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Chapitre 22

Isaac nous rejoint dans la chambre de Bella.

J'évite à tout prix son regard, un peu mal à l'aise qu'il m'ait surprise en train d'écouter sa conversation avec Michael.

Certaines choses m'avaient assez interpelée, notamment le fait, qu'apparemment, il fuyait sa famille. D'après ce que j'ai compris, c'était à cause du fait qu'il ait intégré l'Enclave, malgré que l'institution semble détester les loups-garous. Sa famille l'avaient-ils pris pour une trahison? Isaac était tout de même l'héritier de leur meute.

Je porte attention à la chambre de mon sosie. Elle est très cosy, dans les tons pastels, remplie de coussins et de plaids tout doux, ainsi que des meubles en bois qui apportent un côté authentique et chaleureux.

Je me sens tout de suite bien dans la pièce. Si bien, que je souris à l'idée que j'aurais pu moi-même décorer ma chambre exactement comme ça. Bella a des goûts de décoration plus ou moins similaires aux miens.

— Je vous laisse peut-être seuls? Propose alors Jenna.

— Merci, Jenna, acquiesce Isaac.

La mère de Bella disparaît.

J'analyse de plus près les cadres posés sur la commode en bois de la pièce. Dedans sont disposées des photos d'elle adolescente, en compagnie de ses parents. Le sourire de ses derniers procure en moi un sentiment de mélancolie. Ils semblent tellement aimants et gentils. J'aurais aimé avoir des parents comme ça.

Mon père ne m'a jamais adressé aucune marque d'affection, ni aucun mot de tendresse. J'ai eu une éducation stricte qui ne me laissait pas de répit. J'avais toujours envié les familles unies et chaleureuses de mon entourage, semblables à celle qui se trouve devant moi. J'aurais aimé connaître ça. L'amour d'une mère, d'un père...Finalement, j'avais été seule une bonne partie de ma vie. Mais, parfois, nos parents constituent pas pour nous une véritable famille... Et j'avais été contrainte de l'accepter, même si je n'avais jamais arrêté de ressentir au creux de ma gorge une certaine tristesse à ce propos.

— Bella semble avoir eu une enfance heureuse...Je murmure alors un peu troublée par un bouleversement de sentiments.

— Pourtant, elle ne l'était pas, rétorque Isaac.

Je me tourne alors vers lui, curieuse.

— Pourquoi tu dis ça?

— Quand elle était petite, Bella était une enfant souriante, insouciante et joyeuse. L'adolescence, pointant le bout de son nez, elle s'est subitement refermée, comme ça. Malgré tout l'amour que lui portait ses parents, ses amis ou même moi, elle ne parvenait plus à sourire.

— Tu as grandi avec elle? Je demande alors.

— Nos parents sont de vieux amis. Il nous ont élevés ensemble. Il faut savoir qu'à l'époque, des membres extrémistes de l'Enclave avaient brûlés et rasés le village où ma meute résidait. C'était près de la Nouvelle Orléans. Des loups-garous n'avaient pas pris leur précaution lors de leur transformation et avait tué une bonne centaine de terrestres. La meute des parents de Bella avait donc accueilli dans leur village tous les loups-garous de celle des miens, et ça a duré une petite vingtaine d'année.

— Je ne savais pas qu'il y a autant de tension entre l'Enclave et les loups-garous...Je relève alors songeuse.

— Je pense que les deux parties ont une raison de ne pas apprécier l'autre. Mais, j'aimerais qu'un jour, les tensions s'apaisent, se confie-t-il.

Je hoche silencieusement la tête.

Je comprends rapidement qu'il est un point de médiation entre l'Enclave et les loups-garous, le seul moyen que les deux parties se réconcilient ou du moins trouve un terrain d'entente.

Mais, pourquoi Isaac était-il arrivé jusqu'à faire passer en second plan sa famille et son héritage?

J'ignorais sûrement encore la raison.

Nathanaël sort alors de sa poche une boussole, qu'il montre au loup-garou.

— Voilà ce qui nous sera utile, déclare-t-il, déjà pleinement concentré.

Isaac saisit l'objet entre ses mains, ouvre le clapet rabattu jusque-là sur le cadran, et l'observe méticuleusement, en tenant la longue chaîne en bronze accrochée à l'objet, et permettant de le porter autour du cou.

— Qu'est-ce qu'il te faut d'autre? Lui demande-t-il.

Nathanaël s'accroupît et pose au sol des bougies, formant un cercle, laissant tout juste la place à une personne de s'y retrouver à l'intérieur. Il sort de son sac un vieux grimoire qu'il ouvre, feuilletant maladroitement les pages. Puis, il pose le livre à l'intérieur du cercle pour récupérer un sachet de gros sel dans ses affaires. Il dispose alors son contenu tout autour de moi, sous mon regard interloqué.

— Qu'est-ce que tu fais? Je demande alors en fronçant les sourcils.

— Je m'apprête à relier la boussole à Arabella. L'aiguille ne pointera plus ainsi le Nord mais sa présence, nous permettant donc de la localiser. Le lien qui unit deux Doppelgängers, donc elle et toi, est très particulier. Il pourrait compromettre ce que je m'apprête à faire si tu rentres en interférence avec le processus, m'explique-t-il.

— Et, que vient faire le sel, ici? Je questionne alors.

— Le sel est un isolant. Il forme une barrière contre les énergies. Ainsi, il permettra de te rendre imperceptible lors du sort, et ainsi éviter de compromettre le lien qu'on veut établir entre la boussole et Arabella. Enfin, si j'arrive à contenir assez d'énergie pour t'effacer un instant du champs énergétiques de la pièce...

Nathanaël se place au centre du cercle et allume une à une les bougies qui l'entoure. Isaac ferme la porte de la chambre et tire les rideaux pour plonger la pièce dans dans l'obscurité.

— ...Comme Bella n'est pas avec nous, on est obligé de trouver un point d'encrage. Un simple objet lui ayant appartenu ne suffirait pas. Mais, une pièce empreinte de souvenirs, dans laquelle elle a grandi peut renfermer une énergie personnelle assez forte pour établir un traçage, poursuit le jeune sorcier, concentré sur les flammes qu'il est en train en allumer.

— Tout est prêt? Demande Isaac, analysant la pièce.

— On va pouvoir commencer acquiesce Nathanaël, en soufflant sur son allumette.

— J'ai l'impression qu'on va me faire exploser, je lâche, pas du tout rassurée.

Le sorcier m'adresse un sourire détendu.

— Tu ne risques absolument. Les sorts de traçage sont sans risque, et encore moins si tu es entourée par une étendue de sel.

Nathanaël s'assoit ensuite en tailleur au centre du cercle, plaçant son grimoire sur ses jambes et la boussole devant lui. Il se concentre alors sur une formule latine qu'il prononce à voix haute, avec un accent parfaitement bien maîtrisé. Un vent frais se fait à souffler dans la pièce, tout autour du sorcier, faisant voler des papiers traînants, et arrachant du mur les photos de famille de la jeune fille sur son passage.

Mon angoisse s'accentue à mesure que je vois tout voler autour de Nathanaël. Il continue de réciter ses incantations, redoublant d'effort. Visiblement, il semble y avoir une résistance. Les sourcils du sorcier sont froncés, au point qu'il semble se poser une multitude de questions.

Tout s'arrête alors subitement.

Les flammes s'éteignent, le vent s'apaise, et les photos retombent de façon légère sur le sol.

— Est-ce que ça a marché? Demande tout de suite Isaac, portant directement attention sur la boussole.

Nathanaël tient au creux de ses mains l'objet, le regard durablement fixé dessus.

L'aiguille bouge dans tous les sens, ne pointant pas comme prévu une seule direction.

— Merde...souffle le sorcier.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé, Nathanaël? Pourquoi ça bouge comme ça? S'exclame le loup-garou.

Nathanaël se met alors à faire défiler très rapidement et nerveusement les pages de son livre, le regard un peu paniqué.

— Je ne sais pas...Je pense que la barrière de sel n'a pas fonctionné. L'aiguille alterne entre Linda et Bella...

— Pourquoi est-ce que ça fait ça? Tu ne m'avais pas affirmé que le sel empêcherait justement ce désagrément? S'indigne le loup-garou.

Nathanaël continue de chercher de façon anxieuse et maladroite une page de son grimoire.

— Normalement, ce devait être le cas. Mais, les légendes décrivent le lien entre les doppelgangers d'extrêmement fort...Je ne sais pas comment l'expliquer mais c'est un peu comme si elles étaient la même personne...Elles ont peut-être la même empreinte énergétique sur l'environnement. Le sel n'a pas été suffisant à isoler Linda. Avec de la magie noire, il y a de fortes chances pour que ça fonctionne vraiment, mais je vais essayer si un autre sort de mon niveau peut nous aider.

Nathanaël a du mal à cacher sa panique. Il ne s'arrête pas une seule seconde, continuant de lire le plus rapidement possible chaque page de son bouquin. Je sens qu'il s'en veut de ne pas avoir réussi le sort qu'il prévoyait, et ça me fait de la peine pour lui. Son manque de confiance évident revient à la surface, étant mis en scène par une nervosité maladive qui semble le ronger au plus profond de son être.

— Stop Nathanaël. Calme-toi.

Isaac lui retire son grimoire des mains pour le refermer.

— Je dois retrouver un nouveau sort...je dois...je dois, répète-t-il frénétiquement à bout de souffle.

— On arrête, Nathanaël. Ce n'est pas grave, on trouvera une autre solution, réplique un peu plus fermement Isaac, pour le ramener à la raison et le sortir de sa folie soudaine.

Nathanaël se calme alors et devient blême.

— Je suis désolé...Mes pouvoirs ne sont pas assez puissants pour vous si je n'use pas de magie noire...

Isaac ouvre alors les fenêtres pour faire entrer la lumière.

— Ce n'est pas grave, je t'ai dit. Il ne faut pas rester sur cet échec.

Je m'accroupis alors au sol, au niveau où Nathanaël a laissé la boussole et la prends dans mes mains, le regard inlassablement attiré par cette fameuse aiguille qui ne cesse de s'agiter.

Je me tourne vers les deux garçons.

— Est-ce que je peux la garder? Je demande alors.

Isaac hoche alors les épaules.

— Si ça te chante. Elle ne nous servira pas, de toute façon.

Je reste le regard appuyé sur le précieux objet. Je n'en étais pas si sûr que lui. Une mystérieuse intuition me souffle alors le contraire. Je me l'accroche autour du cou, gardant le cadrant précieusement au creux de ma main.

***

Le chemin du retour se fait dans une ambiance mystérieuse partagée entre le questionnement et la déception. Pour ma part, je n'ai pas détaché mes yeux de la boussole que je tiens au cou. Même, le clapet refermé, je sens l'aiguille bouger. Des interrogations fusent silencieusement dans ma tête tout le long du trajet.

Une fois arrivés à la Nouvelle Orléans, Isaac s'arrête en plein cœur du quartier français pour me laisser descendre. J'apprécie qu'il me dépose près de chez moi, plutôt que devant les bâtiments de l'Enclave, à Central Business district. Ça m'évite de  traverser la ville en tramway.

Je descends du véhicule, rends son casque à Isaac et m'apprête à partir.

— Linda?

Je me retourne vers le loup-garou et hausse un sourcil.

Il descend de sa moto, relève sa visière et me tend quelque chose.

— Qu'est-ce que c'est? Je demande.

— Une sorte de couteau suisse en modèle géant. Tu as dessus un modèle réduit de pieu en bois pour les vampires, une lame en argent pour les loups-garous et une lame normale. On ne sait jamais contre qui tu peux te retrouver. Si tu as ça, tu pourras un minimum te défendre.

— Merci, je réplique, en rangeant l'objet dans mon sac.

Isaac remonte sur son véhicule. Je fais un signe à Nathanaël, et les deux garçons disparaissent dans la circulation impitoyable de la Nouvelle Orléans.

Je me dirige alors, perdue dans mes pensées, vers mon immeuble.

Alors que je m apprête à rentrer à l'intérieur, je me fige quand je reconnais la personne adossée contre le mur, qui semble m'attendre, en me fixant avec insistance.

C'est Ulrich, le numéro trois dans la hiérarchie de l'Enclave derrière Isaac.

Je l'avais croisé avec Vildred un midi où ce dernier m'avait emmenée déjeuner à l'extérieur de la ville. Il avait visiblement très mal pris mon refus de coopérer avec lui. Vildred m'avait affirmé que ce type était en réalité envieux du statut d'Isaac, qu'il était en quelques sortes son rival et qu'il valait mieux ne pas traîner avec lui.

Une montée d'angoisse me fait d'abord frémir, mais elle est très rapidement remplacée par un sentiment d'énervement à son égard. Je ne veux en aucun cas lui accorder une seconde de mon temps. Je décide de l'ignorer du regard afin de regagner mon appartement le plus vite possible.

— La virée a été bonne? Lance-t-il sur un ton presque sarcastique, voyant que je n'ai pas posé les yeux une seconde sur lui.

Je continue de ne pas le regarder, pour lui faire comprendre que je ne ressens aucun intérêt à lui parler.

— Je n'ai pas le temps pour discuter, je rétorque froidement, en continuant de me diriger vers l'entrée du bâtiment.

Ulrich me suit à l'intérieur de l'immeuble et me barre le passage au niveau du couloir qui mène aux escaliers.

Je lève les yeux au niveaux des marches pour vérifier s'il y a du monde. Mais, les parties communes du bâtiment semblent vide.

— Pourtant tu as le temps pour minauder auprès d'Isaac.

— Je ne minaude pas.

Le métamorphe laisse échapper un petit ricanement qui me hérisse tout particulièrement.

— Impressionnant la manière dont tu es passée de détestée de sa part, au statut de petite protégée.

Voyant qu'il n'est pas décidé à s'en aller et encore moins à me laisser passer, je sors le grand couteau-suisse que m'a donné Isaac et pointe une des lames vers lui.

Je n'aurais jamais imaginé que je m'en servirais aussi rapidement.

— Dégage.

— Oh, tout doux, minette. Tout doux. Est-ce que tu sais au moins t'en servir?

— Tu veux qu'on teste sur toi?

Ulrich laisse de nouveau échapper un petit ricanement.

— Téméraire, en plus d'opportuniste à ce que je vois. Ça fait un bon combo.

— Assez bon pour comprendre rapidement où planter la lame si tu ne te casse pas rapidement, je le menace alors.

— On n'en a pas encore fini, toi et moi, Linda. Je découvrirai bien rapidement ce que tu manigances. Alors, à la prochaine.

Sur ces mots, Ulrich disparaît comme il était venu, me laissant avec une désagréable sensation d'écœurement au fond de la gorge.

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