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16



Voilà une heure que je m'ennuie, assise sur un bout de canapé dans le salon, à attendre que les gens émergent de leur sommeil et se remettent de leur soirée trop arrosée. Il est déjà onze heures, mais aucun des amis de Charlie ne semble pressé de rentrer. Je commence à comprendre que j'ai peu de chance d'aller à la fac cet après-midi. Heureusement, Alexandra est là pour m'envoyer tous les cours que je vais rater.

Alors que j'entame une énième partie de calcul mental, mon portable se met à vibrer. Un nouvel appel en absence de ma mère vient rejoindre la liste des trois autres reçus la veille et je me promets de la recontacter dès que l'on m'aura ramenée à la maison.

Après avoir glandé et papoté une éternité avec ses copains, Charlie finit par réapparaitre et se laisse tomber à mes côtés.

— On part quand ? m'enquiers-je.

— Je sais pas.

— Mais tu travailles pas aujourd'hui ?

— Non, j'étais en vacances toute cette semaine.

Sur le coup, je suis un peu vexée qu'il ne m'ait rien dit ou n'en ait pas profité pour me voir plus tôt, mais je me retiens de lui en faire la remarque.

Au moment où il se lève pour rejoindre ses amis, mon ventre gargouille de manière bien trop bruyante pour qu'il ne l'entende pas.

Assise sur un des tabourets du comptoir de la cuisine, j'observe Charlie ouvrir les placards et fouiller le frigo pour en sortir de quoi manger. Il est tellement à l'aise, qu'on pourrait presque croire qu'il se trouve chez lui.

D'autres personnes, restées sur place elles aussi, font des allers-retours dans la pièce sans nous prêter attention et dévalisent le réfrigérateur.

Au bout de cinq minutes, une tasse de thé et une assiette de biscottes à la confiture glissent jusqu'à moi. Charlie s'accoude en face, sur le comptoir, puis sort son portable sur lequel il commence à faire défiler son fil d'actualités Facebook.

— Tu manges pas, toi ?

— J'ai trop la gueule de bois pour avoir faim.

De mon côté, mes trois pauvres tartines sont vite englouties et ne suffisent pas vraiment à me remplir l'estomac.

— T'en reveux ?

Je secoue la tête, même si j'aurais pu en avaler encore trois ou quatre supplémentaires. Je termine mon thé avant de retourner poireauter au salon.

Au final, un copain de Charlie nous dépose devant le kébab de la gare qu'en début d'après-midi.

Avant d'aller se doucher, Charlie ouvre les volets de son appartement plongé dans le noir, jette une bouteille de Coca qui trainait sur la table basse, vide le cendrier dans la poubelle, replie le clic-clac et m'installe devant la télé, en permanence bloquée sur la chaine d'information. Dès que la porte de la salle de bain se referme, je m'empare de la télécommande pour mettre la douze.

Le temps s'écoule, la pub arrive, et une envie pressante d'aller aux toilettes me prend soudainement. À cause de l'agencement peu pratique du studio, je suis obligée de passer par la salle de bain pour y accéder, sauf que Charlie se trouve toujours à l'intérieur.

Au bout de trente minutes, je suppose qu'il a au moins terminé sa douche et doit être en train de se coiffer, ou je ne sais quoi. Je m'autorise donc à aller toquer à la porte.

— Je peux entrer ?

Un « oui » me parvient. J'ouvre, mes yeux se posent sur le dos de Charlie, puis descendent par hasard sur ses fesses blanches.

Un cri de surprise m'échappe et je me précipite dans les toilettes. L'autre glousse quand j'en ressors à toute allure, sans prendre le temps de me laver les mains dans le lavabo.

Quelques minutes plus tard, il réapparait habillé et coiffé, mais je n'ose même pas croiser son regard quand il m'adresse la parole.

— Qu'est-ce t'as, encore ?

— Pourquoi tu m'as dit d'entrer alors que t'étais tout nu ? gémis-je.

— Tu vas pas me dire qu'une paire de fesses ont réussi à te traumatiser ?

— Ben, non, mais quand même...

— T'as de la chance, j'aurais pu te montrer autre chose, ricane-t-il.

Je baisse le menton pour cacher mon embarras derrière mes cheveux.

— Mon Dieu, on n'est pas sortis de l'auberge si t'es pudique à ce point...

Je hausse les épaules. Un court blanc s'installe jusqu'à ce qu'il le rompe avec un ton légèrement moqueur.

— Dis-moi, à quel point ta pudeur t'empêche de vivre ?

Nouveau haussement d'épaules.

— Est-ce que t'arrives à aller à la plage, ou à la piscine ?

— Ben, oui.

— Et t'es en combinaison de plongée ?

