Chapitre douze
Ce prof était une petite merde et alors que je me trainais pour aller à ma colle, je me demandai comment j'allais pouvoir me venger.
-Installez-vous Hamilton.
Il me fit asseoir dans la salle de maths et me donna des exercices à faire. Le crétin. Il pensait que j'avais un niveau de maternelle ou quoi ? Je ne me sentais pas bien du tout. J'avais trop chaud. Je retirai mon pull et je défis la cravate de mon uniforme.
-Je peux savoir ce que vous êtes entrain de faire Mademoiselle Hamilton ?
Je relevai les yeux vers mon prof et je le fixai.
-Je finis mon exercice de maths évidemment, répondis-je fermement.
Je retournai à mon exercice et quand je l'eus fini, je me mis à dessiner, ce qui ne lui plut pas du tout et il me grogna que j'aurais dû le prévenir de la fin de mon travail.
-Vous m'avez donné une dizaine d'exercices en pensant que je mettrai une heure. J'ai mis 10 minutes, ce n'est pas de ma faute. Si vous évaluiez mieux le niveau de vos élèves, nous n'en serions pas là. Maintenant monsieur, si vous me le permettez, je vais prendre un livre qui lui, va m'apporter un véritable intérêt intellectuel.
Il se redressa comme un ressort et ses lunettes tombèrent du bout de son nez. Je n'avais pas envie d'être Sweet Anna alors que j'étais seule avec un sous-chef. Je pris mon livre, Anna Karenine, et je continuai la lecture. Il arriva devant moi et une toute petite partie de moi prit peur devant son regard sombre.
-Je ne tolèrerai pas ce genre de comportement dans mes cours, Hamilton.
-Nous ne sommes pas en cours. Nous sommes tout au plus dans une activité extrascolaire.
-Vous vous croyez intelligente.
-Non. Je le suis.
Je me redressai et j'arrivai presque à son menton.
-Je peux vous le prouver quand vous voulez.
Je marchai au tableau et je pris une craie. Son regard se posa sur moi, de la tête au pied.
-J'attends un exercice à ma hauteur, monsieur.
Il me nargua et je le narguai encore plus. Il me donna son livre de mathématiques et un exercice à résoudre. Je le lis, réfléchis et je me mis à le résoudre au tableau. Je reculai pour avoir une vision d'ensemble. Je pris la brosse et j'effaçai le tableau. Je recommençai. À la fin, je balançai la craie sur son bureau et j'allais reprendre mes affaires. L'heure était écoulée depuis cinq minutes. En me retournant, je vis mon directeur. Il avait un sourire sur le visage.
-Mademoiselle Hamilton. Je dois vous avouer que c'est impressionnant.
-Merci monsieur le directeur. Est-ce que je peux y aller ? Je n'avais que 60 minutes de retenue.
Je rougis pour la forme et Monsieur Lightwood me fit signe de partir. Je ne traînai pas dans les couloirs. J'eus envie de me fourrer dans les bras d'Adam mais il n'était pas là. Je me retrouvai rapidement à l'extérieur de la vieille bâtisse. Je n'avais pas envie d'aller dans la salle commune avec toutes les autres filles. Je n'avais pas grand chose dans mon sac, et j'allais m'asseoir sur un petit muret un peu plus loin dans le parc. J'appelai Chelsea. Elle répondit à la troisième sonnerie.
-Hmmmm ?
-Chel. C'est moi. Anna, précisai-je.
-Salut Anna, tu vas bien ?
-Oui, je voulais savoir comment tu allais, vu qu'on a pas pu se voir samedi...
Je lui lançai une perche. Je voulais qu'elle la saisisse pour me parler du fameux type mais il y eut un blanc au bout du fil.
-Ah oui. J'ai oublié de te rappeler. Excuse-moi Anna, j'étais occupée.
-J'ai cru comprendre oui.
-En fait j'ai rencontré quelqu'un et... ça ne devait pas durer aussi longtemps mais on a papoté, papoté et.. il est hyper bien Anna.
Je me souvins du gars que j'avais croisé dans la rue. Il est hyper bien. J'eus un sourire narquois.
-Je le connais ? Il s'appelle comment ?
-Dean Grov...
-Grovious ? Tu sors avec Grovious ? Tu es sérieuse ?
-Tu le connais ?
-Heu... oui, c'est juste le mec qu'on va voir si on veut de la coke pas chère. Tu sors avec un dealer, tu ne peux pas sortir avec un dealer Chel.
Elle ne répondit rien.
-Chelsea, je suis sérieuse. Tu ne peux pas sortir avec un gars comme...
-Comme quoi Anna ? Comme moi ?
-Tu vends de la drogue toi maintenant ? ironisai-je.
-Tu sais où il habite ?
-Dans un trou à rat avec d'autres toxicos ?
-Non, la rue juste derrière chez moi. Tout le monde n'est pas une petite bourge qui veut faire semblant de ne pas l'être.
Ce fut à mon tour de ne pas pouvoir répondre. Je raccrochai immédiatement et je regardai mon téléphone et Bad Anna prit le dessus. Je la rappelai immédiatement.
-Je peux savoir pour qui tu te prends au juste Chelsea ? Tu sais quelle est la principale différence entre toi et moi ? Ce n'est sûrement pas que je suis plus riche et mieux élevée que toi, non. C'est que moi, je suis loyale. Tu sais, le truc qui m'empêche de coucher avec ton mec ou qui fait passer ton bonheur avant ta déraison. Alors tu sais quoi. VA TE FAIRE FOUTRE ! Et quand ton toxico de copain te trompera avec une de ses clientes ou avec une vieille pute, qu'il te droguera et te mettra sur le trottoir, tu sauras que j'ai eu raison et oui, je jubilerai. Pétasse.
Je raccrochai avec violence avant de la rappeler.
-Oh et je préfère être une bourge qui veut faire semblant de ne pas l'être, que d'être une salope qui couche avec le mec de sa copine et qui ne se remet jamais en question.
-Moi je me remets jamais en question ? Tu te fous de moi ? J'arrête pas de le faire depuis que j'ai été refusée à Oxford mais qu'est-ce que tu peux y connaître toi, hein ? Tu n'as jamais eu de déception dans ta vie. Tu te fais virer de ton lycée ? C'est pas grave, Grand-Papa est là pour te trouver un lycée encore meilleur ! Tu n'as pas d'argent dans ta poche ? Ce n'est pas grave, Maman est là pour t'en donner ! Tu as envie de voler un collier chez Cartier ? Ce n'est pas grave, Papa est là pour t'offrir un bracelet ! T'es une sale gosse de riche Anna. Alors oui, je sors avec un mec de mon milieu et tu n'as rien à me dire, compris ? Si je ne suis pas assez bien pour toi, fais copine-copine avec tes autres gosses de riches.
Des larmes coulaient de mes yeux sans que je puisse les arrêter de quelconque manière. Chelsea. J'allais répliquer mais elle me raccrocha au nez. Il fallait que je me contrôle mais je n'y arrivais pas. Mes mains tremblaient de plus en plus. Mes larmes brouillaient ma vue.
-Anna ?
Et merde. Il ne pouvait pas me laisser celui-là. Je me détournai de Brent et je m'éloignai en sens inverse de lui. Cet idiot me courut après et me prit la main.
-Anna... qu'est-ce que tu as ? Tu es en pleurs, je peux t'aider ?
Je ne voulais pas parler. Je baissai les yeux et il eut l'outrecuidance de me relever la tête. J'avais envie de pleurer en paix, il ne pouvait pas le comprendre ?
-Non, Brent. Il n'y a rien.
-Mais..
-Je...
Chel aurait su quoi lui dire. Mais là, je ne savais pas. Je ne savais plus. Ce qu'elle m'avait dit tournait dans mon esprit. Elle m'avait lancé ce qu'elle avait sur le cœur. Cette fille ne m'avait jamais considérée comme moi je la considérais. Je n'avais jamais vu la fille des bas quartiers, je n'avais jamais vu la fille qui n'avait pas beaucoup de moyens financiers. J'avais juste vu une fille pétillante, la seule personne de mon âge avec qui j'avais des affinités en dehors de mon frère. Elle était mon amie. Et là... quelle idiote ! Un sanglot me secoua et je sentis bientôt un corps contre le mien. C''était Brent. Il me tapotait le dos.
-Ça va aller. Ne t'inquiète pas. On va aller se promener le temps que tu arrêtes de pleurer et ensuite on ira dans ta salle commune d'accord ?
Il ne dit rien pendant les premières minutes de notre marche.
-Tu sais c'est pas la mort de se faire coller.
-Pardon ?
-C'est pour ça que tu pleures ? Le prof est un con. S'il t'a dit quoi que ce soit, ne le prends pas en compte. Vraiment.
Il pensait que j'étais faible à ce point ? Quel idiot ! Ce n'était pas possible.
-Ce n'est pas ça.
Néanmoins, je ne pouvais nier que c'était gentil de sa part d'essayer de me consoler. Il posa sa main sur mon dos. Je savais que je l'intéressais mais est-ce que lui m'intéressait ? C'était ça la question. Je devais y réfléchir. Pendant que nous marchions tous les deux dans le parc, je le détaillai. Il était plutôt beau gosse, ce fameux « bad boy » des beaux quartiers. S'il savait ce qu'était être véritablement un mauvais garçon, à sniffer de la drogue sur le capot d'une voiture, il ferait moins le malin. Il me raccompagna jusqu'aux dortoirs.
-Ça te dérange si je vais dans votre salle commune pour attendre Adam ?
Il me fit un franc sourire assez mignon et il m'entraina à sa suite. Je signai le registre alors que son idiot de surveillant n'était pas là et je le suivis. Je préférai cette salle à celle des filles. Ça devait être dû à l'odeur purement masculine qui s'en dégageait. Il n'y avait que le prétentieux Julian présent, sinon, ce n'était que des gens plus jeunes que nous. Brent me fit signe de m'asseoir près de lui sur le canapé. Je pris place dans un coin et je croisai les jambes. Ce n'était pas poli mais je savais que ma jupe venait de se relever de quelques centimètres et le regard du garçon s'accrocha sur ces quelques centimètres. Je parlai avec lui jusqu'à l'arrivée d'Adam. Il avait l'air crevé, je pouvais le voir à ses petits yeux. Il allait me parler mais il fut interpellé par Lightwood.
-Ça te dit une partie de fléchettes ?
-J'arrive, je dis juste un mot à Anna.
Je me renfrognai intérieurement. Ça faisait hyper longtemps que je l'attendais et pourquoi ? Pour qu'il aille jouer avec Colin Lightwood ?
-Non mais ce n'est pas grave Adam, je suis certaine que ça ne dérange pas Brent de rester avec moi, n'est-ce pas Brent ?
Je tournai les yeux vers lui et il acquiesça mes propos.
-Vaque à tes occupations.
-Qu'est-ce que tu peux être casse-couille, lâcha-t-il assez fort en roulant des yeux. Toi, je te surveille, grogna-t-il à l'encontre de Brent qui devint pâle subitement.
-Ne l'écoute pas, il aime bien menacer les gens. Il est insupportable. Viens, on va aller dans la salle des filles.
Je pris la main de Brent et je ne jetai pas un regard à Adam. Il préférait rester avec ses amis, très bien. Ça m'allait.. Brent semblait vraiment gêné. Je soupirai en le regardant à la porte de mon dortoir.
-Tu ne veux pas te mettre Adam à dos, je peux le comprendre. Merci en tout cas de m'avoir tenu compagnie, c'est très gentil.
Je l'embrassai gentiment sur la joue avant de tourner les talons. Tout le monde me contrariait et je trouvais ça super chiant. Je retirai mes chaussures une fois dans ma chambre et je m'affalai sur mon lit. Mon téléphone sonna.
-Quoi ?
-Je suis à la fenêtre.
-Et alors ?
-Viens me voir.
Je me bougeai de mon lit et j'ouvris la fenêtre. Mon frère était de l'autre côté, torse nu, apparemment il voulait se changer. Il avait une paire de jumelles devant les yeux.
-Ne fais pas cette tête.
-Va te faire foutre Adam.
-Anna.
-J'avais besoin de te parler mais tu n'étais pas là. Alors va te faire foutre, va lécher les boules du fils du directeur si tu en as envie mais je ne veux pas te parler présentement.
Je raccrochai et refermai ma fenêtre. Je lançai mon téléphone sur mon lit. Rien n'allait comme prévu. J'étais un ange et je me faisais coller. J'étais un ange et je mourrais d'envie d'envoyer chier tout le monde, Adam compris. Je regardai le mur pendant un long moment en silence. La porte s'ouvrit et quelques secondes plus tard, je sentis la présence de mon frère.
-Qu'est-ce que tu as ?
-Dégage.
-Anna. C'est bon. J'ai compris. Qu'est-ce qu'il se passe ?
Il essaya de me toucher mais je me dégageai de lui. Il insista ce crétin. Il me serra tellement fort contre son torse que je n'arrivai plus à me détacher. Il avait une force de dingue mine de rien. J'essayai de me débattre mais je finis par craquer. Il me lâcha à ce moment là et je m'écroulai sur mon lit.
-Alors ?
-Chelsea. C'est Chelsea.
Ses paroles insultantes me revinrent en mémoire et je ne pus empêcher mes larmes de couler. Mon frère releva mon menton et je vis l'émotion commencer à le prendre. Je lui déballai absolument tout en langage jumeau. Son émotion partit aussi rapidement.
-Je vais l'appeler.
-Non.
-Il est hors de question que tu te laisses traiter comme ça Anna. Je vais l'appeler immédiatement.
Il prit son téléphone et appela mon amie en haut-parleur.
-Tu es là pour m'engueuler ?
-Par rapport à quoi ? J'ai une raison de t'engueuler peut-être ?
Il me fit signe de me taire.
-Tu en en haut-parleur avec Anna.
-Non, je suis dans ma chambre entrain de m'habiller. Chel. Je ne vois pas l'interêt de te mentir. Alors. J'ai une raison de t'engueuler.
-Je n'ai pas envie de te parler Adam. Demande à ta sœur.
Elle raccrocha et je vis Adam blêmir. Il n'aimait pas du tout ce qu'il entendait. Il la rappela et tomba sur le répondeur.
-Je t'ai menti, Anna m'a tout raconté mais j'espérais avoir ton point de vue. Puisque tu ne veux rien me dire, dois-je en conclure que tu n'es plus amie avec nous ?
-Adam, ce n'est pas ça.
-Je t'écoute.
-Je.. Je crois que je suis amoureuse de lui, Adam.
Elle allait se mettre à pleurer, je le savais et je dus mettre une main sur ma bouche pour ne pas faire de bruit.
-Je sais... je sais qu'il n'a pas fait que des trucs de bien mais avec moi, il est charmant. Personne n'a été aussi charmant avec moi et... si Anna ne peut pas le comprendre, personne ne pourra le comprendre.
L'émotion dans sa voix était telle... je n'allais pas pouvoir m'empêcher de pleurer. Ce n'était pas possible. Face à Chel, j'étais faible. Mon frère reprit son téléphone près de son oreille. Je me levai pour ouvrir la fenêtre. Je vis passer Colin Lightwood avec une autre pile de livres. Son meilleur ami Seth arriva et l'aida à les porter. J'entendis Adam couper sa communication.
-Elle est désolée. Elle ne l'a pas dit mais je le sens.
-Elle sort avec un putain de dealer, je ne peux pas la laisser le faire.
-Tu n'as pas besoin de la laisser faire. Je pense que le plan, sauvons le soldat Chelsea vient de débuter. On va la laisser sortir avec lui et faire en sorte qu'elle le voit tel qu'il est. On ne laissera pas Chelsea entre les griffes d'un toxico.
-Tu me le jures Adam ?
-Je te le jure.
Je lui sautai dans les bras et il me serra comme à chaque fois qu'il voulait me transmettre sa force. Il me lâcha et on frappa à la porte du dortoir, c'était Gladys. Elle voulait savoir comment j'allais et je vis en réalité, toutes les filles derrière. Adam hocha la tête et me laissa avec elles. Elles avaient compris qu'une chose n'allait pas et elles voulaient me changer les idées. C'était assez sympa de leur part. Surtout de celle de Gladys qui était très réservée d'ordinaire.
Le moment du dîner arriva et je vis le prof de maths m'observer pendant que je faisais la queue. Je me laissai tomber à côté de mon frère. Il parlait de sexe. Le contraire m'eut étonné. Les garçons à la table était outrés et quand il me vit, Brent joua au garçon blasé. Colin, lui était impassible.
-Je sais pas comment tu t'es débrouillé pour te faire coller encore demain, dit-il à mon frère.
-C'est Rusard qui a merdé. Il a cru que ma sœur et moi faisions un remake du Trône de Fer en mode jumeau qui se la donne.
Adam tourna les yeux vers moi alors que je levai les miens au ciel.
-Il t'a collé ? Papa va te tuer Adam. Une semaine de cours et tu te fais coller deux fois ?
-Et toi une.
-À cause de toi !
Il fit la moue alors que je le fusillai du regard.
-Tu as reçu le mail de Belle-Maman ? me demanda-t-il en prenant son verre d'eau.
-Je n'ai pas regardé, montre-moi.
Il me tendit son smartphone et je lis son email. Lady Hamilton nous invitait pour l'anniversaire de notre Grand-Père dans deux semaines.
-Trop aimable, lâchai-je. Tu lui as déjà répondu ?
-Non, je n'ai pas l'intention de répondre. Il ne manquerait plus que ça.
Il avait raison. Son téléphone vibra. C'était Chelsea. Je répondis immédiatement.
-Adam n'est pas disponible, tu lui veux quoi ?
-Je voulais te parler à toi.
-Moi aussi je t'aime. On se voit vendredi soir, samedi soir, dimanche soir, ou les trois ?
-Samedi soir et dimanche après-midi ?
-Vendu, mais tu fournis les popcorns.
Mon frère tourna les yeux vers moi et me reprit son téléphone.
-Je peux venir ? dit-il.
-Non.
-La ferme Anna, ça fait stéréo. Oui, je lui dirai. La prochaine fois, tu prends ton téléphone Anna pour tes discussions entre porteuses de vagins.
-T'es un goujat de la pire espèce Adam Hamilton.
-Ouais mais je peux baiser qui je veux, quand je veux alors manifestement, ça marche bien d'être un goujat.
-Tu baises avec personne Adam, arrête de te faire des films, vieux. Je te rappelle que l'utilisation de ta main droite, reste une utilisation solitaire.
-Je suis ambidextre.
Je ne pus m'empêcher de rire largement après avoir croisé son regard.
-T'es un cas Hamilton, lâchai-je. C'est quoi le message de Chel ?
-Elle veut que tu ramènes de la vodka orange.
-J'aime pas ça. Je ramènerai une bouteille de soda. Oh, j'ai oublié te dire, tu te souviens du premier gars que j'ai embrassé.
-Oui.
-Il est en prison. Il a été surpris en possession de stupéfiants.
-T'es sérieuse ?
Adam semblait abasourdi par cette information. Je remarquai que plus personne ne parlait à notre table. Je souris.
-Oui, donc si un membre de notre famille en parle, on ne le connaissait pas d'accord ?
-Ouais. Tu me payes combien pour ne pas révéler cette information ?
-Je ne préviens pas Maman que tu as taxé 200£ dans son sac à main sans la prévenir.
-Comment tu sais ça toi ? Tu sais quoi ? Je ne veux même pas savoir, sale fouineuse.
-Je sais que tu m'adores, ne dis pas le contraire. Alors ça vous dit qu'on se fasse une girly ce soir les filles ? ajoutai-je en me tournant vers les filles, assise à la table juste à côté de la nôtre.
-Oui, j'ai acheté des sous-vêtements chez Victoria's secrets ce week-end et j'ai vraiment envie que vous me disiez ce que vous en pensez, s'amusa Camilla.
-Tu as acheté la petite culotte en dentelle rose ? s'exclama Lea. Elle était trop belle.
-Elle me fait des fesses d'enfer, je te jure. J'aurais presque envie de me l'auto-arracher.
Gladys rougit en plongeant dans son assiette alors que toutes les autres riaient. Je sentis un regard posé sur moi. C'était Colin Lightwood. Il m'adressa un léger sourire et en sortant du réfectoire, il me prit le bras.
-Tiens, j'ai retrouvé le livre dont je t'ai parlé tout à l'heure. Je te le passe.
-C'est gentil, je te le rendrai aussi vite que je le peux, lui répondis-je en prenant le livre entre mes deux mains.
-Prends ton temps. Passez une bonne soirée. Camilla ? Je peux te parler deux secondes.
Je m'éloignai en compagnie de Gladys.
-Je peux te poser une question Anna ?
-Oui bien sûr.
-Je sais que ça va te paraître hyper bizarre comme demande mais est-ce que je peux venir à votre girly à ton amie et toi samedi ? Sinon, je vais devoir rester toute seule ici ce Week-end et...
-Quoi ?
-Oui, j'abuse mais...
-Non pas du tout, comment ça se fait que tu doives rester ici ? Tes parents ne sont pas là ?
-Non. Et ils ne veulent pas que je reste toute seule alors...
-Bien sûr que tu peux venir avec nous. Par contre, ADAM ! Tu peux venir deux secondes ?
Mon frère s'approcha de moi et se plaça entre nous deux, en posant ses bras sur nous.
-On ne repart que samedi matin et on prend Gladys dans nos bagages, sinon elle va devoir rester là.
-Cool. Je vais prévenir nos parents qu'ils récupèreront trois enfants et non deux ce week-end. Tu vas avoir un aperçu d'Adam le week-end Glad. Tu vas adorer.
-Je ne veux pas vous déranger, rosit ma coloc.
-Tu nous déranges absolument pas.
Je jetai un coup d'œil à Adam. Il devait appeler Chelsea pour la prévenir. Il hocha la tête et je compris une chose importante. Gladys était une fille assez solitaire. De toutes les filles, c'était à moi qu'elle demandait de venir. J'allais pouvoir mieux la connaître et commencer la première phase du plan : faire de Gladys une fille décoincée, dit FGFD. Il fallait déjà que je prospecte pour connaître son taux de manipulation.
Lorsque je reçus un appel de ma mère le vendredi matin, j'en fus assez surprise. Ma mère m'appelait rarement.
-Maman ?
J'étais sur le point d'aller dans la salle de bain.
-Anna ? Chérie. Est-ce que tu as vu l'invitation de Lady Hamilton ?
-Ah oui, je n'ai pas ouvert l'email mais je l'ai vu avec Ad'.
-Très bien. Je vous interdis formellement de répondre.
-Pardon ?
-Tu as bien entendu Anna. Elle a osé nous convier comme si nous étions de simples connaissances. Pour qui se prend-elle au juste ? Je suis particulièrement fâchée comme tu peux le constater.
-Je vois ça.
-Et je ne pouvais pas vous en parler demain puisque vous ramenez une de vos camarades à la maison.
-Très bien. je n'avais pas l'intention de répondre de toute façon. J'ai trouvé ça gonflé de sa part.
-Au moins je ne suis pas la seule. Oui chéri, c'est Anna. Ton père veut te parler quelques minutes.
La voix de mon père retentit et je souris.
-Salut Papa.
-Salut ma chérie, tu as passé une bonne semaine ?
-Oui excellente. J'ai vu l'accord que tu as signé.. enfin rapidement je n'ai pas vraiment le droit d'avoir mon téléphone avec moi mais.. c'est une bonne chose.
-Merci mon petit ange. Je vais venir vous chercher demain.
-Papa, nous avons la voiture et notre moto. Tu n'as pas besoin de venir.
-Oh.
Il semblait déçu.
-Mais dans le pire des cas, tu peux nous ramener lundi matin en allant au ministère ? Je vais laisser des affaires ici, j'ai utilisé le service de pressing.
-Oui. Ce serait pas mal. Je dois y aller, travaille bien et fais honneur à la famille.
Fais honneur à la famille. Je ne savais pas quoi répondre aussi je marmonnai un bonne journée. Est-ce que je faisais honneur à la famille Hamilton ? Je n'en étais pas certaine. L'eau chaude sur mon visage me détendit immédiatement. Je ne savais pas ce que j'allais faire du week-end avec Gladys. Comment Chelsea prendrait réellement cette nouvelle venue ? Tout ce que j'espérais dans le fond, c'était qu'elle ne ramène pas le toxico. Je ne pourrais jamais expliquer ça à la gentille Gladys Sagawara.
-Anna ? T'es par là ?
-Non Lea ! Je ne suis pas là.
Elle se mit à rire.
-Le dernier cours de la journée a été annulé, apparemment y'a eu un décès dans la famille du prof.
-Trop cool. Enfin, je veux dire pour le cours, pas pour lui, le pauvre. Merci de m'avoir prévenue, dis-je en sortant la tête de la douche pour la regarder.
Lea était entrain de se mettre du brillant à lèvres. Elle me regarda en souriant.
-J'ai entendu Brent parler de toi, je crois qu'il aimerait vraiment que tu le remarques.
Elle essayait de voir ce que je pensais de lui. Je baissai les yeux et je reculai dans la cabine pour m'habiller. J'en ressortis pieds nus et je pris ma brosse à cheveux.
-Alors ?
-Je.. je ne sais pas. Je me sens un peu... fragile en ce moment et pas forcément très rassurée avec un garçon.
-Ah oui, cette histoire avec ton ex, tu sais quoi ? Il faut se remettre en selle quand on tombe de cheval.
Lea était une compétitrice dans l'âme, je l'avais appris lors de notre girly du début de semaine. Elle faisait de l'équitation et adorait ça.
-Oui je sais, c'est ce qu'Adam me dit toujours. Mais je pense que je sortirai avec un gars quand il me mettra en confiance et je ne connais pas assez Brent pour ça.
Je savais qu'elle allait lui répéter, et je trouvais cela assez amusant. En arrivant au réfectoire, j'eus envie de vomir en voyant toute cette nourriture. Je pris un simple thé et un fruit et je me rendis à notre table. Il n'y avait qu'April, Lea, Seth et Brent. Je fronçai les sourcils. Où était passé cet idiot d'Adam ?
-Vous n'avez pas vu mon jumeau ?
-Tu ne peux pas te passer de lui ? sourit Seth.
-Je me demande s'il n'est pas malade. Il ne manque jamais une occasion de manger.
-Nous avons joué une partie de la nuit et il était crevé ce matin, me répondit le beau métisse.
Je le regardai plus attentivement. C'était le mec le plus canon assis à cette table. C'était indéniable. Ses grands yeux verts tranchaient avec sa peau. C'était un métisse assez clair d'ailleurs. Sa mère ne devait pas être d'un noir ébène comme des filles que j'avais pu rencontrer plus jeune.
-Vous avez joué à quoi ?
-Poker, répondit Brent. Il nous a raflé tout notre argent. Ton frère est très bon.
-Ou alors vous êtes juste mauvais.
Il se mit à rire largement avec Seth devant ma remarque. Ne pas le voir m'inquiétait en réalité, d'autant plus que les autres de notre petite bande arrivaient les uns après les autres. Mon frère finit par se laisser lourdement tomber à côté de Lea, puisque sa place près de moi était occupée.
-Je suis mort. Je n'en peux plus. Personne n'aurait de cachets sur soi ?
Je sortis de mon sac une boîte d'aspirine et il en avala deux cachets. Il avait des cernes sous les yeux et ne paraissait pas très bien. Et il n'avait rien sur son plateau. Juste une tasse et un fruit. Il n'allait pas bien. Je ressentis immédiatement son malaise. Pendant toute la matinée, mon frère montra des signes de la maladie et pendant le repas du midi, il ne se pointa même pas. Il eut envie de s'allonger. Qu'est-ce qu'il avait ? J'écourtai mon repas pour aller le voir. Il ne semblait vraiment pas bien. Il dormait et je ne voulus pas le réveiller. Je descendis pour chercher le surveillant.
-Excusez-moi, mais mon frère est malade, est-ce que vous savez où est l'infirmerie pour qu'il y aille ? Ou est-ce que l'infirmière vient ? Je ne sais pas trop comment ça marche ?
-Je vais m'en occuper.
Il descendit avec Adam et ce dernier semblait avoir froid. Je les suivis à l'infirmerie et je reconnus la mère de Colin. Elle tourna les yeux vers moi et je reconnu les traits de son fils. Il était le parfait mélange de ses deux parents.
-Anna, c'est bien ça ?
-Oui Madame.
-Ne vous inquiétez pas, je vais bien m'occuper de votre frère.
-Est-ce que vous pensez qu'il sera remis sur pieds tout à l'heure ? Parce que s'il ne va pas bien, nous rentrerons ce soir au lieu de demain matin.
-Je pense oui. Attendez Anna, donnez ceci à votre professeur pour votre frère en allant en cours.
Je pris le mot qu'elle me tendit et je filai à mon cours. Je n'écoutai rien du tout. À la fin de mon seul cours de l'après-midi, Colin me retint par le bras.
-Adam ne va pas mieux ?
-Non. Je vais aller voir comment il va. Ta mère m'a dit qu'il irait mieux.
-Ma.. Ah. Je t'accompagne si tu veux bien. J'ai un truc à lui demander.
Il passa par un chemin plus court et nous arrivâmes en silence à l'infirmerie. Adam se reposait dans un coin et je montai sur le lit pour le réveiller.
-Salut belle rousse.
-Salut beau roux, tu vas mieux ?
-Je me tape une crise de foie sévère mais ça va. Ça va Anna, ajouta-t-il.
Il avait un teint un peu cireux. Il me fit signe de m'allonger près de lui et il se décala dans son lit pour que je puisse m'allonger à côté de lui.
-Maman va paniquer quand elle va l'apprendre. Tu vas te faire couver à mort.
-Oui, je crois aussi. Par contre, je ne sais pas comment faire pour la moto.
-Je pense qu'on peut la laisser là. Tu ne vas pas beaucoup bouger ce week-end. Je vais conduire au retour.. Tu crois qu'on peut partir dès ce soir ?
-Demande à la mère de Colin, marmonna mon frère.
Je me redressai et je me rendais auprès des Lightwood. Apparement il lui faisait signer un papier. J'étais intimidée en réalité. Elle se tourna vers moi avec un grand sourire sur les lèvres. Elle acquiesça quand je lui demandai si nous pouvions partir chez nous plus tôt. Adam voulait récupérer sa trousse de toilettes mais aucun de ses vêtements, il avait aussi utilisé le service de pressing. Je me rendis dans son dortoir pour récupérer ses affaires avant de prendre les miennes et de prévenir Gladys que nous partirions quand elle serait prête.
-Oh Adam ne va pas mieux ?
-Non pas tellement, je pense qu'il sera mieux à la maison qu'à comater dans l'infirmerie.
-Tes parents viennent nous chercher ?
-Non, nous avons notre voiture avec nous.
-Tu as ton permis de conduire ?
-Oui bien sûr.
Elle sourit largement et me demanda de l'attendre pendant 10 minutes, le temps qu'elle prenne des affaires avec elle. Dix minutes plus tard, elle revint avec son manteau sur elle et sa valise. Nous sortîmes de l'établissement en même temps que les collégiens et je me rendis dans notre garage. Elle fut surprise de voir la voiture mais elle ne fit pas de remarque. Elle s'installa et nous prîmes Adam au passage. Je sentais que j'allais passer un bon week-end... du moins... Je l'espérais.
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