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##15

Adja songea qu'il lui manquait une information plus qu'importante. Ça risque d'être un peu gênant à demander, mais je ne peux pas comprendre grand-chose s'ils ne me l'expliquent pas.

« Vous parlez de maladie, vous me dites que toute la famille sauf Sylvana a péri du même mal... Mais que vous est-il arrivé, Alphonse ? Quels étaient les symptômes de cette maladie ?

— Une malédiction, répondit le vieil homme avant de se faire brusquement couper par Sylvana.

— Vous n'avez pas le droit ! Je n'ai rien fait de mal !

— Je veux savoir la vérité, vous vous disputerez plus tard ! s'énerva Adja, peu encline à les voir se crier dessus au lieu de lui répondre. Vous toussiez ? Vous êtes devenu tout bleu ?

— Je me suis desséché jusqu'à ce que ma peau devienne flasque, qu'elle colle sur mes os. Je ne me souviens plus du reste, c'était absolument terrible... »

Alphonse Dormeaux ferma les yeux, comme s'il était incapable de poursuivre. Sa petite-fille prit le relais.

« J'ai vu exactement la même chose pour Grand-Père et pour le reste de la famille. Ils vomissaient jusqu'à l'épuisement, même lorsqu'il n'y avait plus rien dans leur estomac.

— Sylvana, ne racontez pas des choses aussi sordides...

— Elle a besoin de savoir ! Elle et Léon peuvent nous aider à comprendre ce qui a détruit notre famille ! Un autre détail qui ne va pas plaire à Grand-Père... ils passaient leur temps à avoir besoin d'être nettoyés... quelque part. Je n'en dirai pas plus, essaie de deviner ce que cela implique.

— D'accord, fit Adja, même si elle n'était pas sûre de saisir de quoi lui parlait Sylvana. Je vais parler de tout ça à Léon quand il reviendra nous voir et il fera des recherches pour nous.

— Ce n'était pas normal. » déclara Alphonse.

Adja se tourna vers lui, fatiguée à l'avance de ce qu'elle allait entendre. Respecte les gens des autres époques, Adja. S'ils avaient une maladie qui n'était pas diagnostiquée en 1884, leur sentiment est logique. Ce n'est pas de leur faute s'ils croyaient à une malédiction.

« Pourquoi ? demanda-t-elle le plus poliment possible.

— C'est arrivé beaucoup trop rapidement pour être une véritable maladie. Et puis... Sylvana ne l'a pas attrapée ! Pourquoi aurait-elle été épargnée ? Sidonie avait parfaitement raison en disant qu'un esprit malfaisant la protégeait.

— Ou bienfaisant. » fit Sylvana.

Adja écarquilla les yeux – elle n'avait jamais envisagé cette possibilité.

« Quelqu'un t'aurait protégée de la maladie ? Mais pourquoi juste toi ?

— Parce que je suis exceptionnelle, ironisa Sylvana avec un air supérieur. Mais trêve de plaisanteries, il n'y a jamais eu d'autres esprits que Grand-Père et moi dans cette maison. Je n'ai pas attrapé cette maladie pour deux raisons. »

Elle regarda Alphonse dans les yeux et leva un pouce en l'air.

« Premièrement, je ne me suis jamais approchée de vous lorsque votre état s'est détérioré.

— Je me souviens que vous avez toujours eu peur des infections et des microbes en général, oui... Je ne me souviens pas de tout, mais vous n'êtes effectivement jamais venue me voir.

— J'en suis désolée, mais j'étais terrifiée de finir comme vous. On vous entendait gémir jusque dans la forêt, parfois !

— Et la deuxième raison ? enchaîna Adja.

— Lorsque Tante Sidonie est arrivée et s'est mise à insinuer que quelqu'un avait éliminé Grand-Père pour récupérer son héritage, je me suis méfiée. J'ai attendu quelques jours, et puis... »

Elle prit une longue inspiration.

