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✨~[II/14]~✨


Livre II : Chapitre 14


Lym posa une main sur sa bouche, horrifiée, sous le regard anxieux et chargé de questions de ses amis.

- Blessé ? Comment ça ? Tu es chez toi, là ?

Elle se leva, laissant son repas derrière elle, et sortit de l'arbre, s'éloignant un peu du brouhaha des élèves attablés avec leurs amis pour entendre plus clairement la réponse de son amie.

- Oui, pour l'instant. Des Dragomirs vont venir chercher mon père et le transférer à l'hôpital le plus proche où l'on pourra lui appliquer quelques enchantements. Ma mère va aller avec lui, et je suis chargée de trouver un refuge pour Carol, Nina et Léon... On m'a dit qu'on me trouverait peut-être une famille d'accueil provisoire chez les caecus.

- Pas question que tu ailles dans une famille d'accueil, rétorqua Lym, catégorique. Surtout si ce ne sont que des caecus : tu les mettrais en danger et te mettrais toi-même en danger, on a bien vu le résultat avec Sofy. Bon, écoute, je vais sécher les cours demain, je te rejoins chez toi, donne-moi les coordonnées d'enchantement de ta maison...

Elyra obtempéra depuis l'autre côté du combiné. Tirant de son sac un gros marqueur noir, qu'elle décapuchonna avec les dents par manque d'autres options, Lym écrivit distraitement les chiffres sur sa main, sachant parfaitement qu'elle les aurait tous oubliés deux minutes plus tard autrement. Puis elle assura à Elyra que tout irait bien et qu'elle se mettait tout de suite en chemin, et raccrocha avec empressement le téléphone, le glissa dans son sac qu'elle ferma et passa à son épaule. Elle se leva d'un bond, l'air déterminé.

Elle allait s'éloigner davantage de la cafétéria pour aller au point d'enchantement et se téléporter jusque chez son amie, mais elle fut retenue par ses trois amis qui n'avaient encore aucune idée de ce qui se passait et l'avaient suivie dehors. Avec empressement, elle leur résuma ce que venait de lui dire Elyra, et ils ouvrirent tous de grands yeux ronds, stupéfaits.

- Et tu comptes faire quoi, maintenant ? demanda Kosh.

- Aller chez elle, répondit Lym en fendant la foule d'élèves, suivie par ses amis.

- Et après ?

- Improviser.

- J'adore ce plan, approuva Shay.

- Ce n'est pas un plan, soupira Larrow.

- Bon, ben je les ramènerais, elle, ses sœurs et son frère, jusque chez moi, en Angleterre ! fit Lym en agitant la main avec désinvolture tout en récoltant de son autre main tout ce que lui proposait le Distributeur pour le fourrer dans son sac.

- Même pas en rêve, lâcha Larrow, catégorique. Cave n'a pas encore instauré de boucliers de défense et Orion sait où tu habites. C'est d'ailleurs surprenant qu'il n'ait pas encore tenté une offensive chez toi !

Il n'avait pas tort. Selon Orion, ils voulaient qu'elle les rejoigne de leur plein gré, mais c'était tout de même une explication assez mince. D'accord, sa Télékinésie était puissante, mais au point de l'épargner par souci de l'avoir dans leur camp ?

- Ta maison et ses alentours sont dangereux pour toi. Si tu y vas avec ces quatre videntis, Orion verra bien que votre aura est cinq fois plus grande et ça vous condamnera tous. Il faut trouver une autre solution. Je te proposerais bien de venir chez moi, si seulement mon chez-moi n'était pas une ruelle pleine de poubelles en Floride, soupira-t-il.

- Et moi, mon père me tuerait, littéralement, si j'osais ramener qui que ce soit à la maison, lâcha sombrement Shay.

- On n'a qu'à aller chez moi ! proposa immédiatement Kosh.

- Tes parents seront d'accord ? demanda Lym, assez sceptique. Je veux dire, c'est quand même quatre enfants de plus...

- Ils ont quasiment adopté Shay lorsqu'ils ont appris sa condition avec son père, répondit Kosh en haussant les épaules. Ils n'y verront aucun inconvénient, crois-moi.

