Chapitre 9
— Tu veux de l'aide, Ike? Propose Laura, alors qu'on s'apprête à quitter la salle commune de l'Enclave.
Isaac hausse légèrement les épaules et finit par lui faire signe de nous suivre.
On déambule silencieusement dans les longs couloirs du bâtiments, on monte quelques escaliers avant d'arriver devant une porte verrouillée au bout d'un corridor.
Isaac cherche consciemment sur son trousseau de clé celle qui ouvre cette dernière, et finit par saisir l'une d'entre elles, légèrement plus petite que les autres.
Il déverrouille la porte et nous laisse entrer Laura et moi en premières.
Je prête attention au décor.
Un siège blanc trône au milieu de la pièce. A sa gauche est installée une petit table avec des outils branchés à des fils électriques. Ça pourrait être le scénario d'un mauvais film mais j'essaie de chasser cette idée farfelue de ma tête.
Je ne me suis jamais fait tatouer de ma vie. En réalité mon père avait toujours insisté sur le fait que les tatouages, les piercings et autres modifications corporelles étaient pour les junkies ou les dépressifs. Pour ma part, j'avais toujours trouvé ça joli, mais je ne m'étais jamais imaginé un jour en avoir à mon tour.
Isaac me fait signe de la main de m'asseoir sur le siège. Je m'exécute en relevant ma manche. Le loup-garou farfouille dans un tiroir à la recherche de je-ne-sais-quoi, alors que Laura fait glisser un tabouret près de moi sur lequel elle s'assoit agilement et avec grâce.
Laura est une très jolie fille. Ses mouvements sont toujours gracieux, sa façon de marcher élégante, et ses vêtements mettant parfaitement en valeur sa silhouette de rêve. Je me demande si elle a déjà été mannequin dans sa vie. Ses longs cheveux noirs et lisses relevés en queue de cheval haute glissent joliment sur son épaule délicate découverte par un top à bretelle assez court. Elle pourrait me faire douter de mon hétérosexualité.
La vampire se lave les mains avec une solution hydro-alcoolique, imbibe un coton de désinfectant et le fait glisser le long du dos de mon poignet.
Je ne suis pas vraiment rassurée. Je commence à être un peu trop agitée sur mon siège.
Isaac revient avec une cartouche remplie d'un liquide noir, que je soupçonne être de l'encre, et l'introduit avec habitude dans un appareil qui me donne frisons dans le dos. Il ouvre un sachet hermétique dans lequel il récupère une aiguille à perçage qu'il introduit dans l'appareil.
— Détends-toi. Si tu bouges trop ça va être compliqué, déclare-t-il en continuant de faire les réglages de son appareil.
— Je suis détendue, je rétorque, un peu sous le coup de l'ego, je le reconnais.
Isaac pose alors ses yeux sur moi.
— Vraiment? Je sentais ta nervosité de l'autre bout de la pièce, me répond-il étrangement très calmement.
Il semble très sûr de lui, et il peut l'être. Je suis terrifiée à l'idée de le voir me percer le bras avec cette aiguille qui me paraît un peu trop longue à mon goût.
— Ce n'est pas non plus évident de se faire tatouer par un inconnu, je réplique, un peu froidement.
— Tu n'as aucune crainte à avoir, Linda. Isaac était tatoueur professionnel avant de travailler ici, m'annonce-t-elle, en faisant un clin d'œil.
Je me rassure alors un peu.
Je suis également étonnée par ce que vient de dire Laura. Je n'aurais jamais deviné qu'il était tatoueur avant. Il n'a pas montré de délicatesse jusque-là et ne porte quasiment pas de tatouages, à part un plutôt joli dont la forme m'est inconnue, que j'avais repéré sur sa nuque.
Peut-être qu'il en d'autre sur le reste de son corps mais qui sont dissimulés? Je me surprends mes yeux à glisser sur ses pectoraux et ses bras saillants.
Est-ce que je suis vraiment en train d'imaginer ses tatouages dissimulés?
Je sursaute légèrement et me redresse sur mon fauteuil, en évitant le loup-garou du regard.