« Mon père, Jules et Elisa ont commencé à avoir mal au ventre... Je me suis enfermée dans ma chambre avec de la nourriture, je ne voulais plus voir personne. J'ai mangé des fruits de moins en moins mûrs, je ne buvais sans doute pas assez... Un jour, je suis descendue au rez-de-chaussée pour prendre de nouvelles provisions et Tante Sidonie m'a accusée d'avoir maudit tout le monde. Elle l'a dit devant les trois malades, qui étaient tous rassemblés dans la salle à manger pour se forcer à continuer de vivre. Ils m'ont regardée avec une telle haine... des yeux vitreux... »

Adja secoua gentiment Sylvana par l'épaule et tenta de la réconforter :

« C'est fini, maintenant, plus personne ne te fera de mal.

— Je m'en fais déjà bien assez en repensant à tout cela..., soupira-t-elle. Donc... Ils m'ont regardée, j'ai pris à manger le plus vite possible et je me suis enfermée dans ma chambre. J'ai barricadé la porte en détruisant le parquet et je suis restée là jusqu'à ma mort. Je n'ai pas côtoyé les malades, conclut-elle.

— Je vous ai regardée installer les planches, murmura Alphonse. Je ne pensais pas que vous puissiez être perspicace au point de savoir que quelque chose d'affreux allait vous arriver... Vous aviez tout compris en une seule remarque de Sidonie.

— Et où est passée cette Sidonie, d'ailleurs ? demanda Adja. Est-ce qu'elle a attrapé la maladie ?

— Elle est partie en pleine nuit, sans prévenir, répondit Alphonse. Le lendemain, Georges a... »

Le vieil homme se frotta nerveusement le front.

« Durant des années, j'ai utilisé le terme exorcisé en pensant à ce terrible événement. À présent, je suis bien obligé d'appeler cela un assassinat. Mon fils a assassiné Sylvana, ma pauvre Sylvana... »

Sa petite-fille se précipita vers lui pour l'empêcher de pleurer. Son propre grand-père en larmes... C'est ce dont je serai témoin quand Mamie viendra chercher mon cadavre... Adja se mit à renifler à son tour et ne supporta pas longtemps les soubresauts de sa poitrine. Le fait que des larmes ne coulent pas de ses yeux rendait la situation encore plus ignoble – elle ne se sentait même pas réelle. Elle les imagina dévaler ses joues et tomber sur le sol. Lorsque son visage fut enfin inondé de tristesse, un soulagement étrange la submergea. Ça fait du bien... Mais je suis encore en train de pleurer, décidément...

« Je ne peux pas réconforter tout le monde à la fois, fit Sylvana. Arrêtez de vous faire du mal ! »

Alphonse Dormeaux éclata d'un rire plus que nerveux, mais qui brisa l'atmosphère pesante qui régnait dans la chambre. Lorsqu'ils entendirent un moteur de voiture à l'extérieur, Adja comprit qu'ils avaient dû discuter jusqu'au petit matin. Elle courut jusqu'à l'étage inférieur, passant à travers la majorité des marches de l'escalier sans le vouloir, et se retrouva face au visage ravagé de désespoir de Léon. Évidemment...

« Léon ! s'écria-t-elle avant de se souvenir qu'il ne pouvait pas l'entendre. Sors la spirit box, sors la spirit box... »

À son grand soulagement, le jeune homme eut le réflexe immédiat de sortir l'appareil et de l'allumer.

« Adja ? appela-t-il. Sylvana, Alphonse Dormeaux, n'importe qui !

— C'est Adja ! s'exclama-t-elle en prenant la voix grave que Sylvana savait mieux faire qu'elle.

— J'avais peur de ne plus te retrouver, sanglota Léon en s'essuyant les yeux.

— Non, ne pleure pas, tout le monde pleure ici, le supplia-t-elle.

— Je t'entends bien, c'est déjà ça...

— Alphonse et Sylvana se sont réconciliés ! annonça brusquement Adja pour commencer par une bonne nouvelle.

— Ah, c'est bien. »

Le jeune homme semblait perdu. Il était au bord de la crise de nerfs et n'avait sans doute pas dormi, mais elle devait absolument lui donner des directives.

« Écoute-moi bien, Léon, c'est important.

— Hm..., marmonna-t-il, les yeux dans le vague. Vas-y, dis-moi.

— Alphonse, Georges, Jules et Elisa Dormeaux ont tous les quatre attrapé une maladie terrible, ils–

— Attends, attends, je ne comprends rien ! l'arrêta Léon en secouant la spirit box. Recommence plus lentement et ne mets pas trop de mots par phrase, ça capte mal. »

Léon se dérida un peu lorsqu'Adja lui raconta toute l'histoire depuis le début. Il semblait intéressé par cette histoire de maladie et de malédiction inventée par Sidonie Dormeaux. Tandis qu'elle lui décrivait les symptômes affreux ayant mené tout le monde à la mort, Sylvana et Alphonse la rejoignirent.

« Est-ce que leur maladie présentait comme conséquence une intense déshydratation ? demanda le jeune homme en prenant des notes sur son smartphone mis en mode avion pour ne pas perturber la spirit box. Je vais demander tout ça à ma mère.

— Oui, intervint Alphonse, faisant sursauter Léon. Elisa injectait de l'eau dans mes veines pour tenter de me faire boire. Je n'y arrivais pas seul, tant je vomissais.

— Dans les veines, répéta le jeune homme en haussant les sourcils et en notant cette information. C'est une technique assez étrange, ça n'a pas dû fonctionner... Oh, je suis désolé, c'est évident que ça n'a pas fonctionné. Autre chose, Adja ? Tu t'amuses bien, ici ?

— Euh... »

Est-ce que je m'amuse ? Non, clairement pas. Est-ce que j'ai le choix ? ...non, clairement pas.

« Si tu trouves le nom de la maladie, tout sera terminé. Alphonse Dormeaux trouvera la paix, Sylvana aussi, et moi... »

Adja hésita avant de poursuivre :

« Moi, je partirai quand je pourrai communiquer avec ma famille et expliquer que je suis dans un monde meilleur, comme on dit.

— Je vais faire ça tout de suite, pour cet après-midi, d'accord ? J'appelle ma mère. »

Avant que quiconque ne puisse protester, Léon coupa la spirit box et sortit pour téléphoner. Adja se tourna vers Alphonse et Sylvana. Le soulagement se lisait sur leurs visages fatigués.

« J'ai attendu cet instant chaque seconde depuis ma mort, dit le vieil homme en soupirant d'aise. Personne ne venait, et je n'ai pas osé approcher ces familles qui cherchaient un peu de frisson il y a quelques décennies...

— C'est plutôt moi que vous n'osiez pas approcher, Grand-Père, se moqua gentiment Sylvana. J'ai communiqué avec ces gens en faisant remuer des objets autour d'eux, mais tous se sont enfuis. Plus personne n'est jamais entré dans la maison.

— Et les maçons et ébénistes qui ont refait le parquet et les lits ? demanda Adja, curieuse.

— Ils n'ont jamais remarqué mes tentatives de bouger le mobilier ! Ils étaient bien trop concentrés sur leur travail et ne cherchaient pas à avoir de preuve que les esprits existaient. Et puis, tout était si bruyant... »

Les yeux de Sylvana se perdirent dans le vague et Adja put se faire une idée de ce qu'elle avait subi. Voir autant d'humains incapables de lui porter la moindre attention avait dû être douloureux pour elle, après un siècle entier d'attente. Lorsque Léon revint, il arborait un mélange bizarre de fierté et de tristesse.

« Je sais ce qu'ils avaient. » annonça-t-il en rallumant la spirit box.

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