31 - Définitivement libre (1/2)
Tw mutilation, suicide
☁️☁️☁️
Yunho fixait le repas que San lui avait apporté le midi, puis celui de la veille et de l'avant veille encore. Il tapait sa tête contre le mur, toujours plus fort.
Il
Se
Brisait.
Il voulait se briser.
Encore une fois il se retrouvait en cage. Peut-être était-ce mieux ainsi ? Il avait voulu voler mais s'était brûlé si vite les ailes. Il ne méritait pas sa liberté. Il aurait dû se contenter de ce qu'il avait. Son père ne serait pas mort par sa faute. Il n'aurait pas tué des milliers d'innocents.
Ses yeux tombèrent sur ses doigts en sang puis se posèrent sur le miroir de la minuscule cabine. Il était pâle, ses vêtements autrefois blancs étaient gris et il y avait le bandeau. A peine avait-il découvert qui il était réellement qu'on le bâillonnait à nouveau. Sa magie s'était à peine réveillée qu'il se sentait privé d'une partie essentielle de lui-même dont il n'avait pas conscience jusqu'à lors.
Ses doigts tremblants se posèrent sur le métal et Yunho retint un cri de douleur. Cela le brûlait mais il tirait encore, avec désespoir, ses épaules secouées de sanglots. Il voulait seulement vivre, pourquoi était-ce si difficile ? Le sang roulait le long de ses mains, déposant des gouttes carmin sur ses joues et ses vêtements. Plus il luttait contre le pouvoir du bandeau et plus la douleur fusait. Ses tempes étaient brûlées par la magie, chaque parcelle de son corps hurlait son désespoir.
La magie du bandeau se défendit et une décharge d'Annihilation lui traversa le corps. Yunho tomba contre le sol, haletant, au bord de l'évanouissement. Il s'était réveillé enfermé dans la petite pièce, le bandeau vissé sur le crâne et son seul reflet comme compagnie. Il était une menace pour tout le navire à présent mais encore plus pour l'équipage de l'Ateez qui ne voulait plus avoir affaire avec lui. Il était devenu le prisonnier qu'il aurait toujours dû être pour eux, enfermé et silencieux. Il voyait dans ses yeux noirs le monstre qu'il était. A chaque fois qu'il fermait les yeux, l'image de son père apparaissait puis les cris et la chute de l'île. Combien de personnes innocentes avait-il tué ? Un sanglot traversa la barrière de ses lèvres. En à peine quelques minutes, il avait rayé Kirizan de la carte comme s'il s'était agi d'un simple château de carte, faisant plus de dégât que la guerre que menait l'empire contre les Territoires Libres depuis deux-cents ans.
Il comprenait mieux les légendes de Skywe et les regards révérencieux mêlés de peur que les prêtres du temple de Jigu avaient en parlant du dieu et de ses descendants. Les légendes qui narraient les pouvoirs des Façonneurs n'avaient pas menti sur leur puissance. Yunho était un enfant de Jigu. Il était plus qu'un revenant, il traînait la mort derrière chacun de ses pas. Les Façonneurs peuplaient les histoires que les mères racontaient aux enfants pour leur faire peur quand ils désobéissaient. L'histoire de mages aux pouvoirs extraordinaires mais dont la soif de haine et de violence les avait poussés à exterminer les non mages de tout le Nouveau Monde jusqu'à ce que la révolte des Park ne les mène à la chute et la perte du trône.
Seuls les mages voyaient en ses pouvoirs une véritable bénédiction. Quelle bénédiction y avait-il à pouvoir assassiner des milliers de personnes en un claquement de doigt ? Yunho se sentait aussi monstrueux que ce que les légendes dépeignaient sur l'histoire de ses ancêtres. Sa famille... Comment ses parents avaient-ils pu lui cacher cela ? Comment avaient-ils même pu cacher cela à la famille impériale aussi longtemps ? Ce n'était pas un simple bandeau sur ses yeux qui était capable de tromper la paranoïa de l'empereur Eunji. Il comprenait mieux à présent leur comportement, eux qui lui demandaient de porter un bandeau en permanence, de rester cacher du monde. Son esprit débordait de questions mais il n'avait plus personne à qui les poser. Ses deux parents étaient fils et fille uniques et Yunho n'avait jamais connu ses grands-parents. Le poids de la solitude s'abattit sur ses épaules.