Laura se lève et laisse le tabouret à Isaac qui s'assoit dessus. Il se désinfecte à son tour les mains et enfile des gants en latex.
Je sens que le moment arrive.
Il allume avec une petite télécommande la lumière juste au dessus du fauteuil.
Laura m'adresse un dernier sourire pour me rassurer avant de nous laisser tous les deux seuls. À vrai dire, j'aurais préféré qu'elle reste. Un pic de nervosité me fait légèrement trembler. Je prends une grande inspiration et chasse mes incertitudes de mes pensées, en me disant que ça ne durerait sûrement pas longtemps.
Isaac attrape un stylo et pose sa main sur la mienne en encerclant mon poignet de ses doigts. Il dessine alors consciencieusement un cercle avec une croix en calligraphie sur ma peau, représentant le dessin que tous les Surnaturels ont. Son contact et doux et il est étonnement très délicat dans ses gestes. C'est une facette de lui que je n'avais jusque-là pas imaginée. La pointe du feutre fin me fait un peu frissonner, c'en est presque agréable.
Isaac a l'air plus sympa quand il ne parle pas et qu'il est occupé. Cela me permet d'analyser plus précisément son visage. Ses yeux ambrés surmontés de long cils foncés sont, je dois le reconnaître, très beaux, une mèche rebelle de ses cheveux bouclés tombent harmonieusement devant ces derniers, mais ne semble pas troubler pas sa vision. Il semble concentré. Les sourcils légèrement froncés, il ne quitte pas des yeux son travail.
Il semble habitué au dessin, et c'est ça qui me rassure davantage. Ses mouvements sont souples, son tracé bien défini. Je me détends un petit peu.
— L'encre que je vais d'injectée a subi un enchantement de Nathanaël. Elle permet de déverrouiller les bâtiments réservés aux Surnaturels. Si tu es humaine le produit réagira mal au contact de ton sang, comme une réaction allergique, m'annonce-t-il d'une voix plus posée.
Sauf que l'angoisse reprend subitement.
— Merci de me rassurer, je lâche alors, ayant perdu subitement tout le peu de confiance que j'avais réussi à retrouver.
— Les Doppelgängers sont des êtres Surnaturels. Si tu as du sang de Surnaturel en toi tu ne réagiras pas. C'est bien ce que tu es non? Tu semblais être sure de toi, relève un peu froidement le jeune homme.
— Je n'ai jamais prétendue être sure.
Isaac repose son feutre, une fois le dessin terminé et prend en main l'appareil à tatoué.
— Détends-toi. Il n'y a que les Surnaturels qui peuvent résister à l'hypnose d'un sorcier, de toute façon.
— Si tu le dis.
Je jette un dernier coup d'œil au dessin. J'apprécie son travail pour le moment. Les ornements de la croix sont vraiment fins et très jolis. Une chose est confirmée: Isaac a bien exercé ce métier avant, et il est doué.
Le jeune homme met en marche l'appareil qui émet un bruit électrique assez désagréable et pose ses yeux sur moi.
— Prête? Me demande-t-il.
Je hoche la tête silencieusement, crispée sur mon fauteuil.
Il me saisit de nouveau le bras mais cette fois si plus fermement, pour l'empêcher de trembler.
Au moment où il va percer la peau je pousse un cri.
— Attends, attends...!
Isaac éteint l'appareil et le pose sur le côté, un peu exaspéré que je l'arrête.
— Qu'est-ce qu'il se passe? Souffle-t-il.
Je me redresse, puis me penche en avant, et essuie mon front humide de la main opposée. Je laisse échapper un petit soufflement, fait des rotations d'épaules pour évacuer la tension et m'adosse de nouveau contre le dossier.
— Si mon père apprend que je me suis fait tatouer il va me tuer, je souffle alors, me rappelant subitement de ce léger détail, qui avait été dissimulé par mon enthousiasme débordant de tout à l'heure.
— Tu n'es pas majeure? Tu ne peux pas prendre tes décisions par toi même, pour vouloir demander l'autorisation à ton père pour un truc aussi dérisoire? Lâche-t-il sur un ton légèrement jugeant, ne comprenant visiblement pas ma réaction.
— Mon père est de la vieille école. Pour certains, le tatouage a une connotation très péjorative. Ça ne t'es jamais arrivé de craindre de décevoir tes parents? Je m'indigne sèchement.
Isaac détourne étrangement son regard et ne répond pas, il ajuste quelque réglage sur son appareil en attendant que je me décide.
Sa réaction m'interpelle alors un peu. Est-ce que j'ai touché un point sensible, à savoir la relation qu'il entretient avec ses parents?
Je comprends rapidement que je n'aurais pas la réponse.
Je fais signe au jeune homme que je suis de nouveau prête.
Il met de nouveau en marche la machine et approche doucement l'aiguille de mon poignet. Je ferme alors les yeux, tous les muscles de mon dos crispés. Je redoute le pire.
Une petite douleur électrique me picote légèrement la peau. Mais, c'est beaucoup moins pire que ce à quoi je m'attendais. Je me détends alors un peu quand je me rends compte que je ne fais pas de réaction.
Isaac reste très concentré sur son travail. Je vois à la manière dont il pose les mains sur moi qu'il a l'habitude. Je me demande combien de Surnaturels il a tatoué, et même s'il tatoue à d'autres endroits. Je ne serai pas contre me faire un deuxième tatouage. Mais, est-ce que je me tournerai encore vers lui pour ça? Même s'il semble doué, je sais que j'aurais trop de fierté pour le lui demander. Je n'ai pas apprécié depuis le début sa manière de s'adresser à moi. Je ne l'aime pas et je sais que c'est réciproque. Je me demande s'il a l'habitude des gens qui lui répondent avec insolence. Pourtant il semble jeune, malgré sa barbe noir de trois jours qui semble montrer le contraire. Il n'a même pas vingt-cinq ans, c'est une certitude. Beaucoup ici doivent contester son autorité.
Est-ce que Bella était aussi insolente avec lui?
Je me rends compte que je pense beaucoup à elle même si je ne la connais pas. Je m'imagine sa vie, ses journées, son histoire. Était-elle aussi triste et insipide que la mienne?
Isaac semble avoir terminé mon tatouage. Sauf, que je me rend compte qu'il ne range pas l'appareil qu'il garde en main malgré qu'il l'ait éteint.
Il encadre délicatement le bas de mon visage avec son pouce et son majeur pour le tourner à l'opposé de lui, avant de passer sa main près de mon oreille afin de soulever la large mèche de cheveux qui la dissimulait.
Je commence à soudainement paniquer.
— Qu'est-ce que tu fais? Je m'exclame et tournant ma tête brusquement vers lui afin d'y enlever sa main.
— Désormais, absolument aucun signe ne permet de te différencier de Bella. Pour un soucis de sécurité, tu dois avoir sur toi une marque difficilement perceptible et partiellement caché qui nous permettra de te savoir si tu es bien toi.
Je hausse un sourcil.
— Et, tu comptais faire cette marque comme ça sans me demander l'autorisation? Tu crois que c'est normal? Je m'indigne alors.
— Calme toi, le sosie. Je cherchais juste un endroit caché facilement retrouvable. Si je te tatoue un point derrière l'oreille, personne ne s'en rendra compte, mais nous, on pourra te différencier. C'est de la prévention uniquement, réplique le loup-garou en examinant de nouveau la zone.
— J'ai vraiment l'impression d'être un animal, qu'on tatoue à l'oreille pour marquer sa possession, je rechigne alors, non emballée par sa « proposition ».
Isaac commence à légèrement s'impatienter. Mais, il sait aussi que plus il me brusquera et moins il aura de chance de me convaincre. C'est pour cela qu'il demeure toujours aussi calme, malgré que je suis convaincue que ma méfiance le dérange.
— Écoute, j'ai des gros doutes sur Bella. J'ai du mal à imaginer qu'elle soit morte ou qu'elle ait été kidnappée. Mais, peut-être que je me trompe. Cependant, si j'ai raison et qu'elle te fait du mal pour se faire passer pour toi, on serait bien embêté de ne pas pouvoir vérifier son identité, tu ne crois pas?
Ce que vient de me dire Isaac a tout son sens. Il a raison. Si Bella n'a pas de bonnes intentions envers eux et plus tard envers moi, il faut un moyen de la démasquer.
— Ça va, vas-y, je finis par souffler.
Isaac désinfecte la zone derrière l'oreille, et allume de nouveau son appareil de terreur. Mais, cette fois-ci, même si je sais que le tatouage sera tout petit, j'ai encore plus peur parce que l'aiguille va percer une zone extrêmement sensible. Je commence de nouveau à être prise par un vent de nervosité.
Isaac tourne mon visage a l'opposé du sien et soulève mon oreille avec son pouce. Je frisonne à son contact et continue d'angoisser. J'entends le bourdonnement de son appareil se rapprocher de plus en plus de mon oreille, ce qui accroît en moi un sentiment léger de malaise. Je me concentre sur ma respiration et pousse un petit cri quand je sens une douleur aiguë retentir sur la zone cachée.
Le tatouage est déjà terminé.
— Ça va? Tu ne vas pas tomber dans les pommes? Lance Isaac sur un ton presque moqueur qui m'énerve un peu.
Il a sûrement dû remarquer ma nervosité et ça ne le dérange pas d'en rire.
Ça m'énerve.
— Tu me vois comme une petite chose toute fragile, c'est ça? Je rétorque froidement.
Le loup-garou hausse les épaules sans m'accorder un regard et continuant de fixer avec concentration son travail.
— Vu ton gabarit...
— Qu'est-ce qu'il a mon gabarit?
— Tu es petite, toute mince et sans muscle. Tu ne tiendras pas une minute fasse un Surnaturel, réplique-t-il très sûr de lui avec une pointe de condescendance.
Dans une seconde d'inattention, je lui attrape son poignet pour le tordre rapidement, à la limite de lui briser, afin de l'immobiliser.
(J'ai vu ça dans un film et je me suis entraînée avec une amie.
...Oui c'est, bizarre, je l'accorde.)
Isaac semble surpris, il ne s'y attendait pas. Il peine à reprendre le dessus pendant quelques secondes avant de s'extirper agilement de mon emprise pour effectuer exactement la même prise que moi sur le poignet même qu'il vient de me tatouer.
Je fixe le tatouage pour m'assurer qu'il ne me le touche pas et laisse échapper un petit rire insolent qui accentue son agacement.
— Bien tenté, Linda Prior. Sauf que j'ai bien plus d'expérience que toi. Je suis en capacité de te briser tous les doigts un par un si tu bouges un peu trop. Tu as compris?
Je ne répond pas.
Isaac me lâche le poignet et je le secoue discrètement pour évacuer la douleur.
Batard.
— C'est comme ça que tu te comportais avec Bella?
Isaac se tourne de nouveau vers moi, les sourcils légèrement froncés.
— Qu'est-ce que tu sous-entends?
— Je ne sais pas, à ton avis? Qu'elle serait partie délibérément pour certaines raisons?
Je quitte la pièce au moment même où je déclare cette phrase. Je n'ai pas le temps de voir la réaction d'Isaac, et en vérité ça ne m'importe peu.
J'essaie de me souvenir du chemin jusqu'à la salle commune et marche d'un bon pas afin de ne pas me retrouver à le faire avec l'insupportable loup-garou.
Heureusement que j'ai un bon sens de l'orientation et une bonne mémoire.
Je parviens à retrouver les autres assez facilement.
Les autres Surnaturels n'ont pas bougé. Ils sont toujours assis autour de cette grande table à discuter.
Ils se tournent vers moi quand ils m'entendent arriver.
— T'as survécue? Me demande Laura, un sourire taquin aux lèvres.
— Je ne sais pas, c'est à vous de déterminer si ce qui se trouve devant vous est une présence fantomatique ou non.
Les trois Surnaturels laisse échapper un rire frais.
Je m'assois à mon tout et porte attention à la salle qui semble malgré tout vide.
— Il n'y a personne, aujourd'hui? Je demande alors.
— On est lundi. Le lundi c'est férié pour les Surnaturels, m'informe Nathanaël.
— Enfin pas pour ceux qui ont le plus de responsabilités comme celle de retrouver un loup-garou disparu, précise Laura en s'étirant gracieusement sur sa chaise.
Vildred à côté de moi pose son regard ténébreux sur mon tatouage qu'il examine.
— Il te va bien, finit-il par déclarer sans émotion dans la voix.
— Merci, je réponds alors en sentant la rougeur soudaine de mes joues me picoter.
Vildred est un personnage tellement étrange. Même quand il fait un compliment, son attitude dénuée de toute chaleur m'empêche de savoir comment réagir.
Isaac parvient à son tour dans la pièce. Il lance un regard à ses employés en évitant délibérément le mien.
Mais, c'est mieux comme ça. Le contraire aurait été hypocrite.
— La pause est terminée? Lance-t-il en surélevant un sourcil.
Mon téléphone se met à sonner au même instant.
Comme j'attends des appels professionnels importants, je comprends que je vais devoir décrocher à l'instant même.
Je me lève, me mets dans un coin de la pièce et décroche, le cœur battant.
— Linda Prior? Lance une voix féminine à l'appareil.
Je la reconnais tout de suite. C'est celle de la gérante du restaurant dans lequel j'ai passé un entretien.
Je me redresse alors.
— Oui, bonjour!
— C'est Elisabeth Drew. Nous nous sommes rencontrées la semaine dernière.
— Je m'en souviens, oui.
— Mademoiselle Prior, nous avons apprécié votre candidature mais malheureusement une autre correspondait mieux au profil de notre établissement.
Je me prends comme un fouet dans la figure. Mais, bon, je commence à en avoir l'habitude.
— Oh...D'accord. Je comprends, j'articule amèrement, en essayant de garder une attitude neutre et détachée afin de cacher ma déception.
— Bon courage dans vos recherche, Mademoiselle Prior.
— Merci...
La femme raccroche, et je reste plantée debout, le regard livide.
Je me rends compte que les quatre Surnaturels me fixent tous silencieusement.
— Qui c'était? Ose poser comme question Laura, une question que tous le monde voulais secrètement qu'elle soit posée par quelqu'un d'autre pour ne pas paraître intrusif.
De toute façon ça ne me dérange pas trop d'en parler. Ce n'est pas flatteur, mais c'est comme ça, la vie est faite de galère et d'échec, de toute façon. C'est pareil pour tout le monde.
— La gérante d'un restaurant pour lequel j'ai postulé pour être serveuse.
— Tu n'avais pas déjà un job? questionne Vildred en fronçant légèrement les sourcils.
Je secoue la tête.
— Ce n'est plus d'actualité. Je me suis fait virée, je réplique un peu froidement.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé? S'inquiète la vampire.
— Un client dont je devais m'occuper est parti avant d'avoir commandé. Le gérant n'a pas apprécié et a prétendu que c'était de ma faute. De toute façon le type pour qui je travaillais étais un connard, donc c'est un mal pour un bien.
Je marque une pause et me rends compte que tout le monde me fixe avec un air choqué et embêté.
Ce moment devient un peu trop long et gênant à mon goût.
Je suis obligée de poursuivre pour y mettre fin.
— ...Ne m'en voulez pas, mais je dois y aller. J'ai de nombreuse recherches d'emploi à prévoir si je veux ne pas me retrouver à la rue.
Je récupère alors mon sac et enfile ma veste en jean, sous le regard des quatre surnaturels qui tirent tous une tête d'enterrement.
Je vois celui d'Isaac changer subitement. Je sais qu'il comprend que je parle de lui. Est-ce qu'il s'en voudrait? Il aurait trop de fierté de toute façon pour le reconnaître.
Je me dirige silencieusement vers la porte de sortie, devant laquelle le loup-garou est posté.
— Pardon, je lâche froidement pour qu'il me laisse passer.
Isaac finit par se décaler quelques secondes après, et je m'en vais de ce pas.
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