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Chapitre 46

Vildred m'avait octroyé une journée de repos.

Et elle n'était pas de refus.

J'avais décidé de visiter un peu plus La Nouvelle Orléans.

C'est vrai que depuis que je suis arrivée, j'ai tout de suite basculée dans le monde du Surnaturel et je n'ai pas eu vraiment le temps de faire un peu de tourisme, alors que j'étais venue pour ça, au départ.

Il est presque neuf heures du matin. Je me dirige vers le PG Coffee le plus proche du Quartier Français. Je pousse la porte, et entre dans le café. Il y a pas mal de monde, ce qui n'est pas si étonnant pour un jeudi matin. Je me glisse dans la file et passe ma commande. Des beignets, seulement. J'en ai développé une addiction depuis que je suis arrivée en Louisiane. La caissière m'indique qu'il faut que j'attende un peu. Je me hisse sur le côté, entre un groupe de deux filles d'à peu près mon âge et un homme d'affaires, les yeux rivés sur son téléphone.

Vu le monde qu'il y a, l'attente sera longue. Ce n'est pas grave, je n'ai rien d'urgent qui suit, de toutes les façons.

Un élan de surprise me fait vibrer quand j'aperçois sur le côté quelqu'un que je connais.

Isaac.

Il attend sa commande, des écouteurs dans les oreilles, le regard perdu dans ses pensées. Je suis étonnée de le croiser ici. Il ne semble pas m'avoir encore vue.

Je sais que ça ne se fait pas trop de fixer les gens, mais je n'ai jamais pu m'empêcher de le faire avec Isaac quand j'en avais l'occasion. Il a une belle allure qui a une dangereuse tendance à m'envoûter. Dire qu'il est laid serait mentir fortement. Il a tous les critères qui pour moi correspond à ceux d'un bel homme. Il m'intimide un peu, c'est vrai, c'est pour cela que je n'ose pas aller le saluer. Sa carrure imposante, ses bras larges, son regard ambré perçant qu'il n'a aucun mal à diriger dans les yeux de n'importe quel interlocuteur...Ses cheveux noirs ébouriffés et légèrement bouclés contrastant avec sa peau claire lui apporte un petit côté ténébreux, qui, chez certains garçons ne me laisse pas insensible. Je trouve qu'il est toujours bien habillé, propre sur lui, avec un style atypique motard bien à lui. Son éternel blouson en cuir lui va à merveille, et laisse apercevoir sa carrure sportive.

Je me demande s'il m'apprécie, maintenant que nos relations se sont apaisées. Fait-il attention à moi uniquement parce qu'il sait qu'il a besoin de moi? Une partie de moi sait que c'est possible. Mais, on avait été amené à discuter de certains sujets assez profonds, lui et moi qui avaient contribué à nous rapprocher un peu. De mon côté, je commence à l'apprécier. Je vois dans ses yeux qu'il commence à me considérer, alors que ce n'était pas le cas au début. Son instinct de protection à mon égard, pas totalement assumé, ne me rend pas forcément indifférente.

Tout comme Vildred, il est mieux d'avoir Isaac dans sa poche que contre soi.

Mais, la relation que j'entretiens avec chacun des deux garçons est fondamentalement différente. Avec Vildred, je ne ressens aucune gêne. Je sais que je peux lui parler de tout, et son côté dénué d'émotion m'aide souvent de voir les choses de manières pragmatiques. Il est pour moi en quelques sortes un mentor, c'est lui qui m'a tout appris. Je crois que je l'apprécie et ça me fait sourire. Peut-on être ami avec quelqu'un qui ne ressent pas d'émotion? Si on s'était rencontré avant qu'il les perde, c'est sûr qu'on aurait pu tisser une belle amitié.

Avec Isaac, c'est différent. Une certaine distance entre lui et moi demeure toujours. Je ne le considère pas comme étant un ami, et je sais que lui non plus. Il est directeur et héritier d'une meute de loups-garous. Il a un prestige que je n'ai pas, ce qui creuse la distance. Je sais que je ne peux pas lui parler de tout, mais les fois où j'avais été amenée à me confier à lui, il s'était montré réceptif et d'un soutien étonnant. Je me demande alors d'où vient la distance maintenue entre lui et moi. Il est très haut placé dans l'Enclave et je savais dès le début qu'il fallait qu'il ne me voit pas comme une menace. Mais, est-ce qu'il y a plus? Est-ce qu'il m'arrive parfois de rechercher son affection? Je ne m'étais jamais cachée du fait qu'il ne me rendait pas insensible. Isaac ne pourrait jamais devenir mon ami, parce que l'attirance physique que je ressens à son égard est indéniable. Mais, je ne suis pas sure de rechercher plus. De toute façon, je sais qu'il est très convoité par les filles loups-garous.

Une voix me tire subitement de mes pensées.

Je tends l'oreille pour écouter la conversation.

— Tu as vu le mec avec le blouson en cuir là bas? Il est pas hyper canon? Glisse la fille à côté de moi à son amie.

— Clairement, oui, souffle l'autre fille, des étoiles dans les yeux.

Je comprends rapidement qu'elles parlent d'Isaac. Je me concentre sur leur conversation, piquée d'une vilaine curiosité.

La première fille sort un bout de papier de son sac et un stylo.

— Je vais lui écrire mon numéro de téléphone et le lui donner, glisse-t-elle à son amie, d'un gloussement féminin assez insupportable je dois reconnaître.

Je ressens alors subitement un picotement désagréable dans le ventre. Je reconnais directement ce sentiment. C'est de la jalousie. Je m'en veux un peu de la ressentir, mais je peine à la contrôler. Je la laisse m'envahir.

Je fixe la fille. Elle est en train d'écrire sur son papier son numéro, et ça ne me plaît pas. Je sais que je n'ai pas le droit de ressentir cette jalousie mais c'est plus fort que moi, c'est incontrôlable. Pourtant, d'habitude, je ne suis absolument une jeune fille envieuse ou mauvaise. Je ne sais pas pourquoi mais depuis que je suis arrivée à La Nouvelle Orléans, j'ai beaucoup du mal à contrôler mes émotions, notamment celles négatives.

J'ai tout sauf envie de la voir lui donner son numéro. Sous une impulsion soudaine, vive et étrange, je décide d'aller saluer Isaac. Je sais qu'il faut que je le fasse avant qu'elle lui donne son papier. S'il n'est plus seul, peut-être que ça la dissuadera.

Je me dirige vers lui. Il a toujours ses écouteurs dans les oreilles, concentré sur sa musique, ne m'ayant toujours pas remarquée.

— Je ne sais pas ce que tu écoutes, mais ça a l'air pas mal vu comment tu as l'air captivé, je lui lance.

Isaac sursaute légèrement et pose les yeux sur moi, surpris de me voir. Il retire des écouteurs et me salue.

Letters from the sky, de Civil Twilight. Elle est pas mal, acquiesce-t-il sur un ton neutre.

Je lui tends la main pour lui demander avec audace ses écouteurs. Il me les donne alors et je les positionne dans mes oreilles, avant de prêter attention à la musique.

— Donc tu aimes le rock alternatif...Je souris de nouveau, concentrée sur les sons de la musique qui m'est familière.

— Tu la connais? S'étonne-t-il quand il lit les expressions sur mon visage.

— La fin du morceau est juste incroyable. Rien que pour ça le bouton repeat a souvent été agressé de ma part concernant cette musique.

Le regard d'Isaac s'illumine alors.

— Je ne sais pas que tu écoutais du rock, s'étonne-t-il, en m'adressant un sourire étonné.

Isaac ne sourit pas beaucoup, mais quand il le fait, cela le rend plus charmant, moins ténébreux.

— Ah oui? Tu as pourtant devant toi la plus grande fan du groupe Nirvana! Le rock a bercé toute mon adolescence.

— Alors ça, je ne m'y attendais pas, s'exclame-t-il, visiblement très surpris.

Je hausse un sourcil.

— Pourquoi? Parce que comme tu pensais que j'étais toute molle et toute fragile, comme tu l'as si souvent répété, tu en déduisais je n'écoutais que des musiques de dessins animés Disney?

Isaac éclate de rire.

— Toujours dans l'abus, toi. Mais, tu n'es pas si toute fragile que ça, si j'en crois ce que j'ai vu hier.

Il fait référence à mon duel avec Vildred.

Je détourne le regard, pour le poser sur le personnel qui se hâte à préparer les commandes.

— Ah oui?

— Quelle précision faut-il pour réussir à entailler la main de l'un des plus grand Chasseur de La Nouvelle Orléans?

Je hausse un sourcil et repose mes yeux sur le loup-garou.

— Tu sous-entends qu'il l'a fait exprès?

— Je n'ai pas dit ça. Même s'il ne ressent aucune émotion, il avait l'air autant surpris que tous les Surnaturels.

Isaac me dévisage d'un regard dont je peine à déceler le sens. Il semble m'analyser. Je hausse les épaules.

— Il s'est juste peut-être déconcentré. Ce n'est qu'une petite égratignure. N'importe qui aurait pu faire pareil que moi.

— C'est là que tu te trompes. Il faut avoir atteint un niveau très élevé pour réussir à faire ce que tu as fais. Vildred est né dans les armes. Il sait contrer les coups. Le sang sur sa main était très étonnant.

Ses yeux sont plissés. Je sens que les questions à mon égard fusent dans sa tête. Les doutes s'éveillent dans son regard.

Je hausse les épaules, indifférente.

— Je ne sais pas.

Un petit silence s'en suit alors. Mais, Isaac, ne détourne pas une seconde son regard. Il le maintient dans mes yeux, d'une manière déconcertante qui me met un peu mal à l'aise, c'est vrai.

— Linda.

Je hausse un sourcil.

— Mmmh...?

— Il y a quelque chose que tu me caches que tu aimerais me dire?

Sa voix est douce, et malgré l'objet de sa question, il ne semble pas l'avoir posé comme un reproche. Je sens qu'il se questionne à propos de ce qu'il passé. Je ne peux pas lui en vouloir, mais je n'ai pas la réponse à ses questions.

Je secoue la tête.

— Non...bien-sûr que non! C'est vraiment ce que tu penses?

— Si tu me dis que non, alors je te crois.

Je ne réponds pas. Sa voix est douce et sa réponse a l'air quand même sincère. Il semble me faire beaucoup plus confiance qu'au début même si certains doutes subsistent à mon égard. Et pourtant, je le sais: si je n'ai pas Isaac de mon coté, je ne resterai pas longtemps à La Nouvelle Orléans.

— Je te promets que si je sais quelque chose que l'Enclave ne sait pas, tu seras le premier à l'entendre, je déclare alors.

Isaac hoche la tête.

— Heureux de l'entendre. Je te fais confiance, de toute façon.

Il semble avoir compris que je n'ai rien à gagner à lui mentir. Je n'ai aucune ressource, aucun support. Mes intentions envers l'Enclave ont toujours été bonnes.

Je veux juste comprendre.

Comprendre ce que je suis.

Comprendre ce que Bella est.

Il récupère alors sa commande après que son numéro ait été appelé. Je pose mes yeux sur le sachets de pâtisserie qu'il tient entre ses mains, et esquisse un sourire espiègle.

— Le grand Isaac Peterson a donc l'habitude d'aller dans le modeste café PG Coffee, je le taquine alors.

Isaac hausse un sourcil.

— Je suis comme vous tous, hein. J'aime les choses simple.

— Et, qu'est-ce que tu aimes?

— Les scones. Tu veux goûter? Ceux-ci sont incroyables.

Il plonge sa main dans le sachet qu'il vient de récupérer et me tend une pâtisserie.

Je le remercie et croque une bouchée.

Il n'avait pas menti.

— Mmmh...En effet, c'est presque à la hauteur des beignets de Café du Monde.

On appelle enfin mon nom. Je récupère ma commande et rejoint Isaac, avant de sortir du bâtiment.

— Donc, tu as pu faire un peu de tourisme, devine le loup-garou, en me tenant la porte de l'extérieur, alors qu'on se décide à sortir.

— Quand j'arrive à trouver le temps.

Un soleil radieux illumine déjà les rues animées de La Nouvelle Orléans. Quelques passants s'activent sur les trottoirs, en direction de leur lieu de travail, mais c'est encore relativement calme.

— Et qu'est-ce que la New-Yorkaise pense de la Louisianne? Demande Isaac.

— Plus envie de repartir, je lui avoue alors, en laissant se dessiner sur mon visage un sourire.

Il laisse échapper un rire frais, rejoint sa moto qu'il avait garé devant le café, avant de répliquer.

— C'est ce que disent tous les Surnaturels qui y vivent.

Il attrape son casque, le positionne sur son crâne et remonte la fermeture de son blouson en cuir.

Je comprends que nos chemins vont alors se séparer.

— Bon courage, pour le travail, je déclare, alors qu'il s'apprête à démarrer.

— Merci. Et bon tourisme à toi. N'hésite pas à me contacter, si tu as besoin de quelque chose, réplique-t-il en m'accordant un dernier regard avant de baisser sa visière.

Je lui adresse un sourire pour le remercier, mais je n'aipas le temps de répliquer, qu'il a mis en marche le moteur.

Il démarre et disparaît dans le boulevard animé qui borde le café.

Je reste figée, pensive, à le regarder partir.

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