Tome I : Chapitre 22

Même si Lym brûlait d'envie d'aller voir les chevaux et les étranges armes qu'utilisaient ces adolescents qui, pour la plupart, avaient son âge, l'argument de Larrow finit de la convaincre et elle le suivit en passant devant les videntis qui s'entraînaient. Voir des dragons la tentait encore plus qu'apprendre à se servir d'une épée.

Ils traversèrent la vallée sur laquelle se trouvaient l'enclot, les cabanons et les écuries, ainsi que la grande crèche, et arrivèrent finalement devant les branches touffues de la forêt, qui, bien qu'elle se fût imaginée un bois sombre et menaçant, avait en fait tout du bosquet éclairci aux arbres écartés et dont les rayons du soleil mouchetaient le sol en donnant à la mousse des teintes d'or. Ils longèrent la lisière des bois, quittant le parterre terreux pour arriver dans une région où le sol semblait de pierre solide, jusqu'à ce que l'herbe se fasse moins grasse et abondante, ne se retrouvant que par touffes qui poussaient entre les fissures du sol comme des mauvaises herbes. Leurs pas claquaient à présent contre la pierre grise : ils atteignaient le bout de l'île. Effectivement, ils arrivèrent vite devant une petite vallée au sol pierreux qui donnait directement sur une falaise de craie, tombant à pic vers les flots écumants ; Zale, l'une des trois auctor, qui avait une large cicatrice sur le visage, les attendait patiemment au milieu de la clairière, feuilletant un petit carnet à la reliure de cuir dans lequel elle mettait de petites notes de son écriture en patte de mouche, de temps à autres, du bout d'un crayon à papier mal taillé.

Ils n'étaient pas les premiers ; deux ou trois élèves discutaient déjà, assis sur de gros rochers ou lançant de petits cailloux blancs dans la mer du haut de la falaise, attendant l'arrivée des autres pour commencer le cours. Lym ne vit ni Shay, ni Kosh, ni Elyra, mais, lorsqu'elle se retourna, elle put les voir qui arrivaient vers eux d'un pas énergique, passant devant l'enclot des chevaux, suivis par quelques autres élèves, en groupes ou seuls, qui les rejoignaient aussi.

- En quoi consiste ce cours ? demanda Lym, le regard allant et venant dans la clairière crayeuse, un peu déçue. Je ne vois aucun dragon...

- Ils ne sont pas par ici, sur le promontoire, répondit Larrow, mais vers l'aile sud, qui est derrière la forêt. C'est là où sont les Galeries.

- Les Galeries ?

- Une partie importante de l'aile sud. Tu verras bientôt. Il est normal que tu ne puisses pas la voir d'ici, mais tu devrais bientôt en voir un qui nous survole. Certaines espèces aiment bien cette région.

- Il y a beaucoup d'espèces ? reprit-elle, curieuse et enthousiasme.

- Eh, ça, c'est le travail du professeur Zale ! Je vais quand même pas faire ses classes à sa place.

Elle se tut, plongée dans une intense réflexion ; pas à propos des dragons, cette fois, mais à son propos à lui. Dès le premier jour, elle avait été surprise par ses grands yeux pâles, ses doigts arachnéens, et son teint de fantôme, mais elle ne savait rien de lui à l'époque. S'il avait vécu à Key West, en Floride, puis à l'Académie, à dresser des dragons et combattre sous le soleil tapant de cette région brûlante, comment dont pouvait-il être d'une telle pâleur ?

Même Shay, qui n'avait pas séjourné ici et qui était plutôt pâle de nature, était plus bronzé que lui. Une idée vint s'infiltrer dans ses pensées, et elle s'empressa de demander confirmation à son ami.

- Larrow, tu connais ton Être originel ? Duquel tu descends, je veux dire ?

- Pourquoi tu me demandes ça ? s'étonna-t-il, prit au dépourvu.

- C'est juste que... Ta pâleur, tout ça... Je me disais que tu devais descendre de l'une des créatures nocturnes, Stryges, Egna, Nyx... Mais je peux me tromper, bien sûr.

Il sembla surpris et elle crut qu'elle l'avait vexé, mais un vague sourire joua sur ses lèvres fines. Larrow n'avait pas l'air de quelqu'un qui souriait beaucoup, pourtant elle l'avait vu le faire plusieurs fois déjà en sa présence.

- Non, tu ne t'es pas trompée. Tu es perspicace. Je descends bel et bien de Stryge.

Elle ouvrit de grands yeux, stupéfaite. Il descendait des Stryges, les « vampires » ?

- Comment se fait-il que tu résistes au soleil et que tu n'aies pas besoin de sang ?

- Je suis un videntis, pas un Stryge. J'ai du sang de cet Être, c'est tout ; quand je révèle ma vraie forme, oui, effectivement, il faut que je sois à l'ombre et que je me nourrisse si je reste trop longtemps sous cette apparence. Mais, pour l'instant, je ne suis qu'un humain normal.

- Normal, répéta Lym avec un sourire. Oui, disons que ceux qui dressent des dragons sur une île enchantée et vivent dans un arbre géant sont normaux...

Il leva les yeux au ciel, mais il avait gardé son sourire. Alors il descendait vraiment du Stryge d'origine... Elle avait un million de questions à lui poser ; pouvait-il se changer en chauve-souris, envoûter avec le son de sa voix ? Que lui arrivait-il s'il ne prenait pas sa dose régulière de sang une fois transformé ? Et s'il restait au soleil, tombait-il en poussière comme dans les légendes ? Mais elle garda ses questions pour elle, sachant qu'elles le mettraient sans doute mal-à-l'aise. Elle non plus n'aurait pas envie de décrire la façon qu'elle aurait de se changer en cendres en cas de coup de soleil.

Enfin, Shay, Kosh et Elyra arrivèrent dans la clairière en bavardant et, dès qu'ils la virent, elle crut voir une vague de soulagement dans leurs yeux de trois couleurs différentes. Avaient-ils vraiment craint que Larrow ne lui fasse du mal ?

Elle salua ce dernier, qui alla rejoindre les colosses de Cléandra, et se dirigea vers ses trois amis.

- Tout s'est bien passé ? demanda Kosh avec bienveillance.

- Oui, pourquoi ?

- On ne voulait pas retrouver ton cadavre à moitié bouffé au fond de la mer, avec un message du genre MUAHAHAHA à côté, répondit Shay le plus naturellement du monde.

- Euh... Je crois que vous avez vraiment de drôles de préjugés au sujet de Larrow.

- Moi, non, répondit Elyra avec un sourire. Eux ? Je crois qu'ils ont déjà fait une liste des cinquante meilleures façons de le tuer et de cacher son corps.

Elle savait qu'ils s'inquiétaient seulement pour elle à cause de son conflit avec Cléandra, et qu'ils soupçonnaient Larrow d'être un espion à sa solde qui ne cherchait qu'à gagner sa confiance pour mieux la trahir après, ou quelque chose dans ce goût-là. Pourtant, elle était un peu offusquée, voir vexée, par le fait qu'ils ne la croient aussi peu capable de se défendre.

Elle ne se garda d'ailleurs pas de leur partager sa pensée, et Kosh baissa les yeux, honteux, tandis que Shay fronçait seulement les sourcils, formant un pli soucieux sur son front.

- Alors là, Lymie, tu n'y es pas du tout. Je crois que s'il fallait que tu l'affrontes, tu le réduirais en miettes, ferais de la purée avec ces miettes, donnerais la purée à manger à un requin albinos, puis tuerais ce requin pour en faire une soupe que tu verserais dans un volcan avant de faire exploser ce volcan à la bombe atomique.

- Euh... Merci ? Je suppose ?

- Ce que je veux dire, c'est que j'ai pas peur que tu ne puisses pas te défendre, mais que tu t'attaches à lui avant de comprendre que toute cette histoire était une ruse, et que ça te brise le cœur.

Elle soupira.

- Je comprends, et je vous remercie de vous soucier de moi, mais je vais vous demander de lui faire confiance, pour l'instant. Et toi, blondinet, au lieu de dégrader les requins albinos, va donc t'acheter un peigne.

Comme à son habitude, il passa une main dans ses cheveux blonds en prenant un air exagérément vexé, ne les ébouriffant que d'avantage et donnant envie à Lym de fourrer ses mains dedans.

- Choucroute, à l'attaque ! claironna-t-il en commençant à sortir son terrarium de son sac.

- RANGE CETTE ARAIGNÉE, LAKE ! s'écria-t-elle en reculant d'un bond.

- Choucroute ? répéta Elyra.

- Cherche pas à comprendre, soupira Kosh. En primaire, on avait adopté une gerboise et il l'avait appelée Marmiton.

- Une gerboise... appelée... Marmiton.

- Oui. Il la surnommait Thon.

- Je vois.

Ils n'eurent pas le temps de débattre plus en avant sur les compétences de Shay en matière d'élevage de gerboises, car, les derniers élèves étant arrivés dans la clairière, Zale les appelait pour les réunir vers le centre de l'endroit pierreux pour commencer la classe. Qu'elle ne se déroule pas dans une salle de classe mais dans une combe ne semblait surprendre personne à part Lym ; mais, en même temps, elle aurait peut-être dû s'y attendre puisqu'ils vivaient dans un arbre. La notion de normalité, par ici, devait être erronée par rapport à la sienne.

Chacun se trouva un rocher sur lequel s'asseoir ou bien s'assit directement sur l'une des rares touffes d'herbe ou de mousse qui avaient subsisté aux vents marins et aux rafales qui devaient envahir la clairière en hiver. Zale était postée devant eux, grande, avec son visage dont les traits semblaient avoir été tracés à coups de serpe. Une étoile ornait son front, et une cicatrice fendait son visage jusqu'au menton. Lorsque les élèves se furent tous tus, elle commença d'une voix étrangement rauque ;

- Bonjour, et bienvenue. Tous les anciens peuvent aller jusqu'à la crèche pour donner à manger aux dragonneaux, et vous serez ensuite répartis dans les enclos de vos dragons et des Sauvageons. Revenez vite, l'introduction sera brève.

Après les avoir salués, Elyra, Larrow et les autres élèves plus anciens se dirigèrent vers la construction toute en poutres et en verre, bavardant allègrement. Zale ne leur adressa pas un regard.

- Les nouveaux élèves... Je vous conseille de prendre des notes sur ce que je vais dire. Nous n'aurons aucune évaluation à ce sujet, mais c'est tout de même essentiel.

Il y eut alors un léger vent de panique durant lequel tous les élèves commencèrent à demander à leur voisin de leur prêter un stylo Bic ou bien de leur déchirer une feuille de leur cahier, pour pouvoir noter. Lym dénicha au fond du bazar insupportable de son sac une petite feuille froissée aux bords piquetés de taches de peinture et jaunie par du thé, mais c'était la seule qu'elle avait qui n'était pas trempée de limonade ou bien couverte de dessins de croquis. Lorsque tout le monde eut ses affaires, Zale reprit.

- Je pense que le principal avant d'aller observer les dragons qui sont réunis majoritairement dans l'aile sud d'Eleuth, c'est d'apprendre les différentes espèces qu'il existe. Vous le savez sans doute, mais des espèces nouvelles apparaissent, sont découvertes et disparaissent tous les jours. Autrefois, dans les temps antérieurs aux chasses de dragons, il devait y en avoir des dizaines, et des centaines de sous-espèces. Leur extinction fut une tragédie, et les Dragomirs qui se sont vus attribuer la tâche de protéger et sauver les derniers dragons, il y a des siècles, ont décidé de les répartir en cinq espèces très précises, qui ont ensuite des sous-catégories variées très nombreuses que l'on étudiera par la suite. Pour l'instant, je vous demande seulement de connaître par cœur les cinq espèces principales. On ira en voir des spécimens en fin de journée, quand le soleil et la chaleur seront un peu retombés.

Elle s'éclaircit la gorge, sa voix commençant à se faire rauque d'avoir trop parlé. Elle leur adressa un regard qui signifiait qu'ils avaient maintenant intérêt à prendre des notes. Ils préparèrent leurs stylos dans une série de « clic », comme s'ils s'armaient pour une bataille.

- D'abord, il y a le dragon que l'on pourrait qualifier de basique ou commun ; la plupart des caecus en ont vu et fait des mythes et des contes autrefois, avant l'Aveuglement. Ce dragon est le Vandor. Il est souvent vert, bleuté, émeraude, voir jauni, mais toujours dans les teintes verdies pour pouvoir se camoufler au milieu des prairies ; effectivement, on ne le retrouve que dans des endroits herbus. Il est plutôt grand, d'une taille assez impressionnante, et a une longue queue qui lui sert à garder l'équilibre lorsqu'il vole. Des cornes, souvent jaunes ou bleues, ornent sa tête. On a déjà retrouvé des Vandors dans des forêts, surtout lorsqu'ils sont petits et qu'ils peuvent encore se frayer un chemin parmi les arbres. Le deuxième type de dragon, plus rare mais pas des moins communs, est le Furoki, légèrement anguiforme, mais doté de pattes, d'écailles très larges et coupantes de couleur rouge et d'yeux d'or. De très longues épines dorées ornent sa tête et son épine dorsale, jusqu'à sa queue qui en est couverte et peut faire extrêmement mal s'il l'utilise comme un fouet. Les écailles de son ventre, plus vulnérables, sont faites d'une sorte d'or assez tendre en comparaison avec l'infranchissable carapace de son dos. Il peut être observé à beaucoup d'endroits différents ; déserts, par exemple, ou bien savanes, car il vit fréquemment dans des lieux chauds et secs.

Lym s'empressa de prendre note, fébrile, un peu inquiète à l'idée de rater un détail important. Jamais, à sa connaissance, elle n'avait été aussi intéressée par des cours que depuis son arrivée à l'Académie : ici, tout était d'une importance capitale, car, s'ils n'écoutaient pas, ils risquaient probablement la mort ou de graves blessures. Ou se faire manger par un dragon. Ou tuer par Cléandra. Aucune de ces alternative ne lui donnait vraiment envie.

Alors que le professeur parlait, un nouveau poussa une petite exclamation en regardant le ciel et ils levèrent la tête ; très loin au-dessus d'eux, simple petite forme en contraste par rapport au soleil, une créature les survolait. Un dragon, indéniablement ; pourtant, il était si loin qu'ils ne pouvaient pas se faire une idée de sa véritable de taille ni le voir assez bien pour en savoir plus sur lui, étant en contraste par rapport à l'astre.

Zale reprit sans y faire attention, parlant trop vite de sa voix rocailleuse ;

- Le troisième type de dragons est l'Ekaon...

S'efforçant de revenir à leurs notes, les élèves lâchèrent des yeux le dragon pour baisser le nez vers leurs cahiers et pages arrachées.

- Celui-ci est sans conteste l'un des plus beaux dragons jamais observés. Ses écailles sont de dizaines de couleurs différentes, il peut arborer n'importe quel coloris, mais ses écailles sont toujours brillantes et le contour de ses yeux est toujours de couleur bleu paon, ce qui, ainsi que sa magnifique parure, lui a valu le surnom de dragon-paon. Ses griffes sont immenses, sa queue, extrêmement longue avec des espèces de petites ailes qui s'en détachent ; le plus impressionnant chez l'Ekaon est peut-être la couleur de la membrane de ses ailes, qui est d'une couleur indéfinissable qui change sous le soleil. Il est plutôt grand, et se trouve majoritairement dans des tropiques, toujours près de la mer, dans des lieux humides. Le quatrième type de dragon est le Noxis ; de taille moyenne, il est entièrement noir, d'un noir légèrement bleuté, mais est piqueté d'écailles argentées qui évoquent les étoiles dans la nuit, et parfois aussi de teintes plus rougeoyantes ou violacées qui peuvent représenter un coucher de soleil. Ses yeux sont toujours bleus, verts ou violets, ses griffes, ses nombreuses cornes et ses crocs, couleur argent. Il peut être trouvé n'importe où, mais est l'un des seuls dragons qui ne soit pas particulièrement diurne et qui peut tout à fait vivre de nuit. Ensuite, la dernière catégorie est celle des Glacyés.

Lym s'empressa de noter. Vandor. Furoki. Ekaon. Noxis. Glacyés.

- Elle va trop vite, geignit Shay.

- Beaucoup trop, approuva-t-elle. Tu as réussi à noter les caractéristiques du Furoki ?

- Je vous dérange, peut-être ? lâcha froidement Zale.

- À peine, répondit par réflexe Lym.

Voilà que resurgissaient ses vieilles habitudes insolentes. Zale fronça les sourcils. Sa cicatrice et l'étoile sur sa peau se plissèrent autour de son front.

- C'est juste, essaya maladroitement de se rattraper la jeune fille rousse, que je n'ai pas eu le temps de noter tout ce que vous avez dit à propos du Furoki. Je demandais à Shay s'il en avait eu le temps... Mais, apparemment, vous allez un tout petit peu trop vite.

- Un tout petit peu trop vite, répéta lentement Zale en détachant chaque syllabe.

- Bon, d'accord, vous parlez comme si vous n'aviez plus que dix minutes à vivre. Je suis désolée mais on n'a pas le temps de noter – je crois que le reste de la classe est d'accord...

Les autres la regardaient avec stupeur, mais ils hochèrent la tête lorsqu'elle lâcha ces derniers mots. Zale sembla réfléchir un instant, et Lym crut qu'elle allait la coller, ou la condamner à laver les crottes de chevaux ou quelles que soient les punitions à l'Académie. Puis elle vit la lueur dans les yeux de Zale ; elle était amusée.

- Je ne vous punis pas, mais faites attention, la prochaine fois. J'essaierais cependant d'aller plus doucement.

Lym ouvrit de grands yeux surpris, stupéfaite de ne pas avoir été sanctionnée.

- Vous êtes la fille de Cléa, je me trompe ?

La question était tellement inattendue que Lym ne put qu'acquiescer.

- Je m'en doutais. Vous lui ressemblez...

- Épargnez-moi le « tu ressembles à ton père mais tu as les yeux de ta mère » style Harry Potter, s'il vous plaît. Je ne veux pas entendre parler d'eux, si cela ne vous dérange pas.

Zale la fixa un moment d'un air pensif, puis elle reprit comme si de rien était, laissant Lym encore troublée par ses manières brusques.

- Je disais donc que les Glacyés étaient des dragons aux écailles blanches, bleues et argentées, qui vivent surtout dans des régions glacées ou enneigées ; montagnes, icebergs, déserts glaciaux. Dernièrement, ils sont majoritairement retrouvés au Pôle Sud, et les Dragomirs se sont donc débrouillés pour empêcher la plupart des caecus de ne pas y habiter – mais vous verrez cela avec Mr. Riks, en Histoire. Ils font partie des plus grands dragons, peut-être même sont-ils les plus grands de tous, et savent nager de manière exemplaire, sans jamais craindre le froid car ils peuvent réguler d'eux-mêmes leur température. Certaines sous-catégories de Glacyés ont même apprit ces dernières années à ne plus du tout sortir de l'eau et s'y sont installés de manière définitive – le plus connu des Glacyes sous-marins est appelé Nessitéras, souvent surnommé Nessie, mais passons – et ces dragons ont souvent les yeux bleus.

Lym et Kosh échangèrent un regard, les yeux grands ouverts par la stupeur.

Soudain, Zale s'interrompit, hésita un instant, puis soupira ;

- Écoutez, il y a une sixième catégorie. Les Dragomirs se disputent souvent pour savoir s'il s'agit d'une espèce en elle-même, ou bien d'une sous-catégorie du Noxis, mais moi, je crois que, même si on l'a découverte il y a quelques années seulement, c'est bel et bien une toute nouvelle espèce. On les appelle les Skuros. C'est d'eux que Drake tire sa Toxine.

(chapitre corrigé ✔)