.

Elle tendait déjà une main vers elle pour la saluer, souriante.

- Je m'appelle Elyra. Merci d'avoir accueilli mes frères et sœurs, c'est un moment un peu compliqué pour nous...

- Elyra ? répéta Kate.

Après un temps d'hésitation, elle hocha la tête, un peu confuse, et Kate jeta un regard à Shay et Kosh. Ce dernier rougit un peu.

- Apparemment, je viens de rencontrer toute la petite bande. Lym, Elyra, Larrow, ils sont tous là !

Ignorant la main que lui avait tendue Elyra, Kate la prit dans ses bras. Apparemment, faire des câlins au premier venu était un trait de la famille.

Lym était très surprise, flattée et gênée tout à la fois d'apprendre que ses amis lui avaient parlé d'elle. Qu'avaient-ils bien pu raconter ?

- Eh bien, puisqu'apparemment vous avez tous déjà mangé, je vais vous préparer du thé et j'espère que Nico vous fera des muffins. Installez-vous, on va aller servir à manger aux enfants et coucher celle-là.

Elle indiqua d'un geste Carol, toujours endormie sur le fauteuil vert bouteille mais tellement silencieuse que Lym avait oublié sa présence.

- Je n'approuve pas du tout le fait que vous séchiez les cours, je tiens à le préciser, sinon je serais une mauvaise mère, même si vos motifs sont plus valables qu'une simple flemme passagère.

Elle se dirigea vers l'étage, et revint un peu plus tard, suivie par Léon et Nina qu'elle mena jusque dans la cuisine. Elyra, elle, se leva pour rejoindre sa petite sœur endormie sur le canapé ; elle chargea Caroline entre ses bras, et la petite fille grogna dans son sommeil, l'air mécontent.

- Chuuut, Carry, murmura Elyra en caressant gentiment ses cheveux aussi frisés que les siens, puis elle s'adressa à Kosh ; je peux l'allonger quelque part pour la nuit ? Un simple matelas suffira...

- La chambre d'amis fera l'affaire. Attends, je t'y accompagne.

Il se leva à son tour et la conduisit à l'étage, évitant les chats et les chiens qui arrivèrent à leur tour dans le salon, l'air de s'être réconciliés.

Nicolas et Kate vinrent leur servir des tasses de thé fumantes ainsi qu'une petite assiette avec des petits gâteaux encore chauds, et leur demandèrent s'ils voulaient autre chose. Lorsqu'ils s'en furent allés, Shay eut un léger sourire.

- Tu vois maintenant d'où viens la nature surprotectrice et la passion pour la cuisine de Koshy ?

- Absolument pas, répondit ironiquement Lym en buvant une gorgée de son thé.

- De son chien ? proposa Larrow en montrant le leonberg qui essayait d'avaler les muffins.

- Ah, oui. Je te présente Lio. Ça veut, il paraît, dire bazar, ce qui lui correspond bien. Et voici Camélia et ses enfants... euh... Pyrite et... désolé, toi, j'ai oublié ton nom.

Le chaton roux prit un air larmoyant, apparemment très vexé.

Elyra et Kosh revinrent et s'assirent sur les canapés et fauteuils dépareillés, formant un cercle autour du feu craquant. Cédant sa place à Lio et Aaron qui ne cessaient de lui grimper dessus pour exiger de l'affection, Lym dut se serrer dans un fauteuil qu'elle partagea avec Larrow. Comme ils n'arrêtaient pas de se donner des coups de coudes qui renversaient du thé ardent sur leur voisin, il finit par lui faire signe en rougissant de se hisser sur ses genoux, et elle obtempéra en riant, sous le regard amusé d'Elyra et de Kosh.

Après avoir avalé quelques gorgées de leur thé et avoir bien entamé la pleine assiettée de pâtisseries, sous le regard énervé du chien des Bluewell qui aurait bien lui-même dévoré les muffins, Larrow finit par s'adresser à Elyra avec un air gêné ;

- Dis, tu pourrais nous raconter... tu sais... ce qui s'est passé ?

L'ambiance festive qui s'était installée sembla immédiatement se tendre, ce que remarquèrent les animaux, car ils décidèrent subitement de recommencer à pourchasser Flocon au lieu de les regarder manger avec un air contrit. Elyra se racla la gorge tout en posant sa tasse sur la table, qu'elle éclaboussa au passage de restes de thé fumant. Elle sembla à peine le remarquer.

- Ouais. Ça. C'est...

Elle se tut, puis se racla la gorge pour éclaircir sa voix rauque.

- C'est – c'est compliqué, et je sais pas trop comment je suis censée réagir. Mes parents vont bien, j'en suis sûre. Les Dragomirs qui sont venus les transporter à l'hôpital m'ont assuré qu'un enchantement et du sommeil guériraient le tout. Mais je suppose qu'on va déménager quand même.

- Vous ne pourriez pas installer des boucliers autour de chez toi ? demanda Lym, ayant de la peine pour son amie.

- Il y en a déjà, admit-elle.

- Comment est-ce possible qu'ils soient passés outre, alors ? Ils n'étaient pas assez puissants ?

- Oui, avec quelques efforts, ils ont pu les briser. Aucun bouclier, même le plus fort, n'est incassable avec les armes et enchantements appropriés.

