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Chapitre 43

|Laura|

Souvenirs...

C'était un mois d'octobre humide.

Il avait plu toute la soirée mais, Laura n'avait pas fait véritablement attention. Elle venait de fêter les dix-huit ans de l'une de ses meilleures amie et elle avait pleinement profité du moment. Un moyen d'échapper aussi les tracas du quotidien. Son amie avait emménagé après le lycée dans un petit appartement sous les toits.

Bon, d'accord, ce n'était pas l'immeuble le plus rénové et le mieux situé de la Nouvelle Orléans, mais c'est toujours agréable d'avoir un chez soi. Laura rêve du jour où elle pourra prendre son indépendance et enfin mener sa propre vie. Mais avant ça, elle sait qu'il faut qu'elle travaille dur.

Elle marche d'un bon pas dans les rues désertes de la capitale du jazz, parce qu'elle s'envole pour Milan dans quelques heures. Elle est attendue pour un casting d'une grande marque de vêtements concernant la Fashion Week et elle sait que c'est sûrement l'opportunité de sa vie. Sa mère le lui a assez répété.

Laura avait finalement réussi à obtenir l'autorisation de cette dernière pour sortir ce soir avant de vol, après maintes insistance. Mais, la jeune fille le sait: si elle manque à ses obligations, les représailles familiales seraient d'ampleur. Elle ne veut pas décevoir ses parents, eux qui avaient toujours tout fait pour qu'elle puisse se développer dans son activité.

Le vol est de nuit, elle sait qu'elle ne dormira pas beaucoup. Mais, Laura est habituée. Le mannequinat demande des sacrifices et elle est prête à en faire. Elle se dirige alors vers un certain arrêt de bus situé à quelques centaines de mètres. Il doit la conduire à l'aéroport. C'est plutôt loin, puisqu'il est à l'autre extrémité de la ville, mais elle en profitera pour récupérer un peu de sommeil.

Mais, son cœur se soulève quand elle s'aperçoit que le bus est arrivé plus tôt que prévu. Elle se situe cependant encore à quelques mètres de l'arrêt qui lui est accessible visuellement. Elle se met alors à courir, faisant signe au conducteur de l'attendre. Mais, ce dernier referme les portes et démarre, avant même qu'elle ait pu le rejoindre, laissant derrière lui la jeune femme essoufflée et dégoûtée.

— Connard! Halète-t-elle au chauffeur déjà parti, exprimant la tension immense qui l'anime à ce moment là.

Un pic d'angoisse la fait alors frémir.

Tout se bouscule dans sa tête.

Laura le sait: le prochain bus ne que passe dans une ou deux heures et il sera sûrement trop tard pour son vol. Elle peut dire adieu à Milan et à ses perspectives actuelles de carrière. Elle voit alors ses rêves s'envoler.

C'est un cauchemar.

Les larmes se mettent à perler aux coins de ses yeux bruns.

— Les gens de cette époque manque de plus en plus de galanterie, déclare une voix masculine douce et étrange à la fois.

Laura se retourne subitement pour voir d'où provient la voix.

Un peu caché sur le côté de l'arrêt de bus, un jeune homme brun adossé à la surface transparente la regarde.

La jeune femme lui adresse brièvement un sourire de politesse, ravalant pudiquement ses larmes. Elle ne veut pas pleurer devant un inconnu.

— Sans doute, réplique-t-elle, en s'entourant de ses bras, un peu sur ses gardes.

Elle sait que le quartier est très mal famé. Seventh Ward est réputé pour ses crimes et ses enlèvements à répétition. Elle sait aussi qu'elle va devoir rester ici à attendre le prochain bus et que c'est risqué. Elle se crispe alors.

Mais, pour le moment, son angoisse se porte majoritairement sur l'heure qui tourne et son vol qui ne l'attendra pas, lui non plus.

— Vous avez l'air d'être inquiète, relève le mystérieux inconnu.

Laura porte alors davantage attention à son interlocuteur. Il paraît jeune, mais son allure élégante lui confère une certaine maturité. Il est grand, brun, d'une carrure imposante, et bizarrement très bien habillé. Il porte un ensemble de costume gris foncé, d'une marque luxueuse et ses cheveux bruns et lisses lui tombent un peu devant ses yeux noirs, lui apportant un côté ténébreux.

D'habitude, Laura est mal à l'aise face aux inconnus, mais celui-là semble lui inspirer davantage confiance que les autres. Il paraît charmant, et elle apprécie qu'il soit resté dès de départ à une distance rassurante. Mais au delà de ça, quelque chose chez lui l'intrigue, sans qu'elle parvienne à savoir pourquoi.

— Ce bus était ma seule possibilité de rejoindre mon vol, lui explique-t-elle, perdant immédiatement son sourire de politesse pour céder à la tension.

— Si vous êtes chanceuse, le prochain passera dans une heures, tente-t-il de la rassurer.

La jeune fille secoue la tête et se crispe.

— Ce sera trop juste.

— Je suis navré pour vous.

Sa voix est douce et rassurante. Il paraît sincère. Même s'il n'atténue pas l'angoisse de rater son vol, ses paroles la calme un peu.

De toute façon, Laura n'a nul part où aller. Elle est condamnée à attendre le prochain bus à cet arrêt bien excentré du reste de la ville.

— Et vous? Vous attendez aussi le bus? S'interroge-t-elle.

Étrangement, l'homme semblait être déjà là quand elle est parvenue à l'arrêt, mais pourtant, il n'est pas monté dans le véhicule.

— En quelques sortes.

L'homme garde un aspect très énigmatique qui intrigue directement la jeune femme. Il ne répond pas clairement à sa question.

— J'espère qu'au moins pour vous ce ne sera pas trop grave de devoir attendre, souffle-t-elle en ressentant une montée d'angoisse prendre part en elle.

— Vous avez un impératif? La questionne le jeune homme, remarquant le malaise évident de son interlocutrice.

La jeune fille hoche la tête et fait quelques pas pour tenter d'évacuer le trop plein de nervosité qui prend part en elle.

— Un casting à Milan. Je suis mannequin. Mais, je crois que je peux faire une croix dessus. Dans ce milieu, il faut être à cheval dans les convenances. On ne se pointe pas en retard. Ça ne se fait pas...Lui informe-t-elle.

— Ce serait une fatale erreur si la marque pour laquelle vous postuler n'acceptait pas de vous recevoir à cause de votre retard, lui sourit-il.

Il a un très beau sourire. Son compliment n'est pas direct et est amené subtilement. D'habitude, Laura trouve désagréable qu'un inconnu lui en fasse, mais cette fois-ci, c'est différent. L'homme est avenant mais garde une certaine distance respectueuse. Son élégance la séduit un peu. C'est rare de trouver aujourd'hui un homme aussi propre sur lui, bien habillé et qui se tient bien. Mais, la jeune femme est de nature timide. Elle sait qu'elle doit quand même rester sur ses gardes.

— Qu'est-ce que vous connaissez à la mode? S'esclaffe-t-elle avec modestie face à son compliment.

— Bien plus que vous ne le pensez, réplique-t-il mystérieusement.

La jeune fille hausse un sourcil étonné.

— Vous travaillez dans ce milieu? S'interroge la jeune femme.

— Non. Mais, fut un temps, je le côtoyais, réplique-t-il d'un air très légèrement pensif.

— On dirait que vous parlez d'une très vieille anecdote d'il y a cinquante ans, s'esclaffe-t-elle.

— Ce n'est pas très gentil de vieillir une personne vous savez, lui sourit-il à nouveau.

La jeune fille laisse échapper un petit rire gêné mais amusé à la fois, un peu confuse.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire.

— Je plaisante bien entendu. Mais, ne vous fiez pas à un visage. Ce n'est pas parce que l'on paraît jeune, qu'on n'a pas pu avoir une vie bien rempli et côtoyer beaucoup de milieux différents.

L'homme a l'air plutôt sympathique. Laura décide de se prêter à la discussion, ce qui calme son angoisse. C'est toujours plus facile de faire face à une situation stressante quand on est accompagné.

— Et vous côtoyez quel milieu maintenant? Vous travaillez où ? Le questionne-t-elle pour se rattraper.

— Je dirige mon propre établissement de restauration, déclare-t-il.

Laura lève un sourcil intéressée.

— Oh. Vous vous êtes dans la cuisine gastronomique?

— On peut dire ça, répond de manière très énigmatique le jeune homme, en plongeant son regard hypnotisant dans ses yeux.

Un petit silence s'en suit alors. Laura est intimidée par la prestance du mystérieux inconnu. Il paraît si sûr de lui et si assurant...Elle aimerait être comme ça un jour. Avoir confiance en elle...

— Vous semblez être accompli pour quelqu'un de jeune, relève la jeune femme, un peu impressionnée.

— Vous ne l'êtes pas? Questionne-t-il en plissant légèrement les yeux, en signe d'intérêt à son égard.

Laura n'a pas vraiment l'habitude de parler d'elle et de ses soucis aux autres.

— Le chemin est encore long, j'imagine...Répond-elle vaguement et pensive.

— Vos parents, n'est-ce pas? Devine étrangement l'inconnu.

Laura sourit alors gênée. Elle est surprise par la pertinence des propos de son interlocuteur, et s'en voit touchée.

— Vous êtes une sorte de médium? Plaisante-t-elle, pour dissimuler un certain embarras d'être percée à jour aussi facilement.

— Peut-être...Sourit mystérieusement le jeune homme. Enfin, surtout un passionné des relations humaines, ajoute-t-il, voyant des questions silencieuses transparaître dans les jolis yeux bruns en amande de la jeune femme.

— J'ai une relation particulière avec ma mère, commence-t-elle.

Laura ne poursuit pas sa réplique. Elle se plonge dans ses pensées, laissant une vague d'émotion l'envahir.

— C'est elle qui contrôle votre carrière?

La jeune femme hoche la tête.

— Entre autre. Elle contrôle ma vie, en fait. Elle a établi pour moi un chemin tout tracé que je dois m'efforcer de suivre à la lettre. Le mannequinat, mes fréquentations, éventuellement le type de garçons que je devrai épouser...Tout est défini depuis des années. D'ailleurs, je redoute sa réaction quand elle apprendra que j'ai raté mon vol pour Milan. Elle rêve que je participe à la Fashion Week...

— Et, qu'est-ce que vous voulez vraiment, vous? De quoi rêvez-vous?

Laura est un peu déstabilisée par cette question. Personne ne la lui avait déjà posée. Elle n'avait donc jamais été véritablement amenée à y réfléchir.

— De liberté...Murmure-t-elle pensive.

— Vous êtes consciente de ce qui vous fait souffrir, c'est un bon début. Je sais que vous avez la possibilité de briller par vous même. Vous verrez, un jour, vous aurez le déclic. Vivez avant tout pour vous. Le jour de votre mort, vous ne serez que face à vous même et face à tous vos regrets. Ne laissez pas l'amour que vous portez à vos parents vous dompter cette belle étincelle de subjectivité.

Laura détourne le regard, touchée.

L'homme paraît sincère avec elle. Jamais personne n'avait su lui dire des choses aussi pertinentes. Ses mots la réconfortent et lui redonnent un peu espoir.

— Et vous? Votre famille? Vous avez un bon contact? Questionne-t-elle à son tour.

— Plus de contact, réplique succinctement le mystérieux inconnu.

— Oh, je suis désolée...Vous vous êtes fâchés avec? S'interroge la jeune femme confuse.

L'homme secoue la tête, sans véritable émotion dans le regard. Il semble garder une certaine discrétion à propos de sa vie personnelle.

— Non. La vie a fait qu'ils sont juste partis.

Il ne rentre pas dans les détails. Elle se contente de hocher la tête avec compassion, un peu touchée. L'homme semble d'ailleurs le remarquer.

— ...Ne soyez pas triste. C'est comme ça que s'établît la vie, vous savez. Le temps passe, les gens partent, et vous vous restez. Il vous reste des souvenirs heureux qui tendent à disparaître au fur et à mesure que les jours passent.  Mais, l'être humain n'importe quel soit-il est adaptable. Il est plein de ressources. Vous vous retrouvez à faire des rencontres enrichissantes qui vous aident à surmonter vos pertes.

Le mystérieux inconnus lui adresse un sourire si charmant que des frissons parcours les bras nus de la jeune fille. Ils restent quelques secondes à maintenir leur regard dans les yeux de l'autres. Laura trouve étrangement cela si envoûtant. Elle aurait pu rester des heures se laisser prendre par ses yeux si hypnotisants...

Soudain, une voiture noire s'arrête devant l'arrêt de bus.

Dans un premier temps, Laura ne comprend pas de quoi il s'agit.

Puis, le charmant inconnu lui tend un billet de cent dollars plié en deux. Laura repose ses yeux sur la voiture. Elle comprend qu'il lui a discrètement commandé un Uber.

L'embarras s'empare alors d'elle.

— Non...Je ne peux pas accepter...

— Montez dans cette voiture, envolez-vous pour Milan, et allez remporter ce casting. Transformez la petite étincelle en vous en flammes ardentes. Mais, faites-le pour vous. Pas pour vos parents. Montez dans cette voiture si vous, vous être capable d'y trouver un intérêt personnel qui ne concerne que vos propres envies et vos propres rêves.

Laura adresse un sourire touché à son mystérieux sauveur. Elle finit par accepter le billet et remercier mille fois son geste.

— Vous êtes un ange tombé du ciel...souffle-t-elle en se dirigeant vers la voiture.

Mais quand elle se retourne vous lui dire au revoir, l'homme a disparu.

Laura croit rêver.

Elle se demande comment cela possible.

Elle met cela sur le compte de la fatigue et finit par monter dans la voiture.

Une fois assise, elle déplie le billet pour le donner au conducteur à la fin de la course, et son cœur se soulève quand elle aperçoit qu'un petit papier avait été glissé à l'intérieur.

Un numéro de téléphone est écrit dessus, avec une courte inscription en calligraphie.

« Au plaisir d'échanger de nouveau avec vous.

~ Stanislas~ »

~*~
Souvenirs...


***


Laura n'a jamais oublié sa première rencontre avec Stan. Il avait été pour elle d'une grande aide de discernement à ce moment précis de sa vie où elle n'arrivait pas à se concevoir comme une véritable personne propre, une lueur d'espoir dans l'obscurité de sa vie, une présence rassurante dans le vide en elle à combler.

Stan avait été le petit ami parfait, le confident le plus fidèle, le partenaire le plus aimant.

Mais, il mentait.

Il mentait sur sa véritable nature, sur son âge, sur son activité, sur ses fréquentations.

Quand on est contrainte de voir son petit ami qu'à partir du couché du soleil, on commence à se poser des questions.

Mais, l'amour anesthésie tous les doutes que l'ont peut avoir. L'amour rassure. L'amour rend dépendant de la présence de l'autre.

Même à l'égard d'un vampire.

Aujourd'hui, Laura est sortie de cette relation pleine de mensonges. Elle sait aussi qu'elle avait été la plus belle parmi toutes et qu'elle n'était pas parvenue à tomber amoureuse d'un autre garçon après lui.

Parce que le Stan d'antan continue toujours de la hanter.

Et, elle n'avait jamais pu s'y résoudre.

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