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30 - Tempête

Il pleuvait.

Le Combattant luttait contre la colère des éléments, ballotté par la puissance du vent et accompagné par le grondement du tonnerre. La nuit d'encre rendait les nuages terrifiants. Ils se mouvaient sans bruit, crépitant des éclairs qui naissaient en leur sein. Comme des corps gigantesques aux contours informes qui engloutissaient le navire, leurs bras cotonneux s'accrochaient aux mâts pour le retenir. Était-ce cette vision de fin du monde qui avait accompagné la Fracture ?

L'eau était glaciale contre sa peau mais Hongjoong ne bougeait pas. Recroquevillé sur la gabie du grand mât, il laissait ses larmes s'échapper avec la tempête. Ils étaient vivants, c'était bien plus qu'un miracle mais au fond de lui, il se sentait mort. Des années à pourchasser un trésor. Pour la première fois depuis huit ans, il se sentait capable d'y arriver. Puis tout lui avait été arraché. Les livres, ses chances de résoudre le mystère de Tanian et sauver sa mère, sa maison. Il n'avait pas cillé quand les hommes du prince Seonghwa avaient fait sombrer son précieux Ateez. Il fallait qu'il reste fort et garde la tête froide pour tout le groupe. Alors il avait laissé couler ses larmes à l'intérieur. Il ne restait plus rien de tout ce qu'il avait accumulé pendant huit années. Maintenant qu'il était seul, il n'arrivait plus à retenir sa peine. Que lui restait-il ? Même ses certitudes s'étaient envolées avec la tempête. Il ne retrouvera jamais le trésor.

Des bruits de pas sur les flaques d'eau du bois détrempé de la gabie lui firent tourner la tête. Jongho se laissa tomber à côté de lui et posa sa tête sur son épaule.

— C'est ma place ici, capitaine. Je croyais que tu haïssais te promener sur le gréement ?

— De quoi suis-je le capitaine, Jongho ? L'Ateez a disparu. Il n'y a plus rien. Je-je ne pourrais jamais la sauver.

— On trouvera un moyen, comme toujours. Même sans navire tu restes mon capitaine, notre capitaine à tous. Tu l'étais bien avant de prendre la tête de l'Ateez.

Hongjoong soupira, il aurait aimé avoir la positivité de Jongho. Sauf que là, il ne voyait aucune raison de se réjouir. Il se revoyait combattre contre le prince Seonghwa, son sourire quand il avait perdu, son absence de réaction quand l'empereur avait battu San, son regard froid au moment de l'exécution. Il avait pisté Yunho à travers tout le Nouveau Monde, les avaient fait tomber au pire moment. Hongjoong avait toujours en travers de la gorge son duel perdu contre le prince. Il l'avait battu avec tellement de facilité que c'en était douloureux.

— Merci Jongho.

Ils restèrent silencieux à écouter la pluie tomber sur le navire et le hurlement du vent dans les voiles. Le Combattant semblait presque trop grand pour Hongjoong. Ils atteindraient La Tanière dans dix jours, Chan avait choisi de faire des détours sans aucun sens pour semer d'éventuels poursuivants.

— Capitaine.

Ils levèrent la tête vers San, debout en équilibre sur le garde corps de la gabie.

— Descend de là tout de suite tu vas tomber ! ordonna Hongjoong.

Le mage s'exécuta avec un sourire et s'assit près d'eux. Ils n'échangèrent aucun mot durant un long moment. San jouait avec son couteau serti d'émeraude, il ne le faisait que lorsqu'il était nerveux ou en pleine réflexion. Heureusement pour les pirates de l'Ateez, les soldats de l'empire avaient gardé leurs effets personnels dans les sous-sols de l'arène de Kirizan et ils avaient pu les récupérer juste avant l'effondrement de l'île.

— Tout va bien, Sannie ?

— Comme quelqu'un qui a perdu sa seule maison. C'était pas juste un bateau. C'était l'Ateez.

L'Ombre rajusta sa capuche sur sa tête pour ne pas qu'elle ne tombe avec le vent. Malgré tout, Hongjoong put voir ses yeux humides. Il avait tendance à oublier à quel point ce navire était important pour ses lieutenants. Jongho y avait trouvé sa place dans le monde, Wooyoung un endroit où il se sentait aimé, Mingi l'occasion de repartir à zéro et San un sécurité qu'il n'avait pas connu depuis des années. Il s'en voulut d'autant plus de la perte de leur précieux Ateez, c'était de sa faute, il n'avait pas su protéger ses hommes comme il l'avait promis.

— Je suis désolé d'avoir failli à ma promesse.

— Tu n'as rien échoué du tout, le coupa San. Tu as dit que tu nous protégerait, nous sommes toujours là grâce à toi. Ne te blâmes pas pour ce qui est arrivé, ce n'est pas de ta faute.

Il se tut mais la suite de sa phrase s'envola, silencieuse. C'est la faute de Yunho. Chan avait fait enfermer le noble dans une petite cabine qui servait de débarras, lui laissant le bandeau d'Annihilation sur le front. A part Yeosang, aucun des marins de l'Ateez n'avaient protesté. Hongjoong savait que Yunho ne pourrait pas rester enfermé indéfiniment, surtout en connaissant sa nature. Sauf que pour le moment, il n'avait aucune idée de quoi faire du noble. S'il n'était pas un Façonneur, il se serait enfui sans lui. Sa magie changeait tout, le capitaine n'avait pas eu d'autre choix que de le protéger de l'empire. Yunho représentait trop aux yeux des Territoires Libres pour l'abandonner à la mort, il était le roi légitime des Hassetiens et de tous les mages. Son pouvoir pouvait faire s'arrêter la guerre, la disparition de Kirizan le prouvait bien.

— Nous trouverons un autre navire, dit Jongho en passant sa main dans ses cheveux ébènes ruisselant de pluie. Nous nous construirons un autre chez nous.

— Tu as déjà reconstruit encore et encore ta maison ? demanda San.

— Oui, tous les ans après l'hiver et les tempêtes de neige aux Myriades. Notre maison n'était plus qu'un tas de ruines mais nous rebâtissions encore et encore. Nous y arriverons.

San hocha la tête. Il fit tournoyer son arme dans sa paume avant de l'arrêter d'un coup sec et de porter son regard sur Hongjoong. Le capitaine haussa un sourcil, attendant qu'il parle.

— Tu le savais n'est-ce pas ?

— Quoi ?

— Que Mingi était un Duc.

Le choc avait dû être assez violent. San avait voué sa vie à haïr les nobles mais il était si proche de l'un d'entre eux.

— Oui je le savais mais c'est avec Mingi que tu devrais en parler, il t'expliquera bien mieux que moi. Sache juste que cela fait des années qu'il a renoncé à son titre.

Il était peut-être temps pour eux de tout s'avouer mutuellement. Chacun ne connaissait des autres que les bouts de vies qu'ils avaient bien voulu partager. Ils avaient préféré construire leur relation sur le présent et le futur mais connaître avec plus de détails d'où chacun venait les souderaient encore plus.

— JONGHO !

Le cri de Yeosang les ramenèrent à la réalité. Ils étaient toujours en pleine tempête face à l'inconnu. La vigie se mit debout et s'accrocha au garde-corps.

— Descend de là espèce de taré ! Tu veux mourir ? continua le Marcheur.

— Je crois qu'il va falloir descendre, plaisanta Hongjoong.

Après quelques acrobaties sur les enfléchures, ils rejoignirent le pont en un seul morceau. Yeosang les fusillait du regard et les trois pirates s'excusèrent de lui avoir fait peur.

— Wooyoung a des choses à nous dire, il est dans la cabine de Mingi, dit le Marcheur en traçant son chemin vers la chambre du second.

Hongjoong prit la tête du petit groupe et le conduisit jusqu'à leur point de rendez-vous. Il y avait peu de monde dans les couloirs à cette heure. Les matelots étaient dans leurs quartiers ou en train de manger. Le capitaine toqua et entra. La cabine de Mingi était la plus grande que Chan avait mis à leur disposition. Purement fonctionnelle, la pièce n'était occupé que d'un futon blanc à même le sol. Une lampe à huile éclairait la pièce d'une lueur orangée. 
Le second somnolait, emmailloté dans ses draps. Wooyoung était à son chevet et lui caressait distraitement les cheveux. Il leur adressa un sourire triste quand ils entrèrent.

— Tous réunis ? demanda-t-il.

Mingi ouvrit les yeux et son regard vide tomba sur Hongjoong. Le cœur du capitaine se serra. Il faudra du temps à son ami pour se remettre des événements et encore plus face à la trahison de celui qu'il aimait. Il n'avait jamais vu Mingi amoureux. Il avait bien eu quelques aventures par-ci par-là mais rien de sérieux. Hongjoong n'osait pas imaginer sa peine.