- Je ne comprends simplement pas pourquoi ils se donneraient autant de mal, ni comment ils savent où tu habites, admit Kosh, et elle hocha la tête.

- Apparemment, les effectifs de Drake ont dernièrement doublé les offensives. Ils s'en prennent à tous les dragons et videntis qu'ils voient, et découvrent de plus en plus de dossiers sur les Dragomirs et élèves de l'Académie, qu'ils attaquent de plus en plus. On se demande d'où ils tirent ces fichiers...

- L'espion ? suggéra Larrow.

- Probablement, si vraiment il y en a un.

Si Lym et Larrow étaient convaincus de l'existence de cette taupe dans leurs rangs, leurs amis semblaient vouloir se persuader du fait qu'ils étaient sains et saufs sur Eleuth. Shay caressa distraitement son husky Aaron derrière les oreilles, l'air pensif, avant de faire remarquer ;

- Quoi qu'il en soit, c'est très risqué. Drake sait déjà où j'habite ; il a tué ma mère lorsque j'étais petit, alors qu'elle sortait d'ici. S'il ne nous a pas déjà tous tués, ce que ma maison et celle de Kosh sont suffisamment protégées par des boucliers qu'on instaurés des Dragomirs pour abriter l'incroyable et sublime Sir Giver Estrell.

Son ton sarcastique ne trompait personne ; sa voix et ses mots suintaient la haine qu'il vouait à son père.

- Mais à part nos deux maisons, reprit Kosh, ça veut dire que beaucoup d'autres sont peu protégées. La tienne, Lym, par exemple. Et Larrow, tu passes tes temps libres dans les rues de Key West. Honnêtement, je ne pense pas que ce soit une très bonne idée de leur laisser le champ libre comme ça. Vous avez vu ce qui est arrivé avec Elyra...

Il se tourna vers elle, lui signifiant que si elle voulait en parler, c'était le moment idéal, et elle reprit après un instant de pause ;

- Ils sont arrivés au soir tombé, murmura-t-elle d'une voix blanche. Mes frères et sœurs étaient déjà rentrés de l'école, et ils dormaient à l'étage ; Orion et deux apophis sont arrivés, et s'en sont pris à mes parents. Apparemment mon père a été grièvement blessé tandis que maman s'en est tirée avec des égratignures. Heureusement, Carol a pensé à donner l'alerte en entendant les bruits au rez-de-chaussée et les Dragomirs sont arrivés en chassant Orion.

- L'alerte ? répéta Lym en fronçant les sourcils.

- Toutes les maisons, même celles des caecus qui n'abritent qu'un seul videntis, ont un moyen de contacter les Dragomirs.

- Pourquoi il n'y en a pas chez moi ? demanda la jeune fille, surprise.

- Ah... Tu es récemment entrée dans notre monde... Je pense qu'ils sont totalement débordés. Ça prouve qu'aucun d'entre eux n'est jamais libre...

- Bien sûr que non, répliqua Larrow, un peu sur la défensive comme si l'on venait de l'insulter tout particulièrement. Avec toutes les offensives qu'il y a, les Dragomirs expérimentés et même les élèves de l'Académie sont trop occupés à espionner les ennemis comme Hyther Lorn ou à sauver des vies pour perdre tu temps à aller mettre un système d'appel.

- Je pense que surveiller Hyther Lorn est stupide, avoua Lym en agitant machinalement sa cuillère dans son thé.

- C'est vrai, approuva Shay. Surtout que, selon tes dires, Larrow, même lorsqu'on a vu Drake lui parler, on n'a pas été en mesure de l'arrêter. Si on n'a aucun moyen de se saisir de lui quand on le voit, pourquoi continuer à le traquer ?

- D'autant plus qu'Hyther Lorn n'a apparemment rien à voir au niveau mental avec son frère, ajouta Kosh. Il n'a jamais tenté quoi que ce soit contre un Dragomir. Et, à part communiquer avec son frangin, ce qu'on ne peut pas vraiment lui reprocher, il n'a rien fait à l'encontre de la loi. Même s'il n'est plus de service, il a toujours été un Dragomir, non ? Même quand son frère a commencé à prendre la tête des troupes d'Arcem, il n'est jamais devenu un Faucon.

Les épaules de Larrow s'affaissèrent et il soupira tristement, passant une main dans ses cheveux qui avaient un peu bouclé dernièrement. Alors qu'ils étaient coupés courts lorsqu'elle l'avait vu pour la première fois, à présent, ils égalaient presque les cheveux de Kosh. Lym remarqua que lorsque Shay se passait une main dans les cheveux, cela ne faisait que les ébouriffer davantage, alors qu'avec Larrow, cela les aplanissait.

- Vous avez raison. Au lieu de gaspiller notre temps en missions d'espionnage foireuses, on devrait protéger les videntis, autoriser les élèves à rester à l'Académie le weekend, augmenter la production d'armes et lâcher le Glacyés qu'on a capturé pour retrouver Arcem. Mais les Dragomirs préfèrent se convaincre du fait qu'ils ont encore du pouvoir sur Drake, même si ce ne sont que des balivernes. Laisser Hyther aller où bon lui semble sans l'observer leur apparaîtrait comme une défaite. Or en ce moment, ce dont on a le moins besoin, c'est d'une défaite.

(chapitre corrigé ✔)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro