Chapitre 2
Ce cri qui m'avait d'abord semblé être une illusion devenait de plus en plus intense. Je me relevai dans un effort monumental. Un pas après l'autre, je me dirigeai vers cette voix en titubant. Arrivé à mi-chemin, j'aperçus mon frère jumeau. Ce n'était pas une illusion. Je courrai alors vers lui pour lui porter l'aide qu'il réclamait haut et fort.
- Au secours ! À l'aide ! Aidez-moi ! Il y a quelqu'un ? Par pitié aidez-moi ! Ne me laissez pas mourir ici ! Pitié ! À l'aide !
Il hurlait encore et encore de toutes ses forces. En effet, il était sous les décombres de sa maison qui venait d'être consumée par le feu. Tout avait brûlé. Je m'approchai des tas de bois calciné encore souffrant que je dégageai pour le faire sortir.
- Il y a quelqu'un ? Qui est là ? Ne m'abandonnez pas, s'il vous plaît.
Je le vis enfin sous les braises encore chaudes. C'était horrible. Il avait la moitié du corps calcinée. Remarcherait-t-il un jour ? Ces yeux aussi avaient été fumés. Sa peau était boueuse et sentait la viande grillée.
- Edoardo c'est moi, ton frère Ricardo.
- Oh sai-nt Dieu ! Tu es là,...... Ricardo..... sain et sauf. Ma famille, va les aider. Ils étaient de l'autre côté de la maison avant que le feu ne rase tout.
Je m'empressai de regarder le côté qu'il m'avait indiqué. À vue, c'était sûrement par là que le feu avait été déclenché. Aucune chance de survivre. Malheureusement aucune ! C'était déjà un miracle de le voir toujours vivant.
- Edoardo je suis sincèrement désolé. Ta famille était au mauvais endroit au mauvais moment.
Il se tut un moment avant de commencer à gémir très fortement. Je pleurais aussi mais j'évitais de crier de peur que cela n'amplifie sa douleur.
- Oh mon Dieu ! Non pas ça ! Non...
- C'est de ma faute. Tout est de ma faute, continua-t-il.
Surpris, je lui répondis :
- Comment ça de ta faute ?
Il ne répondit pas à ma question. Puis, il continua :
- Tue-moi Ricardo ! Tue-moi. Mets fin à mes souffrances, dit-il en pleurant.
- Non jamais. Tu vas t'en sortir. Courage. Je vais chercher de l'aide ; un médecin ou quelqu'un. Tiens bon.
- Si les barbares ont trouvé notre village et attaqué, c'est à cause de moi. Je leur ai expliqué comment neutraliser notre défense et tes hommes. C'est moi la taupe qui vendait des informations sensibles aux villages environnants.
Choqué, je fis quelques pas en arrière. Mes jambes s'étaient remises à trembler comme des feuillages au gré du vent. Je sentais la haine s'installer dans tout mon être.
- Ils m'ont promis de l'argent et des présents et m'ont assuré que ma famille serait en sécurité. Je t'ai toujours envié. Toi le pseudo homme parfait sans défaut. Tu as tout le temps été le centre du monde et tu effaçais ma présence. Les gens ne me considèrent pas autant qu'ils te considèrent au point de te nommer le Chef du village. Je voulais aussi ta place et tous tes prestiges. Tu devais mourir aujourd'hui Ricardo et moi je devais prendre ta place au sein du village et tous tes biens avec la royauté. Personne ne s'en doutera puisqu'on se ressemble comme deux gouttes d'eau.
Les traîtres ! Ils se sont servis de moi pour rayer le village de la carte du monde. Ils ont mis le village à feu et à sang en n'épargnant personne. J'ai été naïf, beaucoup trop.
Ses mots me parvenaient comme des milliards de coups de poignard dans le cœur. Je pris un bois encore brûlant que j'approchai au niveau de son torse pour lui transpercer les poumons. C'était pour le punir de son arrogance démesurée, pour le punir de m'avoir arraché des êtres chers à mes yeux.
- Oui c'est ça. Tue-moi. Finissons en. Va-y fait-le. Je le mérite, continua-t-il.
- Et moi qui te faisais confiance ! Je te voyais comme un second moi, un allié pour la vie. Tu n'es finalement qu'un traître, menteur, profiteur, tricheur, sans cœur. Je viens de comprendre que dans la vie, les personnes qui sont les plus proches de nous sont les seules vipères à nous mordre mortellement... C'est bien dommage.
Après un moment de réflexion, je jetai ce bois au sol.
- Non ! Te tuer serait trop facile. Tu vas devoir vivre avec ça sur la conscience. Adieu.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro