Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Fugit Tempus

Là, là. Calme-toi.

Comment pourrait-elle se calmer ? Rien ne s'était passé comme prévu. Rien du tout.

Tout ce qu'elle avait à faire, c'était sauter. Sauter de cette tour de plus de trente mètres au dessus du sol. Et s'écraser sur les rochers pour tout finir.

Mais elle avait voulu jouer. Jouer avec le feu. Avec le dragon. Juste pour tenter de s'enfuir. Mais s'enfuir pour quoi ? A quoi cela aurait pu servir ? Il l'aurait retrouvé de toute façon.

N'importe où. Même en enfer.

Surtout en enfer.

Elle sanglota. Maintenant, il allait lui faire encore plus mal. Elle le savait à son regard. Un regard brûlant de rage et de haine. Le regard d'un dragon.

Ce n'était pas qu'une légende. Les dragons, mi-hommes mi - bêtes, existaient vraiment. Brûlants comme la lave et féroces comme des bêtes. Elle pensait que c'était juste des fables pour effrayer les petites princesses comme elle qui ne voulaient pas se coucher dans le calme. Mais ce n'était pas une fable.

La chaleur était insoutenable. Le dragon était juste devant elle, la chevelure en feu et le regard tranchant, tenant avec nonchalance une montre de poche en or. Elle ne fondait pas.

Tout ce qu'il touchait devait fondre.

Tout autour d'eux fondaient. Le sol, les murs, même sa chair semblait fondre. Mais la montre ne fondait pas.

"Soixante secondes."

Le dragon venait de parler d'une voix rauque, presque gutturale.

"Dans soixante secondes, si tu es encore en vie, je te laisserai partir."

Soixante secondes.

Une minute. Il fallait qu'elle s'enfuit en une minute. Qu'elle survive.

Tic Tac.

La petite aiguille de la montre hurla dans sa tête.

Je dois m'enfuir.

Elle était adossée à un mur en face du dragon. Ses jambes ne voulaient pas bouger. Pas une once de son corps ne voulait bouger. Elle avait peur de ce que le monstre pouvait lui faire si elle bougeait.

Dans soixante secondes, je vais être réduite en cendre. Il faut que je bouge.

Il avança d'un pas. Un seconde passa.

BOUGE !

Elle se leva. Ses jambes pouvaient à peine la porter mais il fallait qu'elle coure. A droite, il y avait une fenêtre. L'ouverture qui lui permettrait de s'envoler vers la mort. Devant elle, le dragon qui faisait tic tac à chaque pas. Déjà cinq pas. Déjà cinq secondes. A gauche, il y avait une porte. Une porte qui menait à d'innombrables marches.

Des marches vers la sortie de la tour. Sa rédemption si elle y parvenait.

Tic Tac.

La princesse n'hésita pas plus. Elle avait perdu assez de temps. Ses jambes pouvaient la mener vers la sortie, oui, elles le pouvaient. Il suffisait juste de les pousser un peu. Elle arrivait à courir ! Elle s'élança alors vers la droite, l'esprit vide de toute pensée. Les hurlements de l'aiguille la poussa à aller encore plus vite.

Le dragon la suivait, mais il ne courait pas. Même s'il l'avait voulu, son armure d'or lui en aurait empêché. L'or ne semblait pas vouloir fondre face à la chaleur de la bête. Ni sa montre, ni son armure ne fondait. Même les cheveux blonds de l'homme, tels des fils d'or, ne voulaient pas se consumer malgré les flammes qui les parcourraient.

Mais le sol se dérobait sous les pieds de la jeune femme désespérée. Il fondait comme de la cire et la chair de ses pieds nus brûlait comme les ailes d'une libellule s'approchant trop près d'une bougie.

Comme les ailes d'Icare qui s'approchait trop près du soleil.

Elle avait mal. Très mal. Et le dragon l'avait rattrapée.

Les aiguilles bougeaient trop vite. Les hurlements étaient trop rapprochés. Les secondes s'échappaient comme du sable qui glissait entre les doigts fins de la jeune femme. Dix secondes devaient s'être dispersées dans

l'espace et le temps. Peut-être même quinze ? Elle n'arrivait plus à compter. Mais peu importait, non ? Il fallait qu'elle fuit avant qu'il puisse la rattraper. C'était ça le plus important, oui !

Oublie le cri d'agonie du temps, pense à ta fuite !

Mais le Tic Tac de la montre ne pouvait être oublié. Il criait, hurlait de plus en plus fort, vrillait ses tympans. Il se rapprochait.

Les jambes de la jeune femme se dérobèrent sous elle alors qu'elle était presque arrivée à la porte. Ses jambes ne voulaient plus la porter et le sol ondulait sous elle.

Elle prit le risque de se retourner vers le chevalier monstrueux. Il n'était qu'à quelques mètres d'elle et elle pouvait voir sa montre tendue devant lui. La longue et fine aiguille était positionnée sur le 6 du cadran.

30 secondes. Il ne me reste que 30 secondes.

Elle avait assez de temps pour atteindre sa délivrance. Mais en avait-elle la force ? Ses jambes tremblaient, incapables de la porter de nouveau. Il ne lui restait qu'une solution : ramper. Se trainer sur le sol malléable à la seule force de ses bras était difficile pour la princesse affaiblie. Mais elle ne voulait pas mourir et elle désirait plus que tout sa liberté. Cela faisait maintenant 10 ans qu'elle était bloquée dans cette tour à cause de ses frères, des princes égoïstes qui voulaient l'évincer du pouvoir et récupérer tous les territoires qui lui auraient été dus à la mort de leurs parents, roi et reine d'un empire.

Maintenant, tout le monde devait l'avoir oubliée. Toute sa famille, ses sujets et son royaume. Tous. Elle était morte pour eux. Morte d'une quelconque maladie ou d'un accident malencontreux, elle ne savait même pas quel mensonge avaient bien pu inventer ses frères.

Pourquoi donc s'obstinait-elle à vivre ? Pourquoi n'avait-elle pas suivit l'exhortation à mourir du dragon ? Pourquoi cherchait-elle à s'enfuir puisque il n'y avait personne en dehors pour l'accueillir ?

Elle hésitait à présent. Devait-elle continuer à avancer ? Ses membres tremblaient de plus en plus.

Elle s'arrêta en haletant. Le cri du temps résonna dans sa tête. 5 secondes de plus s'étaient écoulées.

Il fallait qu'elle continue. Qu'elle arrête d'hésiter.

Peu importe que tout le monde m'ait oublié ! J'existe ! Je veux être libre ! Je veux sortir de ce donjon !

JE VEUX ÊTRE LIBRE !

Oui. Sa liberté était sa seule raison de vivre. Peu importaient les autres, c'était d'elle-même qu'il s'agissait là.

Elle était le seul maître de son destin et elle devait le décider maintenant. Sa liberté était en jeu et si elle mourrait, elle ne pouvait plus être libre.

Tic Tac.

Elle rampa en avant, ignorant la présence du dragon derrière elle. Elle avait l'impression de se mouvoir dans de l'eau tellement le sol était mou. Ses doigts s'enfonçaient dedans comme dans du sable, mais un sable incandescent qui lui brûlait la chair. Sa robe avait du se consumer car elle sentait la peau de son corps s'arracher au fur et à mesure qu'elle avançait.

Tic Tac.

Elle avait mal. La douleur était telle qu'elle aurait pu s'évanouir si elle n'avait pas été aussi proche du but. La porte était juste devant elle, la princesse pouvait la toucher du bout des doigts. Elle était glacée.

Tic Tac.

Elle se hissa sur ses jambes pour tenter de saisir la poignée. Elle savait que le passage était déverrouillé, c'était le chevalier qui avait réussi à l'ouvrir en brisant le sortilège qui bloquait tout passage.

Tic Tac.

Elle attrapa enfin la poignée, debout sur ses jambes tremblantes. Ses mains dégoulinaient de sang.

Elle jeta un coup d'œil vers l'homme à l'armure d'or. Sa montre indiquait qu'il ne lui restait plus que 20 secondes. Juste assez pour dévaler l'escalier qui l'attendait derrière cette porte.

De tout son poids, elle s'écrasa sur la poignée.

Tic.

Tac.

La porte ne voulut pas s'ouvrir. Elle poussa. Elle tira. Rien à faire. Elle ne voulait pas s'ouvrir.

Prise de panique, elle se retourna vers le dragon. Un rire gras s'échappait de sa gorge. Il avait du verrouiller la porte avant de rentrer.

Non ! Non non ! Nonononononon !

Elle ne pouvait pas sortir. Elle était bloquée.

La jeune femme voulut hurler, mais seul un cri rauque sortit de ses entrailles. Elle s'effondra en entendant les cliquetis des aiguilles sonner un coup de glas qui lui sera bientôt fatal.

TictactictactictactictactictacticTACTICTACTICTACTICTA-

Elle hurla en silence, recroquevillée contre la porte.

Tic.

Tac.

10 secondes. Il lui restait 10 misérables secondes à vivre.

Le dragon lui bondit alors dessus. D'une main, il attrapa avec violence les cheveux noirs de la princesse et la tira vers lui, puis vers la fenêtre en moins de deux secondes. Elle hoqueta de douleur. Ses jambes ne voulaient pas la maintenir debout et cela ne plût pas au dragon. Il tira encore une fois sur ses cheveux pour l'obliger à se tenir debout. Elle y parvint en tremblant, ses larmes glacées qui coulaient enfin sur ses joues. Elle ne savait pas comment elle avait pu se retenir pendant tout ce temps.

"Ton nom" Fit l'homme d'une voix rauque.

Elle n'arriva pas à répondre, gaspillant deux nouvelles secondes.

"Sé...réna..." Arriva-t-elle à articuler en utilisant une seconde de plus.

"Serena, répéta-t-il dans un rictus affreux, Serena tu es la première princesse que je dois tuer pour libérer ce monde. Considère cela comme un honneur."

Tic.

Il la poussa vers le vide sans pour autant la lâcher. Juste pour qu'elle admire la hauteur de la tour et le paysage magnifique qui n'attendait qu'une chute pour s'embellir plus encore.

Tac.

"Soit libre, Serena, adieu."

Tic.

Il la poussa d'un geste délicat et solennel.

Tac.

Telle une plume, le corps frêle de la princesse s'envola. Puis il chuta, plus lourd que du plomb.

Après tout, la mort n'est-elle pas en elle-même une liberté ?

Elle écarta les bras comme si c'était des ailes et ferma les yeux. Ses larmes s'échappaient comme de délicates gouttes de rosée matinale.

3 secondes.

Elle était un oiseau. Libre comme le vent. Libre libre libre.

2.

Rien pouvait l'empêcher d'être libre. Plus rien.

Merci de m'offrir cette liberté, chevalier, merci.

1.

Libre.





Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro