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45 - Découvertes (2/2)

San observa la silhouette s'approcher d'eux. Elle était petite et son capuchon empêchait de voir distinctement son visage. Vu les regards révérencieux posés sur elle, elle avait l'air importante. Quand enfin elle retira le tissu posé sur sa tête, San découvrit une vieille femme dont le regard ambré fixait les pirates avec insistance. Ses cheveux blancs retombaient en cascade sur ses frêles épaules et son crâne se voyait à certains endroits tant les mèches étaient peu épaisses.

- Je vous présente Do Jimin, la doyenne des mages de Kimgyo, annonça Eunbi.

Malgré son apparence faible, il brillait dans les yeux de la vieille dame de la vivacité et de l'intelligence. Rapidement, le regard de Jimin se posa sur San qui se sentit scruté jusqu'à l'âme.

- Ainsi c'est toi l'Ombre qui fait parler d'elle depuis quelques heures ?

La question n'avait pas matière à apporter de réponse et San se contenta de hocher la tête. La voix de la doyenne était grave et posée, tout le contraire de ce que son apparence renvoyait.

- Les Ombres sont symbole de changements, c'est une bonne chose de te voir ici.

Les autres pirates auraient pu faire tapisserie tant la doyenne n'avait d'yeux que pour lui.

- J'aimerais te parler, lui dit-elle sur un ton qui n'appelait à aucune contestation.

San jeta un regard en biais à Mingi qui haussa les épaules. Que risquait-il face à une si vieille femme ? Il suivit la doyenne jusqu'à une dépendance au fond des jardins. Les plantes si bien coupées et arrangées devenaient de plus en plus sauvages à mesure qu'ils se rapprochaient de la porte d'entrée. Des fougères étalaient leurs longues feuilles sur le chemin de gravier. San marchait en silence, le regard rivé sur le dos de la femme. Que pouvait-elle bien lui vouloir ?

Elle passa la porte de la dépendance, une simple maisonnée en bois et pierre noire avec un toit de tuile, et lui fit signe de s'asseoir sur des coussins orange pastel à même le sol. Entre les carrés de couleur se trouvait une table basse où étaient posées deux tasses de thé fumantes. San obéit et s'y installa, la doyenne ne tardant pas à le rejoindre.

- Vous êtes une Brûleuse ? demanda San en la voyant réchauffer son thé d'un simple geste de la main.

- Comme beaucoup de personnes importantes ici. Mais nous ne sommes pas ici pour parler de moi. Quel est ton nom, jeune Ombre ?

- Choi San, madame.

La vieille femme fit la moue.

- Aucune lignée d'Ombres ne porte le nom de Choi. De qui te viens tes pouvoirs ?

- De ma mère.

- Quel est son véritable nom ? Celui qui laisse voir toute la puissance de son sang.

San dû réfléchir quelques instants, ses parents n'avaient jamais eu le temps de lui raconter leur vie avant qu'ils ne se marient.

- Son nom de jeune fille ? Jang. Jang Nara.

- Les Jang ? Tu es l'héritier d'une lignée de fiers et puissants guerriers, San. Malheureusement après la Fracture, leur nom n'est jamais reparu.

- Il semblerait que mon destin soit d'être sans famille, murmura l'Ombre.

Jimin posa sa main ridée sur la sienne. Devant son regard doux, San lui raconta dans les grandes lignes la disparition tragique de sa famille.

- Je suis sincèrement désolé mon petit. Mais... si jamais tu es si désespéré à l'idée de les revoir que ce que tu me le dis, il existe un moyen pour toi.

- Comment ?

- Tu es une Ombre, San. Ignores-tu donc tout de tes pouvoirs ?

San fronça les sourcils. Avec toutes les années passées à servir le régent, il savait très bien ce qu'il pouvait faire grâce à son pouvoir.

- Je sais disparaître dans les Ombres et utiliser les langues de fumée, répondit-il un peu vexé.

- C'est bien ce que je disais. Tu ignores tout de tes véritables pouvoirs. Que crois-tu qu'il y ait derrière cette porte qui apparaît quand tu te rends dans les Ombres ?

San haussa les épaules. Il n'avait jamais osé l'ouvrir, l'aura glaciale qui s'en échappait lui donnait la chair de poule à chaque fois qu'il s'en approchait trop près. Même dans ses moments de pur désespoir, il n'avait pas franchi le pas.

- Le monde des morts.

La voix de Jimin sembla couper l'air.

- Co-comment ?

- En ouvrant cette porte, tu crées un pont entre les morts et les vivants.

Il pouvait retrouver sa famille.

- Mais c'est un allé sans retour. Seulement une seule personne a réussi l'exploit de revenir et je crains qu'une Ombre comme toi ne puisse pas faire demi-tour.

Sa joie se fana quelque peu. S'il s'en allait retrouver les siens, il devra tout laisser derrière lui. Ses amis, ce monde, Wooyoung. Mais il avait enfin la possibilité de les revoir, il l'avait espéré pendant si longtemps. Il hocha la tête, déjà assailli d'images de lui retrouvant ses proches, la manière dont il serrerait sa sœur dans ses bras.

- Savez-vous où sont les autres Ombres ? demanda-t-il. Sont-elles toutes parties dans le monde des morts ?

- Après le Déchirement du monde, les Ombres se sont exilées de honte. Les seconds enfants de Jigu avaient échoué à la noble tâche que le dieu leur avait confiée, protéger les Façonneurs. Jigu seul sait ce qui est advenu d'eux. Je suis désolée de ne pas pouvoir apporter plus de réponses à toutes tes questions. A Kimgyo, nous avons tous espoir de revoir reparaître les Ombres un jour. Je pensais que tu étais une des Ombres exilées, pas que tu venais du ciel. J'avais espoir que tu venais annoncer la fin de leur exil, au lieu de cela ton apparition nous ouvre à la possibilité d'un autre monde.

- Que s'est-il passé lors du Déchirement du monde ?

Il imaginait que c'était la manière des mages de nommer la Fracture.

- Des choses terribles. Terribles. L'explosion de notre monde n'est rien comparé à ce qu'ont vécu les habitants de cette terre et notre monarchie.

San avala une gorgée de son thé pendant que Jimin fixait le vide. On aurait dit qu'elle avait vécu la Fracture tant son visage exprimait du désespoir et de la peur. Le liquide brûlant à la verveine fit le plus grand bien à San quand il coula le long de sa gorge.

- Depuis ce moment, enfin plus que n'importe quand, les mages et les Inférieurs sont incapables de s'entendre.

- Ne serait-ce pas parce que vous les qualifiez d'Inférieurs ?

San avait beau apprécier l'idée d'une cité interdite aux non mages, il trouvait la manière de les nommer déshumanisante. Avant de découvrir l'Ateez, il aurait trouvé ce nom totalement justifié. Plus maintenant. Il avait pris conscience que la haine renforçait la haine, inlassablement. Jimin sourit.

- C'est à cause du Déchirement du monde que nous les avons appelés les Inférieurs.

Un éclat de colère dansait dans ses yeux ambrés malgré le sourire qui flottait toujours sur ses lèvres. Les cris et les rires des soldats qui s'entrainaient résonnaient faiblement dans la petite maison.

- Pendant des siècles, les mages régnaient sur les mages et les Inférieurs en paix, jusqu'à ce que ces derniers ne retournent notre magie contre nous. Ils ont découvert que les Annihilateurs pouvaient ensorceler des objets. Ils se sont mis à les utiliser contre nous, pour nous affaiblir alors qu'ils voulaient prendre le pouvoir. A partir de ce moment-là, il n'y eut plus aucune paix. Les Inférieurs capturaient des Voleurs pour les forcer à prendre la magie d'autres mages et utilisaient l'Annihilation à tout va. Eux qui vivaient en paix avec nous se sont mis à vouloir nous dominer, nous détruire. Nous devions nous défendre.

San était pendu à ses lèvres. Le récit de Jimin ne l'étonnait guère. Elle décrivait ce qu'il avait toujours connu auprès des Sang-In ; la haine, la violence, la peur et, bien caché sous tout cela, la jalousie.

- Et puis, une dizaine d'années avant le Déchirement, notre dernier roi Façonneur, Jeong Seyoon VI, a réussi à obtenir un accord de paix avec les Inférieurs.

Jeong ? Le cerveau de San s'était congelé sur place. Jeong comme Jeong Yunho ? Le mage était l'héritier direct des rois Façonneurs. San n'en croyait pas ses oreilles, même si au fond cela expliquait beaucoup de choses. Même si les Territoires Libres avaient immédiatement considéré Yunho comme un prince, cela restait différent. Il n'était pas seulement un prince car le dernier de sa lignée, peu importait à quel degré il était éloigné des rois légitimes. Il était un prince de sang.

- Quand cette paix a été signée, personne n'y croyait. Mais le fait est qu'elle a tenu. Un roi Façonneur et un roi Inférieur ont gouverné de concert pendant plus de dix ans. Dix ans de paix après des années de guerres incessantes. Mais... Jimin eut un rire amer, nous ancêtres auraient dû se douter que les Inférieurs n'allaient pas se satisfaire de la moitié du trône. Ils ont créé des armées secrètes et des milices qui ont pendant des mois préparé un complot pour détruire notre monarchie. Ils ont profité des Fêtes de Jigu pour s'introduire dans le palais et ont massacré tous les mages sur leur chemin, surtout les Façonneurs. Ils avaient tant d'objets Annihilées en leur possession... cela a été un massacre.

- Et qu'en est-il du Déchirement ? demanda San qui tenait toujours son thé à présent froid entre ses mains.

- Le fils du roi. Gunho. En voulant défendre les mages et sa famille, il s'est servi du même stratagème que les Inférieurs. Il a ordonné une convergence entre tous les mages encore debout du palais, concentrée sur un unique bandeau qui avait servi d'outils d'Annihilation. Le déferlement de puissance, surtout venant du prince, a été tel que la terre n'a pas tenu. Le monde s'est brisé sous leurs pieds. Notre capitale est tombée en ruine, nos rois sont morts. Après tout cela, les mages survivants se sont organisés et ont traqués les instigateurs de ce massacre. Un nom revenait sur chaque lèvre. Les Park, ceux même à qui Seyoon VI avait confié une partie du pouvoir. Certains d'entre eux n'ont jamais été retrouvés et encore aujourd'hui, notre roi les traque sans relâche dans ce monde devenu poussière. Les mages sont prêts à tout pour leur vengeance.

San acquiesça, un peu assommé par cette révélation. Lui qui avait toujours cru que Byeol avait créé la Fracture pour protéger les Hommes de Jigu... Les Park, ils semblaient toujours à l'origine de tous leurs malheurs... Il se demanda ce qu'il se serait passé si Seonghwa était tombé avec eux à Kimgyo. San n'osait pas imaginer ce que les mages lui auraient fait subir en apprenant qui il était.

- Je pense que je t'ai peut-être trop submergé d'informations. Il vaudrait mieux que tu ailles te reposer.

San la remercia et quitta la dépendance, l'esprit embrumé par tout ce qu'il avait appris, a commencé par sa capacité à pouvoir retrouver sa famille.

☁️☁️☁️

San retrouva Wooyoung dans la minuscule chambre que les domestiques du palais avaient trouvé pour lui et Jongho après l'avoir estimé capable de quitter l'infirmerie. San avait quitté la dépendance de la doyenne bien après la fin de l'entraînement. Le soleil était en train de se coucher sur la ville, renvoyant des éclats orangés sur les nuages gris. Il n'avait croisé personne d'autres sur le chemin que la garde qui lui avait indiqué la nouvelle chambre des non mages. Le cartographe était assis sur le lit à scruter la carte de l'Ancien Monde. La mine enjouée de Wooyoung disparut quand il vit les nuages dans le regard de San.

- Vous n'avez toujours pas trouvé le moyen de partir, n'est-ce pas ? il soupira et enroula la carte sur ses genoux.

L'Ombre se stoppa une demie seconde. Leur objectif lui était complètement sorti de l'esprit.

- Mingi ne t'as pas fait un rapport ?

- Mingi m'évite comme un pirate évite Solas, maugréa Wooyoung.

- Il finira par se calmer. Tu as été vraiment blessant cette fois.

Le cartographe soupira en hochant la tête.

- Je sais... Et il ne m'a même pas laissé m'excuser.

- Cela viendra, ne t'inquiète pas.

Il caressa le dos de son amant pour le rassurer. Wooyoung releva soudain la tête vers lui.

- Qu'as-tu fais pendant tout ce temps chez la doyenne ? J'ai failli croire qu'elle t'avait kidnappé.

- Non, rit San. Mais elle m'a raconté des choses... intéressantes à propos de la Fracture.

Il ne fallut qu'une phrase pour attirer toute l'attention de Wooyoung. San lui raconta tout ce que Jimin lui avait révélé sur l'origine de la Fracture.

- Je savais qu'il y avait une explication derrière tout cela et pas seulement la puissance d'une déesse ! s'enorgueillit Wooyoung. C'est assez ironique que l'empire ait bâti toute son existence sur une prétendue violence des mages à l'égard des non mages qui ne semble qu'être un tissu de mensonges...

San hocha la tête, pas non plus très surprit. Si les Park de la rébellion étaient les mêmes qui gouvernaient aujourd'hui le Nouveau Monde, ils avaient eu plusieurs siècles pour parfaire leur discours. Il repensa aux mots de Jimin. Que pourraient bien faire les mages de l'Ancien Monde s'ils apprenaient qui était à la tête de l'empire ? Rien de bon sans doute, se dit-il, même si la perspective de voir Eunji enfin détruit lui procurait un plaisir malsain.

- Qu'as-tu appris d'autre ? lui demanda Wooyoung.

Les questions sans réponses s'envolèrent de son esprit. Il n'avait plus qu'une pensée en tête, celle de revoir sa famille.

- La porte qui apparaît quand je vais dans les Ombres, elle mène au monde des morts ! Et je peux la traverser ! Mais c'est un aller sans retour, précisa-t-il tout en prenant les mains de Wooyoung avec un grand sourire.

Le visage de Wooyoung se décomposa.

- Et que comptes-tu faire ? demanda-t-il d'une voix tremblante.

- La traverser évidemment ! Tu te rends compte ? Je vais pouvoir retrouver ma famille. Tous les retrouver. Je rêve de ce moment depuis des années.

La joie illuminait le visage de l'Ombre alors que celui de Wooyoung devenait de plus en plus sombre.

- San je... je croyais être ta nouvelle famille. Tu serais prêt à tout abandonner, à m'abandonner pour retrouver des fantômes ?

- Pourquoi ne comprends-tu pas ? Tu pourrais venir avec moi, mener une vie paisible loin des horreurs du monde.

- Toi pourquoi tu ne comprends pas ?! répliqua Wooyoung en se levant et en repoussant les mains de San. Je ne te suivrais jamais là-bas. Ils sont morts San ! Morts ! Ils ne reviendront pas ! Jamais !

San recula sous le choc. Il ouvrit la bouche mais la referma immédiatement alors que ses yeux s'embuaient de larmes.

- Je croyais que tu avais enfin accepté de les laisser s'en aller, continua le cartographe. Je... je passerai toujours après tes propres fantômes. Je ne veux plus cela ! Je n'en peux plus...

La tête entre les mains, Wooyoung se mit à pleurer.

- Je ne peux pas choisir entre eux et toi !

- Il n'y a pas de choix San ! Pas de choix entre moi et des cadavres ! Depuis tout ce temps, je t'aime et j'attends que tu acceptes de passer à autre chose, d'avancer. Quand... Quand tu es revenu de Kerch, j'ai vraiment cru que tu allais changer. Mais tu ne changeras jamais. Tu seras toujours obsédé par la vengeance et par ton passé. J'ai donné tant de moi pour nous et toi qu'as-tu fais ? Qu'as-tu fais à part m'annoncer que tu voulais me quitter pour retrouver des morts ? J'ai souffert en silence de tes silences. J'ai... j'ai sacrifié le bonheur que j'aurais pu avoir après d'autres pour toi. Parce que je voulais t'attendre. Parce que tu me murmurais que, bientôt, nous pourrions être deux. Parce que je pensais que l'amour que j'avais pour toi en valait le coup. Je me demande si je n'étais pas le seul à aimer aussi fort. Si je n'étais pas le seul à aimer tout court.

Wooyoung termina sa tirade le souffle court. Il fixait San, en l'attente d'une réponse. Saut qu'il n'avait aucune réponse à donner. Entendre Wooyoung douter ainsi ouvertement de son amour pour lui lui tordait les entrailles. Il lui avait ouvert son cœur, lui avait raconté toutes les horreurs qu'il avait tu au monde entier. Il lui avait dit qu'il l'aimait, il avait laissé Wooyoung l'aimer. Peut-être était-ce trop tard ?

San voulait disparaître dans les Ombres mais se souvenait de sa promesse. Il ne se cacherait plus de Wooyoung, même dans ce genre de moments. A la place, il resta les bras ballants, observant les larmes couler sur le visage de celui qu'il aimait éperdument. Il voulait dire que Wooyoung était le seul qu'il n'ait jamais aimé et que, même s'ils avaient tu leurs sentiments si longtemps, ceux-ci l'avaient aidé malgré tout. Sans Wooyoung, San n'imaginait pas ce qu'il serait devenu. Sans Wooyoung, il n'aurait pas eu d'avenir. Il voulait lui dire qu'il l'aimait, plus que de raisonnable, plus que les mots pouvaient le verbaliser, plus que tout. Plus que sa propre vie.

Chaque goutte qui roulait sur les joues du cartographe était une douleur supplémentaire à porter. Il ne voulait pas avoir à choisir entre Wooyoung et sa famille. Il voulait les deux. Il voulait présenter le cartographe à ses parents et à sa sœur. Il voulait les serrer à nouveau dans ses bras. Il voulait... Mais il ne pouvait pas. Le choix qui s'imposait à lui était plus que cruel.

- Wooyoung... Je suis désolé. Je n'ai jamais voulu te rendre triste.

- Je ne suis pas triste San, je suis dévasté, trancha le cartographe d'un ton cinglant.

Et cette fois-ci, ce fut Wooyoung qui partit en claquant la porte. San s'appuya contre le mur et se laissa glisser au sol. Il enlaça ses genoux et enfouit sa tête à l'intérieur. Alors qu'il laissait ses pensées dériver et ses larmes couler, la voix de sa sœur résonna en lui comme un autre coup de poignard.

Il ne te reste plus qu'à vivre.

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