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Livre I : Chapitre 41


- Je suis le seul qui n'y comprend rien ? demanda Shay en montrant du doigt le papier froissé que tenait Lym dans ses mains.

- Ça me paraissait pourtant clair, lâcha Larrow, un peu froidement, apparemment toujours énervé après leur confrontation, peu plus tôt. Certains videntis appelés les Irisas se détacheront du reste, et ils seront éternellement liés à la tour d'améthyste. C'est comme ça qu'on appelle la forteresse de Drake, sur Arcem. Les Irisas vont donc ce lier avec la tour, et sans doute aussi avec Drake, et soit ils la détruiront, soit ils se rallieront à elle. La question, c'est ; pourquoi cette fiche est-elle dans ton dossier, Lym ? Es-tu une Irisa ?

- C'est possible, murmura Lym, estomaquée.

Était-ce le cas ? Avait-elle un pouvoir supérieur à celui des autres videntis et un destin définitivement lié à celui de Drake ? Elle chassa rapidement ces pensées ; autant ne pas s'emballer tout de suite. Cave avait écrit que c'était peut-être une coïncidence si ton grand-père – dont elle avait toujours ignoré le nom jusqu'à présent – avait été lié à la Prophétie. Peut-être s'était-il simplement trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

Elle passa un doigt sur les mots gribouillés sur le papier comme s'ils n'étaient pas importants. Pour elle, ils l'étaient. Maximus Alley... Elle n'avait jamais rien su de sa famille. Elle ne savait pas que son grand-père s'appelait comme ça, ni qu'il était un videntis. Cléa Harper. Le nom de jeune fille de sa mère. Ça, elle le savait. Et... Zacharius Alley. Elle avait toujours cru que le nom complet de son père était Zach.

Elle tendit la feuille à Elyra pour s'arracher à sa contemplation de ces nouveaux noms. Ce n'étaient que des lettres. Cela ne changeait rien. En revanche, cette fameuse prophétie si. Était-elle donc une Irisa ? Elle n'en était pas sûre. Il lui faudrait plus d'informations pour s'en assurer.

Seulement, elle ne savait pas du tout comment elle pourrait faire pour en savoir plus sur ces humains dotés de capacités si étranges ; poser des questions à Cave raviverait des soupçons, Zale en parlerait immédiatement à son collègue et Amel se poserait des questions sur sa soudaine curiosité sur le sujet. Peut-être y avait-il des écrits dans la bibliothèque de l'Académie qui pourraient l'informer sur les Irisas ? Lym passa un doigt sur la fiche arrachée ; au-dessus des vers prononcés par l'Ange Ewynn, il y avait le symbole des Dragomirs, l'œil ouvert, joliment tracé sur le papier, avec ses gestes amples et ses traits fins.

Elyra, qui regardait toujours la feuille avec de grands yeux ébahis, bâilla soudain à s'en décrocher la mâchoire. Comme c'était contagieux, ils furent très vite tous en train de lâcher de longs bâillements.

- Je pense qu'on est tous crevés, marmonna Kosh en tapotant affectueusement l'épaule d'Elyra. Et si on en reparlait demain ?

- Excellente idée ! approuva Shay. J'ai l'impression que je vais m'endormir sur place, glisser de cette branche et m'écraser par terre.

- Charmant, commenta Lym. De la bouillie de Shay.

- Au moins, ce sera la bouillie qui aurait les cheveux les plus magnifiques de tous les temps.

Lym leva les yeux au ciel.

Elle glissa discrètement la lettre qu'elle avait trouvée aussi dans son dossier à l'intérieur de sa poche, pour pouvoir la lire plus tard, une fois seule, puis chacun alla rejoindre sa chambre sans cesser de bâiller de temps à autres. Elle enfila un pyjama, parla au téléphone avec Sofy quelques minutes et alla peindre un moment dans l'espoir de se distraire, mais, finalement, elle n'y tint plus ; se dirigeant vers la fenêtre de sa chambre, elle s'y adossa pour avoir la tête au-dehors et se prendre des bourrasques estivales au visage, qui firent voleter ses cheveux roux sombre autour d'elle comme des algues dansant au gré du courant. Vérifiant qu'Elyra dormait déjà et avait tiré les rideaux pourpres à la fenêtre de son nid suspendu, elle prit la lettre qu'elle avait trouvée.

