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Chapitre 81

Le village semble plutôt petit. La forêt autour apporte aux habitants pas mal d'ombre, et les maisons en bois semblent se fondre dans le décor. Ce n'est pas luxueux, mais je trouve qu'un certain charme s'en dégage. L'harmonie de ce cadre me donne envie d'en découvrir plus.

Alors qu'on marche avec Jenna et Jack, Isaac me fait visiter en désignant chacune des maisons. Les habitants semblent plutôt avoir tous une activité artisanale. Devant leur logement se trouve généralement un établi présentant ce qu'ils vendent. Nourriture, vêtement, objet de poterie... Je comprends qu'ils vivent un peu comme une communauté. Ils s'autosuffisent, même si je sais qu'ils manquent de certaines choses comme des médicaments ou tout simplement de l'eau. C'est d'ailleurs ce pourquoi Isaac leur rend visite. Il leur en a ramené. Je sais qu'avec l'Enclave, il gagne beaucoup d'argent. C'est donc sa principale manière de l'investir et aussi de se faire pardonner auprès des siens.

Alors qu'on arrive au niveau d'une maison, un couple quadragénaire en sort au même moment. Isaac se tourne vers moi.

— Reste ici, deux secondes, me glisse-t-il avant de s'avancer vers les deux nouveaux venus.

Je m'exécute silencieusement, en ne quittant pas une seule seconde la scène des yeux. La femme est moyenne de taille, les cheveux bruns, assez longs et lisses. Elle porte une robe fluide et longue resserrée au niveau de la taille, mettant en valeur sa silhouette svelte. L'homme est très large d'épaule, encore plus qu'Isaac, des cheveux grisonnants, un peu longs et rabattus en arrière. Les deux adultes lui ressemblent, c'est une évidence. Surtout la femme. Elle a ses mêmes yeux ambrés.

Il s'avance alors vers eux avant qu'elle le prenne dans ses bras.

Dans leurs yeux logent une certaine nostalgie touchante. Leur joie se mélange à une onde mélancolie aisément perceptible.

Je me tourne vers Jenna et Jack, sentant une petite appréhension monter en moi.

— Ses parents ? Je murmure.

Jenna hoche la tête.

— Amélia et Maverick Johnson.

Je vois qu'Isaac leur explique quelque chose. Il tourne quelque fois la tête vers nous comme s'il parlait de moi. Je reste un peu mal à l'aise à l'écart avec Jenna et Jack, immobile, trop loin pour écouter véritablement la conversation.

Au bout de quelques secondes interminables, Isaac me fait signe de venir le rejoindre. Il me prend délicatement le poignet pour m'avancer vers eux.

— Je vous présente donc Linda. Linda, voici mes parents.

Une partie de moi est honorée de les rencontrer. Je sais que la famille d'Isaac a une place importante dans le monde du Surnaturel, et surtout concernant les loups-garous.

— Bonjour. Ravie de faire votre connaissance, je réplique en prenant l'initiative de serrer la main de son père.

Je suis assez impressionnée, mais essaie de rester le plus digne possible pour pas que cela se perçoive. Ses parents restent étrangement silencieux. Je crois qu'ils m'analysent. Je parviens difficilement à analyser l'expression de leur visage fermé.Voyant qu'ils ne disent plus rien, Isaac se racle la gorge et interpelle sa mère du regard pour la faire réagir, et ainsi, ne pas me laisser seule dans ce moment embarrassant.

— Excusez notre retenue. C'est que vous lui ressemblez tellement, murmure alors Amélia, sans quitter mes yeux du regard.

Ce moment est assez troublant. Je ne sais véritablement quoi dire. Parfois me prend l'envie de m'excuser de ne pas être Bella. J'ai l'impression d'habiter un corps qui n'est pas le mien, d'avoir voler l'identité physique d'une autre. Je sais que ce n'est pas le cas, mais je ne peux m'empêcher de ressentir cette sensation.

— Je comprends. C'est souvent la réaction qu'expriment les autres quand ils me voient, je réplique alors.

Je commence à être habitué à ce que les gens ne me sautent pas dans les bras quand ils me rencontrent, ou même qu'ils me sourient. Ses parents n'ont pas l'air méchants, ils ont même l'air gentils, mais ma ressemblance avec Bella semble visiblement les déstabiliser et instaurer entre eux et moi une certaine distance qui n'arrange pas la situation.

— Est-ce que vous êtes d'accord pour qu'elle dorme dans la chambre d'ami ? On restera seulement pour le week-end, demande alors Isaac.

Amélia hoche la tête après un petit silence pendant lequel elle semblait perdue dans ses pensées.

— Elle est libre, acquiesce-t-elle.

Isaac hoche la tête et je la remercie pour son accueil. Il me prend mon sac des mains et me fait signe de le suivre dans la maison, après avoir quitter cette atmosphère pesante.

Elle est assez jolie. Elle est en bois clairs et décorée à l'intérieur de bleu. Elle est plutôt rudimentaire, mais, propre et il y a ce qu'il faut. Quelques fleurs séchées sont accrochées dans le séjour, conférant un certain charme traditionnel au lieu.

— C'est joli, je déclare alors que le jeune homme m'emmène à l'étage.

— Excuse le détachement et la froideur de mes parents. Ce sont des gens solaires normalement. Mais, je crois qu'ils sont déstabilisés par ta ressemblance avec Bella, surtout ma mère. Elle était sa marraine, donc elle est très proche d'elle depuis qu'elle est toute petite.

Je hausse les épaules, pour lui signifier que je comprends leur réaction.

— C'est normal. Ce doit être difficile pour eux.

Je vois dans les yeux du loup qu'il s'inquiète un peu pour moi. Je sais qu'il est heureux de m'emmener ici, mais, il se rend compte de ce que je peux ressentir.

— Ne t'en fais pas. Tout va bien se passer. De toute façon, je ne compte pas te lâcher dans la fausse aux loups toute seule, me sourit-il, comme s'il avait deviné mes craintes.

Je lui souris à mon tour.

— Merci, en tout cas, de m'accueillir.

— Après toi, renchérit-il alors qu'on arrive devant une porte, me faisant signe d'entrée.

Je m'exécute.

Je balaie la pièce du regard.

— C'est votre chambre d'ami ?

— Ce n'est pas l'hôtel cinq étoile que te propose Vildred, mais j'espère que ça fera l'affaire, me sourit-il.

— Tu plaisantes ? C'est parfait, je réplique.

La chambre est vraiment charmante. Une délicate odeur de lys s'en dégage. Les murs sont tapissés d'un papier peint fleuri bleu ciel, et les meubles sont joliment décorés. Isaac pose mon sac sur une chaise et se retourne vers moi.

— Je te propose qu'on ressorte maintenant et que je te fasse visiter le reste du village. Ce soir est organisé la fête de la Nouvelle Lune. Un événement qu'on commémore tous les mois. Est-ce que ça te dis d'y aller ? Je pense que ça devrait te plaire.

Je hoche la tête, enthousiaste.

— Bien-sûr. Je suis curieuse de savoir comment ça se passe une fête chez les loups-garous, je réplique, songeuse.

— Ce sont les meilleures. Jenna te prêtera une robe si tu n'en as pas amenée.

Sans s'être posés une seconde, on ressort directement. Un soleil radieux illumine la clairière qui abrite les habitations.

Les sentiers sur lesquels donnent les maisons, sont remplis de loups-garous, flânant gaiment. Ce qui me frappe c'est le sourire marqué sur leur visage. Bien plus présent qu'à La Nouvelle Orléans, ou même New-York. En réalité, sans véritable explication apparente et malgré mon arrivée embarrassante, je me sens bien ici. Je trouve le cadre reposant et propice à l'évasion. Isaac s'arrête assez souvent pour saluer les habitants et me présenter. Petit à petit, je gagne de l'assurance, ignorant ceux qui se montre sceptiques à ma venue.

Ce qui est aussi étonnant c'est que toutes les maisons sont ouvertes. Les loups-garous passent de l'une à l'autre, comme s'il s'agissait d'une communauté ouverte. L'ambiance est chaleureuse, comme si c'était un immense groupe d'amis ou une grande famille qui vivaient tous ensembles. Isaac m'explique que l'entraide y est le pilier principal de la meute, Les loups-garous font passer l'intérêt de cette dernière avant le leur. Cela prend une place très importante pour eux. Comme ils ont plus ou moins le reste du monde Surnaturel contre eux, leurs liens en sein de la meute sont très puissants. L'individu n'existe pas s'il n'y a pas de groupe. Je comprends peu à peu que leur mode de fonctionnement se rapproche de celui des communautés collectivistes. Ils vivent reclus, parce qu'ils n'en ont pas le choix. Les lois de l'Enclave les obligent à s'enfermer dans leur village les soirs de la Pleine Lune, et officieusement, les mettent en garde contre leurs sorties la journée.

Isaac quant à lui est écartés de ces obligations. Il a acquis il y a plusieurs années un talisman qu'il porte autour du cou et qui endort les particularités liées à son espèce. Il ne se transforme pas les nuits de Pleine Lune, mais en contrepartie, doit renoncer à ses facultés. Il n'a plus autant d'instinct que les autres loups-garous, ni de sens, il a moins de force physique...Il est un peu plus humain. Mais, c'est aussi grâce à ce talisman qu'il peut travailler à l'Enclave.

Je comprends peu à peu pourquoi il a été si proche de Monica, la sorcière qu'il m'a amené consulter pour invoquer Jonas. Je commence à déduire que c'est elle qui lui a fabriqué ce talisman. Je sais que c'est dernier sont très durs à forger, qu'ils sont très rares, qu'ils demandent de grands pouvoirs, et que par conséquent, qu'il est extrêmement dur de s'en procurer. Il est aussi très rares qu'une sorcière accepte de fournir à une autre créature surnaturelle un talisman. Comme toutes les espèces sont rivales, elles font tout leur possible pour se désavantager. Ce qui explique qu'il est quasiment impossible de se procurer un tel talisman.

Mais, visiblement, ce n'est pas impossible pour Isaac.

Je sais aussi ce que ce talisman signifie pour lui.

Isaac est pétrifié par la peur de ne pas se contrôler. Il est pétrifié par la peur de tuer des innocents. Laura m'avait expliqué que cela avait un lien avec le meurtre qu'il a commis qui a déclenché sa malédiction. En effet, les loups-garous naissent humains, mais avec le gène de la lycantropie. Jusqu'à leur transformation, leur instinct les poussent à l'agressivité. Ils finissent donc pour certains jusqu'au meurtre.

Isaac m'explique aussi qu'un certain nombre, et surtout depuis quelques décennies, enclenchent eux même leur malédiction afin d'acquérir les facultés et la force des loups. Pour la plupart d'entre eux, cela se fait lors de duels consentants avec d'autres Surnaturels. Souvent, l'argent rentre en jeu. Le loup-garou met sur le devant de la scène une certaine somme, et s'il se fait tuer, le Surnaturel contre lequel il combat la récupère. Si, c'est le cas inverse qui se produit, le loup-garou se voit enclencher sa malédiction.

Je me souviens que Laura m'avait expliqué cela en prenant l'exemple d'Hastein...., le loup-garou qui travaillait à l'Enclave et qui a disparu le même jour que Bella. C'est ce qu'il avait décidé de faire.

Même si la majorité des loups tentent toutes leur vie de ne pas céder à l'agressivité inée en eux qui les pousse à commettre l'irréparable, certains voient en la lycantropie un moyen de gagner de la force, afin de protéger plus facilement leur meute des attaques extérieures. Parce que cela arrive bien plus qu'on ne le pense. Les loups-garous sont souvent traqués quand ils sortent de leur meute, et pour les moins chanceux, assassinés. Le monde du Surnaturel leur voue une véritable haine. Et en retour, une haine des autres et des élans de paranoïa se sont développés au sein des meutes, participant au renforcement des communautés.

Isaac m'emmène comme prévu, dans l'après midi, jouer au basket avec le groupe adolescents qu'on a croisé à notre arrivée. Étrangement, même si j'essuie quelques regards insistants, ils ne semblent pas fermés à ma venue. Ils m'initient d'eux-mêmes à une équipe. Je crois que c'est une façon pour eux de me tester.

Steven, l'adolescent qui m'avait prise à parti lors de mon arrivée, ne me quitte pas des yeux. Il analyse tout mes faits et gestes. Je remarque qu'il est en quelques sortes le chef de la bande. Je comprends qu'il prend son rôle à cœur, et que son but et de cuisiner les étrangers.

Au bout d'un certain temps de jeu, on fait une pause. J'en profite alors pour me diriger vers une fontaine à eau mise à disposition pour me désaltérer.

Quand je ferme le robinet, je me retourne nez à nez face à Steven que je n'avais pas entendu arriver. A seize ans, il fait déjà une tête de plus que moi et le double de ma largeur. Je sursaute, puis me passe un peu d'eau sur mon visage.

— Où tu as appris à jouer ? Me demande-t-il, en continuant visiblement d'interpréter son rôle d'enquêteur.

— C'est si étonnant qu'une fille sache jouer au basket ? Je réplique, sans répondre volontairement à sa question.

— Pas du tout. Chez nous, filles et garçons sont élevés à l'identique, dans le sport et le combat. Il n'y a pas de différence entre les sexes. J'étais juste curieux.

Je me rince les mains et éteins le robinet.

— J'étais dans un groupe de sport collectif quand j'étais à l'école. J'ai toujours bien apprécié ça. Et le basket en faisait partie.

— Je refuse de croire que les humains ont l'esprit collectif.

Je hausse les épaules.

— Je ne suis pas humaine, ça doit être pour ça.

— Alors tu es quoi ?

— Je ne sais pas.

— Alors comment peux-tu prétendre que tu n'es pas humaine si tu ne sais pas ce que tu es ?

— A la base, je suis venue à la Nouvelle Orléans pour visiter. Je devais rester un semestre. Le soir où je suis arrivée, j'ai croisé Vildred Khan qui était accompagné d'un sorcier. Je sais pas si tu le connais.

— Tout le monde connais Vildred Khan. Il sortait avec Bella. C'est un fou furieux ce mec. Est-ce que c'est vrai que tu traines avec lui ?

Je vois dans ses yeux beaucoup de suspicion que je peux comprendre. J'essaie de rester le plus authentique possible. Après tout, je n'ai rien à cacher.

— Vildred m'aide à en apprendre plus sur mes origines et en échange j'aide l'Enclave à retrouver Bella. J'ai croisé Vildred et ce sorcier le premier soir où je suis arrivée, et il lui a demandé de m'hypnotiser afin de répondre à ses interrogations concernant le fait que je sois le sosie de Bella. Je n'ai pas réagi à l'hypnose. Vildred m'a affirmé que je n'étais donc pas humaine, sinon cela n'aurait pas échoué sur moi.

— Ok. Mais, cela n'explique pas pourquoi tu ressembles autant à Bella.

— Eh bien, j'aimerais répondre à ta question, mais, je suis autant dans l'ignorance que toi. C'est pour ça que je suis restée. J'essaie de comprendre ce que je suis, et j'essaie aussi par le biais de ceux qui l'ont connue, d'apprendre à connaître Bella. Tu la côtoyais ? Je lui demande alors.

Steven semble intrigué par ce que je raconte. Il m'écoute attentivement, continuant d'analyser mes dires.

— Pas vraiment. Les deux meutes n'habitent plus ensemble depuis deux ans.

— Oui, je sais qu'elles s'étaient rassemblées après qu'un incendie criminel ait survenu il y a des années.

— Et puis, Bella était assez isolée, finalement. Quand elle a eu sa majorité, elle est partie travailler à l'Enclave et a déménagé à La Nouvelle Orléans.

Comme Isaac, finalement.

— J'entends souvent ça, qu'elle s'est progressivement isolée. Est-ce que tu sais pourquoi ?

— Je ne pense pas être apte à répondre à ta question. Je ne lui parlais pas en réalité. J'imagine qu'elle a voulu suivre Isaac.

Steven ne semble pas plus en savoir que ça. En même temps c'est normal, ils ont près de six ans d'écart. Ils ne sont pas vraiment de la même génération.

— ...Apparemment tu t'es fait virée de plusieurs lycées ? Renchérit l'adolescent, en scrutant ma réaction.

— Tu sembles t'être renseigné sur moi. Je sais que c'est Parker qui a fait tourner ces informations.

— Parker fait ce qui lui semble bon pour protéger les siens.

— Et pour répondre à ta question, oui je me suis fait virée de certaines écoles, pour m'être défendue. Je n'étais pas du genre à me laisser faire. Mais, les proviseurs ne semblent pas apprécier que tu puisses user de la violence pour te défendre d'une autre violence. J'aurais sans doute dû me laisser être tabasser, j'ironise alors.

Contre toute attente, Steven semble approuver mon discours. Il hoche ma tête.

— C'est bien. Tu as une mentalité similaire à la nôtre, reconnaît-il. Nous ne sommes pas des faibles. Nous n'engageons pas la violence, mais nous y répondu avec équité quand on la subit. Je ne crois pas aux discours pacifistes.

— Est-ce que tu peux être honnête avec moi, Steven ?

Le garçon se retourne vers moi après avoir fait quelques dribbles.

— Vas-y.

— Qu'est-ce que vous me reprochez, vous les loups-garous ? Je vois le regard des tiens et les sentiments hostiles à mon égard qui s'y logent.

L'adolescent continue ses dribbles et se rapproche peu à peu du panier. Il laisse s'écouler un petit temps avant de répondre.

— La disparition d'une héritière provoque des mouvements de peur et de haine dans les meutes. Il faut savoir que les Surnaturels mènent la vie dure aux loups-garous. Le parfait sosie d'une héritière représente une véritable menace dans le cas où elle s'efforcerait de lui ressembler dans un but de prendre sa place. Les enjeux sont de taille et c'est pour ça que Parker diffusent un sentiment d'hostilité à ton égard. Il pense que ton but est de te faire passer pour Bella.

Il dribble à nouveau avant de m'envoyer la balle un peu fort, que je parviens tout de même à rattraper. Je la coince au niveau de l'intérieur de mon coude.

— Si c'était le cas, pourquoi je m'efforcerais d'aider Isaac à la retrouver ?

Steven se tourne vers moi et plante ses yeux dans les miens.

— Est-ce que c'est vrai ? Tu l'aides vraiment à retrouver Bella ?

— Ça fait des mois que les vampires cherchent à m'éliminer. Vous le savez tous, Bella s'est alliée à eux. Ils la manipulent, c'est évident. Alors explique-moi, pourquoi je m'amuserais à ce point à risquer ma vie, si mon objectif était de prendre sa place ?

Steven hoche la tête. Je vois dans ses yeux qu'il ne remets pas en question ce que je lui dis.

— En fait, je crois que je t'aime bien Linda Prior. Isaac avait raison. Même si c'est une évidence que tu n'as rien d'un loup-garou, tu sembles avoir le même esprit que nous. Ce te sera utile pour t'intégrer.

Je dribble à mon tour et envoie le ballon dans le panier.

— Je prends ça pour un compliment.

Ce dernier retombe après un rebondissement dans les mains de Steven.

— Je peux t'aider à favoriser ton intégration.

Je hausse un sourcil, surprise.

— Tu ferais ça ?

Steven hoche brièvement la tête et marque à son tour un panier.

— Je peux essayer de parler aux autres loups-garous. Isaac ne sera comme ça plus le seul à prendre ta défense.

Mais, je sais qu'on n'a jamais rien sans rien. Notamment avec les Surnaturels.

— Et, qu'est-ce que tu veux en échange ? Je lâche alors, suspicieuse.

Steven me lance à nouveau de ballon qui s'écrase lourdement entre ma poitrine et mes mains.

— Que tu convaincs Isaac de revenir auprès de nous.

— Attends...Quoi ?

— Tu as bien dû le voir. Les membres de l'Enclave sont des connards. Sa place est auprès de sa meute, pas a servir des gens qui œuvrent pour limiter nos droits.

Troublée, je laisse s'écouler quelques secondes avant de répondre, afin de trouver les mots adéquats.

— Ce que tu me demandes, Steven, est très délicat. L'Enclave a tout fait pour moi depuis que je suis arrivée. Je ne vois pas leur faire un coup de traître en leur retirant leur directeur administratif.

Tout n'est pas blanc ou noir. L'Enclave s'efforce de protéger les humains des loups-garous et des vampires. Elle est essentielle pour la sécurité de tous. Il est normal qu'elle fixe des lois, sinon, le Monde du Surnaturel ne serait qu'une jungle déchaînée. Isaac est assez intelligent et impartial pour s'en être rendu compte. Il sera difficile d'aller contre sa volonté qui est tout à fait louable.

— L'Enclave ? Tu es sure ? Ce n'est pas plutôt Vildred et Isaac ? M'interroge l'adolescent, comme s'il était déjà sûr de la réponse.

— ...

Je ne réponds pas. Mais, je me rends compte qu'il n'a pas tout à fait tord.

— Isaac a un pied chez les loups-garous et Vildred est un Chasseur d'Ombre qui leur prêtent ses services uniquement pour de l'argent. Aucun des deux n'appartient véritablement à l'Enclave. Même s'ils te prétendrons le contraire. Tu veux gagner la confiance des loups-garous ? Renonce à tes avantages de l'Enclave, et persuade Isaac que sa place est auprès de sa meute. À ce moment-là, ils te regarderont autrement que comme un imposteur. La balle est dans ton camp, Linda Prior. Au sens propre comme au sens figuré.

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