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✨~[II/10]~✨


Livre II : Chapitre 10


Kosh attendait impatiemment que Shay arrive enfin pour qu'ils puissent se téléporter ensemble vers Eleuth. La semaine précédente, durant laquelle Ashton, l'ami de Lym, était censé décider s'il allait rejoindre l'Académie et s'y préparer si oui, ils avaient tous été tenus au courant de sa décision.

Lorsqu'il avait fini par affirmer qu'il voulait venir étudier à Eleuth, ils avaient tous été joyeux car ils allaient retrouver un nouvel ami. En revanche, Lym avait eu l'air aussi inquiète qu'heureuse ; il comprenait, bien évidemment... C'était lui, après tout, l'expert en inquiétude exagérée. Elle craignait qu'un malheur n'arrive à l'autre seule personne qui avait réellement connu Sofy comme elle. Sofia, la pauvre, n'avait pas mérité pareille fin. Kosh ne la connaissait pas autant qu'il ne l'aurait souhaité, mais il l'aimait déjà bien dès qu'il l'avait rencontrée.

Kosh tapa impatiemment du pied en scrutant la maison des Estrell. À côté de celle, bien plus modeste mais aussi plus chaleureuse, qu'habitaient les Bluewell se dressait un grand manoir froid et élégant, avec des haies soigneusement taillées et des sentiers dans le jardin carrelés d'une manière si méticuleuse qu'elle en devenait ridicule. La mère de Kosh, Kate Jay, et son père, Nicolas Bluewell, avaient été une sorte de famille de substitution pour Shay qui n'en avait jamais réellement eu. Sa mère était morte lorsqu'il était petit, son père était si froid avec lui qu'il connaissait mieux ses voisins que son propre géniteur... La plupart des gens se demandaient comment Shay faisait pour faire sans arrêt des blagues sans craquer. Kosh avait arrêté de se poser cette question depuis longtemps, car il en connaissait la réponse. C'étaient justement ces blagues et ce sarcasme qui empêchaient Shay de craquer.

Enfin, le garçon finit par se pointer, à la porte d'un bois blanc et verni, courant sur le sentier de galets. Lorsqu'il arriva vers lui à toute allure, Kosh remarqua ses cheveux toujours aussi ébouriffés qu'il n'avait jamais vus sagement coiffés ; il avait l'air essoufflé, les yeux grands ouverts, avec cette lueur dans ses iris presque noirs qui indiquait qu'il avait encore fait une bêtise. Effectivement, Sir Giver Estrell, son père adoré, arriva à son tour sur le perron de la porte, droit comme un piquet, et lui cria quelque chose d'inaudible depuis la position de Kosh – il devait s'agir d'ordres, ou de reproches. Shay ne lui répondit pas, le nez baissé et l'air paniqué, mais il s'efforça de sourire à son ami en arrivant à sa hauteur.

- Qu'est-ce que tu as fait, encore ? soupira Kosh.

- Cassé un vase, répondit Shay en se glissant dans la forêt pour échapper au regard de son père. Et parlé de maman, aussi. On y va ?

- Ça ne va pas être encore pire à ton retour ?

Shay hocha les épaules, l'air morne.

- J'ai l'habitude. Tu sais que je n'aime pas en parler. Allons-y.

Kosh sentit son cœur se serrer douloureusement tandis qu'ils se glissaient derrière un arbre, hors de la vue de Sir Estrell. Il n'avait jamais vu les cicatrices de son meilleur ami. Petit, il se demandait pourquoi il rechignait tant à aller à la piscine avec l'école ; pourquoi il se glissait dans l'une des cabines de toilettes pour se changer après le sport au lieu de le faire dans les vestiaires prévus à cet effet ; pourquoi il ne l'invitait jamais chez lui alors qu'ils étaient voisins ; pourquoi il semblait avoir eu aussi peur lorsqu'il avait renversé son assiette sur le carrelage de la maison des Bluewell. Lorsqu'il avait fait cette bêtise, il avait levé les yeux vers le père de Kosh avec une telle terreur dans ses grands yeux sombres qu'ils avaient tous eu cette image de petit garçon apeuré gravée dans la mémoire depuis. Même lorsque Shay collectionnait les conquêtes au collège et adressait ses grands sourires suffisants aux professeurs, Kosh ne pouvait oublier ce regard, cet enfant qui avait peur que l'on ne le punisse pour avoir cassé une assiette. Et après, on se demandait pourquoi Kosh se montrait aussi protecteur envers lui.

Il traça prestement les symboles dans la terre pour créer un enchantement, effrayé à l'idée de voir apparaître un Sir Estrell énervé dans les sous-bois. Dès qu'il eut terminé, il fit un cercle autour des incantations et, moins d'un instant accompagné d'une lumière dorée plus tard, ils se retrouvèrent devant l'immense arbre de l'Académie, les pieds dans l'herbe abondante d'Eleuth. Ils marchèrent d'un bon pas jusqu'à atteindre les racines noueuses du chêne et se faufilèrent dans la grande ouverture qui donnait sur la cafétéria ; Larrow était assis avec la bande de Cléandra et les écoutait monologuer, les bras croisés, l'air de s'ennuyer ferme. Elyra, en revanche, était assise à une table et lisait avec attention une brochure que leur avait distribuée Luis avec des jeux et des paragraphes historiques abordant l'utilisation des armes dont ils se servaient à différentes époques de l'Histoire. Ils allèrent s'asseoir à côté d'elle et elle leur offrit un sourire fatigué.

- Salut. Vous n'auriez pas vu Lym ? Elle est entrée, m'a dit qu'elle avait quelque chose à faire et est repartie tout de suite, ça ne lui ressemble pas...

- Non, désolé, on ne l'a pas vue, répondit Shay.

- Mal dormi ? devina Kosh, compatissant, en remarquant ses cheveux frisés qu'elle n'avait pas eu le temps de coiffer convenablement comme d'habitude.

Il avait toujours trouvé Elyra belle, d'une manière presque irréelle. Elle avait une aura d'élégance et de finesse. La voir aussi épuisée n'était pas coutumier.

- Ouais... j'ai fait des recherches avec l'ordi de mes parents.

- Des recherches sur quoi ?

- Drake, en fait, avoua-t-elle avec un bâillement, les paupières lourdes. Je voulais savoir si ses attaques ont eu une répercussion sur le monde des caecus, s'ils ont remarqué l'ambiance un peu tendue qui règne dans nos mondes à tous en ce moment. J'ai aussi fait un tour sur les réseaux videntis. Il y en a beaucoup plus qu'on ne le pense.

- Et ?

- Et... Tiens.

Elle leur tendit plusieurs paquets de feuilles qu'elle avait apparemment imprimés de petites gazettes peu populaires qui traitaient de sujets paranormaux mais aussi de gros journaux connus trouvés sur le net et d'autres feuilletons. Shay attrapa les dossiers et les survola du regard, fronçant les sourcils de façon à former un pli soucieux sur son front ; Kosh mit ses lunettes qui lui servaient pour lire et jeta un coup d'œil anxieux autour de lui en attendant que Shay ait terminé sa lecture. Lukas et Joy étaient assis un peu plus loin, occupés à se disputer à voix basse. Cléandra les fixait en plissant ses petits yeux porcins tandis que Larrow tentait de détourner son attention d'eux. Ash venait tout juste d'arriver et, dès qu'il les vit, il sembla content de voir des visages connus et se dirigea vers eux.

- Cache ça, siffla Kosh en tapant d'un geste sec sur les papiers que tenait Shay.

Il s'empressa de les plier et de les glisser dans son sac tandis qu'Ash, avec ses cheveux sombres et ses habits débrayés, arrivait à leur hauteur.

- Je peux m'asseoir ici ?

- Bien sûr, répondit Elyra en lui souriant avant de s'écarter d'une place pour se rapprocher de Kosh pour lui laisser de l'espace où s'asseoir.

Une rapide lueur de reconnaissance passa dans les yeux gris-vert argentés du garçon tandis qu'il prenait place sur le banc. Immédiatement, il regarda autour de lui avec un air un peu perdu.

- Où sont le garçon super-pâle et Lym ?

- Larrow est là-bas, répondit Elyra en faisant un vague geste vers la table de Cléandra, et Lym...

- On ne sait pas vraiment, finit Shay à sa place.

Kosh ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour son amie ; d'habitude, ils se réunissaient tous pour discuter avant d'aller assister aux premiers cours de la journée. Il espérait seulement qu'elle n'était pas en train de faire une bêtise monumentale, mais, la connaissant, il avait peu d'espoirs.

Lym, bien évidemment, était en train de faire une bêtise monumentale.

Accroupie derrière un tas de caisses en carton de toute évidence remplies de livres qu'Amel devait sans doute emmener dans la bibliothèque plus tard, elle scrutait avec attention, les yeux plissés pour contrer sa légère myopie, la porte du bureau de Cave. Celui-ci n'était toujours pas sorti. Mais il devrait bien quitter sa zone de confort à un moment ou à un autre, non ? Après tout, ils n'étaient pas les seuls à avoir cours et elle croyait se souvenir des dires d'Ash qui lui avait dit qu'il débutait sa journée avec quelques heures de Contrôle.

Effectivement, au bout d'un moment, la porte s'ouvrit en grand et Cave en sortit, avec sa stature impériale et son étoile gravée sur son front. Il ferma le panneau avant de tourner quelques fois la clef dans la serrure, puis il pivota sur ses talons et commença à avancer dans le couloir. Lym se tassa derrière les caisses en carton dans l'espoir de ne pas se faire repérer et, heureusement, elle parvint à se faire assez petite pour qu'il passe devant elle sans la voir. Il descendit ensuite l'échelle et elle se faufila hors de sa cachette pour se précipiter vers la porte.

Tirant un fil de fer de sa poche, elle le tordit entre ses doigts pour le glisser dans la serrure et l'y faire tourner, sans succès. Elle jura dans sa barbe. Elyra savait si bien s'y prendre, elle ! Parmi ses nombreux talents – son don pour la danse, sa gracilité – crocheter les serrures était sans doute celui qui leur avait été la plus utile jusqu'ici. Elle renouvela sa tentative. Là encore, ce ne fut absolument pas fructueux et elle finit par faire fondre le fil de fer entre ses doigts ardents de colère, furieuse. Pourquoi ce genre de trucs marchait toujours dans les films ?!

- Je peux vous aider, mademoiselle Alley ?

Elle se retourna d'un bond, effarée. Cave avait de toute évidence oublié quelque chose dans son bureau, car il était revenu sur ses pas et la toisait à présent avec un air suspicieux, les sourcils haussés.

- Euh... Bonjour. Je... J'admirais votre porte. Jolie porte.

Et le prix de l'excuse la moins crédible au monde est décerné à Lymerya Alley !

Cave haussa les sourcils encore plus haut, si bien que l'étoile tracée sur son front se plissa.

- Vous admiriez ma porte.

- Ouais. Non. Je... enfin bon. Je voulais vous parler.

- Entrez, alors, proposa Cave en faisant tourner sa clef dans la serrure pour entrer dans le bureau, sans se départir de son air agacé.

Elle lui emboîta le pas, très inquiète à propos de son sort. Il alla s'asseoir et lui fit signe de faire de même, mais elle déclina rapidement cette invitation.

- Non, non, ce sera rapide.

- Eh bien, que vouliez-vous me dire ? Dépêchons-nous un peu, j'ai des cours.

- Oui... euh... Je voulais savoir si vous étiez sûr de votre décision d'adhérer Ashton à l'Académie. Il... Je tiens à lui, improvisa-t-elle nerveusement, et j'ai peur qu'il ne lui arrive quelque chose, vous savez, avec Drake et tout ça.

- Je comprends, mais c'est sa décision, trancha Cave. Il a choisi de devenir un Dragomir, tout comme vous l'avez choisi. Or personne n'a contesté votre décision, n'est-ce pas ?

- C'est vrai, concéda Lym. Bon, je vais y aller, alors. J'ai cours aussi.

Soulagée, elle pivota sur ses talons et en profita pour jeter un rapide coup d'œil circulaire autour d'elle ; depuis sa dernière visite, rien ne semblait avoir changé. Paperasse, bureau, dossiers, chaises, bibliothèques ; rien de nouveau. En revanche, son regard s'attarda sur un élément qu'elle était sûre de ne pas avoir vu la dernière fois ; un petit ordinateur gris, fermé, avec une clef USB branchée dessus.

En se dirigeant vers la porte, elle trébucha sur le tapis qui faisait des vaguelettes sur le sol de bois et faillit s'étaler par terre. Cave sembla amorcer un geste pour l'aider, mais elle s'était déjà maladroitement rattrapée au bureau en en renversant au passage plusieurs objets. Elle grimaça, prenant un air navré.

- Désolée, désolée ! Je suis toujours aussi maladroite...

Elle se pencha pour l'aider à ramasser tout ce qui était tombé, en profitant pour glisser quelque chose dans sa poche. Cave la chassa d'un geste agacé tout en attrapant son ordinateur pour le remettre sur le bureau.

- Ce n'est rien, je m'en occupe. Allez en cours.

- D'accord... Je suis vraiment désolée !

Elle s'empressa de se diriger vers la porte, le poing enfoncé dans sa poche, lorsqu'elle entendit l'auctor la rappeler. Elle se figea tout net.

- Alley ?

- Oui ? balbutia-t-elle en se tournant de nouveau vers lui.

- Je crois que vous avez mes clefs dans votre poche.