L'enveloppe violette était frappée d'un sceau qui lui était inconnu, à la cire dorée, et, au dos, figurait son nom. Lymerya Alley. Sa première pensée fut de se méfier du contenu de la lettre. Le violet était considéré comme la couleur de Drake et de ses Faucons, tout comme le bleu était couramment associé aux Dragomirs. Le sentiment qui suivit cette méfiance fut l'indignation. Cave avait donc conservé cette lettre dans ses affaires, sans la lui donner, alors qu'elle était censée lui revenir. Elle essaya de se raisonner ; peut-être qu'en voyant la teinte lilas il avait tiré les mêmes conclusions qu'elle et avait voulu la protéger ? Après tout, il était aisé de glisser du poison dans une enveloppe.

Seulement cette théorie ne tenait pas la route ; le sceau de cire ayant été brisé, il avait dû lire la lettre. Indignée qu'il fouille dans son courrier personnel, elle tira de l'enveloppe un papier jauni et fin plié en quatre, aux bords un peu déchirés, et aux intersections des pliages assez marqués. Apparemment, Cave n'avait pas lu cette missive une seule fois.

Mademoiselle Alley,

Après mon intervention chez vous et votre sœur, je crois que l'Académie des Dragomirs est venue vous chercher pour vous recruter. Mais vous devez savoir que vous ne pouvez aucunement leur faire confiance, et que Maryus Cave est prêt à tout pour exploiter vos pouvoirs. Peut-être même vous empêchera-t-il de lire ceci. Unissez-vous à nous, Lymerya, et rejoignez l'Empire de Drake ; venez nous rejoindre au plus vite, ou vous en subirez les conséquences. Pour répondre, il vous suffira d'envoyer une réponse à l'adresse expéditive. Pas la peine cependant d'aller attaquer l'endroit dans l'espoir d'y trouver Arcem, nous avons pris nos précautions et ce n'est qu'un point intermédiaire.

Croyez-moi, vous lier à notre Empire est un choix mille fois plus sage que de rester dans cette île d'Eleuth maudite, dans votre propre intérêt. Des offensives se préparent ; c'est la guerre ; votre Académie arboricole, avec ses défenses ridicules et son élevage de dragons pathétique, n'a pas résisté à la première attaque de Drake, qui en a résulté par un massacre inutile. Croyez-vous qu'elle résistera à une deuxième offensive de notre part ? La guerre est là, et une bataille sera bientôt arrivée. À vous, Lymerya, de choisir le camp que vous voulez rejoindre. Voulez-vous mourir en défendant Cave et ses acolytes manipulateurs, ou bien vous battre aux côtés de notre Empire, qui a tant à vous offrir ?

Réfléchissez-y, Lymerya. Ne jetez pas cette lettre de manière inconsidérée, car elle pourrait bien être votre billet de salut, à vous et à vos chers amis.

Orion Elgar, général de l'Empire de Drake

Lym, le ventre noué, resta un long moment à fixer, interdite, la lettre d'Orion ; ses yeux parcoururent le papier et les mots tracés finement encore deux ou trois fois. Orion la menaçait de s'en prendre à elle si elle ne rejoignait par l'Empire de Drake, et affirmait qu'une attaque envers l'Académie pourrait arriver à tout moment.

Il disait aussi que Cave était manipulateur...

Et s'il avait raison ? Comment l'auctor avait-il pu avoir le culot de non seulement intercepter l'un de ses courriers personnels, mais aussi de l'ouvrir, de le lire plusieurs fois, et de ne pas l'informer de l'existence de cette missive ? Surtout qu'Orion lui ordonnait rejoindre l'Empire de Drake au risque de représailles ; ce n'était pas anodin. Ce choix n'aurait-il pas dû lui revenir, au lieu d'appartenir pleinement à Cave ? Il l'avait mise en danger, et peut-être ses amis aussi, pour s'assurer de garder ses élèves sous sa coupe. Celui qu'elle avait pensé si sage et gentil lui paraissait soudain horrible et manipulateur, et elle ne put s'empêcher de se demander s'il valait vraiment mieux qu'Orion. Elle chassa ces pensées. Bien sûr qu'il valait mieux qu'Orion et Drake ; lui ne menaçait pas les videntis qui ne s'alliaient pas à sa cause de s'en prendre à eux ou de détruire leur lieu de vie...

Elle fourra son visage dans ses mains, effondrée. La lettre se froissa entre ses doigts. Bien évidemment, rejoindre l'Empire des Drake n'était même pas une option, menaces ou pas, mais elle était quand même brisée par la découverte qu'elle venait de faire.

- Je peux la lire ?

Elle sursauta, horrifiée, et leva la tête. Elyra s'était-elle réveillée ?

Mais non, les rideaux étaient toujours tirés, les lumières éteintes, à sa droite ; en revanche, à sa gauche, dans l'autre chambre voisine à la sienne, Shay, les cheveux encore plus ébouriffés par les bourrasques estivales, regardait la lettre avec un intérêt détaché. Son sourire narquois avait laissé place à une mine pensive qui détendait ses traits et lui donnait un air enfantin, et ses yeux sombres étincelaient dans la semi-pénombre, illuminés par les rayons argentés de la lune.

Lym hésita un instant, mais elle finit par lui tendre la missive pliée par-dessus le vide ; il la prit, la déplia et parcourut les mots d'Orion en quelques instants. Lorsqu'il releva la tête, il n'avait rien perdu de son air impassible.

Il lui rendit la lettre et cette fois, elle le vit froncer les sourcils, un pli soucieux barrant son front.

- Il ne te l'a pas donnée. Il l'a gardée pour lui alors que ça te mettait en danger... En plus, Orion ne sait pas où est Eleuth. Pour te joindre, il a dû envoyer cette lettre chez toi.

Il avait raison, comprit Lym, encore plus choquée. Cette lettre aurait dû arriver en Angleterre, chez Mar et elle.

- Je préfère ne pas en parler, marmonna Lym, le regard perdu dans l'immensité, noire et mouvante, de l'océan.

- Je comprends. Désolé.

Passant une main dans ses cheveux, il sembla hésiter à poser la question qui lui brûlait les lèvres, et finit par lâcher avec curiosité ;

- Tu sais, ce qu'a dit Sean...

- Larrow, rectifia Lym.

- Oui, Larrow. Il a dit que vous aviez parlé à Cave de vos parents car vous étiez tous les deux orphelins...

- Je ne sais pas si je suis orpheline, avoua la jeune fille rousse. Mes parents nous ont abandonnées, ma sœur et moi, sur le seuil d'un orphelinat, quand nous étions toutes petites ; je n'avais même pas trois mois... On nous a envoyées dans une famille d'accueil, mais ils n'en avaient tellement rien à faire de nous qu'on a fini par s'enfuir. On détourne depuis l'argent qui est censé leur être envoyé, et on fait des petits boulots ; on survit, quoi. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus, mes parents biologiques. Morts, peut-être, ou bien en train de ricaner aux Bahamas d'avoir abandonné leurs filles lâchement.

- Je vois, murmura Shay. Ils te manquent ?

Sans trop savoir pourquoi, elle voulait se confier à lui. Elle avait l'impression qu'il comprendrait.

- Quand j'étais petite, oui, ils m'ont manqué. Je ne comprenais pas pourquoi je n'avais pas de papa et de maman, alors que Sofy et tous les autres en avaient. Maintenant, je les déteste plus que tout au monde. Si je les revoyais, je crois que les tuerais.

C'étaient peut-être des menaces en l'air, mais sa colère, en revanche, n'était pas feinte. Elle serra les poings, froissant le papier.

- Ils nous ont laissées alors que je venais tout juste de naître et que Mar n'avait que deux ans ; ils nous ont abandonnées à notre sort d'orphelines, ils nous ont lâchement jetées sur le perron d'un vieil établissement sans aucune explication, seulement quelques vieilles photos ternies... Comme si j'allais chérir leur image ! J'aurais brûlé toutes leurs photos stupides et niaises si elles ne comptaient pas autant pour Mar.

Lorsqu'elle avait parlé de sa haine envers ses parents à Larrow, il avait eu l'air choqué, presque outré, et avait essayé de la convaincre qu'elle ne pouvait pas haïr sa famille. Elle s'attendait à la même réaction de la part de Shay. Mais, au contraire, il se contenta de hocher la tête, les yeux perdus dans les étoiles scintillantes comme des diamants et non pas cachées par la pollution des villes.

Son manque de réaction la surprit.

- Tu n'es pas choqué que je les haïsse ? Tous ceux à qui j'en ai parlé ont dit que ce n'était pas normal...

- Oh, je peux comprendre que l'on puisse détester ses parents, marmonna Shay, les yeux toujours dans le vague. Je peux parfaitement comprendre...

- Bon, je t'ai parlé de mon enfance, de mes parents, à toi, maintenant. Pourquoi tu te fais appeler Lake, alors que ton nom de famille est Estrell ? Pourquoi tu détestes tes parents ?

Il sembla se crisper légèrement, et elle eut peur qu'il ne s'énerve ou ne refuse de lui parler, mais il se contenta de soupirer.

- Je ne déteste pas mes parents. C'est...

Il secoua la tête, le visage fermé.

- Ma mère s'appelait Samantha Lake. Elle était une simple caecus, mais elle a quand même épousé mon père, Sir Giver Estrell, qui était un videntis. Elle n'avait aucun lien avec les dragons ou notre monde, elle n'était pas censée courir un quelconque danger ! Elle aurait dû être sauve. Elle aurait dû être heureuse. Mais Père est un soldat. Il fait partie du Conseil des Dragomirs. Il se bat à la guerre contre Drake. Celui-ci a cherché à le tuer, mais il était trop protégé par des Dragomirs expérimentés qui savaient qu'il risquait de s'en prendre à lui. Alors, il a attaqué maman...

Lym sentit son cœur se serrer. Ce mot, « maman », avait quelque chose de tellement enfantin et mélancolique de petit enfant perdu que c'en était brisant. Elle crut, moins d'un instant, voir les yeux de Shay s'embuer, mais l'instant d'après, il battit des paupières et ils furent de nouveau secs.

- Cet Orion qui t'a envoyé la lettre... Il est venu la voir à son travail, un jour. On a retrouvé son corps empalé sur une xiphoskia, nageant dans une marre de sang. J'avais quatre ans.

- Shay...

- Père a changé, après ça. Il n'a pas cessé de se battre contre Drake, loin de là ; il a même redoublé d'efforts. Mais il n'était plus le même. Il était glacial, froid, et il voulait venger maman. Maintenant, il aime tuer les sbires de Drake, il y prend même du plaisir, et il torture les prisonniers de guerre qu'ils attrapent même lorsqu'il n'y a aucune raison pour ça. J'ai essayé de l'empêcher de le faire, parce que les cris des prisonniers torturés étaient la chose la plus horrible que j'aie entendue. J'ai réussi à le faire arrêter, tu sais. Mais il avait besoin de quelqu'un sur qui s'acharner...

Un léger sourire mauvais étira ses lèvres. Lym connaissait déjà la suite, et elle ne voulait plus l'entendre.

- J'étais là pour ça.

La jeune fille fourra son visage dans ses mains. Quelle horreur. Pauvre Shay...

- Quand j'ai eu sept ans, il a commencé à m'entraîner au tir avec des armes à feu, pour que je puisse me défendre si quelqu'un m'attaquait comme ils ont attaqué maman. Mon père est célèbre, tu sais. Tout le monde connait Sir Giver Estrell, l'un des soldats les plus puissants de notre armée, l'un des Conseillers de notre monde. Je savais qu'en arrivant ici avec mon nom, Shay Estrell, on allait tout de suite me considérer comme le fils du héro de guerre, mais je ne le voulais pas. Alors j'ai juste pris le nom de ma mère, c'est tout...

- Je n'aurais pas dû te demander ça, murmura Lym, penaude. Je suis désolée.

- Non, tu méritais de savoir, c'était injuste de le cacher plus longtemps. J'espère juste que tu n'auras jamais à rencontrer mon père.

Il garda les yeux dans le vague, plongés dans l'infinité de la mer qui laissait échapper ses soupirs lorsque les vagues noires couronnées d'écume blanchâtre venaient s'échouer sur la rive. Sous la lueur de la lune, le sable d'or semblait d'argent, ainsi que le contour des cheveux de Shay qui formaient comme l'auréole d'un ange autour de sa tête.

Si elle comprenait ce que ressentait Larrow, car ils étaient tous deux orphelins depuis leur plus jeune âge et avaient dû se tailler une vie et une réputation sans parents pour leur servir de guide, elle n'avait aucune idée de ce que devait sentir Shay. Lui n'était pas seul, sans parents ; même s'il avait perdu sa mère, il lui restait encore son père, qu'il haïssait apparemment plus que tout au monde, au point de ne pas être rattaché à son seul souvenir. Elle aussi détestait ses parents, mais elle n'avait personne à qui adresser ses reproches ; ils étaient partis dans son enfance, et elle n'avait jamais pu repousser la faute de sa solitude enfantine sur qui que ce soit, se contentant de ruminer seule dans son coin.

D'autant plus qu'à présent son sort lui paraissait mille fois préférable à celui de Shay. Elle connaissant l'abandon, ça, elle en était l'experte. Mais la maltraitance, c'était une autre histoire. Elle était familière avec la douleur, mais tous ceux avec qui elle s'était battus étaient des étrangers ou des brutes de l'école, pas quelqu'un de sa famille qu'elle était censée aimer.

Elle hésita un instant, ne sachant pas trop quoi répondre aux confessions de son ami.

- Écoute... Je ne te demande pas de devenir soudainement le BFF de Larrow...

- ... ce qui n'arrivera jamais ...

- ... Mais quand même, essayez au moins de vous supporter sans vous sauter à la gorge pour vous entretuer au premier mot de l'un d'entre vous. C'est soûlant, à la fin. Si je hurlais sur Kosh à chaque fois qu'il apparaît, comment tu te sentirais ?

- Oui, argua-t-il, mais Koshy, lui, est impossible à détester. Il est la bonté incarnée.

- Certes, mais... bon, d'accord, Kosh est un exemple exécrable, mais tu vois ce que je veux dire, non ?

- Oui. J'essaierai de le supporter. Je ne promets rien, mais j'essaierai.

Il resta un moment immobile, silencieux, et seul le léger gémissement de la mer venait troubler la tranquillité d'Eleuth.

- Lym... commença-t-il lentement, si tu as besoin de parler, tu dois savoir qu'on est là pour toi. Que je suis là pour toi. Compris ?

- Oui, bien sûr, répondit-elle, surprise par ce soudain élan d'affection. Et toi aussi, hein ?

- Moi, c'est différent. Bonne nuit, Lymie.

Elle n'eut même pas le temps de lui dire que ce n'était en rien différent ; il disparut derrière les rideaux pourpres à sa fenêtre, et elle vit la lumière s'éteindre.

Lym eut un léger soupir et se laissa tomber sur son lit, la lettre d'Orion toujours froissée au creux de son poing. Elle la relut une nouvelle fois, parcourant les mots tracés à l'encre noire, ses yeux tressautant d'une ligne à l'autre, puis elle décida que la garder ne servait finalement à rien et elle se releva. D'un geste habile, elle plia le message pour façonner la forme d'un avion. Regardant par la fenêtre, elle lâcha par-dessus le rebord le morceau de papier, qui descendit lentement, planant tel un petit oiseau blanc, vers le sol lointain, virevolta un moment au-dessus de la mer, et finit par se perdre dans l'obscurité.

HAPPY HALLOWEEEEEEEEEEEEEN LES GEEENNNNNSSSSS

J'AIME TELLEMENT HALLOWEEN

(chapitre corrigé ✔)

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