— Tu avais des choses à nous dire ? demanda le capitaine en s'asseyant sur le petit matelas à même le sol.

— Oh que oui ! Mais d'abord Yeosang, comment nous as-tu retrouvés ?

C'était la question qui brûlait les lèvres de tous les lieutenants depuis leur sauvetage mais ils n'avaient pas encore eu l'occasion de la poser. La chute de Kirizan avait eu lieu la veille mais semblait s'être produite une éternité plus tôt. Hongjoong avait passé la journée à ruminer dans son coin et éviter soigneusement ses marins. Yeosang passa sa main dans ses cheveux, gêné d'être au centre de l'attention.

— Quand je suis arrivé au port, je vous ai vu être emmené par les soldats de l'empire. J'ai complètement paniqué et je me suis enfui. J'ai couru pendant des heures le long de la côte sans savoir où j'allais. Je ne sais pas par quel miracle mais au petit matin, j'ai reconnu trois navires des Stray Kids. Je leur ai tout raconté et ils ont préparé un plan pour vous sauver. C'est aussi simple que cela. Ils ont accepté de vous aider parce qu'ils avaient une dette envers vous depuis l'Île Abandonnée.

— Merci Yeosang, sans toi on ne serait plus là, remercia San avec reconnaissance.

— Ce n'était rien, rougit le Marcheur.

Le mage était trop modeste. Hongjoong pressa les épaules de Yeosang entre ses mains quelques secondes pour le remercier. Jongho se racla la gorge et prit la parole :

— Tu n'avais pas des choses à nous dire Woo ?

— Si ! s'exclama le cartographe en sautillant sur le futon. Et c'est une bonne nouvelle ! Avec San, on a trouvé la suite de l'énigme de Jiho.

Cette phrase réveilla Mingi mais aussi Hongjoong. Il n'en croyait pas ses oreilles.

— Quoi ? Où ça ?

— On a trouvé une partie du trésor de Jiho sous le lac Byeol, commença Wooyoung et il leur raconta tout. Quand l'Ateez s'est fait attaquer, je me suis débarrassé du morceau du journal mais je l'ai mémorisé.

— Cela veut dire que nous sommes les seuls à savoir où se cache le quatrième livre. Rien n'est perdu, continua San. Moi aussi je m'en souviens : Le cœur des Marcheurs ; le berceau de leurs pouvoirs ; brille avec ardeur ; le secret de leur histoire.

Mingi soupira, Jongho baya et les regards se tournèrent petit à petit vers Yeosang qui fronçait les sourcils en murmurant les paroles du poème. Le capitaine avait l'impression d'être le seul à être hermétique à cette bonne nouvelle. Sans les autres livres, cette énigme ne servait à rien. Un roulement de tonnerre se fit entendre à proximité et le navire grinça.

— Les autres livres ne sont plus en notre possession, soupira Hongjoong.

— Nous les volerons à nouveau, dit l'Ombre en hochant la tête. Rien ne nous arrêtera. Yeosang, tu as une idée ?

— Il y a bien quelque chose mais c'est juste une légende...

— Oui, comme les Façonneurs, ironisa Wooyoung.

San donna un coup de coude dans les côtes du cartographe en faisant les gros yeux. Wooyoung se mordit la lèvre en se rendant compte de sa bêtise et sourit maladroitement à Mingi pour s'excuser. Un éclair illumina pendant une fraction de seconde l'entièreté de la cabine.

— Je disais, reprit Yeosang, qu'il y a une légende à propos d'une grotte souterraine à Kijana où la déesse Byeol avait l'habitude de venir se reposer et où elle a enseigné pour la première fois à ses prêtres et prêtresses la magie des Marcheurs. On raconte que des étoiles sont prisonnières dans la grotte, cela colle parfaitement avec le poème.

— Qu'est-ce qu'on attend ! s'exclama Wooyoung. Partons maintenant !

— Woo, on est en pleine tempête et on n'a plus de navire je te rappelle, soupira Jongho. J'imagine que ça peut attendre demain matin ?

Hongjoong hocha la tête.

— J'irais voir Chan demain à la première heure. En attendant, au lit tout le monde, il va nous falloir des forces si on souhaite récupérer ce livre... et tous les autres.

