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43 - Kimgyo

— Wooyoung ! Wooyoung réveille toi bon sang !

Les cris paniqués le sortirent de sa léthargie. La vue brouillée, la tête dans du coton et les membres tremblants, Wooyoung n’avait aucune idée de ce qu’il se passait autour de lui. Un visage flou était penché sur lui et il dû cligner plusieurs fois des yeux pour reconnaître les traits paniqués de Yeosang. La partie gauche de sa tête était maculée de sang, recouvrant au passage sa tâche de naissance et collant à ses cils.

— Ye-Yeosang ?

— C’est moi, je suis là. Tout ira bien.

Le ton tremblant de sa voix ne l’aidait pas à y croire mais il appréciait l’effort de son ami. Yeosang était couvert de sang et Wooyoung ne sentait toujours aucun de ses muscles. Ils n’allaient définitivement pas bien.

— Évite de trop bouger, lui conseilla le Marcheur.

— Je n’arrive pas à bouger, je pense que ça ira. Pourquoi tu me dis ça ?

Yeosang blêmissait à mesure qu’il inspectait son corps et Wooyoung détestait rester dans l’attente. Il se doutait bien que quelque chose n’allait pas mais n’avait aucun moyen de le vérifier par lui-même. Finalement le mage enroula sa tête dans son foulard écarlate. Wooyoung était trop sonné pour avoir mal. Il savait que ce n’était pas normal mais il en était reconnaissant. Petit à petit, les tremblements se calmèrent et il retrouva l’entièreté de sa vue. Le ciel était sombre et couvert de nuages au-dessus d’eux. Des branches dégarnies ou aux feuilles pourrissantes et grisâtres complétaient le paysage. Où avaient-ils atterri ? Ses souvenirs de la bataille contre les vaisseaux de l’empire étaient flous dans son esprit. Son regard tomba ensuite sur Yeosang. Sa tenue était déchirée à plusieurs endroits, ses cheveux avaient été coupés net sur le côté droit mais surtout, il semblait saigner sans s’arrêter à trop d’endroits de son corps. Ils étaient allongés au milieu de feuilles et de branches cassées.

— Remercie les arbres. Sans eux, la chute nous aurait achevé.

— Ton... ton bras, articula faiblement Wooyoung qui se fichait bien du comment et du pourquoi ils étaient encore en vie.

L'os ressortait de la chaire au niveau du coude. Yeosang lui offrit un sourire rassurant malgré son teint blafard et la sueur qui humidifiait son front.

— Ce n'est rien, est-ce que tu peux bouger maintenant ?

Wooyoung se concentra et arriva à soulever son bras. Il le regretta instantanément. La douleur endormie jusqu’à présent revint avec la violence d’un boulet de canon et il hurla. Il n’arrivait pas exactement à savoir où il avait mal, la douleur l’assaillait en tous sens. La respiration hachée, il tentait de calmer les battements fous de son cœur. L’idée de rester allongé et de ne plus bouger lui traversa l’esprit. Il s’assit non sans douleur. Le moindre petit mouvement mettait son corps et sa détermination à rude épreuve.

Une fois dans cette position, il cessa de bouger. Il ne voulait plus bouger, il avait trop mal. Des tremblements incontrôlés traversaient son corps. Sans qu’il puisse y faire quoi que ce soit, des larmes dévalèrent ses joues. Il avait peur. Il ne voulait pas mourir dans cette forêt de malheur mais il n’avait plus la force de continuer. 

— Calme toi Wooyoung, nous allons nous en sortir, le rassura Yeosang en s’approchant de lui, chaque mouvement le faisant grimacer.

— Et comment ? Je ne peux même pas marcher et toi tu es aussi amoché que moi.

Plus il parlait, plus ses pleurs et la douleur empiraient. Il ne voulait pas mourir ici. La douleur le rendait amorphe et amplifiait sa terreur. Yeosang attrapa doucement sa tête et colla leurs fronts.

— Il faut y croire, je sais que nous sommes capables de le faire. Nous allons nous relever et marcher. Si nous restons ici c’est la mort assurée, tu as besoin de soins. 

— Je… je ne peux pas. J’ai trop mal…

— Ecoute-moi, demanda le Marcheur en posant ses mains sur les joues de Wooyoung. Tu peux le faire. Tu es fort Wooyoung, tu peux tout faire. Et tu n’es pas seul, je suis là. 

