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Chapitre dix-sept

Rick avait pris un coup cette semaine, ça se voyait à son regard ultra sérieux alors qu'il nous attendait devant Crawford le vendredi. Dès qu'Anna le vit, elle traversa n'importe comment la rue pour lui sauter au cou. J'étais un peu derrière elle et je vis le regard de Colin poser sur eux, il analysait la situation. Pourquoi ? Je l'ignorai.

-Passe un bon week-end Adam.

Je me tournai vers Seth et je lui tendis la main. Il avait une certaine poigne avec moi. Il m'avait dit qu'il avait toujours peur d'écraser la main des gens mais ce n'était pas un souci avec moi. Une poignée de main donnait le ton. Une poignée de main montrait la force de quelqu'un.

-Toi aussi ! Bon baby-sitting demain soir !

-Colin vient m'aider et mes petites sœurs l'adorent.

-Elles vont encore essayer de me travestir. Elles trouvent que je suis plus beau avec du mascara, expliqua ce dernier alors que Seth éclatait de rire. Tu salueras Anna de ma part, elle est occupée.

Je lui serrai la main et je rejoignis mon meilleur ami. Je le pris dans mes bras.

-Merci pour tout. T'es un gars bien Hamilton.

-Avec toi, toujours. Bon, on y va ?

Anna lui prit le bras et nous filâmes dans un bus. Rick n'avait pas de voiture et n'aurait pas pu venir nous prendre tous les deux. Je ne prenais pas souvent le bus et là, avec mon uniforme de Crawford, j'avais l'impression d'être un extra-terrestre.

-Tu y vas quand ?

-Ils viennent le chercher tout à l'heure, dans la soirée. Je n'ai pas dormi depuis une semaine.

-Je vais venir avec toi.

-Non Adam. C'est très aimable de ta part mais.. tu es trop reconnaissable. Tu es un Hamilton, tu ne dois pas être mêlé à ça plus que tu ne l'es déjà. Je m'en veux suffisamment de vous avoir entraînés dans nos histoires de famille...

-T'inquiète, répondit Anna. On part en Irlande samedi, tu veux qu'on te ramène un truc ?

-Un truc bien kitsch pour vous forcer à aller dans une boutique de touristes. Je sais à quel point vous adorez ça.

-Tu pousses le bouchon un peu loin, Maurice.

Il me regarda et il éclata de rire. C'était bon de le retrouver. Nous descendîmes dans le centre de Londres. Il y avait beaucoup d'agitations dans la rue, loin du calme de mon lycée et ça me faisait un bien fou.

-Tu n'aurais pas une clope ? demandai-je à mon meilleur ami.

-J'ai arrêté Adam. Parce que mine de rien, j'aimais pas tant que ça et en plus, vu les prix des paquets... je préfère me payer autre chose. Tant que j'aurais pas de stage rémunéré, je freine les dépenses. En plus je vais devoir vous rembourser, ajouta-t-il d'un ton grave.

-C'est hors de question Richard, intervint ma sœur. C'est un cadeau.

-Anna. J'y tiens. Je vais réparer les dégâts causés par ma sœur et je vais le faire rapidement en plus. C'est une question d'honneur.

-Arrête de le gaver Anna Banana. Tu as des nouvelles de Chel, Rick ?

-Non. Pas depuis longtemps, je vais l'appeler d'ailleurs. Elle ne travaille pas aujourd'hui je crois.

Je jetai un coup d'œil à Anna. Elle ne le savait pas. Je pouvais le lire dans son regard.

-Ouais Chelsea, comment ça va ? Je suis avec les jumeaux et on voulait aller prendre un verre, tu es okay ? On te rejoint chez toi alors. Ça marche.

Anna ne réagissait pas. Je ne savais pas si elle avait eu des contacts avec sa meilleure amie dans la semaine. Elle eut un sourire de façade et je sus que c'était non. Nous reprîmes le bus et nous arrivâmes devant chez Chelsea. Je sonnai à la porte et elle vint nous ouvrir. Elle était en affaire de sport.

-Salut. Entrez !

Elle me précéda dans le salon et un regard vers Rick, m'apprit qu'il était surpris de l'accueil, surtout vis à vis de ma sœur.

-Je vais chercher des bières si vous voulez, moi je ne bois pas, je bosse exceptionnellement ce soir, je vais pas y arriver déchirée, s'esclaffa-t-elle.

-Comme si tu ne l'avais jamais fait, siffla Anna entre ses dents.

Le visage de Chelsea se referma immédiatement.

-Je ne me laisserai pas insulter chez moi alors si tu n'es pas contente Anna, tu dégages.

Ma sœur se leva et sans un regard pour elle, elle quitta la maison. Chelsea était désemparée et je vis à son langage corporel qu'elle aurait fait n'importe quoi pour lui courir après. Cependant, elle se ravisa. Je me levai et je vis qu'Anna attendait dehors, sur le perron.

-Tu comptes la bouder longtemps ?

-Tant qu'elle sortira avec ce minable, pourquoi ? me répondit ma sœur avec mauvaise humeur. J'ai...

Elle s'arrêta et je vis une berline noire s'arrêter devant la maison de Chelsea et un mec en sortir. Je ne le connaissais pas. Il avisa de notre présence et nous salua avant d'entrer. Anna et moi nous nous regardâmes et nous le suivîmes. Chel lui fit la bise et elle l'emmena à l'étage. Je n'avais pas besoin d'être un grand habitué pour deviner ce qui se tramait sous nos yeux.

-Rick, on se casse. Chelsea ! criai-je. Il faut qu'on y aille, nos parents nous demandent.

-Quoi ? Déjà ?

Elle était en haut des escaliers de sa maison.

-Ouais désolé. On se revoit plus tard.

Elle acquiesça et je sortis de la maison en entraînant Anna par le bras.

-C'est bien ce que je pensais ? marmonna mon ami.

-Oui.

Anna ne comprenait pas et elle fit un geste brusque pour se dégager de mon emprise.

-C'était un client... soupirai-je.

-Tu veux dire qu'elle se prostitue ?

-Non, un client de Grovius, insistai-je. Elle passe la drogue pour lui. Il vient de délocaliser ses affaires dans une petite banlieue sans histoire. Je comprends mieux pourquoi il ne veut pas la lâcher. J'ai été trop con. J'aurais dû foutre le mec dehors.

Sa voiture passa près de nous et je n'eus pas le temps de regarder la plaque d'immatriculation. Anna semblait un peu sonnée. Rick aussi. Ce dernier ne tarda pas à nous laisser lorsque sa dépressive de mère l'appela.

-Anna...

-Elle est tombée plus bas que je ne le pensais. J'avais l'espoir que c'était une passade. J'avais l'espoir qu'elle voulait juste coucher avec un bad boy mais là... Il faut la sortir de là.

Nous marchions sans réel but dans la ville et il me fallut quelques minutes pour comprendre que nous étions pas très loin du bureau de notre père. Je pris la main d'Anna et nous franchîmes la porte de l'immeuble.

-Bonjour Madame, est-ce que Monsieur Hamilton est disponible ?

-Vous avez un rendez-vous ? me demanda-t-elle au moment où elle leva les yeux vers moi.

-Non.

-Je suis désolée mais ce ne sera pas possible de voir monsieur Hamilton sans rendez-vous, rétorqua-t-elle en plissant des yeux. Vous voulez en prendre un ?

-C'est bon lâche l'affaire, grogna ma sœur. On le trouvera tous seuls merci.

Anna s'engagea dans les escaliers alors que la dame s'offusquait. Je lui fis un sourire désolé et je suivis ma sœur. Nous arrivâmes devant son assistante. Elle avait changé, je ne la connaissais pas.

-Monsieur Hamilton est en rendez-vous ?

-Il est...

J'entendis des bruits de pas derrière nous et Anna poussa la porte du bureau des deux mains.

-Salut Papa... Grand-Papa !

Je passai ma tête et je me rendis dans le bureau alors qu'Anna était déjà dans son rôle angélique et qu'elle les embrassait tous les deux.

-Monsieur Hamilton, je vais...

-Laissez-nous.

La voix de mon père était ferme et la jeune femme ferma la porte. Anna fit le tour du bureau pour serrer Papa dans ses bras alors que je serrai la main de notre Grand-Père.

-Que faites-vous ici ?

-On a pris le bus en sortant du lycée et on a marché un peu en ville... avant d'arriver devant ta porte.

-Le bus ?

Je me tournai vers Lord Hamilton.

-Papa nous a emmené lundi matin, nous n'avions pas la voiture. Votre épouse est contente de fêter son anniversaire demain ? C'est toujours le midi ?

-Absolument et ça se terminera par une soirée au château de...

-Anna et moi ne serons pas présent pour la soirée.

-Adam, soupira mon père.

-Il se trouve que nous sommes autant Butler qu'Hamilton. Et notre oncle Tobias est à Dublin pour quelques heures. Nous assisterons au déjeuner mais pas au dîner. À la base, nous devions faire ce voyage avec Maman mais elle a annulé. Son frère fait le déplacement spécialement pour nous. Il sera déjà très déçu de ne pas voir sa sœur.

-Très bien, soupira mon Grand-Père. Mais il va de soi que votre comportement devra être exemplaire demain. Nous avons des amis avec nous le midi.

-Notre comportement est toujours exemplaire Grand-Papa, affirma Anna en lui prenant les mains. N'en doutez absolument pas.

Lord Hamilton esquissa un sourire et nous embrassa tous les deux. Il resta un peu plus longtemps avec Anna néanmoins.

-Je vais écrire une lettre à votre Grand-père, vous lui transmettrez de ma part.

-Oh.. d'ailleurs, nous n'avons pas vraiment eu le temps de faire un cadeau à Lady Hamilton avec l'internat. A-t-elle fait une liste ou quelque chose dans ce genre ? demandai-je en jetant un coup d'œil à mon père.

-Ce n'est pas la peine Adam, me répondit ce dernier. Vous n'aurez qu'à signer la carte avec nous.

-C'est très gentil, mais j'insiste.

-Il semblerait que tu sois un peu à sec en ce moment Adam, non ?

La pique me transperça et mon visage se ferma. Anna comprit que j'allais répliquer un truc parce qu'elle m'interrompit.

-J'ai de l'argent sur moi Papa, ne t'inquiète pas. On va y aller. Oh et tu penses que tu pourrais dire à tes assistantes, secrétaires de nous laisser monter la prochaine fois ? C'est un peu insultant de se faire refouler à l'entrée de ton bureau.

-Je vais leur transmettre une note. Attendez. Prenez ça pour le taxi.

Elle hocha la tête en saisissant les billets et me traina par le bras en dehors. J'étais agacé par mon père. Je ne pouvais jamais m'amender avec lui. Je broyai clairement du noir et cela commençait à se sentir sur Anna. Elle finit par me gifler.

-Tu arrêtes oui ? Tu m'agaces.

-Moi c'est notre père qui m'agace, grognai-je. Tu as vu comment il m'a parlé ? Je ne peux jamais être lavé de tout soupçon avec lui.

-Tu n'auras qu'à lui exploser le nez ce soir à la boxe, en attendant, on va aller acheter un cadeau à Lady Pupute..

Le taxi nous attendait et nous nous fourrâmes à l'intérieur. Je laissai Anna nous guider. Nous nous arrêtâmes devant une librairie.

-Qu'est-ce qu'on fait là ? grognai-je encore une fois ce qui me valut un regard noir de la part de ma jumelle. Elle ne sait pas lire.

-Je sais. Mais en lui achetant un livre rare que j'aimerai avoir, dans six mois, je pourrais lui emprunter et ne jamais lui rendre.

Elle eut un tel sourire que je ne pus m'empêcher de rire. C'était bien le genre de ma sœur. Je poussai la porte de la librairie et l'odeur des livres me submergea de manière folle. J'allais directement dans le coin des ouvrages rares.

-Oscar Wilde ou Henri James ? interrogea-t-elle.

-Donc ton auteur favori versus l'un de mon top cinq ?

-Oscar est aussi dans ton top cinq, sourit-elle.

Elle hocha la tête et regarda dans l'œuvre de Wilde. Elle sortit une édition splendide du Portrait de Dorian Gray. J'hochai la tête alors qu'elle me tendait l'ouvrage.

-Je savais que j'allais te redonner le sourire Adam.

Je n'avais pas remarqué que je souriais.

-Merci Anna.

-Je serai toujours ton ange gardien, brothah. Allez, on passe en caisse. Elle va détester c'est sûr mais Grand-Papa va adorer lui. Il adore Wilde, comme toi. Il ne pourra qu'apprécier la qualité de l'ouvrage.

-Tu as l'air bien sûre de toi petite Anna.

Et pourtant, elle avait bel et bien raison. Le lendemain pour le déjeuner, je vis tout de suite le tic de Lady Hamilton en ouvrant notre présent.

-Une édition originale les enfants ? Et bien, quel présent magnifique ! s'exclama notre Grand-Père en m'accordant l'un de ses rares sourires de satisfaction.

-Oui, tout à fait, répondit sa femme. C'est charmant mes enfants.

Anna tiqua et mon père me jeta un regard signifiant clairement : je sais ce que vous avez fait. Ma mère me fit signe d'approcher d'elle dans le salon. Il y avait pas mal de monde aussi j'étais obligé de saluer des personnes au passage.

-J'aimerai que tu prennes soin d'Anna quand vous serez en Irlande d'accord ? Elle m'inquiète depuis l'histoire avec son ancien petit-ami. Tu ferais ça ? J'ai prévenu mon frère mais...

-Maman, ne te fais pas de soucis, je suis certain que ça lui fera le plus grand bien de retourner...

J'allais dire chez nous et ma mère le comprit. Ses yeux brillèrent d'une grande fierté.

-Pourras-tu dire à mes parents que je viendrai sûrement dans la semaine ?

-Marre des Sasanach ? demandai-je en gaelige.

-Un grand besoin de retourner aux sources surtout, répondit-elle sur le même ton que moi. Anna ! Je disais justement à ton frère que vous deviez faire attention à Dublin, d'accord ? Ne buvez pas plus que de mesure, même si mon frère vous le demande.

-Nous boire ? Jamais.

Anna eut un petit sourire sarcastique et ma mère leva les yeux au ciel.

-Maman, tu veux t'enfuir avec nous ? demanda ma sœur. Tu peux tu sais. On laisse Papa tout seul avec son père et sa belle-mère, ça ne me dérangerait pas plus que ça.

-Je t'ai entendu Anna, fit la voix de mon père derrière-moi.

-Depuis quand tu parles Gaelige ? hallucina ma sœur.

-J'ai appris en même temps que vous, répondit-il en embrassant ma mère sur la joue.

Ma sœur le fixa d'un air assez perplexe pendant de longues secondes.

-Tu bluffes, sourit-elle avec un dédain. Pas la peine de mentir, je le sais.

Mon père fronça les sourcils faisant un peu perdre de sa superbe à Anna avant de rire.

-Je ne pourrais pas tenir une longue conversation mais j'ai des notions.

-Je savais bien que tu étais un menteur.

-Tu ne ferais pas de la politique si ce n'était pas le cas, ajoutai-je complétant la phrase de ma sœur.

Mon père me jeta un regard un peu froid. Visiblement, il n'avait pas digéré l'histoire de la banque. J'avais été lui demander hier de venir sur le ring avec moi et il avait refusé sous prétexte de travail. J'avais compris qu'il était vraiment fâché contre moi. Mon objectif était donc de le rendre carrément furax pour que sa colère et sa déception passe une fois qu'il m'aurait dit tout ce qu'il avait sur le cœur.

-Je peux savoir ce que tu veux dire par là ?

-Les politiciens ne sont pas reconnus pour leur franchise et leur sincérité.

-De mieux en mieux Adam. Mais continue ton propos, je t'en prie.

-Wentworth, le reprit ma mère en posant sa main sur son bras. Pas ici.

-Tu as raison Jessica. Allons dehors Adam.

Il se dégagea du bras de ma mère et se redressa.

-Tu veux te battre Papa ? sifflai-je avec sarcasme. Tu aurais peut-être pu le faire hier soir quand je t'ai proposé mais là, c'est trop tard.

Je lui tournai le dos et je marchais vers Franck, le fils du premier ministre qui venait d'arriver au bras d'une fille magnifique. Je l'avais vu dans un magazine féminin d'Anna.

-Mademoiselle, bienvenue dans la Casa Hamilton. Vous trouverez le bar de ce côté là, si vous voulez y aller, Franck vous rejoindra dans quelques minutes.

Ce dernier lui sourit et elle se dirigea parmi les invités.

-Qu'est-ce que tu veux ? demanda le fils du premier ministre.

-Tu n'as pas un truc sur toi par hasard ? Un truc léger juste histoire de ressentir un peu d'euphorie ?

-Tu me connais trop bien toi, se mit-il à rire. On sort dehors ? J'ai de l'herbe de très bonne qualité. Anna n'est pas là ?

-Elle joue la fille modèle avec nos parents pour le moment. Et puis, tu es accompagné...

-Elle sait que mon cœur lui appartient. Allez, viens. Je vais aller saluer ta Grand-Mère.

-La belle-mère de mon père. Pas ma Grand-Mère.

Il eut un sourire en coin et Anna arriva vers moi.

-À quoi tu joues ? tu ris avec ce taré maintenant ? C'est quoi le plan ?

-Rien qui ne concerne un ange, murmurai-je en lui caressant la joue. 

Elle pinça la bouche et poussa un cri quand Franck la saisit par les hanches pour l'embrasser sur la joue. Le contenu du verre qu'elle tenait se renversa sur sa robe.

-Mais qu'est-ce que tu es relou sérieux ?! Ça t'amuse de me faire faire une crise cardiaque, espèce de débile ?

-Anna !

Lord Hamilton se figea juste derrière nous. J'analysai la situation rapidement. J'avais quelques secondes pour la sortir de là, j'ouvris la bouche mais l'invité de mon Grand-Père me devança.

-Excusez-la milord. Je lui ai fait peur et je ne le prends pas mal. Anna et moi sommes d'excellents d'amis. N'est-ce pas mon Anna ?

-Vu que tu viens de bousiller ma Vera Wang, et que tu n'es pas au sol avec le nez explosé, oui, je présume qu'on peut dire ça.

-Anna Hamilton, tu es la fille qui fait battre mon cœur.

Elle soupira bruyamment et partit à l'étage. Franck posa sa main sur l'avant-bras de Lord Hamilton et lui parla de politique. C'était un parfait idiot sur certaines choses mais il pouvait surprendre par sa connaissance du pouvoir. C'était sûrement pour ça que dans le fond, Anna et moi, nous l'aimions bien. Je filai dans les étages et je trouvai ma sœur en sous-vêtement entrain d'enfiler une robe trouvée dans la chambre que nous avions chez Grand-Père. Elle était entrain de pester contre « cet abruti de débile ».

-Charmante cette robe.

-Ferme-la et aide moi à la fermer. J'ai l'air d'une vieille dame là-dedans.

Je me reculai. La dernière fois qu'elle avait porté cette robe deux ans auparavant, elle n'avait pas ce corps. Elle avait grandie et la robe était moulante sur elle.

-Tu t'es regardée dans un miroir ?

-Pas encore.

Elle le fit et eut un petit sourire.

-C'est pas si mal, dit-elle en tirant un peu sur le bas de la robe qui lui arrivait légèrement au dessus-du genou désormais. Tu peux me passer un rouge à lèvres ? J'en ai mis un dans ta veste de costume.

Je le fis et sa bouche devint légèrement nacrée en rose. Elle aimait ce qu'elle voyait, l'ensemble lui plaisait, je pouvais le remarquer. Nous redescendîmes à la réception et je vis de loin que nos parents parlaient avec les parents de Franck. Où était ce dernier ? C'était ce que je voulais savoir. Nous avions une affaire à régler tous les deux. Je le trouvais sur la terrasse avec sa It-Girl. Quand il vit Anna, son sourire s'agrandit.

-Ne me dis pas que tu m'en veux encore ! Cette robe te va à ravir Anna chérie.

-Tu arrêtes ou je te brise les noisettes.

Je levai le bras pour attirer un serveur avec des flûtes de champagne. Nous n'allions pas tarder à passer à table, je m'en doutais bien.

-Envoie ce que tu as Franck. Sinon je vais mourir avant la fin de cette journée.

Il me sourit et il me tendit un joint après l'avoir allumé et tiré une grosse bouffée. Je me mis à tousser comme un malade et il se mit à rire cet imbécile. Je le tendis à Anna qui déclina d'un hochement de tête.

-Et si nous allions voir les fleurs là-bas ? proposa Anna, sauf si vous voulez vous faire chopper par nos pères entrain de vous droguer.

-C'est juste un joint, rétorqua la It Girl.

Nous nous tûmes tous pour la regarder et Anna tourna les talons après avoir levé les yeux au ciel. Elle descendit les escaliers et se retourna.

-Y'en a pas un de vous deux qui pourrait m'aider, y'a une flaque de boue et je veux pas bousiller mes talons.

Franck se précipita et je les suivis. Il la souleva pour la reposer sur la terre ferme, oubliant la fille qu'il avait ramené. J'étais un peu abasourdi mais Anna avait ce pouvoir sur les hommes. Nous allâmes près de la balançoire pour fumer en paix. Nous n'avions pas eu de nouvelles de Rick et je savais que ça l'inquiétait autant que moi. Je tirai sur le joint et commençait à faire des ronds avec la fumée. Je fermai les yeux. Pourquoi il n'appelait pas ? Je n'avais pas osé le faire hier soir mais j'aurais dû. J'étais un piètre ami. Je m'éloignai de quelques pas. Vous êtes bien sur le répondeur de Richard. Laissez un message après le bip sonore.

-Richard. Rappelle-moi s'il-te-plaît. Je suis hyper inquiet. Tu sais que je dois partir en Irlande et je ne pourrais pas le faire sans avoir la certitude que tu vas bien. Envoie moi un message et si tu as un souci, j'arrive, okay ? Bye.

Je me tournai et captai le regard un peu vide d'Anna. Elle avait un truc mais je ne savais pas quoi. Ça me tracassait. Étais-je dans le fond plus angélique que ma jumelle ? Ou était-ce seulement avec elle que mon côté ultra protecteur ressortait ? Je pourrais faire n'importe quoi pour elle. Je le savais. Je pourrais tuer pour elle, m'accuser à sa place d'un meurtre. Et je savais qu'elle était prête aux mêmes sacrifices. Je pris une dernière bouffée et je vis le majordome de Lord Hamilton venir vers nous. Il avisa de la présence de la fumée mais ne dit rien, comme d'ordinaire.

-Le repas est servi monsieur.

-Merci. Il faut qu'on y aille. Mademoiselle, dis-je en me tournant vers la It-Girl.

Je lui tendis mon bras, mais elle me colla un vent, en s'accrochant comme la moule pas fraîche qu'elle était au bras de Franck. Pauvre fille. Anna me prit la main et nous retournâmes à l'intérieur. Ils allaient passer à table et n'attendaient plus que nous. Je tirai la chaise d'Anna. Le Calvaire allait commencer.

-Je dois t'avouer que je suis assez curieuse de savoir comment tu as rencontré Franck, dis-je à la jeune femme assise juste en face de moi durant le repas.

-Oh.. c'était à une soirée ?

-Ça fait longtemps ?

-Il y a une semaine mais je sens que lui et moi c'est comme le feu et la glace.

Le feu et la glace. Je donnai un coup à Anna pour ne pas qu'elle se mette à rire mais c'était sans compter sur le regard méprisant que posa le Premier Ministre sur la jeune femme. Ma sœur l'interpella et il lui sourit.

-Je me demandais si c'était possible pendant les vacances de faire un stage à votre bureau.

Tout le monde s'arrêta de parler autour de la table pour la regarder. Moi le premier. De quoi elle parlait ?

-Adam et moi serions très intéressés par ça.

-Nous sommes intéressés ? demandai-je.

-Évidemment.

J'eus un petit rire qui agaça encore un peu plus Lord Hamilton.

-Vous êtes toujours les bienvenus, mais pourquoi ne pas demander à votre père ?

-Je n'aimerai pas mon taxe de favoritisme.

Anna se mit à rire. C'était une pique pour son fils qui avait eu son job d'été grâce à son père. Ma mère commença à rire sous cape.

-Et je sais que ça m'aidera dans le futur.

-Dans le futur Anna ? Tu ne comptes pas rester à la maison pour t'occuper de nos futurs enfants ? se mit à rire l'autre relou.

-Il faudrait déjà que nous soyons mariés pour ça et c'est pas gagné Franck.

-Mais que faut-il pour attirer ton attention Anna ? soupira ce dernier.

-Et bien pour que j'envisage la possibilité que tu puisses me courtiser, il faudrait que tu deviennes major de ta promotion à Cambridge et que tu trouves un travail sans l'aide de ton père qui te permet de gagner deux à trois fois mes rentes annuels. C'est un bon début je pense.

-Rien que ça ? Tu viens de me donner un nouvel objectif qui remplit mon cœur de joie.

-Et bien tu as du travail à faire alors mon garçon, sourit la mère de Franck.

-Mais quand la fille de tes pensées te fait une telle offre, comment ne pas vouloir la satisfaire ?

-Et il va de soi, continua ma sœur, que ce sera à toi de t'occuper de nos éventuels enfants.

-Tu n'as pas la fibre maternelle Anna ?

-Oh si, mais dans notre monde, il est important de montrer l'exemple de l'émancipation de la femme et puis comme je siègerai à la chambre de Lords, je n'aurais pas vraiment le temps de faire de la purée de carotte.

Lady Hamilton s'étouffa avec un morceau de Yorkshire pudding et les yeux de mon Grand-Père s'exhorbitèrent.

-Pardon Anna, ai-je bien entendu ?

-Entendu Grand-Papa ?

Elle était l'innocence même et je perçus le regard de mon père poser sur nous, réfléchissant à toute vitesse.

-Tu siègerais à la chambre des Lords ?

-Je suis l'aînée, cette charge a toujours été dévolue aux aînés, n'est-ce pas ? Donc à moins d'être parfaitement machiste et sexiste, on ne peut pas me refuser une place qui me revient de droit. Et pour reprendre notre discussion Franck, tu comprends bien que je n'aurais pas le temps.

-Tu ne dis rien Adam ?

J'étais sous le choc. Anna ne m'avait jamais parlé de ça. Est-ce qu'elle pouvait devenir la future Lady Hamilton en me retirant ce titre dont on m'avait toujours répété que je le transmettrai à ma descendance ? Pouvait-elle vraiment me voler cette partie de mon héritage que je ne pouvais pas partager avec elle et me libérer de cette charge ?

-Et bien, je pense que nous avons quelques années pour y penser, nous ne souhaitons ni le décès prématuré de notre Grand-Père ni celui de notre Père. Et c'est quelque peu.. morbide d'en parler tout de suite, à table. D'ailleurs, Grand-Papa, j'ai entendu dire qu'il y avait un match Angleterre-Irlande au Lord Cricket Ground. Nous pourrions y aller ensemble.

Je devais changer de conversation rapidement, je le savais. Et mon Grand-Père sauta sur cette occasion pour ne plus penser à sa petite fille qui voulait chambouler ce qui avait toujours été. Dans le fond, je bouillonnais. Plus j'y pensais, plus ce projet était insensé. Anna aurait dû m'en parler avant de tout déballer en public. M'avait-elle un jour demandé si ça me plaisait vraiment ou pas ? Je n'en avais pas le souvenir. Depuis quand voulait-elle me mettre ainsi dans l'embarras ? Après le repas, je m'éloignai. Je n'avais pas envie de la voir, le temps de remettre de l'ordre dans mes idées. Je fut arrêté par mon père.

-Lâche-moi immédiatement.

-Nous devons parler.

-Écoute Papa, ce n'est ni le lieu, ni le moment.

-C'est tout à fait le moment.

-Tu commences royalement à me faire chier, qu'on se le dise. Tu m'as donné la vie y'a 18 ans, c'est très sympa, mais tu n'as pas à me donner des ordres. Je.. n'ai pas envie de te parler. Alors je vais rentrer à la maison. Dis à Anna de me rejoindre quand elle aura fini de mettre notre famille dans l'embarras.

Je me dégageai vivement avant qu'il ne dise un mot et je repartis dans la voiture. Je roulai un peu au hasard. Mon téléphone vibra. C'était Anna. Je ne répondis pas. J'avais besoin de réfléchir un peu. Et soudainement, je compris. Elle voulait juste leur dire à tous qu'ils étaient des macho et des sexistes. C'était ça le truc. Et faire comprendre à la nouvelle copine de Franck qu'elle n'aurait aucune chance avec lui. J'étais trop bête. J'aurais dû le comprendre dès le début. Je relevai les yeux de mon volant. J'étais devant l'appartement de Rick. Je grimpai l'escalier et je frappai à la porte de sa famille. Sa mère m'ouvrit et je compris ce que mon meilleur ami avait voulu me dire depuis quelques temps. Elle avait replongé. Elle avait le visage émacié et cireux d'une femme qui ne sortait jamais et se nourrissait de cocaïne au petit dej.

-Excusez-moi mais est-ce que Richard est là ?

-Qui ?

-Rickie, répondis-je en cachant mon effroi face à cette mère incapable de reconnaitre le prénom de son fils.

-Ah..

Je fis un pas à l'intérieur de l'appartement alors qu'elle appelait son fils. Je n'étais venu que peu de fois chez lui, mais je ne me souvenais pas qu'il y avait une telle odeur de came. Mon meilleur ami arriva. Il était vraiment amoché. Il avait des marques de bleus sur le visage.

-Adam.. qu'est-ce que...

-Je t'ai envoyé un message.

-Je n'avais plus de batterie et je l'ai remis à charger avant de dormir. Viens dans ma chambre.

C'était la seule pièce clean de la maison et je me sentis très mal à l'aise. Je l'avais ramené chez moi dans mon mini-château alors qu'il vivait dans trois fois rien et qu'il s'en sortait par son mérite et non par son nom comme moi. S'il avait été renvoyé du lycée, lui n'aurait pas pu retrouver une place quelque part aussi facilement. Je ne valais rien et pourtant c'était à moi que tout le monde ouvrirait ses portes.

-Il s'est passé quoi ?

-Ils m'ont passé à tabac pour passer un message à Charity. De ne jamais plus les approcher. Voilà ce qu'il s'est passé. J'aurais voulu t'appeler mais j'ai eu une honte comme c'est pas possible.

Mon meilleur ami se laissa tomber sur sa chaise de bureau et il passa la main sur son visage.

-J'ai tellement cru que ma sœur allait changer. Vraiment, je l'ai cru mais encore une fois, on trinque pour elle. Ma mère est une putain de loque, ma sœur une cassos. Je pourrais jamais m'en sortir. Je suis condamné à toujours souffrir pour elles deux.

Il avait les larmes aux yeux en parlant et je ne pouvais pas le supporter. Pas venant de lui.

-Prends tes affaires Richard.

-Quoi ?

-Fais tes valises. Tu vas venir habiter chez moi.

-Je ne peux pas faire ça Adam. Je ne peux pas laisser ma mère ici. Elle n'est pas en état de s'occuper d'elle, tu ne l'as pas remarqué.

-Elle n'est pas en état de s'occuper d'elle, répétai-je. Mais elle n'est pas en état de s'occuper de toi non plus. C'est toi l'enfant.

-Je ne suis plus un enfant Adam. Je suis un homme.

-Et tu as un crédit à payer à la fin de tes études et tu dois penser à toi un peu. L'altruisme c'est bon quand on est soi-même pas dans la dèche.

-Ma mère n'y survivrait pas et c'est ma seule famille je te rappelle.

-Moi aussi je suis ta famille.

-C'est différent Adam, murmura mon meilleur ami. Écoute, c'est gentil d'être passé mais je pense que tu devrais y aller.

-Wow. Okay.

Je me redressai et je me retournai.

-Je suis content que cette histoire de dette soit terminée. Je te souhaite une bonne continuation.

-Adam, ne le prends pas comme ça vieux.

Je ne répondis pas et je retraversai la pièce de salle à manger pour ouvrir la porte et repartir. Qu'est-ce qu'ils avaient tous ? Mon père ? Anna ? et maintenant Rick ? Le problème venait de moi manifestement. Je retournai chez moi. Il n'y avait personne. Je pris mes billets d'avion et mes bagages. J'allais l'échanger et partir plus tôt. J'appelai une des domestiques.

-Vous direz à Mademoiselle Anna que je suis parti plus tôt et qu'on se rejoint à Dublin.

J'avais appelé un taxi pour me rendre à l'aéroport. Je regardai le paysage défiler sous mes yeux sans un mot. J'avais tout fait pour Rick et il n'avait pas vu ma détresse et le fait que j'avais juste envie de parler à un ami. C'était ça de tenir aux autres, ils nous décevaient. J'avais été beaucoup trop angélique alors que ce n'était pas mon rôle. À vouloir contenter tout le monde, je m'étais mis tout le monde à dos. Cette fois-ci, ils allaient avoir une raison de tous me haïr.

Quelques heures plus tard, je passais la porte de la maison de famille des Butler pour y poser mes affaires. Mes Grands-Parents n'étaient pas là. Parfaits. J'allais pouvoir aller picoler dans un pub, tranquille. Je pris un vélo, de l'argent et je filai. Je m'arrêtai au premier que je croisais et je commandai une pinte. Je l'avalais rapidement. Il était 18h. Anna n'arriverait pas avant deux bonnes heures. J'en pris une seconde. Le temps allait être long. Je ne savais pas dans quel état allait me récupérer ma jumelle, mais je m'en foutais. J'avais envie d'oublier qui j'étais, d'oublier que j'étais un Hamilton, un Butler et je voulais juste m'amuser comme n'importe qui sans la pression sociale, familiale. Je voulais juste être un gosse de 18 ans et je me fis la promesse de l'être. 

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