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##12

Le son de la voix d'Adja devait être dilué dans le brouhaha de l'appareil. Elle n'avait pas la bonne technique : Léon séchait ses larmes en écoutant attentivement, mais il ne semblait pas comprendre ce qu'elle disait. Sylvana prit le relais en prononçant des phrases sur un ton étrange, peu naturel. Elle a eu le temps de s'entraîner, pas moi.

« Léon, Adja est avec moi.

— Hein ? Oh ! C'est vrai ? s'exclama Léon en se remettant à pleurer. Est-ce qu'elle peut me parler ?

— Elle essaie, mais il faut parler un peu différemment pour se faire entendre.

— Léon ? » appela Adja en tentant de modifier le timbre de sa voix.

Le visage du jeune homme s'éclaira, comme s'il croyait qu'elle était toujours en vie. Il tremblait toujours de haut en bas mais avait repris un peu de contenance.

« Adja, je t'entends ! Est-ce que... comment est-ce que je pourrais t'aider... ?

— Il va falloir annoncer ma mort à mes parents, répondit-elle en suffoquant à chaque mot.

— Je ne peux rien faire pour changer quoi que ce soit ? fit-il d'un air abattu. Cette folle de Sylvana aura fini par te tuer, pas vrai ?

Je ne suis pas FOLLE ! » explosa Sylvana, faisant reculer Léon.

Sylvana prit une longue inspiration, jeta un coup d'œil à Adja et soupira.

« Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, je me suis trompée...

— Je vais appeler la police pour qu'ils s'occupent de toi, Adja, poursuivit Léon qui ne les avait pas entendues. Je ne peux pas laisser ton corps en plein milieu de la chambre...

— Ne préviens personne avant la fin de cette enquête, Léon !

— Quoi ? Mais... je ne vais pas continuer sans toi, Adja, c'est débile ! Tu crois que je vais aller dans toutes les chambres en enjambant ton cadavre ? C'est fini, maintenant ! Je m'en fiche des Dormeaux, c'est à cause de moi que tu es morte et je vais assumer mes responsabilités !

— Il faut que tu filmes la suite. C'est mon dernier message pour mes abonnés, pour ma famille... Fais-le pour moi et pour eux, d'accord ? »

Léon semblait désespéré, et Adja ne pouvait pas lui en vouloir. Sylvana restait poliment silencieuse, sans doute consciente que la situation était grave et qu'elle devait les laisser discuter sans intervenir. Elle tenait la spirit box dans les airs, de plus en plus rouge sous l'effort. Adja s'en aperçut et demanda à Léon de la prendre dans ses mains pour soulager son amie.

« Elle est toujours là ? fit Léon, moins agressif.

— Oui, et elle va nous raconter ce qu'elle a vécu avant de mourir. Il faut qu'on reprenne là où on en était.

— Je ne ferai pas ça à un mètre de ton cadavre, Adja.

— Mets-moi sur le lit et cache-moi dans les draps, si ça te stresse. »

Léon souleva son corps avec un mélange de tristesse et de dégoût. Il n'avait sans doute jamais touché un être humain décédé, et même pire – un être humain décédé qu'il connaissait. Sylvana siffla de désapprobation en le regardant la transporter maladroitement, comme si Léon s'adonnait à une activité sensuelle en traînant son corps sans vie.

« Arrête, lui intima-t-elle. Il ne fait rien de mal.

— Il te touche, répliqua-t-elle. Je ne l'aime pas beaucoup, malgré tout ce que tu m'as expliqué.

— Il ne me touchera plus quand on m'aura mise sous terre.

— Tu trouveras la paix quand on t'enterrera, et tu me quitteras, soupira Sylvana en lui tournant le dos.

— Toi aussi tu partiras, tu le sais ! L'enquête nous donnera toutes les réponses dont tu as besoin pour reposer ton esprit. »

Sylvana n'était pas enchantée par cette perspective. Évidemment, j'imagine que ça lui plairait que je reste avec elle pour l'éternité. Adja, quant à elle, ne savait pas ce qu'elle voulait. Une fois qu'elle aurait réglé le problème d'être déclarée décédée par Léon, que se passerait-il ? Elle n'avait rien à faire dans cette maison. Elle n'y avait jamais vécu. C'est une catastrophe. Je suis morte, et c'est une catastrophe. Le mot tournait dans sa bouche sans prendre de sens. Morte.

« Tu n'as pas envie de passer tout ce qu'il te reste d'existence avec moi, je le sais, regretta brusquement Sylvana. Me parler avec des machines, me faire raconter des choses avec une planche de ouija, avoir froid quand je suis là... Tout cela, c'est acceptable. Mais discuter en face de moi, pour de vrai, cela te semble si étrange que tu ne peux pas me regarder dans les yeux.

— C'est vrai. »

L'abattement d'avoir perdu la vie s'étendait dans le creux de son ancien estomac, comme une toile d'araignée sombre et dévastatrice. Rencontrer Sylvana après des jours d'anticipation ne la remplissait même pas de joie. De quoi pouvait-elle lui parler en-dehors de son enquête ? Elles n'avaient rien en commun, sinon le fait d'être mortes. Génial. Adja regarda avec tristesse Léon border son cadavre.

« C'était le lit de mon père, commenta Sylvana d'un ton glacial. Tu vas dormir en paix.

— Est-ce qu'il a dormi en paix ?

— Oui. Il a parfaitement compris pour quelle raison la vie l'a quitté, même s'il n'en a manifestement pas dit un mot. Je ne sais pas de quel mal il souffrait, mais... »

Sylvana se tut. Elle a l'air si triste... J'aimerais tout savoir, mais ce n'est pas le moment.

« Léon, lui dit Adja via la spirit box, retourne à l'hôtel. Je vais discuter avec Alphonse Dormeaux pour avoir le fin mot de l'histoire. Je te demanderai sûrement de faire le montage des vidéos pour moi...

— Je ne sais pas si je pourrai regarder les images, sanglota-t-il. On te voit sûrement mourir... Et si la police voit ce qu'il se passe et que je suis accusé d'avoir laissé ton corps ici sans les contacter ?

— La vraie vidéo sera pour mes parents, tu couperas ma mort au montage pour mes abonnés.

— Écoute, intervint Sylvana d'une voix bien plus claire que la sienne. Officiellement, Adja se reposait dans ce lit et a fait une crise cardiaque. Tu l'as trouvée après plusieurs jours de recherches à Toulon. »

Léon sembla perdu mais hocha la tête.

« C'est ce qu'il y a de mieux, acquiesça-t-il. Enfin... Je crois ?

— Je suis désolée, s'excusa Adja. Désolée que tu sois dans cette situation, désolée pour tout...

— Que ce soit moi ou pas... je pense que tout se serait fini de la même manière, pas vrai ? relativisa Léon. Si tu étais venue seule, accompagnée d'un autre homme, d'une femme... Sylvana aurait voulu te montrer ce dont elle se souvenait, et tu serais m– enfin... partie...

— Tu as raison, Léon. Allez, retourne à l'hôtel, et ne dis à personne que je ne suis plus là. »

Le jeune homme ramassa ses affaires, chancelant, jeta un dernier coup d'œil au corps d'Adja qui semblait dormir paisiblement sous les couvertures, et murmura :

« Amuse-toi bien, Sylvana. Tu l'as enfin trouvée. »

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