Lym rougit brutalement sous ses taches de rousseur. Il lui tendit une paume ouverte, l'air sévère, et elle posa en tremblant les clefs dans sa main, prenant un visage penaud et gêné. Il serra les doigts autour du trousseau et le remit sagement sur le bureau, la toisant toujours avec un air hautain et suspicieux.

- Faites attention, mademoiselle Alley. Fouiner dans des affaires qui ne sont pas les vôtres ne vous réussit pas, surtout avec pareille maladresse. Il pourrait vous arriver toutes sortes de malheurs si vous continuez dans cette voie-là.

Elle hocha la tête en essayant de se cacher derrière ses mèches de cheveux puis s'empressa de sortir du bureau ; elle garda cet air vexé et gêné, la tête baissée, jusqu'à être sûre de ne plus être dans le champ de vision de Cave. Lorsqu'elle fut hors de sa vue, elle releva vivement la tête et afficha un grand sourire victorieux, brandissant son poing pour exprimer sa réussite.

Rapidement, elle alla se dissimuler derrière les caisses de livres jusqu'à ce que l'auctor ait quitté son bureau et descendu l'échelle à nouveau, puis elle tira de sa poche le deuxième objet qu'elle lui avait subtilisé ; la clef USB qui était branchée à l'ordinateur. Elle eut un petit rire presque incontrôlable, n'en croyant pas sa chance. Prendre le trousseau avait détourné l'attention de Cave de la deuxième chose qu'elle avait subtilisée à ses affaires. Lym se releva discrètement de derrière les caisses et se dirigea à toute allure vers la cafétéria, mais elle avait déjà été désertée par la plupart des élèves et, à part Larrow qui semblait s'ennuyer ferme au milieu de la bande de Cléandra et qui parut soulagé de la voir, elle n'aperçut aucun de ses amis. Elle remonta donc jusqu'à la salle d'Histoire, devant laquelle, comme elle s'y attendait, étaient réunis Kosh, Elyra et Shay. Tous semblèrent ravis de la revoir, et elle perçut le soulagement dans les yeux de Kosh, exactement comme dans ceux de Larrow plus tôt.

- Lymie ! Où t'étais ? demanda Shay en s'approchant d'elle pour lui taper dans la main pour la saluer.

- Salut, Lake. Je vous le dis à la pause déjeuner, d'accord ?

Ils se faufilèrent dans la salle d'Histoire qu'avait ouverte Riks, prenant place devant les petites tables circulaires du fond de la classe. Ils eurent droit à un cours passionnant sur les Prophéties Angéliques les plus importantes et une rapide explication sur les Anges qui les avaient proférées, puis ils purent sortir pour aller, en principe, du moins, déjeuner. À la place, tous passèrent rapidement prendre des sandwichs au Distributeur de la cafétéria, puis ils montèrent vite sur la grosse branche qui se trouvait dans la ramure de l'arbre, où ils avaient l'habitude de se réunir.

Malgré toutes leurs questions pressantes, Lym les fit encore attendre pour dévorer à belles dents son repas, affamée après avoir sauté le petit-déjeuner pour se faufiler dans le bureau de Cave. Lorsqu'elle eut enfin terminé, elle remarqua les regards avides de ses amis qui ne demandaient que des réponses et eut un soupir en essuyant d'un revers de sa manche la mayonnaise sur ses lèvres.

- Alors, il s'est passé quoi ?

- Je...

- Tu as encore fait une immense bêtise ? devina Kosh.

- Tu as tué Cave ? demanda Shay.

- Euh... Si j'avais tué Cave, pourquoi est-ce qu'il était dans la cafétéria il y a dix minutes ?

- Peut-être que c'est un clone... Ou un voyageur d'une dimension parallèle.

- Tu allais pas nous raconter ce qui s'était passé ? lui rappela Larrow.

Elle leur résuma rapidement son intrusion ratée dans le bureau de l'auctor, les clefs qu'elle avait subtilisées, et omit soigneusement de préciser qu'il lui avait fallu pour réussir renverser la moitié du bureau pour y parvenir. Puis elle tira la clef USB de sa poche et la montra aux autres.

- Mais, reprit-elle lorsqu'ils eurent admiré la clef comme s'il s'était agit d'une relique sacrée, il faut que je remette ce truc dans son bureau avant qu'il ne s'aperçoive de sa disparition, c'est-à-dire cet après-midi au plus tard.

- Ne me dis pas que tu vas de nouveau t'infiltrer chez Cave, s'écria Kosh, l'air abattu et désespéré.

- Il faut bien, répondit Lym.

(chapitre corrigé ✔)

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