— Ben, non, en maillot... Une pièce.

— Incroyable. Et comment tu faisais dans les vestiaires au lycée pour te changer ? Tu te cachais dans les chiottes ?

Son attitude ne m'amuse pas du tout et je n'ai même plus envie de lui répondre. Ce que je fais.

Face à mon silence, Charlie s'accroupit en face de moi et ébouriffe mes cheveux, comme si j'avais douze ans.

— Ça va, Poupouille, je rigole.

— C'est pas drôle.

— Excuse-moi, mon petit coquelicot sensible et fragile.

Et il pince mes joues de hamster. Ce qui en plus d'être agaçant, est douloureux.

— Arrête de me traiter comme une gamine, grogné-je en écartant ses mains de mon visage.

— C'est pourtant ce que t'es, non ?

— Ben, non...

— Ah, bon ? Je croyais, vu tes réactions.

— Quelles réactions ?

— Tu veux vraiment que je te fasse une liste ?

Je fronce les sourcils. Je ne sais plus s'il me taquine toujours ou non, mais la colère commence à me faire bouillir de l'intérieur. Pour me calmer, je joue avec la gourmette en argent attachée à mon poignet avant d'en compter le nombre de mailles.

— Tu boudes ? glousse Charlie.

En général, je n'ai rien contre le cynisme ou l'ironie, mais venant de lui, ça prend une autre signification à mes yeux. C'est comme s'il en profitait pour me reprocher tout ce qui ne tourne pas rond dans ma tête.

— J'avais oublié que le second degré était en option chez toi...

Je m'abstins de lui dire que chez lui, c'est l'empathie, et que la chaine de mon bracelet est composée de vingt-neuf anneaux.

— Mais enfin, Pauline, je te charrie ! Souris, un peu...

— Tu deviens méchant.

— Excuse-moi, j'arrête.

Je peux presque l'entendre retenir un soupir quand il se redresse sur ses jambes et se dirige vers sa kitchenette.

— Tu me pardonnes si je te prépare un croque-monsieur ?

— J'en veux pas.

— T'es sûre ?

En réalité, j'adore ça et le simple fait d'en parler me fait saliver. Surtout quand mon estomac est presque vide.

Nous mangeons notre goûter faisant aussi office de repas du midi devant un film d'action/comédie qui met en scène deux policiers américains. L'un d'eux vient de se sectionner trois doigts dans une porte quand la sonnette de l'entrée nous surprend.

Charlie m'adresse un regard interrogateur avant d'aller ouvrir.

Les premiers mots qui sortent de sa bouche sont un « qu'est-ce que tu fous là », qui résonne plus comme une menace qu'une question. En réponse, une fille à la voix à peine audible, entrecoupée de sanglots, baragouine une phrase incompréhensible.

J'ai d'abord l'impression qu'il s'agit de Lydia, mais Charlie me cache la vue, et n'a pas l'air de vouloir laisser entrer la personne.

Au contraire.

Même s'il chuchote, je peux sentir toute l'agressivité découler de son ton. De cette conversation confuse, je ne capte pas grand-chose, à part un « dégage » et quelques insultes lancées par chacun d'eux, avec plus ou moins de colère ou de peine.

Tant bien que mal, j'essaie de découvrir l'identité de la fille en train de hoqueter à la porte de Charlie, mais je ne parviens qu'à apercevoir le bout d'un sac à main en cuir rouge.

Au bout de courtes minutes, l'inconnue finit par repartir après s'en être visiblement pris plein la tronche.

Quand Charlie revient s'assoir, il se laisse tomber sur le canapé sans manquer de lâcher un énorme soupir.

J'ai à peine le temps d'ouvrir la bouche pour poser ma question, qu'il me coupe dans mon élan.

— Une chieuse qui me harcèle, répond-il. J'ai eu le malheur d'être sympa avec elle à une soirée, et maintenant elle me colle comme une sangsue.

— Mais comment elle a deviné que t'habites ici ?

— Qu'est-ce que j'en sais ? Elle a surement demandé à quelqu'un.

— Mais elle est au courant que t'es pas libre ?

— Oui, mais c'est pas ce qui la gêne le plus... Bref. Je pense qu'on la reverra pas pour un moment.

Il relance le film, glisse un bras derrière mes épaules et m'attire contre lui.

— Au fait, j'ai rien de prévu ce week-end. Tu peux rester dormir, si tu veux, propose-t-il en enroulant une mèche de mes cheveux autour de son doigt.

Même si je suis toujours perturbée et mitigée par la scène bizarre qui vient de se dérouler à l'instant, l'idée de passer deux jours entiers avec Charlie me ravit plus que tout, et suffit à me faire oublier son attitude un peu pénible. 

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