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7


Charlie est si proche que je peux sentir son odeur. Un chaud parfum de savon qui m'attire, comme une belle fleur pleine de pollen attirerait une abeille.

— Désolé pour Lydia. Elle était un peu chiante, pour ne pas dire beaucoup. Ça me gonfle de voir à quel point elle peut être naïve.

— Je pense qu'elle est juste amoureuse, dis-je dans un haussement d'épaules.

— Trop amoureuse, corrige-t-il. Ne deviens jamais comme ça, Pauline.

Mes sourcils se froncent. Pour le coup, je ne sais pas trop comment interpréter ses paroles, ce que Charlie doit remarquer, puisqu'il s'empresse d'ajouter :

— Amoureuse, au point de te faire embobiner comme une cruche et de porter des œillères.

— C'est sûr...

Il termine d'aspirer les dernières gouttes de son smoothie à la paille, avant de lâcher un soupir.

— En tout cas, y'a mieux comme rendez-vous, poursuit-il. On peut retenter le coup demain ?

— Oui, bien sûr. Enfin, je veux dire non...

Son regard surpris m'arrache un petit sourire, à la fois amusé et triste.

— J'aimerais bien, mais je prends le train demain matin, précisé-je.

— Tu pars ?

— Oui. Je rentre chez mes parents pour les vacances.

Ce qui signifie que nous ne nous verrons pas pendant minimum deux semaines, et qu'il aura le temps de m'oublier ou de passer à autre chose... Cette pensée me mine le moral, sans doute plus que nécessaire.

— C'est loin ? s'enquiert Charlie.

— À quatre heures d'ici. Ils habitent dans un village paumé, au milieu des collines et des moutons.

— L'horreur.

J'acquiesce d'un bref grognement.

— Et toi, tu restes là pour les fêtes ? demandé-je.

— Ouais, toute ma famille est dans le coin.

— La chance. Tu auras des jours de repos ?

— Même pas en rêve. Notre patron nous interdit de poser des congés pendant la période de Noël. Ce sont les pires semaines de l'année... Avec tous les gens qui commandent leurs cadeaux sur Internet, on a des milliards de colis à livrer par jour.

— C'est vrai que ça doit être une période chargée... dis-je, pensive.

Charlie me propose ensuite de reprendre du gâteau au citron nappé de sucre glace. Je décline poliment, à contrecœur, car j'aurais pu en manger encore dix parts. Mais je ne souhaite pas passer pour une gamine grassouillette, qui aime s'empiffrer de pâtisseries sans limites.

Comme promis, mon rencard me raccompagne chez moi quand nous quittons le café.

À la sortie du métro, je marche le plus lentement possible pour retarder notre séparation, même si le froid a privé mes doigts et mes orteils de toute sensibilité.

Je rêve de pouvoir plonger ma main dans la poche de Charlie, pour la réchauffer avec la sienne. Ou mieux encore, s'il pouvait me serrer dans ses bras, je serais vraiment aux anges.

Le trajet se fait en silence, jusqu'à l'arrivée devant le portail de la résidence étudiante. Je n'ai aucune envie de rentrer et me retrouver seule, dans ma petite chambre, et de ne plus le voir pendant quinze jours.

Il me manque déjà.

Avant de m'abandonner, Charlie ébouriffe tendrement mes cheveux, dans un geste bien trop amical à mon goût.

— C'est quoi cette tête de chien battu ? glousse-t-il.

— Rien, je suis normale.

Ses yeux rieurs me dévisagent, tandis qu'un sourire fend son visage.

— Arrête, j'ai l'impression que tu vas pleurer.

— Mais, non... bougonné-je.

— OK. Alors je te dis à bientôt, Pauline. Passe de bonnes vacances.

— Oui... A plus.

Il me salue d'une bise sur la joue gauche, la droite, fait mine de se redresser, puis se penche vers moi, ma bouche. Ses lèvres quittent les miennes au bout d'une minuscule seconde, avant de finalement les retrouver une deuxième, puis une troisième fois. Notre dernier baiser est un peu plus long que les précédents, mais reste encore trop court.

— On s'appelle.

Charlie s'éloigne à reculons sur quelques pas, puis m'adresse un sourire avant de me tourner le dos face à mon manque de réactivité.

De retour chez moi, les papillons continuent de batifoler dans mon estomac.

M. Pingouin rebondit lorsque je laisse tomber sur mon lit, où je m'allonge pour apprécier la scène qui se joue en boucle dans mon esprit. Si je me concentre, je peux encore sentir ses lèvres contre les miennes.

Je me demande juste si Charlie se doute qu'il vient de m'offrir mon premier baiser officiel — sans compter celui m'ayant été donné par une copine du lycée, après avoir perdu un pari.

***

Moi aussi j'en ai déjà marre, alors que c'est que le deuxième jour... T'en es où ? T'as terminé de réviser le chapitre sur les personnes majeures incapables ?
Reçu à 12:49.

Sans un bruit pour m'avertir, la porte de ma chambre s'ouvre d'un coup sur ma mère, un tablier noué autour de la taille.

— Pauline, lâche ce téléphone et viens mettre la table.

Comme demandé, je laisse mon portable au milieu de mes classeurs et quitte mon sanctuaire en grognant. Les deux dernières marches en bois de l'escalier grincent et annoncent mon arrivée dans la salle à manger. Maman me saute dessus et me largue une petite pile d'assiettes et de couverts dans les bras.

Une fois la table dressée, elle rapporte une grosse casserole remplie de spaghettis-Bolognaise. Mon père, trop absorbé par la présentation des titres du journal télévisé, n'écoute pas un mot de ma mère qui nous rappelle notre programme chargé de l'après-midi, en vue du réveillon de ce soir. Le premier repas de famille interminable d'une longue liste. Rien que d'y penser, je m'ennuie déjà.

Une fois nos yaourts terminés, Maman commence à débarrasser la table. Et alors que je m'apprête à remonter dans ma chambre, je suis stoppée en pleine course.

— Pauline ! me hèle-t-elle, depuis la cuisine. Viens faire la vaisselle.

Sans cacher mon manque d'enthousiasme, je fais demi-tour et m'exécute.

Comme prévu, le réveillon se révèle tout aussi soporifique que d'habitude, même si les quinze personnes réunies chez ma tante s'efforcent de ne pas engager de débats sur la situation politique et économique de la France. Alors chacun rapporte les dernières nouvelles de sa vie professionnelle et personnelle.

Quand vient le tour de mon parrain, celui-ci ressasse le passé et nous raconte ses années de fac et les folies qui les ont accompagnées. Comme chaque année.

— D'ailleurs, comment se passent tes études, Pauline ?

À l'entente de mon prénom, je cesse d'empiler les galets argentés qui décorent la table et relève la tête vers ma cousine.

Abigaël est ma cousine préférée. La plus gentille, la plus jolie et la plus attentionnée. J'espère lui ressembler plus tard, à mes trente ans.

— C'est pas facile, mais pour l'instant, ça va, dis-je.

— Il faut toujours un temps d'adaptation au début. Ça ira mieux après, tu verras. Je sais que tu travailles bien.

Je souris au compliment.

— Et la ville ? Ça te plait ? Ça doit te changer d'ici...

— Oui, c'est sympa. J'aime bien.

— Tu t'es fait de nouveaux amis ?

— Oui.

Plus ou moins...

— Et tu as un petit ami ? ajoute Abi avec un clin d'œil.

J'ouvre la bouche pour répondre que non, mais ma mère ne m'en laisse pas le temps.

— Bien sûr que non. Ma fille est très sérieuse et se concentre d'abord sur les études. On verra ensuite pour le copain. N'est-ce pas, ma chérie ?

Dans un geste qui se veut sans doute chaleureux, elle frotte vigoureusement mon dos avec sa main.

Avec tous ces yeux rivés sur moi, en plus d'être gênée par le sujet de conversation, je me contente de sourire et de hocher la tête, tandis que mes joues surchauffent à plein régime.

Par chance, l'arrivée de la dinde dans la salle à manger détourne l'attention, et je redeviens un fantôme pour le reste du repas.

Mardi midi, nous célébrons Noël chez le frère de mon père, sa nouvelle femme, et le fils de cette dernière. Et le soir même, deuxième repas chez mes grands-parents, pour être sûr de bien grossir.

Deux jours plus tard, mon anniversaire réunit de nouveau toute ma famille dans la maison d'Abi.

Contrairement à ce que je crains à chaque fois, le récent passage de Noël n'a jamais réduit le nombre de cadeaux que je reçois. Encore moins cette année, où je suis super gâtée pour mes dix-huit ans. Entre les chèques, les enveloppes de billets et les cartes cadeaux, j'ai de quoi refaire l'intégralité de ma garde-robe et m'offrir des mois d'abonnement à Netflix.

Les gens ont soudain l'air de se souvenir de mon existence et m'assaillent de questions tout au long du repas. Je deviens le centre d'attention, et ma mère prend plaisir à raconter un tas d'anecdotes plus ou moins gênantes, de ma naissance jusqu'à aujourd'hui.

Malgré tout, je passe un bon moment. Mon seul regret est l'absence de mes deux copines du lycée. Quand j'y pense, nous ne nous sommes plus parlé depuis les vacances d'été...

Pour mon plus grand bonheur, la fête ne s'éternise pas et nous rentrons à la maison aux alentours de minuit.

Après une douche expresse, j'enfile mon pyjama et regagne ma chambre. Je me glisse sous la couette, et prends mon portable pour écouter un peu de musique avant de dormir.

C'est à ce moment que je découvre une notification sur l'écran de verrouillage de mon téléphone. Un message de Charlie. Le premier depuis le jour où il m'a embrassée, et où j'ai pensé à lui chaque minute.

Surtout pendant mes temps de révisions.

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