Il se frappa la tête contre le bois, encore et encore, jusqu'à faire taire ses pensées. Il resta immobile, les yeux fermés, perdant la notion du temps. Il revint à la réalité quand il entendit une voix étouffée par la porte et le bruit d'une clé dans le verrou. Les membres tremblant, il se leva. Son cœur cessa de battre dans sa poitrine quand le visage de Mingi apparut dans l'encadrement de la porte après un grincement désagréable. Les traits tirés et le regard froid, le second ne lui jeta même pas un coup d'œil. Il lui fourra le plateau de nourriture entre les mains et fit déjà un pas en arrière pour s'en aller.
— Min-
— Ne m'adresse plus la parole.
Il claqua la porte, la ferma à clé et Yunho resta planté devant. Il lâcha le plateau qui s'écrasa au sol. L'immonde bouillie éclaboussa le sol et la pointe de ses chaussures et la chope d'eau roula plus loin. Il resta sans bouger les bras ballants pendant un long moment, fixant la porte comme si elle allait à nouveau s'ouvrir sur Mingi qui le prendrait dans ses bras.
Mais il ne vint jamais.
Yunho se rassit contre le mur et ferma les yeux, incapable de se regarder dans le miroir.
☁️☁️☁️
Le temps était pluvieux depuis quelques jours. Où était-ce quelques semaines ? Yunho n'en savait rien. Il regardait les gouttes d'eau se déposer sur le hublot et faire la course sur le verre jusqu'à disparaître de son champ de vision. La nuit était tombée depuis peu, laissant place à un fin croissant de lune qui peinait à illuminer le ciel sans étoiles. Yunho quitta des yeux l'extérieur quand la porte de sa cage s'ouvrit. San se tenait dans l'entrebâillement, un air ennuyé sur le visage.
— C'est l'heure de ton bain, dit-il alors qu'il tournait déjà les talons pour se rendre dans la salle d'eau.
Yunho le suivit mécaniquement, sortant de la petite pièce pour la première fois depuis qu'il y avait été enfermé. Il découvrait le navire des pirates en même temps qu'il traversait les ponts et coursives. San marchait loin devant. Yunho sentait les regards pesants des marins sur sa personne alors qu'il avançait toujours plus profondément dans les entrailles du bateau. Il atteignit un escalier quand une main le saisit durement par le bras. Il se retrouva face à un pirate aux yeux injectés de sang.
— J'avais ma famille à Kirizan ! hurla-t-il avec une haleine qui empestait l'alcool.
Le coup de poing atteignit Yunho en plein visage. Il heurta le mur du couloir dans un bruit sourd, la déflagration fit claquer ses dents entre elles.
— Mage de malheur, continua le pirate. Monstre ! T'as tué des milliers d'innocents ! Tu mérites de crever dans les pires souffrances.
— Lâche-le.
San venait d'apparaître près d'eux. Le marin cracha aux pieds de Yunho et s'en alla, les poings serrés. Le Façonneur gardait les yeux baissés vers le sol, le corps tremblant. La culpabilité l'empêchait de respirer. Il posa par réflexe ses mains sur le bandeau, la douleur était sa punition.
— Ne touche pas ta tête, ordonna San.
Il eut à peine prononcé ces mots qu'il repartit. Yunho le suivit en silence jusqu'à la salle d'eau. Des tonneaux remplis d'eau étaient vissés au sol. Un Marcheur venait de passer réchauffer le liquide car une vague de chaleur atteignit Yunho. De la vapeur flottait dans l'air et les lanternes oranges tamisaient la lumière de la pièce. L'eau l'appelait, c'était la première fois de sa vie qu'il était resté aussi longtemps sans se laver mais il n'en avait que faire. Il ne fit pas un geste. San l'observait sans rien dire et Yunho se cacha derrière ses vêtements. Il ne voulait pas que l'Ombre voie l'état de ses mains.
— Voilà la véritable cage, Yunho. Tu la mérites.
San s'approcha de lui, attrapa ses poignets et, malgré le mouvement de recul de Yunho, les porta à ses yeux. Les mains blessées du noble apparurent devant lui sans qu'aucune émotion ne le traverse. Son visage restait un masque imperturbable alors que Yunho mourait sous ses paroles.
— San, s'il te plaît... je t'en supplie. Enlève-le-moi... J'ai l'impression de mourir.
L'Ombre leva les yeux vers le bandeau. Pour la première fois, Yunho vit passer dans son regard une pointe de compassion.
— Même si je voulais, je ne pourrai pas. Seul un non mage peut te le retirer. Chan est le capitaine et c'est lui qui décide, il refuse de te l'enlever.
Yunho retira ses poignets des mains de San d'un coup sec et les ramena contre son torse. L'envie de tirer sur le bandeau le démangeait. La douleur lui permettait de se raccrocher à quelque chose.
— Je... je suis désolé San.
— C'est facile de dire cela une fois que tu as tout détruit sur ton passage.
— Je ne voulais pas.
Il se tourna, ne pouvant plus supporter son regard accusateur.
— Mais tu l'as fait.
— Je sais ! Je sais ! Je ne peux pas revenir en arrière, je ne peux rien réparer. Je... je voudrais tellement changer les choses si tu savais... Je... je me sens responsable. Je suis responsable. Je suis tellement désolé.
Il tira ses cheveux et s'approcha des tonneaux. L'eau immobile lui renvoyait l'image d'un garçon fou. Des gouttes de sang parsemaient sa peau pâle comme des larmes. Le rire froid de San retentit dans la pièce.
— Pardon d'ajouter notre rancœur à ta petite douleur de nobliau.
— J'ai tué mon père !
Son cri réveilla en lui quelque chose, immédiatement éteint par la magie d'Annihilation. Une décharge traversa son corps et il se rattrapa à un tonneau, tremblant.
— J'ai tué des milliers d'innocents ! J'ai trahi Mingi. Je vous ai tous trahis. Je ne peux pas me faire pardonner, je le sais. Je veux seulement que tout s'arrête... Je me sens vide.
Mingi avait eu raison de vouloir le jeter par-dessus bord.
— Je... je veux seulement tout oublier.
— Seul le temps apaise la douleur mais elle ne s'effacera jamais complètement. Tu la porteras avec toi toute ta vie.
Il se dirigea vers la sortie et lui désigna les tonneaux d'eau d'un geste du menton.
— Je te laisse dix minutes.
Il referma la porte derrière lui et le silence revint. Yunho retira un par un ses vêtements. Un haut le cœur le traversa quand il découvrit que le sang de son père avait traversé le tissu pour tâcher sa peau. Il se hissa dans l'eau tiède, le corps tremblant. Des taches marron se diffusaient dans le liquide transparent alors qu'il tentait de retenir ses larmes. L'eau picotait les blessures sur sa peau mais apaisa ses muscles douloureux et tendus. Yunho se laissa couler au fond du tonneau. L'eau l'engloutit tout entier et il ferma les yeux. Des bulles sortaient de sa bouche et son nez, elles remontaient jusqu'à la surface pour créer de petites ondulations dans l'eau. Ses tympans vibraient sous la pression et il entendait le moindre petit bruit dans le tonneau comme s'il était à des kilomètres. Il noyait ses pensées et sa personne. L'air finit par lui manquer. Ses poumons brûlaient mais il n'avait pas envie de remonter à la surface. Disparaître, se laisser happer par la pénombre qui lui promettait un paix infinie.
C'est le bruit de la porte qui s'ouvrit à la volée qui lui fit sortir la tête de l'eau. San le fixait, imperturbable.
— J'ai dit dix minutes. Rhabille-toi, ordonna-t-il avant de refermer la porte.
Après un instant d'hésitation, Yunho sortit de l'eau et enfila ses vêtements sales. Ses cheveux goutaient sur ses tempes et dans son dos. Ils avaient bien poussé depuis son enlèvement sur Skywe et ils retombaient en cascade sur sa nuque. Il adorait quand Mingi glissait ses doigts anguleux dedans. Son père aimait aussi les ébouriffer en lui disant à quel point il ressemblait à sa mère. Il refit instinctivement le mouvement et un vide immense s'empara de son cœur quand il réalisa que Jaehyung ne fera plus jamais ce geste. Il ne pouvait pas pleurer, toutes ses émotions avaient été aspirées dans le néant. Il ne se sentait pourtant pas plus léger, c'était même pire.
San entra à nouveau et le pressa de sortir. L'Ombre le raccompagna jusqu'à sa cellule. Yunho préférait garder la tête baissée pour ne pas voir la haine ou la peur dans le regard des pirates. Combien de proches de ces hommes et femmes avait-il tués ? Sa petite cabine se trouvait à l'opposé de la salle d'eau et l'heure tardive ainsi que la pluie battante amenait les marins à s'abriter au cœur du navire. Les murmures suivaient les deux mages.
— Si on l'donnait à l'empire ? Ils arrêteront d'nous pourchasser.
— C'est à Jigu qu'il faut l'rendre. Faut l'jeter par'dsu bord. Et l'Ombre avec, elle porte malheur.
San les ignorait en passant devant eux. La coursive étroite obligea Yunho à frôler les deux pirates. L'un d'eux l'attrapa par les cheveux et le jeta contre le mur. Le Façonneur ne réagit pas, il méritait ce traitement. San se contenta d'un regard noir envers les pirates et continua son chemin jusqu'à la cabine. Il poussa Yunho à l'intérieur, récupéra la nourriture non consommée et l'empila sur un plateau. Le Façonneur ne saurait dire à quand remontait son dernier repas. Il se mordit la lèvre quand le mage amorça un geste pour partir.
— Co-comment va Mingi ?
— Tu n'as toujours pas compris ? siffla San sans même se tourner vers lui. Mingi déteste les traîtres. Il ne veut même plus entendre ton prénom. Tu as fait ton choix Yunho, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même. Ce n'est pas ta pauvre culpabilité qui rachètera ce que tu as fait.
Il claqua la porte et ferma à double tour. Yunho ne bougea pas, incapable de réagir, l'intérieur de son corps brûlait sous le coup de la violence des paroles de San. Le pirate avait raison. Cette réalité le terrifiait. Sa vie avait été balayée en une fraction de seconde. Son père mourait, ses pouvoirs se révélaient, il devenait le plus grand meurtrier du Nouveau Monde et il perdait tout ce qu'il avait. Tout cela par sa seule faute. Son geste devança son esprit et il tira sur le bandeau de toutes ses forces.
La souffrance qui l'étreignit était si violente qu'il n'arrivait pas à hurler. Perclus de douleur, il tomba à genoux, au bord de l'inconscience. Il lui fallait de l'air...
— Yunho ?
La voix de sa mère résonna dans la cabine. Oubliant la douleur et le cœur au bord des lèvres, il se redressa. Sa mère était revenue. Il se tourna vers la pièce mais seul son reflet lui tenait compagnie.
— Mère ?
— Yunho ?
La voix de son père lui tordit les entrailles. Il le revit mourir, encore et encore alors qu'il était là à regarder, impuissant.
— Tu m'as tué Yunho, continua-t-il accusateur et imperturbable.
— Je suis désolé ! Je suis désolé !
Ses parents continuaient de prononcer cette phrase qui résonnait dans son crâne. Des flots d'excuses jaillissaient de ses lèvres, se confondant avec ses gémissements de douleur.
— Dis-moi pourquoi vis-tu encore après avoir causé tant de souffrance ? demanda Jaehyung.
Yunho tremblait et implorait le pardon de son père, le front contre le sol.
— Tu m'as tué Yunho, chuchota Haneul par-dessus ses pleurs. Tu nous as tué.
Les voix accusatrices se faisaient petit à petit plus distantes et inaudibles. Yunho se redressa, à la recherche de ses parents. Il voulait les garder auprès de lui, même s'ils répétaient sans cesse qu'il n'était qu'il meurtrier. La seule présence qu'il vit était la sienne, fantomatique dans le miroir.
— Non ! Ne partez pas ! Re-revenez ! Pitié... j'ai tellement besoin de vous. Maman...
Mais les voix s'étaient tu.
☁️☁️☁️
Yunho avait perdu la notion du temps. Ses cauchemars le poursuivaient à son réveil et il fixait le vide des heures durant, les mains et les tempes toujours plus abîmées à force de tirer sur le bandeau d'annihilation. Les repas qu'il ignorait s'empilaient dans un coin de la pièce. Yeosang n'était plus venu, Mingi non plus et San se contentait de balancer le plateau au sol avant de disparaître. Yunho n'avait toujours pas touché à la nourriture mais il ne ressentait pas la faim.
Il semblait se passer des choses sur le navire et là où il se trouvait, les marins parlaient plus forts, criaient et riaient. Ils semblaient plus nombreux. Yunho n'avait aucune idée de ce qu'il se passait et il ne souhaitait pas le savoir.
Il ouvrit les yeux et croisa son regard dans le miroir. Assassin. Monstre. Des sillons de sang maculaient ses joues, mêlés à la noirceur de ses larmes. Pourquoi vis-tu encore après avoir causé tant de souffrance ? Il ne le savait pas. Mingi aurait préféré le voir mort que dans sa cellule, San avait essayé de le tuer. Yunho griffa son poignet ensanglanté puis porta la main à sa tête et accueillit la douleur, presque reconnaissant. Il ne la sentait presque plus, trop habitué à sa présence. Depuis combien de temps déjà n'avait-il plus adressé la parole à quelqu'un ? Il n'était plus sorti non plus de sa petite cellule. Il était bien seul, il ne mettait personne en danger.
Sa paume brûlée par le bandeau retomba contre le sol et il ne bougea plus. Yunho se faisait du mal pour revoir ses parents. Quand il s'était ouvert le poignet jusqu'au sang, la voix douce de sa mère avait résonné dans sa tête, chantant les comptines qu'il aimait lorsqu'il était enfant. Il ne voulait plus seulement entendre sa voix, il voulait la revoir, qu'elle le prenne dans ses bras, le berce et le rassure comme un petit garçon.
Son double le toisait dans le miroir, son regard accusateur braqué sur lui.
Monstre
Assassin
Tu as tué des milliers d'innocents
C'était ce que tu voulais non ?
Non.
Non, il n'avait jamais voulu tout cela mais personne ne l'écoutait. Son propre regard devenait insupportable. Il se redressa tant bien que mal, le moindre geste lui demandait un effort surhumain. Pas après pas, il s'approcha du miroir. Quand il fut suffisamment près, il regarda une dernière fois la surface de verre avant de la frapper. Le miroir se brisa dans un bruit sec. Des centaines de Yunho le fixaient de leur regard accusateur. Ils disparaissaient un par un, à mesure que les débris du miroir tombaient au sol. Jusqu'à ce qu'il se retrouve seul.
Ses yeux se posèrent sur un bout de verre au sol. Il s'accroupit, l'attrapa et sans se poser de question, il le planta dans sa cuisse. Il ne poussa même pas un cri, ne ressentit même pas la douleur.
Monstre
L'empire avait eu raison de massacrer les Façonneurs, ils étaient monstrueux. Il était monstrueux. Ses parents ne lui avaient pas caché la vérité pour le protéger de l'empire mais pour se protéger eux-mêmes.
Monstre
Être libre, définitivement.
Les morceaux de miroir brisés gisaient autour de lui. Yunho en saisit un et le serra entre ses doigts de toutes ses forces. Il porta ses mains au-dessus de sa tête et frappa. Le verre ripa contre le métal, écorchant son crâne. Il ne sentait même pas la douleur et réitéra le même geste encore et encore. Le sang roulait le long de ses joues, sur ses mains et dans son dos. Ses forces l'abandonnaient à chaque coup qu'il s'infligeait.
Il ferma les yeux et se laissa happer par les ténèbres.
☁️☁️☁️
Yeosang poussa un hurlement à réveiller les morts quand il entra dans la petite cabine de Yunho. Le noble gisait à terre, la tête et le visage ensanglantés, un morceau de miroir brisé entre ses doigts.
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