Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 143

|Bella|

Souvenirs...

Bella n'a jamais pu enlever de son esprit le jour où on l'a transférée dans la meute. A tout juste quatorze ans, elle avait passé toute son enfance à être formée pour devenir une autre. Il fallait qu'elle pense comme elle, qu'elle agisse comme elle, qu'elle soit elle.

Sa formation avait été rude, mais cela faisait plusieurs années que Bella ne pleurait plus. Plus rien ne semblait l'affecter, comme si elle elle était devenue une machine, n'existant plus que pour exécuter parfaitement un programme : Celui d'être quelqu'un d'autre. Elle n'avait plus qu'un objectif en tête : exécuter tous les ordres qu'on lui avait donné. Rien d'autre n'avait d'importance pour elle. Elle avait été formatée pour penser ainsi, à ne pas pouvoir faire de différence entre le bonheur et le malheur, le bien et le mal.

Elle était sur le point de vivre ses derniers instants avec son père. La séparation avec ce dernier ne la dérangeait pas, ils n'avaient été ni proche ni complice. Il n'était en réalité qu'un intermédiaire entre elle et l'Enclave. Dorénavant, elle se sentait prête à accomplir ce pour quoi elle était née, et pour cela elle n'aurait plus besoin de lui. Elle ne le reverrait sans doute jamais. Le plan avait été bâti ainsi.

Son père l'emmena en voiture jusqu'à La Nouvelle Orléans, depuis New-York. Au bout de plusieurs heures de route, des buildings les entourèrent. Ils venaient d'entrer dans le célèbre Central Business District. Approchant d'un bâtiment particulier, ils descendirent en voiture dans un parking. Ils sortirent du véhiculent et empruntèrent un ascenseur qui les fit descendre un étage en dessous.

Les portes s'ouvrirent et apparut devant eux une jeune femme brune, les cheveux tirés en chignon, et vêtu d'un tailleur sombre.

— Bonjour. Veuillez me suivre. Monsieur Griffins devrait vous recevoir d'ici quelques minutes, déclara-t-elle sur un ton mécanique.

Bella fut séparée alors de son père, et ne sut pas que ce fut la dernière fois qu'elle le vit. La femme la fit entrer dans une pièce sombre.

Une fenêtre sans teint incrustée dans le mur donnait sur une autre pièce. Le regard de Bella fut attiré par cette dernière. Elle s'approcha de la vitre, et aperçut de l'autre côté son parfait sosie, assise sur une chaise, se débattant contre l'emprise d'un homme qui la forçait à ne pas bouger. Elle n'entendît pas ses cris, mais Bella savait que cette fille était en train de hurler à s'en détruire la voix.

Bella, qui n'avait pas ressenti d'émotion depuis des années, sentit son sang se glacer dans ses veines : une sensation qui lui donna une impression étrange qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps. Une impression de vie.

Elle comprit que cette fille qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau était celle qu'elle devrait remplacer. Elle frissonna, voyant la frayeur habiller son visage et la terreur ses yeux. Était-ce un début d'empathie qu'elle commençait à éprouver ? Pourtant, on l'avait obligée lors du formatage à réfréner toutes ses émotions. Mais, de voir cette pauvre fille effrayée et impuissante ne pouvait pas la rendre indifférente. Beaucoup de choses se bousculèrent dans son esprit. Elle ne put mettre à ce moment-là aucun mot dessus.

— Ne me dis pas que la simple vue de ton sosie te rend hésitante pour la suite, Linda, tonna une voix forte et masculine derrière elle.

Bella, qu'on prénommait jusqu'alors Linda, prénom octroyé à sa naissance, sursauta, puis se tourna vers le nouveau venu.

Elle reconnut Alhorn Griffins, l'homme a l'origine du programme, et qui avait dirigé sa programmation depuis sa plus tendre enfance.

Alhorn Griffins était un homme imposant, presque terrifiant. Il était grand, les cheveux argentés et longs, le visage pâle marqué par des traits durs et dénué de tout sourire. Bella le connaissait bien, puisque c'est lui qui avait mis en place chez elle les mécanismes de formatage.

Bella essaya de soutenir le regard de son créateur. Elle savait qu'il ne devait pas voir dans ses yeux toute trace de sensibilité ou d'empathie. Si Griffins repérait chez elle une seule trace de fragilité, il s'en chargerait pour le lui faire payer.

Elle ne répondit rien, secoua silencieusement la tête.

Griffins hocha sévèrement la tête et se mis à marcher lentement tout autour d'elle, épiant les moindres de ses réactions. Bella sentit de nouveau un immense frisson se propager dans tous ses membres. Elle essaya de réfréner ses tremblements, bien qu'il la terrifiait au plus au point.

Il finit par s'arrêter juste devant elle, et planta son regard électrique dans le sien pour le transpercer.

— Je vais être clair, Linda. Si un jour, il te vient l'idée de t'enfuir de la meute, de te retourner contre l'Enclave ou de faire quelques actions qui porterait atteinte à la pérennité du projet Doppelgänger, je me chargerais en personne de détruire ce qu'il resterait de ta misérable existence. Est-ce que c'est clair ?

Bella ne put qu'hocher la tête devant le personnage le plus craint de l'Enclave. Elle sut ce soir-là, en voyant les émotions dans ses yeux, qu'il se rendit compte que le formatage n'avait pas fonctionné jusqu'au bout. Elle se demanda pendant longtemps pourquoi il avait tout de même maintenu le projet alors qu'elle n'était pas réellement fiable. Il ne voulait sûrement pas s'asseoir sur encore plus d'argent, en reportant le projet. Il avait pris un risque en décidant, bien que sous la menace, de l'envoyer dans la meute, tout en sachant que la vue de son sosie avait réveillé en elle des émotions. Et ses prédictions n'avaient pas été mauvaises. Bella s'était retournée contre lui et le projet.

Et elle savait ce qu'elle risquait.

Souvenir...



***


Bella entend depuis sa cabine des cris déchirer le bateau, mêlés à des bruits de tirs et d'explosion. Elle bondit de son lit, enfile ses baskets sans prendre le temps de faire ses lacets, pour s'enfuir le plus rapidement possible de sa chambre. A cause de la torture par simulacre de noyade qu'elle a subit, Bella à peur de l'eau. Elle craint que les explosions qui martèlent ses tympans n'annoncent un futur naufrage. Sauf qu'au moment où elle attrape la poignée de porte, et l'incline pour ouvrir cette dernière, elle se fige, sentant son sang se glacer dans ses veines.

Se tient devant elle l'homme à l'égard de qui elle ressent une peur extrême, celui qu'elle a fui sans relâche pendant des mois, celui qui a fait de sa vie un véritable enfer.

Alhorn Griffins.

Elle savait qu'un jour il reviendrait. Mais, elle ignorait que ce serait aujourd'hui.

Bella est prise au piège. Comme il lui barre le passage pour atteindre la sortie, elle ne peut pas s'enfuir, condamnée à rester dans la cabine. Elle voit dans ses mains une lueur sombre briller, provenant d'une arme à feu qu'il braque dans les secondes qui suivent sur elle. Bella exécute un mouvement de recul de panique, butant contre son sac et manquant de trébucher. Elle tremble comme une feuille tentant de défier son interlocuteur du regard.

Griffins n'a pas besoin de charger son arme. Il l'a déjà fait. Bella sait qu'il ne lui reste plus beaucoup de secondes à vivre. Elle l'a trahi, il l'a retrouvée, il la tuera donc. Elle le sait. Il l'a prévenu le fameux soir où il a douté de sa fidélité.

Bella savait qu'elle finirait par mourir. Elle aurait juste espéré connaître de nouveau le bonheur dans sa sombre vie. L'homme qui lui a infligé tout de souffrance et de torture se tient devant elle et s'apprête à l'abattre.

— Voyez-vous ça. Après des semaines et des semaines de recherche, commence-t-il alors, en dévisageant la jeune fille comme s'il s'agissait d'une proie rare, le regard vidé de tout signe d'humanité.

Elle lit dans ses yeux une sombre satisfaction. Une satisfaction d'avoir récupéré ce qui lui appartenait, d'avoir récupéré sa création.

Une création tragiquement obsolète.

Bella sait qu'elle va mourir. Ce n'est plus qu'une question de seconde. À ce moment-là elle pense à Linda. Elle aurait aimé l'aider un peu plus, réparer le mal qu'elle lui a causé. Mais, elle n'en aura pas l'occasion. Elle restera éternellement dans les yeux de ses nouveaux alliés la fille qui s'est faite passer pour une autre, pour ses propres intérêts, la méchante de l'histoire. Elle aurait aimé leur prouver qu'il y a malgré tout du bien en elle, mais elle n'en aura jamais l'occasion.

— Est-ce que tout cela était vraiment nécessaire ? Vous m'avez créée par clonage, pour m'échanger avec mon original, la véritable Bella. Vous avez retiré une jeune fille de sa famille pour qu'elle soit élevée par mon propre père en parfaite humaine, pour une simple expérience. Vous avez tenté d'éradiquer toute une meute de loups-garous en prévoyant d'y propager un virus, parce que vous jugiez que cette espèce ne méritait pas de vivre. Au vu de tous les innocents qui sont morts, je vous repose la question. Est-ce que tout cela était vraiment nécessaire ?

C'est à ce moment-là le sentiment d'indignation qui l'anime.

Griffins continue de contempler sa victime, son arme toujours braqué sur elle, l'ayant laissé terminer sa réplique sans l'interrompre.

— Le monde est fait d'argent et d'opportunités. Je suis de ceux qui l'ont compris avant les autres, lui répond-il.

Donc, tout cela c'était pour l'argent ?

Un profond sentiment d'injustice fait convulser Bella. Elle était pourtant si près du but. Elle avait réussi pendant des mois à sauver sa peau, mais ce soir-là elle ne pourra pas échapper à son funeste destin.

Le bras tendu vers elle, pointant l'arme en direction de son cœur, Griffins continue de dévisager sa création. Dans leur échange de regard, Bella semble revivre toutes les tortures qu'il lui a fait subir depuis son enfance. Tous ses souvenirs lui reviennent en tête, accentuant encore plus sa douleur et sa peine. C'est donc comme cela que tout doit se terminer.

— Je t'avais prévenu, Bella, articule-t-il froidement.

Elle le sait. Elle n'a jamais oublié ses menaces. Elle savait qu'il les mettrait en exécution dès qu'il en aurait l'occasion. Et ce soir, c'est le cas. Elle est sa prisonnière, sa victime. Il lui a permis de vivre, et c'est lui aussi qui mettra fin à son existence. La boucle est bouclée.

On dit souvent qu'aux portes de la mort, on voit défiler sa vie devant ses yeux. C'est vrai. Bella passe en revue l'intégralité de son existence. Son enfance terrible auprès de son père biologique, son adolescence tourmentée auprès de la meute, ses disputes avec Isaac, sa rencontre avec Vildred, ses moments rares de bonheur avec lui, sa séparation, sa fuite auprès des vampires, sa rencontre avec Linda, son alliance avec elle...Et puis, cette dernière discussion. Une discussion où pour la première fois, elle s'est sentie comprise et écoutée par quelqu'un. Cette discussion où elle a compris que Linda aurait pu devenir plus qu'une amie pour elle, une véritable sœur.

Quel gâchis.

Une larme dévale alors ses joues. Une larme de tristesse profonde et d'intense frustration, mêlée à une inlassable déception.

C'est terminé.

Alors, Bella prend une grande inspiration. Elle ferme ses yeux, entendant la mort l'appeler.

Et puis deux coups sont tirés, déchirant de la plus forte intensité ses tympans. Une douleur vive fait tressaillir son abdomen. Elle réouvre ses yeux pour constater l'état de sa blessure, voyant cette dernière se vider de son sang, sang qu'elle sent alors s'échapper de son petit corps fragile.

Et puis elle s'effondre au sol, renonçant à lutter contre la mort. Se yeux se ferment, gardant pour derrière image le visage le l'homme qui aurait gâché l'intégralité de sa vie.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro