Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

✨~[I/34]~✨


Livre I : Chapitre 34


Au grand étonnement de tous les élèves, dans la paire de semaines qui suivit la bataille qui opposa Lym à Cléandra, il n'y eut plus beaucoup d'agitation entre elles. Cléandra semblait à la surprise de tous respecter les exigences de Larrow, et Lym évitait au possible de croiser son regard.

Elle avait remercié Joy de son aide durant la bagarre, mais elle avait haussé les épaules avec un air modeste.

- C'est normal. J'allais pas te laisser te faire tabasser !

- Eh ! J'allais pas me faire tabasser. Je lui aurais écrasé la face si ses gorilles ne l'avaient pas accompagnée.

Larrow s'était montré un peu distant, mais elle savait pourquoi ; après son énervement passager contre elle, il cherchait à retourner dans les bonnes grâces de Cléandra.

Ce jour-là, Lym et une poignée d'autres étudiants avaient cours de Soins aux Dragons, où ils allaient s'occuper de leurs Equitem.

Dans les dernières semaines, elle n'avait pas beaucoup avancé avec Laxy. Son Noxis restait distant, même s'il n'essayait plus de la manger, et elle n'avait pas réussi à effectuer la moindre connexion de neurones comme avait tenté de le leur apprendre Zale.

Zale devait les attendre pour leur cours. Elle retrouva Larrow parmi les élèves qui attendaient auprès de Zale, mais ses quelques tentatives pour lui parler ne furent pas des plus fructueuses ; il semblait perdu dans ses pensées, comme souvent ces dernières semaines. Le groupe arriva dans la vallée sud, où se trouvaient les lacs miroitants et les Galeries des dragons, et chacun retourna à ses occupations. Tandis que leurs amis allaient s'occuper de leurs Equitem, Elyra et Lym, elles, allaient désespérément passer leur temps à essayer d'apprivoiser les leurs.

Shay alla voir Miroir, Kosh Aval, Larrow Glass, et Elyra Flamme ; Lym, pensive, épongea les dernières traces de sang séché sur son visage (son nez, qui était en fait bel et bien cassé et lui avait valu un passage à l'infirmerie, se faisait de temps à autre capricieux durant ses dernières semaines et se remettait à saigner abondamment) en descendant le long de la falaise de craie pour arriver dans le box de Laxy. À sa grande surprise, le dragon ne bondit pas vers elle avec ses grognements menaçants habituels et la regarda avec des yeux ronds, de ses grands iris bleu violacé occupant tout le globe oculaire. Lorsqu'elle comprit la cause de son comportement, elle ne put s'empêcher de ricaner.

- Quoi ? grogna-t-elle en lui lançant à la tête un sac de nourriture qu'elle avait chargé sur son épaule durant la descente. Tu essaies de me bouffer et dès que je saigne un peu tu t'inquiètes ? Tu sais que ça n'a aucun sens, au moins, triple andouille ?

Laxy se renfrogna et détourna le regard vers le sac qu'elle lui avait lancé et qu'il lui avait fallu éviter pour ne pas le recevoir sur le museau. Si la plupart des dragons chassaient d'eux-mêmes, ceux qui étaient encore sauvages restaient enchainés au fond de leur caverne attitrée et devaient être régulièrement nourris, soit par Zale ou d'autres élèves s'il s'agissait d'un Sauvageon, soit par son cavalier si c'était un Equitem. Lym était donc chargée de lui apporter ses repas presque tous les jours et cet idiot de Noxis ne semblait pas le moins du monde reconnaissant. Au contraire ! Il se plaignait à grands rugissements dès qu'elle ne lui apportait pas ses mets préférés.

Le dragon attrapa entre ses crocs d'argent le tas de morceaux de chair de poisson encore rouges maintenus en paquet par un gros filet qu'il eut vite fait de déchiqueter. Avant qu'elle n'ait eu le temps de ne serait-ce que se couvrir le visage, il l'eut avalé en envoyant du sang animal sur les murs de la caverne. Énervée, Lym reçut une giclée sanglante sur ses vêtements que son propre sang avait déjà rougis plus tôt dans la journée et lui adressa un regard noir.

- Mais quel idiot, pesta-t-elle.

- GRRR.

- Non.

Agacée et énervée par les taches qui maculaient ses habits (qui, à vrai dire, étaient déjà couverts d'éclaboussures de peinture) elle se laissa tomber sur un fétu de paille malodorante en espérant qu'il ne s'agisse pas de celui où Laxy faisait ses besoins. Arrachant Prysm de son cou, elle gratta les traces de boue séchée et de sang sous ses semelles puis commença à lustrer la lame de cristal avec un chiffon. Les rayons du soleil qui traversaient la barrière empêchant Galaxie de fuir miroitaient sur la surface cristalline. Le dragon en question, qui avait terminé son repas et se pourléchait à présent les babines avec sa langue noire à la recherche des dernières traces de sang sur son museau, l'observa avec une sorte de curiosité détachée qui lui était propre.

- Arrête de me regarder comme ça, imbécile, marmonna sèchement Lym, un poil agacée. Je sais que tu as faim. Mais on en a déjà parlé. Je ne suis pas à manger.

- Grrr.

- Je sais que t'as faim ! Maintenant, tais-toi !

Mais le dragon sembla tirer un malin plaisir à tourmenter la jeune fille et laissa échapper un long grognement sonore qui lui vrilla les tympans et lui fit lâcher son épée ; l'arme rebondit par terre avec un bruit de fracas qui risquait d'ameuter tous les Dragomirs de l'île.

Lym se leva et alla se planter devant Laxy, agacée. Le dragon la fixa avec froideur, sans cligner de ses paupières membraneuses.

- Oh, tu veux jouer à ça, Galaxie ? Ouais ?

Elle mit ses mains sur ses hanches et le toisa avec défi ; il lui rendit son regard avec un grondement sourd, sans ouvrir sa gueule hérissée de rangées de crocs argentés. Ils continuèrent de se défier du regard en silence, yeux lavande de reptile contre iris vert émeraude pailleté d'or de l'œil humain, évitant de cligner des yeux aussi longtemps que possible.

Lym sentit les larmes picoter sous ses paupières et en sentit même une rouler sur sa joue, mais elle ne céda pas, et Laxy, qui semblait s'être pris à ce jeux, continua, l'air imperturbable, de la dévisager froidement. Finalement, ses paupières se refermèrent très fugacement. Avec un cri de victoire, la videntis essuya triomphalement la larme sur sa joue et lui adressa un rictus moqueur. Elle leva les bras au ciel, victorieuse.

- Alors ?

Le dragon semblait aussi excédé qu'intrigué. Apparemment, la petite gamine sémillante et têtue qui l'avait nourri durant des semaines lui paraissait enfin digne d'intérêt, avec ses défis puérils auxquels elle tenait autant.

Laxy gémit en protestation, mais elle balaya ses grondements d'un revers de la main.

- Je sais. Tu as faim. Tu es pas content. Tu veux me manger. J'ai compris. Autre chose ?

Non.

Lym se figea.

Elle fronça les sourcils et se retourna lentement ; elle avait cru entendre une voix... Mais elle savait déjà qu'il n'y aurait personne derrière elle. Cette voix avait résonné dans son cerveau comme s'il s'était agit de l'une de ses propres pensées. Peut-être que Larrow, qui était habile avec la télépathie, lui avait envoyé un message à distance... ? Mais non, c'était assez peu plausible, communiquer mentalement depuis l'autre bout des Galeries était à la limite de l'impossible.

- Laxy... ? commença-t-elle prudemment. Laxy, tu as... dit quelque chose ?

Bien évidemment, le dragon la fixa sans répondre avec ses grands yeux lavande dénués de blanc et dotés de pupilles fendues.

Elle secoua la tête. Elle avait dû rêver ; son imagination débordante lui jouait souvent des tours.

Lym se laissa tomber dans un coin et prit son cahier de croquis de son sac ainsi que ses pastels gras. Plongée dans ses pensées, elle dessina prestement sans même y réfléchir vraiment la forme des ailes, le museau, les crocs scintillants, les écailles noirâtres qui se chevauchaient comme celles qu'arborait un poisson. Lorsqu'elle eut fait l'esquisse du dessin, elle contempla en silence la bête qui était apparue sur le papier que ses vigoureux coups de pastel avaient froissé ; un reptile ailé aux griffes particulièrement longues, aux yeux étincelants dans la semi-pénombre, à la majesté d'autant plus étrange et impressionnante qu'elle était accompagnée d'une malice brillant dans ses iris.

Elle passa un doigt sur le papier le long des traits courbes et longs, étalant et estompant le pastel poreux.

La videntis soupira tristement. Quand Laxy cesserait-il de la repousser comme s'il était face à une étrangère, pour enfin l'accepter comme son Equitem ? Sa maigre patience avait déjà été trop consumée. Elle se redressa, faisant voleter le papier par terre : il tournoya à ses pieds puis alla s'échouer face aux griffes immenses du Noxis ; face à ces instruments de mort argentés et étincelants comme deux lames dans l'obscurité, le petit morceau de papier semblait dérisoire et minuscule.

- Allez, salut, lança-t-elle avec un léger soupir. J'ai d'autres choses à faire que de m'occuper de toi, lourdaud.

Pourtant, alors qu'elle allait sortir, elle s'arrêta tout net. Le dragon, derrière elle, restait silencieux. La dernière fois qu'elle avait essayé de l'approcher, il s'était jeté sur elle, griffes en avant, prêt à la dévorer. Serait-ce toujours le cas ? Hésitante, elle revint sur ses pas et s'approcha au maximum de Laxy, juste assez pour sentir son souffle chaud aux effluves métalliques du sang sur son visage, mais pas suffisamment pour que les chaînes qui le maintenaient attaché ne le laissent la toucher de ses griffes ou de ses crocs.

Hésitant un peu, elle tendit la main. Ses doigts s'approchèrent dangereusement du museau du dragon, et elle guetta une réaction de la part de l'immense bête.

Le souffle ardent qui dilatait ses narines fendues venait désagréablement chatouiller sa main tendue. Et s'il lui en venait l'envie d'ouvrit la gueule et de lui sectionner le bras en la laissant avec un vague moignon sanguinolent ? Laxy en était capable, sans le moindre état d'âme. Elle avait peur, mais avait toujours été habile pour le dissimuler : sa main était ferme.

Galaxie sembla hésiter entre la laisser faire ou mordre ses doigts. Lym, essayant de paraître sûre d'elle, posa doucement la paume sur la surface rugueuse des écailles sombres de son museau. Elle frissonna légèrement en sentant le goût métallique du sang sur sa langue associé à celui d'une peur étrange, accompagnée d'excitation et de vagues d'adrénaline.

Elle raffermit sa main sur le museau de Laxy. Il ne réagissait toujours pas. À peine avait-elle formulé cette pensée que le dragon s'ébrouait et, avec une rapidité déconcertante, tendait le cou, gueule grande ouverte : sa mâchoire claqua dans l'air brûlant et Lym eut à peine le temps de retirer sa main. Les crocs d'argent refermés, luisants de danger et encore perlés du sang rubis de son repas, s'étaient fermés à cinq centimètres de ses doigts. Avec stupeur, elle ramena son bras contre elle et regarda sa main, sa paume, ses doigts, les pliant et les dépliant, redécouvrant la ligne de vie tracée dans sa chair comme si ce membre n'était pas le sien. Puis elle leva un regard ébahi vers Laxy, qui la toisait froidement de ses iris violacés.

- Tu as peur, murmura-t-elle, d'une voix qui, à son propre étonnement mais plus encore à celui du dragon, était ferme et sèche, sans tremblements ni bégaiements.

Il y avait bien un regain de terreur dans ses grands iris violets ; elle ne l'avait pas imaginé. Peut-être était-ce dû à leur prétendue connexion, ou bien était-elle plus perspicace qu'elle ne s'en donnait le mérite, car elle devina immédiatement la raison de cette peur.

- Tu fais semblant de jouer les durs ici, Galaxie, car tu crains encore le courroux de Drake. Tu es effrayé ! Zale m'a dit, tu sais. Tu ne tiendrais pas deux jours dehors, seul. Tu as été élevé en captivité. Tu as besoin d'un Equitem. Même si tu joues au dominant, tu es terrifié. Mais le vrai dominant, ici, ce n'est pas toi, ni même moi. Ce sont ces liens qui t'enchaînent au sol et t'empêchent d'aller chasser et voler par temps d'orage. Ce sont ces chaînes qui te dominent et te maintiennent au sol. Et je pourrais te les retirer. Je l'aurais fait aujourd'hui même si tu n'étais pas pétrifié par la peur et, par-dessus le marché, trop goinfre et fier pour le montrer.

Laxy poussa un cri mélodieux mais chargé de protestations, de fureur et, peut-être, d'une vague once d'angoisse.

- Oui, hein, marmonna-t-elle, furieuse.

Sans regarder en arrière, elle sortit de l'enclot et passa d'un pas pressant devant ses amis qui étaient attroupés autour d'un énorme Skuro qu'un videntis venait d'apporter d'un bosquet norvégien où il s'était perdu. Elle vit du coin de l'œil Kosh et Elyra lever la main pour occuper Zale et permettre à Larrow et Shay de se faufiler discrètement hors du groupe pour la rejoindre, mais elle ne s'arrêta pas pour les attendre, trop énervée contre son idiot d'Equitem.