- C'est une excellente idée, approuva Larrow. D'ailleurs, si tes parents sont d'accord, évidemment, ce serait même préférable s'ils accueillaient Lym pendant les weekends. Qu'elle retourne dans la maison des Alley me parait très dangereux...

- C'est pas ma sécurité qui compte, mais celle d'Elyra, s'écria la jeune fille rousse. Allons-y, Kosh...

À peine avait-elle amorcé un geste pour se diriger vers la sortie qu'une main aux longs doigts fins et pâles se refermait sur son poignet. Elle baissa les yeux pour toiser sa main, puis les releva pour croiser le regard clair de Larrow.

Ta sécurité compte pour moi, Lym, lui transmit-il télépathiquement sans se départir de son air sérieux.

Elle entrouvrit les lèvres pour répondre, mais aucun son ne parvint à les franchir. Sa voix refusait tout simplement de quitter sa gorge. Finalement, Larrow lâcha son poignet et recula d'un pas, ses joues pâles rosies par la gêne, sous le regard surpris de Kosh et Shay.

- Je vous accompagne chez Elyra, finit-il par dire dans un souffle.

- Moi aussi, ajouta tout de suite Shay.

Kosh entrouvrit aussitôt les lèvres comme pour opposer une objection, mais il l'interrompit avant qu'il n'ait eu l'occasion de produire le moindre son ;

- Et, Kosh, ne pense même pas à nous faire ton petit discours sur les dangers qui nous attendent. On sait.

Il referma la bouche aussi sec, l'air agacé, puis tous les quatre se dirigèrent vers la sortie en pressant le pas. Dans la cafétéria, à cause de l'heure tardive, les élèves avaient commencé à sortir et ils étaient très repérables. Après leur réputation naissante à causer toutes sortes d'ennuis – introduction forcée dans le bureau de Cave, rivalités avec Cléandra et pouvoirs incompréhensibles – n'importe quel professeur les imaginerait coupables d'un quelconque mauvais coup s'il les voyait quitter l'Académie à une heure pareille.

Ils arrivèrent finalement sans mal au-dehors, au milieu de la grande pelouse illuminée par les bulles de lumière flottante et sous l'immensité écrasante du chêne géant. Larrow traça avec son enchanteur les inscriptions antiques qui allaient leur servir à se téléporter, y ajoutant les coordonnées que lui dicta Lym en lisant sur sa main les chiffres qu'elle y avait inscrits. Puis tous les quatre vinrent se poster à l'intérieur du cercle, et furent rapidement subjugués par la lumière dorée qui les força à fermer les yeux.

Enfin, la lueur aveuglante se retira, et ils furent immédiatement assaillis par une chaleur plus humide que celle d'Eleuth, chargée d'un parfum de pluie, de soleil et de quelque chose de semblable à des frites. Lym entrouvrit un œil ; ils avaient atterri au milieu d'une grande rue californienne plongée dans une semi-pénombre que la lumière émanant des magasins venait clairsemer. Devant eux, entre une maison luxueuse et un fastfood, se trouvait la maison des Djaili, comme l'indiquait le nom peint en doré sur le porche et la boîte aux lettres. De toute évidence, quelqu'un l'avait très récemment soumise à un enchantement, car les quelques caecus qui passaient devant ne semblaient pas la voir. Une bande d'adolescents sortit du fastfood, passa devant et se figea tout net comme s'ils sentaient que quelque chose clochait. Puis ils reprirent leur route comme si de rien n'était.

La maison, effectivement, aurait porté à confusion si elle avait été visible des passants. Derrière la grille de fer qui formait de beaux motifs floraux, on pouvait voir un petit jardin, dont la moitié servait de potager aménagé où poussaient autrefois de grosses tomates. Un petit terrain de foot aux cages dotées de poteaux tordus avait été improvisé dans un coin. La façade de la maison, elle, arborait une porte élégante au heurtoir en forme de lion, à la peinture d'un bordeaux écaillé, ainsi que de hautes fenêtres grillagées. Le tout était surplombé d'un petit toit tuilé, plat et parfaitement horizontal. L'endroit aurait été beau et coquet, sans être exagéré, s'il n'avait pas de toute évidence été l'objet d'une attaque. Les grilles étaient tordues, voire partiellement fondues et trouées de cavités en forme de mains, la porte pendouillait tristement sur ses gonds et le toit était détuilé par endroits. Les tomates dans le potager avaient été écrasées par des pas lourds, et un ballon de foot crevé était encore posé dans l'herbe en partie calcinée.

Lym et Kosh échangèrent un regard très inquiet puis passèrent entre les morceaux de grilles en se contorsionnant pour ne pas entrer en contact avec le métal fondu ou chauffé à blanc, suivis par Larrow et Shay. Les taillis soigneusement entretenus étaient à présent fumants et défeuillés. Le potager était chaotique, et la jeune fille eut du mal à différencier les tomates écrasées des traces de sang. Des enchantements tracés autour des plantations, censées sans doute accélérer leur croissance, brillaient faiblement, devenus inutiles. Ils se tracèrent un chemin entre les tuiles, les branches et les morceaux tordus de métal pour arriver devant la porte, à laquelle ils voulurent toquer, mais elle tomba en avalanche de copeaux de bois lorsqu'ils s'y essayèrent. Ils finirent par entrer sans frapper et arrivèrent dans un petit salon douillet, au sol tapissé d'une moquette douce, avec des fauteuils, canapés et chaises assortis, avec une télévision gigantesque à l'écran étoilé par ce qui était de toute évidence une myriade d'impacts de balle. Un escalier grimpait jusqu'aux étages supérieurs. On remarquait de-ci de-là les vestiges d'une vie de toute évidence videntis, de petits détails comme le potager alimenté par la magie, ou bien la chaise qui se balançait toute seule sans avoir besoin d'être poussée.

- Lym, c'est toi ?

Elyra, assise sur un fauteuil orange tigré de griffures, se leva d'un bond en l'entendant entrer. Vêtue de leggings et d'un haut qui indiquait en grosses lettres calligraphiées « I love dance », elle avait l'air épuisé, et ses cheveux noirs étaient détachés. Lorsqu'elle vit de qui elle était accompagnée, son visage s'illumina.

- Koshy !

Elle accourut pour le prendre dans ses bras. Lorsqu'il lui eut rendu son étreinte si fort qu'elle sembla sur le point d'éclater, il la lâcha et elle se tourna vers les deux autres garçons.

- Shay, Larrow ! C'est super que vous ayez pu venir...

- Et toi, tout va bien ? Tu n'es pas blessée ?

Lym jeta un coup d'œil par-dessus l'épaule de son amie ; trois enfants étaient assis sur le canapé, une expression grave marquant leurs visages juvéniles. La plus grande devait avoir neuf ans ; avec ses cheveux noirs frisés retenus en deux couettes, sa peau sombre et ses immenses yeux insondables couleur ébène, elle était le portrait craché de sa grande sœur. Son visage poupon lui donnait un air innocent et angélique contrasté par le froncement inquiet de ses sourcils et sa bouche pincée. À ses côtés, âgés de sept et cinq ans à peu près, les cadets de la famille Djaili se cachaient derrière leur grande sœur ; la troisième fille avait de grosses joues et des yeux énormes, des cheveux bouffants et était tout simplement adorable, habillée d'une petite robe jaune et de collants à rayures. Elle aussi était le portrait craché de ses deux sœurs. Mises côte à côte, elles auraient rappelé les Daltons. Le seul garçon de la fratrie, aux cheveux également frisés et à l'air innocent, entourait sa petite sœur de ses bras, tenant sa main dans ses petits doigts.

- Voici Caroline, annonça Elyra en montrant d'un geste la plus grande des trois, Léon et Nina.

La dénommée Nina, la plus petite, avisa Lym avec de grands yeux curieux. Léon semblait sur le point de pleurer, mais fronçait les sourcils comme pour cacher les larmes qui perlaient dans ses grands yeux noirs.

Larrow, Kosh et Lym les saluèrent gentiment, et Caroline leur adressa un hochement de tête concerné, mais Léon et Nina se cachèrent derrière les jambes de leur grande sœur.

- Ce sont tous des videntis ? demanda Lym.

- Oui, sauf Carol, répondit Elyra à voix basse. Elle est assez susceptible à ce sujet.

Lym pouvait comprendre qu'elle le soit. Si elle avait grandi dans un milieu rempli d'enchantements et d'Êtres, elle n'aurait jamais survécu à se découvrir incapable d'en faire vraiment partie. Elyra lui tapota l'épaule en indiquant ses frères et sœurs.

- Bon, du coup, qu'est-ce qu'on va faire, maintenant ? Des Dragomirs expérimentés sont déjà passés chercher nos parents, mais lorsqu'ils ont voulu me mener à une famille d'accueil, je leur ai dit que j'avais déjà un endroit où aller...

- Oui, on va chez moi, répondit Kosh, l'air sérieux.

- Dépêchons-nous, ajouta Larrow. Les Dragomirs n'auraient jamais dû vous laisser seuls. Ils doivent vraiment être débordés. En même temps, avec toutes les petites attaques lancées par Drake et leur manque flagrant d'effectif...

Il sortit dans le jardin pour faire l'enchantement, suivi par Kosh, qui devait s'occuper de lui transmettre les coordonnées de sa maison.

- Léon, Nina, venez, on va chercher nos sacs, dit Elyra en adressant un sourire le plus rassurant possible à ses frères et sœurs.

- Je vous accompagne, proposa Shay, et Elyra acquiesça avant de se tourner vers sa petite sœur ;

- Carry, tu pourrais aller chercher Flocon, s'il te plaît ?

Carol approuva d'un hochement de tête, les sourcils froncés avec un air digne comme si la mission que l'on venait de lui confier était absolument essentielle à la survie de l'espèce humaine. Elle s'éloigna à petits pas, gravit les marches de l'escalier moquetté et revint quelques minutes plus tard, un chiot dans les bras.

Le dénommé Flocon s'agitait en aboyant joyeusement, comme s'il ne comprenait pas la gravité du moment. C'était un spitz allemand nain, au pelage blanc, qui ressemblait à une peluche ; le grelot accroché à son collier tintait allègrement à chacun de ses gestes. Après avoir pris le petit chien dans ses bras, Lym attendit Elyra et Shay qui escortaient Léon et Nina vers eux. Des sacs à dos étaient passés à leurs épaules, et ils portaient des boîtes en carton pleines de jouets et de livres. Carol prit le petit Léon par la main sans dire un seul mot, et suivit sa grande sœur dehors, le menton dressé avec un air fier.

Comme Nina se mettait à pleurer, craquant face au poids de tout ce qui s'était passé, Shay s'agenouilla devant elle en chassant gentiment une mèche noire et frisée de devant ses grands yeux larmoyants.

- Eh, princesse, pourquoi tu pleures ?

- Je crois qu'ils ont tué papa, confia la petite fille en reniflant.

- Bien sûr que non, ils ne l'ont pas tué. Il va bien. Il est juste un peu assommé avec tout ce qui s'est passé, c'est normal ! Allez, princesse, on va partir d'ici, d'accord ?

Nina Djaili renifla à nouveau, et Shay la prit dans ses bras pour la porter jusqu'à l'extérieur, suivi de Lym qui ne savait pas vraiment s'y prendre avec une bande d'enfants qui pleurnichaient, serrant dans ses bras la boule de poils blancs qui aboyait sans arrêt. Au moins les chiots étaient moins bruyants et n'exigeaient pas des biscuits à longueur de journée. En revanche, ils avaient la désagréable habitude de déféquer un peu partout. Mais bon, personne n'était parfait.

En arrivant dans le jardin, ils virent que Kosh et Larrow avaient quasiment achevé de tracer les enchantements nécessaires à la téléportation.

- C'est ton chien ? s'enquit Kosh en avisant le minuscule Flocon.

- Non, c'est une licorne, rétorqua Lym à sa place.

Kosh esquissa un sourire.

- Il s'entendra bien avec mes animaux de compagnie et ceux de Shay, je pense.

Lym haussa les sourcils. Pourquoi Larrow et elle étaient les seuls à ne pas avoir d'adorable petite boule de poils pour leur aboyer dessus ?