— Nous les avons volés une fois, pourquoi pas deux ? sourit San en se levant et en entraînant Wooyoung derrière lui vers la sortie.

Yeosang les suivit après avoir souhaité une bonne nuit et Jongho pressa une dernière fois l'épaule de Hongjoong en signe de réconfort avant de partir. Quand la porte se ferma, les deux chefs de l'Ateez se retrouvèrent seuls. Mingi se laissa tomber contre son matelas et ne bougea plus.

— Je suis désolé Mingi, murmurant Hongjoong en s'allongeant à côté de lui.

Le tonnerre explosa soudain tout près survit d'une série d'éclairs. Hongjoong sursauta.

— Yunho déteste les orages, dit Mingi les bras sur les yeux. Je ne peux pas m'arrêter de penser à lui, même après ce qu'il a fait. Je le hais mais en même temps je me sens coupable de le voir enfermé et porter un bandeau d'Annihilation.

— Tu ne peux rien faire contre cela, c'est Chan qui décide.

Mingi rit jaune.

— Crois moi, si je ne n'avais pas voulu cette situation, elle n'aurait jamais eu lieu.

Un autre coup de tonnerre le coupa.

— Je me dis qu'il le mérite, reprit Mingi, puis je me dis que non. Pourquoi Yunho ne veut pas sortir de ma tête ?

— Tu l'aimes Mingi, il ne va pas s'en aller comme cela, même si c'est ton désir le plus cher.

Mingi retira ses bras de son visage et croisa le regard de Hongjoong. Il avait les larmes aux yeux. Le capitaine serra sa main dans la sienne. La peine et la colère du second durera longtemps avant de s'apaiser.

— Quoi que tu décides pour vous deux, je te soutiendrai.

— Merci Joong.

☁️☁️☁️

Jongho était là depuis une dizaine de minutes, perdu dans ses pensées. Il fixait la porte de la cabine où Yunho était enfermé, le cœur tiraillé. Il savait pourquoi il était prisonnier mais d'un autre côté, Jongho avait vénéré toute sa vie les divinités. Même si Byeol était la déesse protectrice du Nouveau Monde et Jigu un dieu vil et cruel, Yunho avait atteint par ses pouvoirs le rang de divinité. Les Façonneurs avaient participé à la création du monde, sans eux, le reste ne serait que poussière. La création et la destruction, telle était la dualité de leur pouvoir. Chan ne pouvait pas entraver sa magie avec le bandeau, c'était plus que du blasphème.

S'il n'avait pas été aussi loyal envers Hongjoong, il aurait déjà libéré Yunho. Il n'en voulait pas tant que cela au mage, certes il s'était enfuit mais il semblait évident pour Jongho que le prince Seonghwa les aurait trouvés sans l'aide de son ami. Après leur capture, ils avaient découvert que le Dangereux et l'Ateez n'étaient qu'à quelques quais de distances l'un de l'autre. C'était déjà miraculeux que les pirates soient restés libres aussi longtemps. Jongho n'avait pas partagé son avis avec le reste des lieutenants, ils étaient déjà suffisamment sur les nerfs en particulier San et Mingi.

Après un dernier soupir, il se décolla du mur contre lequel il était appuyé et rejoignit le pont. La nuit était bien avancée mais il n'avait pas sommeil. Depuis la chute de Kirizan, son esprit était en ébullition et l'empêchait de dormir. Admettre que les Façonneurs n'étaient plus des légendes mais une réalité remettait en perspective l'Histoire. Yunho avait-il hérité de ses ancêtres leur folie meurtrière ? Il ne préférait pas s'attarder sur cette question.

Le vent sur sa peau lui fit le plus grand bien quand il émergea à l'extérieur. Il ne pleuvait plus. Il sourit en voyant la silhouette de Yeosang accoudé au bastingage. Depuis qu'ils avaient échangé leur premier baisé après l'attaque de l'Oural, il ne s'était rien passé de plus. Ils évitaient d'en parler et se contentaient de petits regards ou de gestes tendres. Cela lui allait, même si, dans les sombres geôles de Kirizan, il en avait voulu à Byeol d'avoir mis sur sa route un être aussi parfait pour le lui reprendre ensuite sans qu'il n'ait le temps de se noyer dans son âme.

Sans bruit, il s'approcha et enroula ses bras autour de la taille du mage qui se crispa un instant avant de se tourner vers lui avec un sourire.

— Tu es là ? s'interrogea Yeosang.

— Où voudrais-tu que je sois ?