Les paroles de Yeosang firent écho à une phrase que lui avait dite Hongjoong des années auparavant, quand il participait au premier casse de l’équipage. Nous sommes des pirates de l’Ateez, rien n’est impossible pour nous. Il prit une profonde inspiration pour chasser ses larmes et hocha la tête. Yeosang lui sourit et entama un mouvement pour se lever avant de retomber tout aussi vite sur le sol humide, la main plaquée sur la bouche pour retenir un cri.

— Yeo ! s’inquiéta Wooyoung.

— Ce… ce n’est rien. Je dois avoir le tibia cassé.

Aux yeux du cartographe, ce n'était pas rien. L’élan d’espoir qui l’avait traversé retomba comme un soufflet. Ils étaient tous les deux incapables de marcher, ils n’avaient pas de possibilité de s’en sortir.

— Il ne faut rien lâcher, continua le Marcheur.

Yeosang tenta une nouvelle fois de se remettre sur ses pieds. A peine à genoux, il vacilla mais tint bon.

— Ne rien lâcher.

Wooyoung le regarda se relever, complètement estomaqué. Un horrible bruit de craquement retentit à peine le mage debout. Yeosang hurla mais resta droit malgré tout. C’est là qu’il le remarqua. Partout où ses vêtements avaient été arrachés, la peau brûlée de Yeosang lui sautait aux yeux. Que lui était-il arrivé ? Cela ne pouvait avoir eu lieu pendant leur chute, les cicatrices étaient trop anciennes. Le bras sur lequel il devait s'appuyer était d’un ton bien plus foncé que le visage de porcelaine du mage et la peau semblait aussi fragile que du papier trempé. Voyant son regard fixé sur son corps, le mage baissa la tête sur la peau brûlée mais ne sembla pas s’en formaliser. Il tendit la main à Wooyoung, le souffle court. De grosses gouttes de sueur roulaient sur son visage de plus en plus cadavérique.

— Tu peux t’appuyer sur mon bras. Ça… ça ne fait pas mal.

Après quelques instants d’hésitation et toujours incertain de la réaction de corps quand il se lèvera, Wooyoung prit appuie sur Yeosang pour se mettre debout. Sa tête se mit à tourner violemment et il s’accrocha de toutes ses forces à son ami pour ne pas retomber. Le corps du Marcheur se crispa sous son poids alors qu’il se mordit les lèvres pour ne pas hurler.

— Désolé, désolé, désolé, s’excusa Wooyoung en essayant de ne pas trop s’appuyer sur Yeosang.

— Ce n’est rien. Allons-y.

Le flegme de Yeosang le fascinait. Sans lui à ses côtés, Wooyoung se serait déjà résigné à mourir en plein milieu de la forêt. Ils avançaient, petits pas par petits pas. Yeosang supportait le poids de Wooyoung presque affalé sur lui sans broncher. La tête du cartographe tournait tellement qu’il se sentait nauséeux, il avait le sentiment qu’il allait vomir à chaque pas.

— Où sommes-nous ? réussit-il à articuler alors qu’ils avançaient dans la forêt.

— Byeol seule le sait.

Cette réponse ne le rassura pas. Il leur faudrait plus que de la chance pour sortir vivant de cet endroit. Pour aller où ? Ils allaient vite s’épuiser à marcher sans but.

— Et où allons-nous ?

Yeosang glissa sur un tas de feuilles humide et Wooyoung se sentit partir en avant. Il s’accrocha de toutes ses forces au Marcheur par réflexe qui hurla de douleur. Le cri lui tordit les entrailles, jamais de sa vie il n’avait entendu une telle détresse dans une voix. Au prix d’un autre cri, Yeosang réussit à les stabiliser et ils reprirent leur chemin.

— En tombant j’ai… j’ai vu une ville. J’ai utilisé les… les peu de pouvoirs qu’ils me restaient pour ralentir notre… chute.

— Loin ?

— Un… un peu, répondit honnêtement Yeosang de plus en plus essoufflé.

Wooyoung se mordit la lèvre mais ne dit rien. Ils marchèrent ce qu’il lui sembla des heures en direction du nord. Malgré la fatigue et la douleur qui pesaient sur leurs épaules, Yeosang continuait inlassablement d'avancer. La tête du cartographe tournait de plus en plus et sa vision était de moins en moins nette. La douleur était telle qu’il ne la sentait même plus. Il n’osait pas en parler au mage pour ne pas lui faire peur et parce qu’il avait aussi sa propre douleur à gérer.

Puis, alors que Wooyoung les croyait définitivement perdu, le sol changea sous leurs pieds et les arbres se firent plus éparses. Un chemin de pavés serpentait vers des montagnes imposantes et pointues. Elles étaient si hautes que le sommet était baigné dans des nuages. Heureusement pour eux, ils voyaient une grande porte se dresser entre deux pans de roche. Wooyoung aurait pu pleurer de joie en voyant cette construction humaine.

— Tu avais raison, souffla-t-il.

— Tu doutais encore de moi ?

La réponse de Yeosang réussit à lui arracher un sourire. Ils se remirent en route, puisant dans leurs dernières forces et dans l’espoir de rejoindre la civilisation. La porte grandissait à mesure qu’ils s’approchaient et Wooyoung pouvait voir les gravures sur le bois foncé de celle-ci.  Une muraille s’élevait au-dessus de la porte mais personne n’était posté dessus. Il se demanda soudain s’ils seraient les bienvenus derrière ces murs. Alors qu’il s’attendait à ce que Yeosang continue sa marche, il s’arrêta à une dizaine de mètres devant leur délivrance.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Il y a une sorte de voile.

Wooyoung fronça les sourcils. Il ne voyait absolument rien, Yeosang délirait-il ? Avant qu’il n’ait le temps de dire quoi que ce soit, Yeosang tendit la main vers l’avant. Une demie seconde après, le cri de douleur du mage transperça ses tympans. Ils tombèrent au sol, Wooyoung ne pouvait pas tenir debout sans lui. Le choc contre les pavés lui fit voir plusieurs Yeosang pendant de longues secondes. Son ami était traversé de spasmes mais ne semblait pas capable de bouger. Il était comme cloué sur place. Wooyoung attrapa son bras pour le tirer vers lui mais ses forces l'avaient définitivement abandonnées et son ami bougea à peine.

— A-Annihilation, réussit à articuler le Marcheur.

Une vague de panique le traversa à ces mots. Si quelqu’un voulait capturer Yeosang -ou pire le tuer- ils n’étaient pas en état de se défendre. Réfléchis, exhorta Wooyoung à son cerveau en bouillie. Il avait tellement mal au crâne que formuler une pensée cohérente était de plus en plus difficile. Il leva les yeux vers le mage et il resta figé sur place. Des filaments électriques tournoyaient autour de la peau de Yeosang. Le Marcheur réussit à se mettre à quatre pattes après de longues secondes de lutte douloureuse. Quand il releva la tête vers lui, Wooyoung croisa des pupilles bleu azur parcourus d’électricité.

— Par Byeol…

Ce fut la dernière chose qu’il vit. Sa tête se mit soudain à tourner aussi vite qu’une boussole folle et le noir envahit sa vision.

☁️☁️☁️

Des bruits de pas réveillèrent Wooyoung. Il sentit d’abord la douceur des couvertures sur son corps et le matelas moelleux sous son dos. Au milieu du brouillard de son esprit, il distingua une haute silhouette élancée se précipiter vers lui. Il lui fallut toute sa concentration pour reconnaître Mingi. Sans qu’il ne comprenne quoi que ce soit, le second le serra fort dans ses bras, mais pas trop fort non plus pour ne pas lui faire encore plus mal.

— Je suis tellement soulagé de vous voir, murmura-t-il en le berçant légèrement.

— Pourquoi est-ce que tu portes de l’or ? demanda Wooyoung d’une voix pâteuse.

C’était la première question qui lui était passée par la tête. Mingi s’empourpra légèrement en baissant les yeux sur son hanbok brodé de fils d’or.

— C’est la couleur des Guérisseurs ici.

— Mingi ?

— Oui, c’est moi.

Wooyoung se jeta à nouveau dans ses bras, les larmes aux yeux. Il croyait ne plus jamais le revoir. Le pirate caressait ses cheveux en lui murmurant des mots rassurants. Wooyoung se sentait plus en sécurité à ses côtés. C’était Mingi, un roc incassable.

Quand ils se séparèrent à nouveau, Wooyoung essuya les quelques larmes qui avaient roulé sur ses joues et prit le temps de regarder son ami. Mingi avait une sale gueule. Ses yeux fatigués étaient cernés et même le grand sourire sur son visage ne pouvait pas cacher le manque de sommeil. Son teint était plus pâle qu’à l’accoutumé et il était voûté. Il avait beau vouloir plaisanter, les mots restèrent coincés dans sa gorge. Ce n’était pas le moment pour ses blagues déplacées.

— Tu m’as manqué, avoua Wooyoung et Mingi sourit encore davantage.

— Moi aussi. Vous m’avez tous les deux manqué.

— Yeo ? Où est-il ?

Il se rappela soudain de l’état catastrophique de son ami avant qu’il ne s'évanouisse. Mingi lui fit signe de regarder sur sa gauche. Le Marcheur dormait dans le lit à côté de lui et un vieil homme rangeait des rouleaux de bandages dans une armoire juste derrière lui. Les mêmes bandes blanches recouvraient une grande partie du corps du Marcheur. Il était aussi pâle que les draps. Ses vêtements noirs étaient remplacés par un beau hanbok vert d’eau à manches courtes qui montrait à plusieurs endroits sa peau brûlée. Yeo va détester ce vêtement, pensa immédiatement le cartographe.

— Il va bien mais il est dans un aussi sale état que toi. D’après les Guérisseurs, il ne devrait pas tarder à se réveiller. Les gardes de la ville vous ont retrouvé inconscients devant les portes nord de la ville. 

Le vieil homme réagit à la mention des mages et hocha la tête dans leur direction avant de quitter les lieux. L’infirmerie était spacieuse et lumineuse, tout le contraire de ce qu’ils avaient eu sur l’Ateez. Une vingtaine de lits séparés occasionnellement par des rideaux vert clair occupaient la pièce toute en longueur. Des armoires vitrées permettaient de découvrir le stock impressionnant de plantes médicinales, de bandages et de bocaux aux mixtures inconnues. Des plantes grimpantes se taillaient une place autour des grandes fenêtres. A part Yeosang et lui, les lits de l’infirmerie étaient vides.

— Il n’y a… personne d’autres ? hésita Wooyoung.

Le regard du second s’assombrit quand il secoua négativement la tête.

— Je suis désolé Woo mais pour l’instant nous sommes les trois seuls membres d’équipage de l’Ateez ici.

La déception écrasa douloureusement sa poitrine. Il avait espoir que San se trouve ici et soit à ses côtés. Que pouvait-il lui être arrivé, à lui et tous les membres d’équipage ? Il était inconscient lors de la chute de l’Ateez dans l’Ancien Monde, il n’avait aucune idée de ce qu’il s’était passé pour qu’ils se retrouvent tous éparpillés. Mais si Mingi et eux avaient survécu, alors il y avait de l’espoir pour les autres. Il ne pouvait pas se résoudre à les croire morts.

— Il n’y avait personne là où tu es tombé ?

Au bout de quelques secondes, Mingi secoua négativement la tête. Ses doigts s’étaient crispés sur la couverture et Wooyoung fronça les sourcils. Ce n’était pas le genre du second d’agir ainsi.

— Dis-moi la vérité Mingi, j’ai l’impression que tu me caches quelque chose.

— Bien, soupira le second. Quand je me suis réveillé sur une plage après la chute de l’Ateez, j’étais entouré des cadavres de certains membres d’équipage.

Wooyoung sentit la bile remonter dans sa gorge.

— Est-ce… est-ce que ?

— Je n’ai pas vu San parmi eux.

Le soulagement l'envahit en même temps que la honte le traversa. Il côtoyait ces hommes depuis des années, ils méritaient toute la tristesse du monde pour leur perte.

— Que les étoiles suivent leurs pas, murmura-t-il tout bas.

Mingi hocha la tête et saisit la main de Wooyoung.

— Je suis sûr que San s’en est sorti. il s’en sort toujours.

Il savait que Mingi essayait de lui remonter le moral mais cela ne marchait pas. Dans leur situation actuelle, rien n’était moins sûr.

— Je ne sais pas… Je ne me souviens même pas de ce qu’il s’est passé à la fin de la bataille. La dernière chose claire dans mon esprit est la salve de boulets qui a détruit le côté bâbord du navire et…

Et la chute de Yunho. À cette pensée, il serra plus fort la main de Mingi.

— Je suis sûr aussi qu’il s’en e
st sorti aussi.

— Ne me donne pas de faux espoirs, s’il te plaît. Beaucoup des cadavres que j’ai retrouvés étaient tombés du navire avant la convergence.

— Je suis désolé.

La lèvre de Mingi trembla mais il se reprit rapidement. Wooyoung ne l’avait jamais vu pleurer en plus de trois ans à le côtoyer.

— Tu étais inconscient quand Yeosang, San et Seonghwa ont fait une convergence. Ils ont essayé d’amplifier les pouvoirs de Yeosang pour arrêter la chute de l’Ateez. Comme tu t’en doutes, cela n’a pas marché mais c’est sûrement la chose qui nous a sauvé la vie. Nous avons tous sauté les uns après les autres avant que le navire ne finisse par se briser au sol.

— Le prince a fait une convergence ?

— Seonghwa est un Annihilateur.

S'il s’attendait à cela…

— Yeosang te tenait quand vous avez dû sauter, c’est pourquoi vous vous êtes retrouvés ensemble.

Wooyoung hocha la tête avant de désigner d’un geste du bras la pièce où ils étaient.

— Et qu’est-ce que c’est, tout cela ?

— Kimgyo, la ville des mages.

Kimgyo ? Ce nom rappelait quelque chose à Wooyoung. Il vit ses anciens vêtements posés à côté de lui et saisit sa chemise. Dans une petite poche cachée à l’intérieur du tissu, il récupéra la carte de l’Ancien Monde, les morceaux de l’énigme et les calculs de la triangulation.

— Tu caches toujours ce genre de choses dans tes poches ? demanda Mingi en le regardant déplier la carte.

— Hongjoong m’a demandé de toujours les avoir sur moi.

Du capitaine non plus, aucune nouvelle... Mingi se pencha par-dessus son épaule pour voir en même temps que lui.

— Bymgyo… dit-il en posant son doigts sur la ville. C’est là où nous devons aller. Mais je ne vois aucune trace de Kimgyo sur la carte…

Le silence s’étira entre eux alors qu’ils cherchaient des yeux l’endroit où ils étaient. Il y avait beaucoup de forêts autour de Bymgyo et la ville était entourée de montagnes. Un peu comme ici, remarqua-t-il.

— Est-ce que tu penses que Kimgyo peut être Bymgyo ? demanda-t-il à Mingi.

— C’est possible, nous parlons une langue similaire avec les habitants de cette ville mais il y a des différences. J’ai parfois du mal à comprendre ce qu’ils me disent.

— Ils ne parlent pas Karéen ?

— Pose leur la question, je n’y connais rien en langues anciennes.

Mingi lui raconta ensuite comment il était arrivé à Kimgyo et la surprise qu’il a eu de se retrouver dans une ville composée uniquement de mages.

— Ils m’ont quand-même laissé entrer malgré mon statut d’Inférieur ? grimaça Wooyoung. Et toi aussi d’ailleurs, comment as-tu réussi à te faire passer pour un Guérisseur ?

— Parce que je suis un Guérisseur. Enfin, quand ma magie le veut bien.

La bouche de Wooyoung s’ouvrit toute seule sous la surprise. Mingi, Guérisseur ? Et puis quoi encore ? Hongjoong Façonneur ? Devant son regard perdu, Mingi soupira.

— C’est le moment où je dois t’avouer la vérité ? tenta-t-il de plaisanter.

— Oh que oui.

Après quelques secondes de silence, Mingi lui raconta tout. Son enfance violente et la haine de ses parents, son exil forcé à l’académie militaire et ce qui l’avait poussé à s'enfuir.

— Pourquoi tu ne l’a jamais dit ?

— Etre Guérisseur, ou du moins essayé de l’être, fait partie de mon passé. J’ai effacé toute ce qui venait de ma vie de Duc quand je suis arrivé sur l’Ateez et mes pouvoirs en faisaient partie. Si j’ai réussi à garder ce secret aussi longtemps, c’est seulement parce que je suis un Entre-Deux et que mon aura est très faible.

A la fois mage et non mage. Wooyoung hocha la tête. Tout le monde avait ses secrets, il était bien placé pour le savoir.

— Et pour répondre à ton autre question, je me suis porté garant de toi. Apparemment le nom de ma famille est très respecté ici, en plus du fait que les Guérisseurs sont les mages avec un très haut rang.

— Ta famille ? Des rangs de mages ? Qu’est-ce que tu me racontes ? En tout cas si je dois faire des bêtises, j’ai hâte de te voir plonger avec moi, se moqua Wooyoung en lui faisant un clin d'œil.

Mingi ouvrit la bouche pour répondre quand on toqua à la porte. Celle-ci s’ouvrit sur une grande guerrière à l’allure austère et au regard perçant.

— Mingi… commença-t-elle avant de croiser le regard de Wooyoung. Oh bonjour, j'espère que tu te remets de tes blessures comme il se doit. Les meilleurs Guérisseurs de la ville se sont occupés de toi et de ton ami Marcheur.

Pour une femme qui avait failli tuer Mingi parce qu’il n’avait pas de pouvoirs, elle était très polie et avenante avec lui. Wooyoung la remercia.

— Mingi, j’ai besoin de te parler.

Après un dernier regard et un sourire dans sa direction, Mingi quitta le chevet de Wooyoung et suivit Eunbi hors de la pièce. Le cartographe se rallongea sur le lit en soupirant. Dans quoi s’étaient-ils encore embarqués ?

Alors qu’il réfléchissait à tout ce que Mingi lui avait dit, du mouvement dans le lit d’à côté le fit bondir. Yeosang se réveillait. Wooyoung se précipita à son chevet le plus rapidement possible avec tous les bandages sur sa peau qui l’empêchaient de bouger correctement et sa tête tournoyante. Il tomba plus qu’il ne s’assit sur le lit et croisa le regard de Yeosang dès qu’il ouvrit les yeux.

— Woo, articula faiblement le Marcheur de sa voix cassée. Tu vas bien, je suis soulagé…

— C’est grâce à toi, merci.

Un sourire doux étira les lèvres de Yeosang.

— Il fallait bien que je sauve mon patient.

Yeosang se redressa doucement sur son lit et s’arrêta net en voyant ses bras dénudés. 

— Je me suis dis que tu allais peut-être le détester, commença Wooyoung. Tu as toujours caché ton corps.

— Peut-être que je devrais arrêter de les cacher. De me cacher.

Voyant le regard rempli de questions de Wooyoung, il soupira.

— C’est arrivé à Kiroko, le soir où j’ai fuit la ville et où j’ai embarqué sur l’Ateez. Il y a eu un immense feu près du port, tu t’en rappelle non ?

— Tu étais… dans ce feu ? réalisa le cartographe avec horreur et Yeosang acquiesça.

— J’ai essayé de fuir les chasseurs de mages mais cela à mal tourné. Tout mon corps a brûlé, sauf mon visage. C’est pour cela que je portais ces vêtements couvrants. Comment… comment Jongho aurait-il pu m’aimer en me voyant comme cela ? Qui aurait pu m’aimer ?

Sans attendre une seconde, il serra fort Yeosang dans ses bras.

— Tu es sublime Yeo, tu mérites tout l’amour que ce monde peut t’offrir.

C’était une phrase que sa mère lui disait souvent quand, plus jeune, il avait du mal à avoir confiance en lui.

— Jongho a dit que cela lui rappelait les ruisseaux gelés des Myriades, sourit doucement Yeosang en caressant sa peau brûlée. Moi je vois à quel point je suis fort.

Un sourire fier impossible à refouler naquit sur les lèvres du cartographe. Yeosang était sans aucun doute le plus fort d'entre eux.

— Moi ça me fait penser à du vieux papier, comme si tu étais ta propre carte.

Le sourire que lui offrit Yeosang valait toutes les paroles du monde. Alors qu’ils se séparèrent, le Marcheur sembla prendre conscience de l’endroit où ils étaient. Avant qu’il n’ait le temps de poser la moindre question, Wooyoung commença à parler à toute vitesse sans s’arrêter, racontant à un Yeosang perdu tout ce que Mingi lui avait dit -parce que oui Mingi était ici mais il était seul- la manière dont les mages traitaient les non mages, leur découverte sur la carte de l’Ancien Monde et… Wooyoung s’arrêta en plein milieu de sa phrase quand il se rendit compte que Yeosang s’était rendormi. Le pauvre devait être épuisé entre ses blessures, la convergence et le fait d’avoir lutté contre la barrière d’Annihilation. Il remit correctement les draps sur le corps de son ami et retourna se rouler en boule dans son propre lit.

Il pensait à San. Ne pas savoir le rendait fou. Il ne savait pas ce qu’il lui faisait le plus mal entre l’espoir et la résignation.
Alors qu’il commençait à somnoler, la porte de l’infirmerie s’ouvrit avec fracas. Wooyoung se redressa sur le lit, sur ses gardes après ce que Mingi lui avait raconté sur la manière dont étaient traités les non mages dans la ville. Il était leur invité pour le moment, il ignorait combien de temps leur patience allait durer avant qu’il ne soit jeté hors de Kimgyo, ou pire.

Ses pensées folles s’arrêtèrent net quand son regard croisa le sien. Les battements de son coeur dépassèrent l’entendement.

Il était vivant.

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