Avec empressement pour ne pas s'attarder dans cette maison où semblaient traîner les fantômes des évènements passés, ils prirent place dans le cercle et des retrouvèrent très vite engloutis par la lumière d'or du sortilège.

Immédiatement, l'odeur de peinture fraîche, de frites du fastfood et de plantes chauffées par le soleil s'évanouit, ainsi que la chaleur presque étouffante d'humidité. Ils furent assiégés par un froid nocturne lui aussi très humide, et par le parfum persistant du petrichor et de la sève de conifères. C'était exactement la même odeur que celle de Shay, et Lym comprit tout de suite d'où il la tenait. Elle relâcha ses bras qui maintenaient Flocon dans ses bras, et le spitz allemand nain tomba au sol où il se mit à courir allègrement. En ouvrant les yeux, elle découvrit une vallée entourée d'un solide barrage de sapins dont les épines tapissaient le sol herbeux. Au loin, derrière les arbres, on discernait les toits d'une ville, mais ils étaient cachés par les masses d'arbres épineux. Deux maisons très différentes l'une de l'autre se dressaient dans cette combe herbeuse, séparées par une haie haute.

La première, à droite depuis leur point de vue, avait une boîte aux lettres tordue plantée dans le gazon irrégulier, qui indiquait « BLUEWELL » en grosses lettres écrites à la peinture bleue qui avait bavé. Le toit incliné était tuilé d'ardoises, au milieu desquelles apparaissait une petite cheminée d'où s'échappait un petit panache de fumée. Les murs de briques, la porte à la peinture irrégulière et les fenêtres aux vitres dépareillées illuminées par une accueillante lumière qui mouchetait l'herbe humide, tout dans cette maison avait une aura de bienveillance et donnait l'impression d'être un refuge pour les égarés. On entendait des gens s'apostropher à l'intérieur et des animaux pousser de petits cris. De nombreux nids d'hirondelles avaient été construits sous la gouttière du toit.

À côté, la deuxième maison semblait sortir d'un magazine de publicité Ikea. Avec le petit sentier appliqué de pavés lisses sans la moindre aspérité, ses massifs de fleurs blanches parfaitement coupés, les colonnes à la grecque d'un blanc immaculé et la porte de verre, on aurait dit l'un de ces manoirs que des servants passaient des siècles à nettoyer avec un soin fébrile pour l'arrivée de chaque invité. Les murs étaient gris et blancs, et de grandes baies vitrées qui montraient les salles de marbre donnaient sur des balcons à l'étage ; l'endroit, moderne et resplendissant de propreté, était surmonté par un plafond plat où était aménagé une terrasse. Elle n'aurait pas été surprise d'y trouver une piscine. Ou dix.

À l'intérieur, comme on pouvait le voir au travers des immenses baies, des plantes artificielles en pots servaient de mince décoration et quelques cadres aux peintures simples essayaient d'aviver les murs nus. C'était un peu trop grand, avec un mobilier trop blanc et soigné, une précision et une symétrie à en avoir le tournis.

Dehors, il y avait deux box où un cheval pommelé absolument magnifique somnolait et où une jument brune agitait sa crinière avec agacement, chassant une mouche. Il y avait aussi un pieu planté dans le jardin, auquel était enchaîné un très beau chien au pelage long qui semblait mourir de chaud et haletait tristement, roulant dans l'herbe dans son sommeil.

Un panneau à la calligraphie appliquée indiquait en lettre dorées gravées dans le marbre le nom « ESTRELL ».

L'endroit était luxueux, très beau à sa manière, digne d'un Conseiller Dragomir. Mais il était aussi froid, stérile et dur.

- C'est ta maison ? demanda Lym à voix basse à Shay, bien que ce fût plus une affirmation surprise qu'une question.

- Celle de mon père, oui, répondit-il sombrement.

Il garda les yeux fixés tristement sur le bâtiment aux allures modernes, l'air hagard et pensif. De toute évidence, pour Kosh, cet endroit représentait son foyer ; pour Shay, en revanche, c'était sa prison.

(chapitre corrigé ✔)

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