— Sur la gabie, comme d'habitude. Tu admires plus le ciel que moi, se plaignit le mage avec une moue boudeuse.

Un sourire joueur adoucit les traits de Jongho et il planta ses yeux dans ceux de Yeosang.

— Tu voudrais que je t'admire plus ?

— Je suis un mage, j'aime être admiré, rit Yeosang.

— Tu nous as tous sauvé la vie, je peux faire plus que t'admirer. Tu veux une statue à ton effigie ?

— Une statue en or massif, précisa le mage en jouant avec des gouttelettes d'eau qui passaient de l'état liquide à solide en quelques secondes.

Jongho pouffa.

— En or massif ? Et pourquoi pas en diamant tant que tu y es ?

— Mais tu as raison ! Je mérite bien plus que de l'or.

— Vraiment ? ironisa Jongho.

Il se prit les gouttes d'eau en plein dans le visage. Il commençait à avoir l'habitude. Yeosang le fixait avec un sourire amusé, les sourcils dansant sur son front. Jongho aimait leurs discussions naturelles pleines de taquineries guillerettes. Il avait le sentiment d'être seul au monde avec le mage.

— Tu mérites tous les trésors du monde, dit-il au mage.

— Je ne veux pas te vexer mais tu courtises comme un pied, se moqua Yeosang en riant.

Aïe. Jongho ne se laissa pas abattre et posa ses mains sur la taille du Marcheur pour le rapprocher de lui. Il pouvait sentir son souffle irrégulier contre ses lèvres et imaginer la douceur de sa peau sous ses doigts.

— Dites-moi donc comment courtiser un mage tel que vous si je m'y prends si mal ? demanda-t-il.

Il eut à peine fini sa phrase que les lèvres de Yeosang se posèrent sur les siennes dans un chaste baiser. Jongho resta figé quelques instants, ne s'attendant pas à cela. Il sentait encore la trace humide de la caresse des lèvres de Yeosang sur sa peau qui en redemandait déjà.

— Parlez moins pour commencer, souffla le mage sur son épiderme brûlant.

Il prit son ordre au pied de la lettre. Il prit la main de Yeosang et l'entraîna vers sa cabine. Ils couraient dans les coursives comme des adolescents, riant sans savoir pourquoi. Jongho se sentait bien avec le mage, comme en apesanteur. Les papillons dans son estomac ne l'avaient pas quitté. La porte de sa cabine claqua derrière eux et ils se jetèrent l'un sur l'autre, s'embrassant voracement sans parvenir à s'arrêter. Les mains de Yeosang se glissaient sous sa chemise fine et s'accrochaient à sa peau, caressant et griffant chaque minuscule centimètre.

En quelques pas, Jongho fit basculer le mage sur le futon et se glissa au-dessus de lui. Il porta les mains à la taille de son partenaire et l'emprisonna entre ses doigts. Il avait déjà déshabillé des hommes dans toutes les tavernes du Nouveau Monde mais avec Yeosang, c'était comme si il faisait ça pour la première fois. Il glissa ses doigts sur les nœuds qui gardaient prisonnier la peau du Marcheur, bien décidé à découvrir ce qui se cachait en dessous. Yeosang était si mystérieux avec toutes ses couches de vêtements.

— Arrête, ordonna Yosang.

Jongho retira immédiatement ses mains de son corps et se redressa. Le mage avait ramené ses bras autour de son torse et fuyait son regard.

— Tout va bien ? demanda Jongho. Il y a quelque chose que j'ai mal fait ?

— Non, non. C'est juste que je veux garder mes vêtements. Je ne veux pas... coucher avec toi.

Aïe. Il avait l'impression de revivre son premier râteau, en dix fois pire. Avait-il mal interprété les signes de Yeosang depuis le début ? Voyant que Jongho paniquait intérieurement, le mage prit ses mains dans les siennes.

— Je ne me sens pas prêt. Je veux prendre mon temps. Je t'apprécie beaucoup Jongho, je-

Le rire de la vigie le coupa et il sourit à son tour.

— J'ai cru que tu m'envoyais balader. Tu n'as pas à te justifier, reprit Jongho sur un ton plus sérieux. J'attendrais le temps qu'il faut parce que moi aussi tu me plais beaucoup.

Ils se sourirent, tous les deux les joues rougis par la gêne. Yeosang fit le premier pas et l'embrassa jusqu'à en perdre haleine. Leurs souffles se mélangeaient, leur cœurs battaient fort l'un contre l'autre dans cet échange où la douleur avait laissé place à l'envie. Ils basculèrent sur le matelas et Jongho garda le mage contre lui, le cœur apaisé alors qu'il frissonnait sous les baisers que Yeosang déposait dans sa nuque.

☁️☁️☁️

— Comment pensez-vous trouver un navire en plein dans les Airs ? demanda Chan appuyé contre son bureau.

Sa cabine n'était pas bien grande mais était bien trop décorée pour être harmonieuse. Des soieries, pierres précieuses et artéfacts préfracturiens étaient disposés sans but décoratif précis aux quatre coins de la pièce. La grande baie vitrée derrière lui montrait le soleil levant qui chassait difficilement les nuages.

— Nous partirons de notre côté une fois à terre et nous trouverons bien un bateau à voler, sourit Hongjoong.

— Et que ferez-vous après ? Continuer à courir après les livres ?

Son ton moqueur agaça Mingi qui se tenait derrière Hongjoong.

— Oui c'est ce que nous allons faire, déclara le second.

— Alors je vous souhaite bonne chance pour trouver votre trésor avec un tome en moins.

— Comment ? demanda Hongjoong en fronçant les sourcils.

Un tome en moins ? Parlait-il de celui volé par Jiho ? Le capitaine des Stray Kids devait toujours ignorer les agissements de Minho et Jisung, Hongjoong n'avait pas l'intention de lui en parler. C'était déjà suffisamment étrange pour lui que Chan ne s'oppose pas à leur départ prochain et à leur quête.

— Parce que l'académie militaire n'est plus qu'un tas de vieilles pierres. Le livre qui s'y trouvait doit être quelque part dans les décombres, enfin s'il a survécu aux flammes.

Mingi ouvrit la bouche mais aucun son ne s'échappa de celle-ci, il fixait Chan avec les yeux écarquillés. Hongjoong n'en croyait pas ses oreilles, dire qu'il recommençait à croire en leur projet fou d'affronter à nouveau l'empire.

— Tu l'as fait brûlé, je l'ai démonté pierre par pierre, sourit Chan en direction de Mingi. Il me semble que trouver le trésor sans un seul des cinq livres est mission impossible, non ?

Un silence de mort lui répondit et il ricana.

— C'est si triste et puis, si mes souvenirs sont bons, il n'existe pas de traduction de ce tome. Le directeur de l'académie adorait s'en vanter. C'est fou ce qu'il a adoré me revoir, il te passe le bonjour d'ailleurs.

— Tu ne penses toujours qu'à toi, hein ? gronda Mingi en se rapprochant de Chan les poings serrés.

Hongjoong se demanda s'il devait intervenir, il avait lui-même envie de cogner le capitaine en face de lui. Chan se redressa et toisa Mingi malgré leur différence de taille. S'il n'était pas aussi musclé et déterminé, la scène aurait pu être ridicule.

— Et c'est toi qui oses me dire cela ? Honnêtement Mingi, tu as toujours été le plus égoïste de nous deux. Regarde, ton petit Façonneur n'est-il pas en train de pleurer seul dans une cabine qui lui sert de prison la mort de la seule famille qui lui restait parce que tu l'as accusé de tous vos malheurs ?

— Cela n'a rien à voir avec Yunho.

— Tu as fait la même chose avec moi. C'est douloureux, n'est-ce pas ?

Mingi tourna les talons et s'en alla sans un mot en claquant la porte sous le sourire amusé de Chan. Hongjoong le suivit.

— J'espère que tu as conscience que tu viens de condamner les Territoires Libres et tous les mages du Nouveau Monde, siffla-t-il avant de claquer à nouveau la porte.

Une fois dans la coursive vide, il laissa un soupir chargé de tristesse s'échapper de ses lèvres. Sa mère était condamnée. Une fois à terre, il retournera à Hasset passer le temps qu'il lui restait auprès d'elle. Siyeon allait être tellement déçue de le voir échouer. Peut-être qu'il aurait dû écouter davantage sa conscience avant de se lancer dans cette aventure folle, il n'en était pas capable, tout simplement. Qu'allait-il pouvoir bien dire aux autres ? Il n'en avait pas le cœur pour le moment. Une fois qu'ils auront accosté à La Tanière, il leur dira tout. Il appréhendait déjà leur réaction. Il allait détruire leurs rêves.

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