Elle essaya de se calmer. Ce n'était pas de la faute de Galaxie s'il se montrait hostile. Il avait eu une vie horrible. Mais elle pouvait l'aider, elle aurait pu lui réapprendre à se débrouiller seul, lui apporter à manger et aller voler avec lui. Elle aurait pu l'aider, si seulement il n'avait pas été aussi têtu.

En réfléchissant, elle traversa au pas de course la vallée, foulant les herbes hautes en s'empêtrant parfois dedans et éclaboussant de brun le bas de sa salopette en jean à chaque pas dans un lac boueux. Le soir commençait à tomber sur Eleuth et des étoiles argentées étincelaient dans le ciel pâle qui se marbrait de noir. La balle rougeoyante du soleil doré se noyait derrière l'immense étendue d'eau salée et se perdait dans l'horizon, mais elle ne s'attarda pas pour admirer la splendeur du coucher de soleil. Pourquoi ne pouvait-elle pas avoir un dragon normal ? L'un de ceux, comme Aval, Miroir ou même Flamme, qui se laissait cajoler et aimait instinctivement son cavalier ? Pourquoi fallait-il qu'elle hérite du seul dragon torturé par Drake qui avait maintenant peur de tous les êtres humains de la Terre entière ? Elle avait le devoir de lui apprendre que son espèce n'était pas entièrement composée de monstres comme Drake. C'était son obligation en temps qu'Equitem du dragon.

Elle entra sous le couvert des arbres, où les rayons entremêlés de la lune et du soleil se mélangeaient en une combinaison d'argents et d'ors qui venaient moucheter le sol de feuillages de la forêt. Le pas pressant, elle entendait à peine ses semelles faire craquer les feuilles, les brindilles et la mousse. Si elle n'avait pas été aussi plongée dans ses pensées, elle aurait pu regarder autour d'elle. Admirer les coloris du ciel. Trouver la scène belle. Et remarquer les trois videntis cachés derrière un buisson.

Soudain, elle fut projetée contre un arbre et s'écrasa contre celui-ci, prise par surprise. Un peu nauséeuse, elle porta par reflexe une main à sa taille, en tira le petit pistolet noir qu'elle gardait maintenant toujours sur elle et le brandit devant elle ; deux coups de feu déchirèrent l'unité silencieuse de la forêt, lui vrillant les tympans. Ah, d'accord, Luis ne plaisantait vraiment pas en disant que le bruit des coups de feu était assourdissant lorsqu'on ne se protégeait pas. Les deux coups déchirèrent le silence du crépuscule. L'un se ficha dans un arbre voisin, et l'autre se serait planté dans le ventre de Cléandra si celle-ci n'avait pas évité la balle d'un bond sur le côté.

Ce n'était que la videntis aux yeux sombres et aux cheveux châtains, accompagnée de deux de ses massifs mais stupides acolytes. Où étaient donc passés les trois autres de sa bande ?

Lym soupira de soulagement, mêlé d'agacement ; elle avait cru que les sbires de Drake envahissaient Eleuth. Ses cauchemars étaient encore parfois peuplés du visage d'Orion Elgar et du serpent géant qui l'avait attaquée dans le salon de la petite maisonnette des Alley.

- J'aurais pu te tuer, bon sang ! Qu'est-ce que tu fais ici, Cléandra ? soupira-t-elle en remettant son pistolet à sa ceinture sans pour autant en lâcher la crosse, sur le qui-vive.

- Quelle question...

Les trois videntis, d'un geste presque commun, sortirent leurs armes : l'un brandissait un fusil d'une taille respectable au canon pointé de manière menaçante vers elle, le deuxième une dague à la lame noirâtre qui brillait d'un éclat surnaturel fluorescent dans la semi-obscurité, démontrant qu'elle était enchantée, et Cléandra la braquait avec une sorte d'arbalète moyenâgeuse qui était, de manière assez inattendue, ciselée de délicats et particulièrement beaux motifs floraux.

Lym ressortit sans attendre son pistolet et, cette fois, elle prit la peine de viser. Mais l'un des deux colosses fit un vague geste de la main, ses yeux brillant momentanément de rouge, et l'arme lui fut arrachée des doigts ; elle pesta et fit mine de le récupérer sur le tapis de feuillages où il avait échoué, mais à peine avait-elle amorcé un mouvement qu'un cliquetis léger lui indiquait qu'au moindre mouvement, elle serait transpercée par une balle. Elle se redressa lentement, sans lâcher des yeux le pistolet échoué au milieu de la mousse. Puis, toujours avec lenteur, elle porta son regard vers son adversaire.

- Un geste et tu es morte, Alley, lâcha Cléandra avec un sourire mauvais.

(chapitre corrigé ✔)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro