Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

✨~[I/2]~✨


Tome I : Chapitre 2


Lym resta un long moment à scruter la cour à la recherche du garçon disparu. Comment avait-il fait pour disparaître aussi vite ? Et le trou dans la barrière ? Avait-elle rêvé ? Lym étant une fille pleine d'imagination qui espérait toujours trouver des royaumes cachés dans les armoires et des lettres magiques aux pattes des chouettes, il était possible qu'elle ait imaginé toute la scène. Mais aussi, avec toutes les étrangetés qu'elle voyait... Elle n'eut pas le temps d'y réfléchir plus intensément, car Sofy et le reste de sa classe arrivait dans le couloir pour la féliciter de ses répliques contre le Criquet.

Lym passa les deux heures suivantes à écouter le cours en silence, à la grande déception de ses camarades qui espéraient de nouvelles punchlines à archiver. Elle était perdue dans ses pensées, comme souvent durant les classes de la matinée.

À la récréation, Sofy la tira jusqu'à la cafétéria avec insistance, et elle s'obligea à la suivre.

- Tout va bien, Lym ? Tu as l'air rêveur, argua son amie, surprise. Quoique c'est pas une nouveauté. Oh ! Dis, tu es amoureuse ? Tu as trouvé le prince charmant ?

- Mais non ! pouffa son amie. Et puis, je te l'ai déjà répété deux mille fois ; le prince charmant n'existe pas, les mecs sont tous des idiots. Sauf ceux des livres. Ça, c'est différent.

Sofy fit une moue sceptique mais ne releva pas ; Lym n'était pas plus intéressée que ça par les garçons, bien qu'elle eût déjà quinze ans. Pour tout dire, les mecs du lycée n'étaient pas des plus attirants, ils passaient son temps à rire de blagues nulles, à s'appeler « frère », « gros », « bro » et « vieux », et à jouer au foot. Quoique ce dernier point ne la dérangeait pas outre-mesure ; ce qui la dérangeait, c'était qu'ils ne la laissaient pas jouer au foot avec eux sous prétexte qu'elle n'était « qu'une nana ».

Pour la maturité, on repassera...

Sofy et Lym passèrent à la cafétéria acheter des sandwichs et des sodas, et cette fois, Lym essaya de ne pas renverser sa limonade partout dans son sac déjà désorganisé. Elle se souvint enfin qu'elle avait rapporté son livre et son amie et elles allèrent s'asseoir dans le parc pour feuilleter leurs romans tout en mordant dans leurs sandwichs et en sirotant leurs sodas. Lym ne cessait de jeter de petits coups d'œil nerveux à la barrière qui les séparait de la forêt ; au bout d'un quart d'heure, elle n'en put plus et sauta sur ses pieds sans plus d'explications envers Sofy et fila vers le mur de fil de fer.

Elle trouva immédiatement ce qu'elle cherchait. Un trou, assez large pour laisser passer une personne plutôt mince, s'était bel et bien formé, et les fils de fers brisés avaient encore la pointe fumante. Elle fronça les sourcils et toucha du bout des doigts la pointe cassée ; elle retira vivement sa main en sentant une sensation de brûlure. Elle n'avait pas rêvé. La barrière avait été fondue au feu, probablement par ce garçon qu'elle avait vu, qui avait appliqué ses mains contre la grille et l'avait fait fondre avant de disparaître. Mais comment était-ce possible ? Comment pouvait-on utiliser ses mains pour brûler du fer jusqu'à le rendre liquide ?

- Tout va bien, Lym ? s'enquit Sofy, l'air soucieux, en arrivant derrière elle.

- Regarde, souffla son amie en lui indiquant le large trou.

- Euh, quoi ?

- Le trou.

- Quel trou ?

Lym la regarda avec stupéfaction puis passa son bras à travers le grillage pour le lui montrer : Sofy resta un moment perplexe, comme si elle ne voyait toujours rien et avait l'impression qu'elle transperçait le grillage du bras, puis son regard sembla s'éclairer.

- Mais qui a fait ça ? s'écria-t-elle, estomaquée, en s'approchant de la barrière. C'est totalement cramé ! C'était pas là ce matin, pourtant !

- Tu me tiens ça ?

Lym lui tendit son sac, qu'elle prit, surprise.

La jeune fille fourra son téléphone dans sa poche puis essaya de passer à travers la déchirure, voulant en avoir le cœur net. Sofy n'essaya même pas de l'arrêter ; vu son tempérament de feu, elle aurait repoussé tous ses raisonnements. Elle se contenta de secouer la tête pour montrer sa désapprobation, faisant rebondir sur ses épaules ses deux tresses blondes.

Lym l'ignora ; ce mystérieux garçon, qu'elle avait mal vu de loin, l'intriguait, surtout avec ce qu'il avait fait au fil de fer en le prenant simplement dans ses mains. Hors elle n'avait pas rêvé, comme le prouvaient les dégâts de la barrière. Elle avait déjà vu plus bizarre, cependant, dans sa vie ; elle avait arrêté d'en parler à sa sœur Mar depuis longtemps, car elle ne la croyait jamais quand elle lui racontait les étranges choses qu'elle percevait souvent.

Une fois, à l'âge de sept ans, elle avait trouvé un œuf dans une grotte de calcaire près de la mer, durant ses vacances en Normandie. Un œuf d'une taille impressionnante, encore plus grand que celui des autruches, mais surtout d'une couleur très surprenante : sa coquille lisse, verte et étincelante comme si elle avait été taillée dans de l'émeraude, était parcourue de motifs scintillantes semblables à des volutes turquoises. Elle avait essayé de l'emporter chez elle, mais il était bien trop lourd ; au soir, elle avait fouillé tous les livres de la bibliothèque pour trouver à quel animal appartenait cet œuf. Le lendemain, elle n'avait retrouvé que de petits fragments de coquille dans la cavité près de la mer.

Une autre fois, à peu près trois ans plus tard, elle s'était aventurée dans les profondeurs de la forêt et y avait trouvé un homme au visage sévère qui fouillait le sol à la recherche de quelque chose – de l'or ? Peu probable, mais qui sait ? Il avait semblé découvrir quelque chose par terre et en avait prélevé un peu dans un bécher qu'il avait emmené dans son sac. En s'approchant de ce qu'il avait inspecté, elle avait trouvé une écaille rouge sang de la taille de sa paume, cassée et fissurée de tous les côtés, dentelée comme si elle avait été brisée et à moitié enfouie dans la terre meuble.

Trois ans plus tôt, lorsqu'elle avait douze ans, elle avait découvert une emprunte de pas à trois doigts griffus dans laquelle elle entrait en s'allongeant tant elle était grande ; comme l'œuf, le lendemain, la trace était miraculeusement effacée. Et ce n'était qu'un échantillon des inexplicables choses qui lui arrivaient fréquemment depuis son plus jeune âge. La jeune femme qu'elle avait vue devenir poussière sous ses yeux un soir en rentrant chez elle, le petit garçon qu'elle avait cru voir grimper à un arbre comme un écureuil, l'homme qui la fixait et dont les yeux étaient rouges...

- Mais pourquoi tu fais ça ? s'enquit Sofy, inquiète, en la ramenant au présent.

- T'inquiète, Sofy, je reviendrais avant la sonnerie.

- Tu es sûre de ce que tu fais, Lym ?

- Pas du tout. Comme d'habitude.

Elle lui sourit pour essayer de la rassurer, mais son amie aux nattes blondes semblait inquiète de la voir s'enfoncer dans la forêt. Lym s'avança dans les buissons épineux et disparut à la vue de son amie, passant près des arbres mousseux des bois.

Sans savoir très bien ce qu'elle cherchait, elle plongea toujours plus loin dans la forêt jusqu'à arriver dans une petite clairière, sans rien d'anormal, à première vue. Elle avança, curieuse, jusqu'au centre de l'espace sans arbres recouvert d'herbe, lorsque sous sa semelle de chaussure, quelque chose craqua au milieu du gazon et des mauvaises herbes. Lym se pencha pour voir ce sur quoi elle avait marché. Un objet couleur nacre, courbe, à peu près de la taille de sa main ; en marchant dessus, elle l'avait partiellement cassé et des fissures s'étaient répandues dessus.

- C'est quoi ce truc ? murmura-t-elle, abasourdie. C'est... une griffe ?

Une griffe... De cette taille ?

Soudain, elle entendit une sorte de grognement sourd derrière elle et se retourna d'un bond, effrayée. Sans hésiter, aussi impulsive que d'habitude, elle attrapa une branche d'arbre couverte de mousse par terre et la brandit devant elle dans l'espoir d'intimider la... chose... qui grognait dans les buissons. Elle sortit également son téléphone de sa poche, activa l'appareil photo et le leva devant elle.

Une créature aux griffes de la taille d'une main, dans cette forêt... De quoi pouvait-il s'agir ? Un ours ? Lym était assez sceptique ; non, même le plus énorme grizzly n'aurait pas des pattes dotées d'instruments de mort plus grands qu'une paume humaine.

Elle s'approcha d'un pas, inquiète.

- Il y a quelqu'un ?

Pas de réponse, mais un léger mouvement dans les buissons. Elle s'empressa de cliquer sur son écran pour prendre une photo.

Soudain, la sonnerie du lycée, stridente, résonna jusque dans la clairière, la faisant sursauter ; lorsqu'elle se tourna à nouveau vers les fourrés, elle vit qu'il n'y avait plus rien. La chose était partie.

Lym, soulagée mais un peu déçue, s'empressa de rebrousser chemin jusqu'au trou béant qui la mena à la cour du lycée, où l'attendait une Sofy énervée, ses yeux chocolat lançant des éclairs.

- Tu étais où ? On va être en retard pour la physique !

- Tant pis pour la physique, s'écria Lym en prenant son sac. Il faut que je rentre chez moi !

- Hein ? hoqueta Sofy. Lym, je sais que tu essaies d'avoir l'air rebelle et tout ça, mais tu ne peux pas rater ce cours. On va faire un DS assez important pour le trimestre et... Attends, ça va ? Tu as vu quelque chose dans la forêt ? Tu es toute pâle.

La jeune fille fourra la griffe craquelée dans une poche de son sac, espérant ne pas la perdre, puis se mit à marcher d'un pas énergique, suivie par Sofy, dont les tresses blondes sursautaient dans son dos au rythme de ses pas.

Lym avait vu beaucoup de choses étranges dans sa vie, beaucoup de choses surnaturelles auxquelles sa sœur n'avait pas cru, et elle n'en avait jamais parlé à personne lorsqu'elle s'était aperçue que si Mar ne croyait pas à ses histoires, personne ne le ferait.

Mais trop de choses bizarres s'étaient passées en une seule journée. Le garçon qui avait brûlé la barrière avec ses paumes avant de s'évaporer, la griffe énorme, les bruissements dans les buissons.

- Bon, Lym, ça suffit, s'exclama Sofy, énervée, en la prenant par l'épaule. Je suis en train de rater mon DS, alors au moins, explique-moi pourquoi.

- Il y avait quelque chose dans les bois, fit enfin Lym en essayant d'en dire le moins possible pour ne pas passer pour une folle. Un ours, quelque chose d'énorme. J'ai pas pu le voir de près mais j'ai peut-être prit une photo... Il faut que je la regarde de plus près sur mon ordi.

- Si c'est un ours, siffla Sofy, l'air soudain curieux, il faut que tu le dises au commissariat... Il a dû s'échapper du zoo.

- Exact, c'est pour ça que je vais sécher.

C'était faux, bien sûr ; la griffe avec sa taille improbable n'était pas celle d'un ours, mais de quelque chose de plus grand, et il fallait qu'elle fasse quelques réglages sur le cliché qu'elle avait prit avec son téléphone pour voir clairement de quoi il s'agissait.

Peut-être qu'ensuite, Mar la croirait enfin au lieu de la prendre pour une folle...

- D'accord, approuva Sofy. Je sortirais une excuse bidon au prof.

- Merci, Sofy, t'es une vraie pote, lui sourit Lym.

Elle lui sourit en retour.

- Je te dois bien ça, tu nous as tellement fait rire en ridiculisant le Criquet, ce matin.

- On se voit demain ? s'enquit son amie.

- Demain.

Lym la salua puis sortit vite par la porte du lycée, arrivant devant le petit tas de compost et de déchets et arrachant à grande peine son vélo du buisson où elle l'avait jeté. Vite, elle grimpa dessus puis se mit à pédaler à toute vitesse, essayant de maintenir son sac sur son épaule.

Elle arriva devant la jolie maisonnette qu'habitaient les sœurs Alley et s'empressa d'aller toquer à la porte. Personne ne lui répondit. Sa grande sœur devait être au lycée, elle aussi : la cadette ouvrit la porte et entra dans le salon, prenant la griffe et son téléphone en jetant son sac dans un coin, avant de grimper quatre à quatre les escaliers qui craquaient sous ses pas. Les Alley habitaient une vieille maison, assez vaste mais ancienne, qu'elles avaient récupérée après leur abandon et la fuite de leur famille d'accueil ; la petite cuisine au sol de carrelage était visible au-dessus du buffet, le salon désorganisé (par sa faute, à vrai dire) était doté d'un canapé et d'une vieille télé qui captait mal, un tapis ne couvrait qu'en partie le parquet ; un escalier menait à l'étage, où se trouvaient les toilettes occupés par une famille d'araignées, et les deux chambres des sœurs Alley. L'une était bien rangée, coquette, avec des étagères pleines de miroirs, de livres de cours, de photos souvenirs, un lit toujours fait, des murs peints soigneusement d'un joli rose saumon. L'autre était constamment en vrac, le lit jamais fait, de la peinture tachant sur les murs vert mousse qui, de toute façon, étaient invisibles sous les milliers de bibliothèques pleines de livres d'aventure et les posters de ses films de fiction préférés. Pinceaux, boîtes d'aquarelles, livres et emballages chiffonnés traînaient au sol.

Lym monta les escaliers quatre à quatre et arriva devant la porte de sa chambre, couverte de posters, affiches et photos de ses idoles et acteurs préférés ; elle poussa la porte et entra dans sa chambre, enjambant les milliards de choses et d'objets divers qui traînaient par terre. Si elle était très méticuleuse et se hérissait dès qu'on touchait, pliait ou salissait l'un de ses livres ou de ses objets de collection, le reste de sa chambre était un véritable capharnaüm. Elle se laissa tomber sur sa chaise à roulettes, alluma son ordinateur et ouvrit Photoshop ; puis, après avoir passé à peu près une demi-heure à retrouver le câble qu'elle avait perdu (et qui se trouvait inexplicablement dans une boîte à biscuits), elle connecta son téléphone au PC et passa les photos récentes dans l'un de ses fichiers. Puis elle afficha la photographie qu'elle avait prise des buissons et commença à la modifier.

Elle zooma sur le lieu où se trouvait la chose qui avait fait trembler les buissons, augmenta le contraste et la clarté au maximum, puis regarda le cliché en silence avant de lâcher un petit rire nerveux.

Elle n'avait pas rêvé ; l'image était floue et sombre, mais elle pouvait très distinctement voir les contours du dos hérissé d'une crête, les yeux perçants à pupille fendue, le long cou et les ailes repliées. Un dragon.

(chapitre corrigé ✔)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro