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Chapitre quatorze

Adam était doué en cocktail. C'était indéniable. J'avais tout de suite compris qu'il était sans alcool et même si je devais être un ange, je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'il m'avait flouée. Le sirop de rhum était un agréable substitut puisqu'il permettait d'avoir le goût sans l'ivresse, mais... rien ne valait un bon vieux rhum brun de 30 ans d'âge.

Lorsque j'étais âgée de 6 ans, j'avais entendu Lord Hamilton dire en substance que la qualité d'une personne pouvait se voir à la qualité de ce qu'il buvait. Je n'avais pas compris cette phrase et je n'avais pas osé lui en demander la signification : j'étais cachée dans la bibliothèque de la maison de Londres et je ne devais pas être à cet endroit précis, à ce moment précis. Mais cela m'avait appris une chose. Mon Grand-Père pouvait dire des sacrés conneries pour se montrer intéressant.

J'avais l'intention, cependant, de suivre ce principe à la lettre. J'avais des choses à oublier pendant cette soirée. Chelsea occupait une grande partie de mes pensées. Je me faisais beaucoup de souci pour elle, mais en parallèle... elle m'énervait tellement ! Elle n'avait pas tenu de propos cohérents quand je l'avais eu au téléphone. J'avais dans le fond espéré que mon frère s'était planté ou qu'elle avait exagéré pour l'énerver mais... il avait eu raison.

-Tout va bien Anna ? Tu ne crois pas que tu devrais ralentir sur la boisson ?

Je tournai les yeux vers Camilla.

-Mais non, pourquoi ?

-Tu es... différente.

Je faillis lui rire au nez. J'étais différente, vraiment ? Je n'étais qu'à mon second verre. Une fille bien sous tout rapport s'arrêtait à combien de verres déjà ? Je posais mon verre pour augmenter le son et je finis par avaler les dernières gorgées d'une traite. La cousine de Camilla était loin d'être une marrante. Elle était désespérément ennuyante même et j'avais envie de la secouer et de la saouler à son insu. Elle repartit en taxi vers les 2h du matin quand elle comprit que Camilla avait l'intention de réellement rester avec nous qui buvions comme les impies que nous étions. Le sirop de rhum avait été remplacé par du bon vieux rhum et cela semblait beaucoup plaire à ma compagne de boisson.

Une fois sa cousine partie, elle se lâcha réellement. Elle augmenta encore le son et monta sur la table du salon pour agiter les bras. Je voulais dévergonder Gladys, pas Cam mais... avoir une personne de mon côté, c'était pas mal. Elle m'aiderait, consciemment ou non... Je voyais les efforts de Lightwood pour rester aussi réservé que possible. Je ne comprenais vraiment pas ce garçon. Il s'amusait forcément, pourquoi était-il ainsi ? Avait-il peur de perdre son unicité ? Je n'arrivais pas tellement à le cerner. Il fallait que je parle à Adam de son cas et que je mette les choses au clair. Je voyais Gladys sourire avec lui, elle semblait à l'aise. Peut-être qu'il serait d'une aide salutaire dans mon plan. De toute façon, il fallait que je lui trouve un petit ami. Mais avant, elle devait prendre confiance en elle. Avoir une expertise masculine, surtout celle d'Adam, serait utile pour la suite des évènements. Je m'approchai de Colin et je perçus son sourire alors qu'il fixait les filles. Adam arriva derrière moi et posa ses mains glacées sur moi. Je poussai un cri et je le fusillai du regard. Il sourit largement et il partit en courant. Je le suivis jusque dans le jardin et nous nous éclatâmes sur l'herbe.

-Tu es saoule Anna.

-Non ! Siiiii.

Je me mis à rire tout en regardant les étoiles. Les autres finirent par nous rejoindre et Camilla nous raconta des anecdotes amusantes sur les gens de notre classe.

-Au fait, tu vas faire quoi avec Brett ?

-Rien du tout pourquoi ?

-Parce que tu es la seule à ne pas avoir remarqué qu'il te tourne autour, pas vrai Adam ? demanda-t-elle.

-C'est clair. Il veut jouer à claque ton string même s'il ne sait pas que tu n'en portes pas.

-Comment tu sais que ta sœur n'en porte pas ? demanda Seth en riant.

-Parce qu'il y a très peu de choses que je ne sais pas sur elle. Je connais même son calendrier menstruel.

-Adam est mon porteur de tampons attitré. Il en a dans son sac de cours. Si vous avez un souci de ce côté là, vous pouvez lui demander.

-Sachant que le paiement pour avoir un des tampons de mon sac, continua Adam avec une pointe de rire dans la voix, c'est un baiser.

-Ce sera pas un souci pour moi, gloussa Camilla. Il parait que j'embrasse très bien. Du moins, c'est ce que le fils de l'ambassadeur russe m'a dit l'autre jour.

-Qu'est-ce que tu en penses Colin ?

Adam. Il aimait bien sauter dans le plat.

-C'est le cas. De toute façon, je suis un gentleman, je n'allais pas dire le contraire.

Je me redressai et je vis que Glad était fatiguée, que Seth se frottait les yeux et qu'Adam était hilare.

-Je suis désolée, mais je vais aller me coucher, j'ai un peu mal à la tête et je suis fatiguée.

Gladys sauta sur l'occasion et souhaita une bonne nuit aux autres. Je tirai les bras de Camilla, et elle grogna. Elle se dégagea de mes bras et posa ses lèvres sur la joue de mon frère. Elle lui glissa quelques mots à l'oreille et mon frère eut un sourire très... Hamiltonien. C'était ainsi que notre Grand-Mère appelait le sourire de notre Grand-Père, celui qui l'avait fait craquer. Elle me manquait et quand j'avais appris sa petite séance téléphonique avec Adam, je devais bien l'avouer, j'avais ressenti de la jalousie. Je me sentais mal pour ça. La confiance que je portais à Adam était absolue et pourtant... il ne m'avait pas convié à ces retrouvailles avec Grand-Maman. Je ressentais encore un peu d'amertume pour ça quand j'y pensais. Mais je devais arrêter. Adam devait juste être perturbé voilà tout.

J'étais allongée dans ma chambre. La soirée s'était bien passée et j'avais bu plus que de raison, c'était pour ça que je divaguais. J'entendais le doux ronflement des filles qui s'étaient toutes les deux endormies dans ma chambre à quelques minutes d'intervalle. Je me levai doucement et je sortis de la pièce. Adam était assis sur le rebord de la fenêtre de l'étage. Il avait une tasse à la main. Il me la tendit sans même me regarder.

-J'ai l'impression de ne pas être chez moi, c'est assez chelou n'est-ce pas ?

Il me fit une place et je m'assis en face de lui.

-Je comprends. On est obligé d'attendre la nuit pour se parler, dis-je en avalant une gorgée de la mixture qu'il s'était préparée. Elle allait vraiment mal n'est-ce pas ?

-Chel était ivre. Je ne te cache pas ma déception. Je sais très bien que tu n'aurais jamais laissé les choses dégénérer à ce point si tu avais été là.

-Je sais Adam, soupirai-je. Elle est perdue, elle a besoin de moi et je ne peux rien pour elle parce que je suis obligée de jouer les petites lycéennes sur un programme que je connais déjà.

-Nos parents ne peuvent pas savoir que nous avons fini d'apprendre notre programme après notre renvoi.

-Ça n'aurait rien changé, Adam. J'ai envie d'aller la voir mais elle doit sûrement être avec son toxico. Je lui ai envoyé un message et elle ne m'a pas répondue.

-Anna...

Je tournai les yeux, je ne voulais qu'il voit mes yeux humides. Pas cette fois. Adam était un être très sensible dans le fond et je ne voulais pas l'accabler encore plus qu'il ne l'était. Au moment où il en avait parlé, j'avais senti son émotion. Il était en colère et était pratiquement sur le point d'aller retrouver ce connard pour lui rappeler que Chelsea ne faisait pas partie de son monde.

-Reste-là. Je vais aller la voir, et je te fais un rapport.

-Non, Adam.

-Tu n'es pas en mesure de me dire quoi faire. Tu vas mal, tu as envie de vomir, vu ta face de laitage pas frais, alors je vais prendre mes chaussures et filer immédiatement chez Chel. Toi tu vas rester et essayer de te soigner. T'es ma grande sœur par un concours de circonstances, c'est mon devoir de t'épauler.

Il m'embrassa sur la tempe et il partit de la maison. Comment Adam pouvait être aussi charmant et les autres garçons que je connaissais aussi mal dégrossis ? Je l'attendis à la fenêtre pendant longtemps, je ne savais pas pourquoi il ne revenait pas. Je voyais le soleil se lever mais pas de trace d'Adam. À quel moment exactement devais-je m'inquiéter pour mon jumeau ? Il arriva peu de temps après.

-Tu es encore là ?

Je répondis d'un hochement de tête. Il soupira mais ne s'approcha pas de moi pour autant.

-Elle n'était pas chez elle, alors je suis parti voir Dee, et j'ai eu l'adresse de Grov. Elle était là-bas et je l'ai ramenée chez elle. Je suis claqué là pour le coup Anna.

-Tu ne me dis pas tout. Je le sais, tu me mens très mal.

-Elle était encore entrain de boire. Elle était dans un état pitoyable. Je ne l'avais jamais vu comme ça alors qu'on a pris nos premières cuites ensemble. Et j'ai légèrement été obligé de me battre pour la ramener avec moi.

-Tu as fait quoi ?

Ma voix était devenue suraigüe et toute mon inquiétude se concentra en elle. Je sautai sur mes pieds pour aller vers lui et c'est là que je vis ses mains. Ses mains égratignées... blessées...

-Je n'ai pas vu Grov mais ses potes n'avaient pas l'intention de la laisser partir comme ça. Alors j'ai peut-être utilisé ce que je sais faire en boxe pour en mettre un ou deux au tapis. Histoire de montrer qui est le plus fort. Il n'y aura pas de représailles, Anna. Je vais régler ça avec Grov directement.

-Je ne l'aime vraiment pas. Je sais qu'on lui a déjà acheté des trucs mais... fais attention Adam. Je ne lui fais pas du tout confiance.

Mon frère fronça ses sourcils et m'attira à lui pour me serrer.

-Moi non plus Anna.

La porte juste à côté de nous s'ouvrit et je vis le regard de Colin posé sur moi.

-Salut.

Sa voix était assez claire et distincte alors qu'il était assez tôt.

-Tu sais il est tôt Lightwood, tu peux te rendormir.

-Ça fait une bonne demie-heure que je ne dors plus. Est-ce que vous pensez que je peux aller me faire un café ?

Adam se mit à rire et je sentis son torse vibrer. Je me dégageai et je tirai un peu sur ma nuisette. Encore une fois, elle était ridicule. Je baissai les yeux et puis... je me rappelai que j'étais chez moi ici. Je pouvais faire ce que je voulais.

-Suis-moi, dis-je en tournant les talons.

Je devais bien l'avouer, je ne mettais pas souvent les pieds dans la cuisine chez moi. Aussi quand je me retrouvai devant la machine à café, je me sentis comme une idiote. Je ne savais pas vraiment où la cuisinière rangeait le café. Je n'avais jamais eu à me préoccuper de ce genre de détail. Ma discussion avec Chelsea me revint en mémoire. Et si elle avait raison ?

-Anna ?

-Je.. je n'ai jamais utilisé la machine à café, alors... je ne sais pas comment elle marche.

-Ça ne doit pas être si difficile. Laisse-moi voir, je n'ai pas un master mais je me débrouille bien avec le café.

Il s'approcha de moi et je me poussai. Il observa la machine et il sourit.

-Je pense qu'il faut appuyer sur on, non ? Tu n'as pas l'air d'aller bien.

-Écoute, je ne plaisante pas. Je ne me suis jamais fait un café de ma vie alors...

-Apporte moi des tasses. Tu veux un café bien fort c'est ça ?

Il ouvrit le placard juste au dessus, visiblement, il avait plus de bon sens que moi. Je pris deux tasses et je lui demandai s'il voulait manger quelque chose. Il se gratta la tête.

-Non, merci. Pas à cette heure-ci. Je vais attendre que Seth se réveille et on va y aller. Est-ce que je peux prendre du lait ?

-Fais comme chez toi, murmurai-je.

Il se fit un cappuccino et j'eus un regard amusé en voyant le coulis de caramel juste à côté.

-Tu vas mourir du cœur.

-Je n'en ai pas, ça tombe bien, répliqua-t-il aussi vite.

-Je ne te crois pas, gloussai-je un peu pour voir sa réaction.

-Et pourtant...

-Est-ce que je peux vérifier ?

Oui, Anna le démon mourrait d'envie de le voir se décomposer, je devais bien l'avouer. Il resta interdit un long moment avant de sourire.

-Évidemment. Si tu oses.

J'étais assise de l'autre côté du plan de travail. Je me penchai au dessus et je posai mes doigts sur son cou.

-Je sens ton pouls, dis-je innocemment.

Il se pencha également vers moi et prit ma main entre la sienne avant de la déplacer ma main sur son cœur.

-Sans vouloir te donner des cours de biologie, le cœur est ici.

-Merci Docteur Lightwood.

Il allait parler mais il se recula brutalement.

-Bonjour monsieur.

Je me tournai et je vis mon père. Il avait un air sérieux sur le visage. Il avait dû être appelé pour le travail à cette heure matinale. Il s'arrêta près de moi.

-Bonjour, je ne vous connais pas, me trompé-je ?

-Heu non, monsieur.

-Alors puis-je savoir ce que vous faites dans ma cuisine en compagnie de ma fille ?

J'étais assez curieuse de voir mon père déchiqueter un jeune premier comme il en avait l'habitude avec ses plus jeunes collaborateurs quand ils étaient incompétents mais ce n'était pas... angélique.

-Nous avons invité quelques amis de Crawford hier et ils sont restés dormir. Permets-moi de te présenter Colin Lightwood.

-Oh, très bien très bien. J'avais entendu du bruit, j'ai été surpris. Je ne serai peut-être pas là ce midi, Anna, tu embrasseras ta marmotte de frère, je présume qu'il dort toujours.

-Je le ferai Papa.

Mon père hocha la tête et tourna les talons. Je fis un signe à Colin et je rejoignis mon père avant qu'il ne quitte la maison.

-Papa, attends. Tu ne m'embrasses pas ?

Il me prit dans ses bras et embrassa mon front.

-Je.. sais qu'il est tôt pour te dire ça, mais je suis content que vous ayez lié des amitiés à Crawford. Vous n'avez pas forcément eu de bonnes fréquentations ces dernières années et c'est bien que vous changiez tous les deux.

J'eus envie de lui répondre méchamment mais si Colin était à portée de voix, je ne voulais pas qu'il nous entende. J'acquiesçai et je retournai dans la cuisine. Je souris gentiment à Colin et nous restâmes en silence. C'était pesant à la longue, aussi, je décidai de rompre le silence.

-Je suis désolée pour ce truc avec mon père c'était très...

-Émouvant de voir un père prendre autant soin de sa fille. J'ai cru que j'allais me prendre un coup de poing. Décidément les Hamilton, il vaut mieux être dans leurs bonnes grâces.

-Si tu savais, marmonnai-je. Tu vas faire quoi aujourd'hui ?

-Lire, bosser. Le truc que j'ai pas pu faire hier parce que j'étais avec Seth et ton frère.

-J'ai fini le livre que tu m'as passé, je l'ai posé dans la bibliothèque, fais moi penser à te le rendre.

-La bibliothèque ? Je présume que tu ne parles pas des étagères dans ton salon ?

-Non, pas exactement, comme tu le dis.

Ce garçon était déroutant. Il avala son café et s'étira en disant qu'il allait chercher Seth.

-Tu devrais le laisser se reposer un peu. C'est pas donné à tout le monde de peu ou pas dormir. Viens, suis-moi, si tu as confiance.

-Pour tout avouer, si je n'avais pas un minimum confiance en ta famille, je ne serai pas là.

Je le fixai assez froidement, un minimum ? Il se prenait pour qui au juste pour dire ça ? À vrai dire ce qui me choquait, c'était qu'il avait formulé ma pensée à son encontre. Je ne pouvais pas lui faire confiance, sauf à un pourcentage très faible.

-Je me doute, de toute façon, si je n'avais pas un minimum confiance en toi, je présume que je ne te parlerais pas en tête à tête.

Il eut l'air choqué et ne réussit pas à le cacher. Il n'était peut-être pas aussi bon comédien. J'étais bien meilleure que lui. Feindre les émotions était mon lot quotidien.

-Je n'ai pas l'intention de t'agresser. Tu le penses ? Je ne suis pas comme les gars qui t'ont...

-Colin, l'interrompis-je. Je plaisantais. Vraiment. Tiens, c'est par là.

Je poussai la porte et j'attendis sa réaction. Ses yeux s'écarquillèrent et sa bouche s'ouvrit légèrement.

-Je pense que je vais attendre que Seth se réveille.

Il m'avait oublié et il posa sa main sur l'un des livres, je pouvais le laisser là, il y serait toujours dans deux heures. Je me rendis dans ma chambre et je vis les filles entrain de dormir. Je ne savais pas quoi faire. J'étais trop fatiguée pour dormir contrairement à mon frère qui pouvait ronfler à n'importe quelle heure de la journée. Je me rendis dans l'autre aile de la maison auprès de ma mère. Elle dormait encore. Je me glissai dans ses draps comme lorsque j'étais enfant.

-Anna, ma chérie.

-Comment tu fais ?

-Je sais tout, mon petit ange. Viens t'allonger auprès de moi. Tu t'amuses pas tant que cela avec tes amis, n'est-ce pas ? C'est difficile d'être nouvelle dans une école. Mais je trouve la petite Sagawara très gentille. Voir une fille aussi douce c'est agréable.

Cette phrase m'agaça. Ma mère préférait-elle vraiment les gens doux ? Elle dut sentir que quelque chose n'allait pas puisqu'elle ouvrit les yeux et me fixa avec son regard tendre.

-Je veux dire... tu as rarement ramené des amies à la maison et je n'ai jamais vu de personnes aussi douces qu'elle. Mais à longueur de journée... je ne sais pas comment font ses parents. J'aime avoir de l'animation dans ma maison et je suis servie avec vous deux.

-Je pensais que tu en avais marre de nous. Tu nous as envoyés dans un pensionnat.

-Je vous.. oh Anna, mon trésor. Je suis déchirée tous les lundi quand je me rends compte que je vais passer du temps toute seule ici. Mais.. je sais que vous avez besoin d'avoir votre diplôme pour avoir un avenir radieux. C'est pour ça que j'accepte que vous partiez loin de moi. Je vous aime tellement et je en peux pas imaginer un monde où...

-Maman, ne t'inquiète pas. Adam et moi nous veillerons toujours l'un sur l'autre. C'est notre devoir, c'est notre façon de vivre, c'est notre façon d'être. Et puis, j'ai dans l'idée que nos grands-parents ne nous laisseraient jamais dans la misère s'il vous arrivait quelque chose.

-Je ne pense pas non plus.

Ma mère était douce. De qui avions-nous hérité nos caractères Adam et moi ? Sûrement pas d'elle ! Je l'observai toute la journée avec Gladys Sagawara, elle était la patience incarnée. Je pouvais profiter de quelques instants libres. Adam était sur une chauffeuse entrain de comater. Ma mère et Gladys jouaient aux échecs et moi... j'étais allongée sur le tapis avec mon téléphone portable. Je parlais avec Chelsea. J'avais réussi à rouvrir le dialogue avec elle en lui demandant des explications sur la façon dont Grov avait réussi à la séduire. Mais alors que je commençais à avoir des détails croustillants, on annonça la venue de Lady Hamilton. Je donnai un coup à Adam qui se réveilla immédiatement.

-Quoi ? Oh... Grand-Maman. Vous avez un teint absolument radieux.

Il se leva pour l'étreindre et il me fixa d'un air agacé tout en la serrant dans ses bras. Gladys me lança un regard étrange mais elle salua la femme de mon Grand-Père Hamilton. Lady Hamilton me regarda de la tête aux pieds et daigna me saluer.

-Tu as quelque chose de changer Anna.

-Oh, vraiment ? répondis-je avec sarcasme.

-Je crois que tu as encore maigri. C'est bien de perdre les petites rondeurs de l'enfance.

-Les enfants, et si vous alliez montrer à Gladys les...

-Oui, en effet, dis-je. D'ailleurs, j'ai vu dans la salle de sport où j'ai mes habitudes avec Adam qu'ils faisaient des cours pour les gens du troisième âge qui ont encore des kilos superflus. Il parait que passer un certain âge, cela peut être dangereux pour la santé. Je pense que vous devriez vous y inscrire. Maman, nous allons nous promener, si tu as besoin de nous, tu peux nous joindre par téléphone.

Je pris la main de Gladys et je partis loin de cette femme méchante.

-C'est... votre grand-mère ?

-Non. C'est la femme de notre Grand-Père, lui expliqua mon frère alors que je commençais à sentir la rage m'envahir. Et c'est une grosse conne.

-Elle n'est pas très gentille en effet.

Je ne disais rien. J'enfilai mon manteau. J'avais besoin de me dépenser, de partir loin d'elle. Cette femme n'avait jamais eu d'enfants et je comprenais pourquoi. Personne n'avait voulu d'elle. Elle avait enchaîné les mariages en plus. Comment William Hamilton avait-il pu tomber dans ses filets ? J'avais envie de frapper quelqu'un.

-C'est une peau de vache qui se croit très intelligente alors qu'elle ne l'est pas. Anna ? tout va bien ?

-Je suis désolée, j'ai besoin d'être un peu seule. Je vais aller au parc, je ne serai pas loin, je te le promets, Ad', dis-je en voyant ses sourcils levés.

C'était de la fuite. Je n'allais pas dans un parc à proprement parler. J'allais au bar, Le Parc. Je m'assis au comptoir et je demandai une bière pression tout en appelant Chelsea.

-J'ai besoin de toi, dis-je alors qu'elle décrochait. Au Parc dans 10 minutes.

Dix minutes plus tard, elle poussait la porte du bar et je me fourrai dans ses bras. Je me reculai et je vis son petit-ami. Elle était sérieuse ? Il avait changé, je devais bien l'avouer. Il n'avait pas l'air aussi défoncé que la dernière fois que je l'avais vu. Ses yeux noisette n'étaient pas injectés de sang et son visage semblait moins creusés. Dean Grovius avait eu une enfance de merde d'après les dires. Sa mère était une pute des bas quartiers et son père un homme violent qui avait disparu quand il avait 10 ans. La rumeur voulait qu'il l'ait buté lui-même. L'avait-il vraiment fait ? Adam pensait qu'il n'en était pas capable mais comment le savoir ? Il passa une main dans ses cheveux couleur paille et me fit un petit sourire.

-Salut Anna.

-Salut Grov.

J'allais parler à Chelsea mais elle se faufila vers le bar, me laissant seul avec le toxico. Super.

-Je voulais te dire que je suis au courant pour ce qu'a fait Adam.

-Et qu'a fait Adam ? Oh attends, tu parles du fait qu'il a ramené ma meilleure amie alors qu'elle était ivre morte chez toi ? Il a très bien fait.

-Je ne dis pas le contraire. Je veux juste que tu lui passes un message.

-Tu as son numéro, tu n'as qu'à...

-Dis-lui qu'il a bien fait. Je n'étais pas chez moi mais j'apprécie de savoir que ma copine ne s'est pas donnée en spectacle devant mes potes. J'aime pas qu'on reluque ce qui est à moi.

Je ressentis un violent dégoût mais Chelsea arriva derrière-moi. Je ne pouvais plus rien lui dire.

-Tu restes avec nous Dean ?

-Il ne peut pas, il m'a dit qu'il devait partir, dis-je en fixant le nouveau petit-ami. Salut Grov.

J'entrainai Chel dans le fond du bar, loin de lui et elle me scruta avec surprise.

-Je peux savoir ce qui te prend ?

-Je me suis fait hyper mal au genou au lycée et je ne reste pas longtemps debout.

-Wow. Tu ne l'aimes pas et tu ne lui laisses pas le bénéfice du doute. Je me demande ce que je fais là...

-Laisse-moi deviner, tu es avec ta meilleure amie, celle que tu as délaissé la semaine dernière pour sortir avec lui. Je suis Anna, ta meilleure amie, tu te souviens ? Celle qui a envoyé son jumeau en pleine nuit chez toi parce qu'elle était inquiète. Mais tu sais quoi ? Va lui sucer la nouille, il n'attend que ça. Mais soyons bien d'accord, si tu quittes cette table maintenant, je ne te parlerai plus.

-Tu es sérieuse là ? Tu signes la fin de notre amitié comme ça ? D'un claquement de doigts ? Lady Anna Hamilton ! Tu dis sur la femme de ton Grand-Père mais tu es exactement comme eux Anna, continua-t-elle avec les larmes aux yeux. Tu crois que tu peux me lancer un ultimatum parce que moi j'ai pas du sang bleu dans les veines ?

Chelsea était furieuse. Les traits de son visage étaient tirés. Je ne l'avais jamais vu comme ça.

-Il avait raison, je suis... murmura-t-elle.

-Qu'est-ce que Grov a bien pu te dire sur moi, hein ? lâchai-je

-Je ne te parle pas de Grov, je te parle de mon père.

Je tombai des nues. Le père de Chelsea était parti de leur maison il y avait près de 4 ans, pourquoi le ressortait-elle maintenant ?

-Il m'avait dit que je ne devais rien espérer de vous, les aristocrates. Il avait raison. Je t'ai défendue, je vous ai défendus.

-Tu fais erreur. Tu crois que c'est une lutte des classes ? Ça n'a rien à voir. Tout ce que je constate c'est que toi, Chelsea, quand tu sors avec quelqu'un tu oublies complètement tes amis. Alors va dans les bras de ton prince, mais le jour où tu te rendras compte que ce n'est qu'un homme parce que le prince charmant n'existe pas, je serai là pour toi, Chelsea.

-T'es qu'une bourgeoise méprisante Anna. Ce n'est pas parce que toi tu traînes avec des connards que le prince charmant n'existe pas.

-Je te rappelle que mon dernier connard, tu lui as ouvert tes cuisses, je crois que tu n'as rien à me dire sur mes ex.

Je regrettai tout de suite mes paroles. Elle me jeta son verre de soda à la tête et elle sortit en trombe. Je m'essuyai avec mon mouchoir. J'avais envie de commettre un meurtre. Je sortis à mon tour après avoir lancé quelques billets sur la table. Je marchais au hasard dans la banlieue résidentielle. Mon téléphone avait sonné 3 fois mais je m'en moquais. La pluie commençait à tomber mais je m'en moquais. Au moins, ça pouvait cacher mes larmes. Si je croisais quelqu'un je pourrais lui faire croire que c'était la pluie et non moi entrain de craquer. Chelsea avait changé et me haïssait. Il l'avait retournée contre moi. Où était la fille qui voulait entrer à Oxford avec l'avenir qui lui tendait ses mains ? Où était la fille qui avait réussi à percer notre cercle intime ? La pluie était de plus en plus forte et j'allais finir trempée. Je relevai les yeux, je ne savais pas où j'étais. Je n'étais jamais venue ici auparavant. Au moment où je pris mon GPS, Adam m'appela, vidant par la même le peu de batterie qu'il me restait. Ce n'était pas ma journée, c'était une évidence. Chesea et... ça ? Je devais me débrouiller pour aller dans un bar, faire du charme à quelqu'un pour qu'il m'appelle un taxi. Je scrutai la rue. Il ne me semblait pas qu'il y avait de bar dans cet endroit. Je soupirai bruyamment et je donnai un coup dans une canette sur le trottoir. Elle vint percuter la roue d'une voiture qui arrivait. Le conducteur s'arrêta à mon niveau. Je n'étais vraiment pas d'humeur à me faire draguer par un homme dans une berline noire. Je continuai mon chemin mine de rien, même si je sentais un frisson me parcourir.

Adam m'avait appris quelques rudiments de boxe, mais je ne savais pas si cela pouvait me servir si on me voulait vraiment du mal. J'entendis la portière de la voiture s'ouvrit et j'accélérai le pas.

-Mademoiselle Hamilton.

Je me figeai et je me tournai. C'était M. Lightwood, il sortit un parapluie et arriva vers moi.

-Vous allez bien ?

-Je suis trempée, perdue, sans téléphone, mais ça va bien, je vous remercie monsieur.

-Et bien, je peux vous fournir une voiture pour vous ramener et si vous avez le même téléphone que mon fils, il a son chargeur avec lui.

-Vous feriez ça ?

-Je ne vais pas vous laisser toute seule, venez.

Il m'ouvrit la portière et je me rendis compte qu'il y avait sa femme et son fils. Ce dernier me regarda d'un air surpris.

-Je ramène un passager mystère ! se mit à rire mon directeur. Je vais vous ramener chez vous mademoiselle Hamilton.

-Non, ce n'est pas la peine. Laissez-moi au plus proche d'un taxi, je me débrouillerai, j'ai suffisamment d'argent sur moi.

-Tu veux toujours avoir le dernier mot, pas vrai, Hamilton.

-Non, je veux pas vous déranger alors que vous êtes en famille, voilà tout, fis-je en tournant les yeux vers Colin.

-Nous allions rentrer, répondit mon camarade de classe. Si tu veux, j'appelle ton frère et je lui dis de venir te chercher.

-Avec ou sans rançon ?

Il se mit à sourire de façon assez légère alors que je me sentais frissonner de froid. J'allais être malade.

-Sans bien sûr.

-Tu as tort, rétorquai-je en me frottant le bras, mon frère serait prêt à aligner les zéros pour me récupérer.

-C'est bon à savoir. Papa, tu ne voulais pas t'acheter un yacht ? Je pense que tu as le financement sur la banquette arrière de notre voiture.

Monsieur Lightwood éclata de rire et demanda à son fils d'arrêter de le déconcentrer pendant qu'il conduisait. Colin me tendit son téléphone et je vis le nom de mon frère sur l'écran.

-J'ai pas le temps Lightwood, tu veux quoi ?

-Comment fais-tu pour avoir des amis alors que tu leur parles de cette façon ? demandai-je à mon frère en gaélique.

-Anna ?

-Je le sais. Je n'avais plus de batterie. Viens me chercher chez les Lightwood please...

-J'étais hyper inquiet, j'ai failli appeler Maman, Anna. Ne me refais plus jamais un coup pareil.

-Moi aussi je t'aime Adam, lui répondis-je. Je te laisse.

Je raccrochai et je rendis son portable à son propriétaire. Je ne pouvais pas parler à Adam lorsqu'il était comme ça. Son inquiétude me prenait aux tripes. J'avais l'impression que la température de mon corps chutait alors que ma tête, elle, était sur le point d'exploser. Nous nous arrêtâmes devant la maison de Lightwood et les parents de Colin descendirent de la voiture, me laissant seule à l'arrière avec leur fils.

-Tu comptes rester dans la voiture de mon père jusqu'à ce que ta famille arrive ?

-Non, excuse-moi.

Je sortis et je me faufilai à l'extérieur de l'habitacle. Il récupéra son sac et il me fit signe de le suivre.

-Tu veux un truc pour te changer ?

-Non, ça va aller. Adam conduit vite quand il veut et il s'en moque d'avoir des amendes, il sera là dans peu de temps.

-Tu veux boire quelque chose ? Il n'est pas exclu que je te laisse faire le café chez moi, on sera quitte comme ça.

Je rougis et il se passa une main dans les cheveux. Nous étions toujours dans le hall à nous regarder de manière... pesante.

-Non merci, mais que ça ne te gêne pas surtout.

Je le suivis dans sa cuisine et je m'assis sur un tabouret. Le Dr Lightwood était entrain de chantonner en découpant des herbes.

-Vous avez un vrai coup de main, c'est impressionnant. La dernière fois que j'ai vu quelqu'un faire ça, c'était dans un restaurant japonais.

-Je fais parfois des Masterclass avec le frère de mon mari, je n'ai pas vraiment de mérite. Colin ! Je peux savoir pourquoi tu te fais un café et que tu n'en proposes pas à notre invité.

-Elle n'en veut pas M'man. Elle me l'a dit tout à l'heure. Tu as besoin d'aide ?

-Non merci, ça va aller.

Je scrutai cette vie de famille d'un air intéressé. Je n'avais jamais vu ma mère dans une cuisine, ou du moins, si peu de fois que je n'avais pas de réels souvenirs. Ils se parlaient, riaient et je me demandai si c'était ça, la vraie vie que je ne connaissais pas. Celle qui me rendait bourgeoise aux yeux de Chelsea et si déconnectée du monde réel.

Il fallait que j'en parle à Adam mais pour ça, nous devions être seuls tous les deux. Quand on sonna à la porte des Lightwood, j'étais prête à lui parler... aussi, je fus très surprise de ne pas le voir lui, mais de voir mon Grand-Père debout dans l'entrée.

-Grand-Papa ?

-Je vous remercie monsieur Lightwood, d'avoir pris soin de ma petite-fille.

-C'est tout naturel, je n'allais pas laisser une de mes élèves perdue en plein Londres. Ça a été un plaisir de vous avoir avec nous Anna.

-Merci beaucoup monsieur Lightwood. Je vous vois demain, je présume. Salut Colin.

Je passai pas très loin de lui et je lui fis un sourire avant de rejoindre mon Grand-Père. Ce dernier me fit passer à l'arrière de son véhicule avec chauffeur et je vis qu'il avait un air sérieux sur le visage. J'allais me faire déchiqueter, c'était une évidence.

-Anna. Je peux savoir ce qu'il t'a pris de partir sans ton frère ?

Top départ. Et cette fois-ci, je n'allais pas pouvoir compter sur Adam pour me sortir de là...

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