Je reste surpris de voir qu'il parle aussi bien Chinois. Je garde les sourcils froncés devant lui, puis mon regard se dirige vers son appareil photo. Est-ce-que c'est une bonne idée de se faire photographier ? Après tout, pourquoi pas.

– Oh... Bien-sûr, finis-je par répondre.

Ses joues remontent une nouvelle fois, je peux ainsi comprendre qu'il sourit derrière son masque anti-pollution. Il me remercie et il se relève. Il commence ensuite à prendre quelques clichés. Je ne peux m'empêcher d'être gêné. Il finit par arrêter et il me remercie en s'inclinant.

– Je peux t'offrir quelque chose à boire, ou à manger, pour te remercier ?

– Non merci, c'est gentil...

– D'accord, comme tu veux. Et comment tu t'appelles ? Pour que je puisse mettre ton nom sur la photo ?

– Xu Minghao, dis-je trop rapidement.

Ses yeux s'ouvrent en grand, encore une fois, ce qui montre qu'il est surpris. Il faut croire que c'est surprenant, d'avoir un prénom.

– C'est vraiment toi... ? Oh mon dieu, je pensais me tromper...

– Comment ça ? Demandé-je, confus.

– Tu ne me reconnais pas ? Dit-il en baissant son masque, dévoilant le reste de son visage.

Je le fixe donc, les sourcils froncés. Et cette fois-ci, c'est à mon tour d'ouvrir les yeux en grand et donc, d'être surpris.

– Wen Junhui ? Demandé-je en me levant.

Nous nous regardons, le sourire aux lèvres, avant qu'on ne s'avance pour nous prendre dans nos bras.

– Quelle surprise ! Ça fait combien de temps qu'on ne s'est pas vus ?

– Au moins six ans ! Si ce n'est sept, me répond Jun.

Nous rigolons légèrement. Jun est un ami d'enfance. Nous nous sommes connus jeunes car nous étions voisins, et nous fréquentions les mêmes établissements, jusqu'à ce qu'il ne déménage du jour au lendemain, sans m'avoir prévenu, ni même nos autres amis.

– Où étais-tu passé ? Demandé-je, heureux.

– J'ai déménagé ici, ça s'est vraiment fait au dernier moment, et toi ? Que fais-tu ici ?

– J'ai déménagé aussi, il y a deux ans.

– Et comment ça se fait que tu sois à la rue ?

Ça, c'est quelque chose que j'avais légèrement oublié. C'est vrai qu'en ce moment, je suis censé être un sans-abri.

– C'est... Légèrement compliqué...

Nous nous lâchons et il me regarde dans les yeux, les sourcils froncés.

– Viens chez moi, boire quelque chose, histoire qu'on en parle ?

Cette fois-ci, j'accepte la proposition de Jun. Je prends donc mon gobelet dans lequel il y a quelques pièces et nous avançons silencieusement vers un quartier que je connais que trop bien, étant donné que c'est le quartier où j'habite. Nous passons même devant mon appartement, nous avançons d'encore quelques mètres avant qu'on ne s'arrête devant un bâtiment.

– Nous y voilà !

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« 𝒯𝑜𝓊𝓉 𝓁𝑒 𝒷𝑜𝓃𝒽𝑒𝓊𝓇 𝒹𝓊 𝓂𝑜𝓃𝒹𝑒 𝑒𝓈𝓉 𝒹𝒶𝓃𝓈 𝓁'𝒾𝓃𝒶𝓉𝓉𝑒𝓃𝒹𝓊. »
— 𝑱𝒆𝒂𝒏 𝑫'𝑶𝒓𝒎𝒆𝒔𝒔𝒐𝒏.
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