Chapitre 134
Ça n'a pas été difficile pour Vildred de mettre la main sur Luis Jimenez. Après tout, c'est son métier, donc ce n'est pas si étonnant, qu'il ne lui ait fallu que peu de temps, finalement, pour le retrouver. Et puis, ce n'est pas comme Bella : lui ne se cachait pas.
Par son savoir faire légendaire, Vildred nous a ramené l'ancien précepteur de Bella. Ils surgissent dans la maison, alors qu'il maintient le bout de son arme à feu contre l'arrière du crâne de sa victime.
L'homme est tétanisé, exécutant à la perfection chaque ordre de son ravisseur. Parker, Isaac et Vildred se débrouillent pour l'installer sur une chaise, ligoté, pour ne pas qu'il s'échappe. Vildred a retiré le teeshirt de l'homme, le laissant torse-nu, alors qu'il se dirige vers la cheminée pour y faire chauffer le bout de la longue barre en fer qui sert habituellement à attiser le feu.
Bella surgit alors et se jette sur son ancien précepteur pour le libérer. Parker l'attrape par le col de son haut pour la projeter sur le côté, afin de l'éloigner du prisonnier.
— Vous n'avez pas le droit de faire ça ! hurle-t-elle d'indignation, à s'en briser la voix.
— Oh pitié, Bella ! Ce type a participé à un programme qui prévoyait le génocide de toute une espèce ! Épargne-nous des réactions dramatique ! s'exaspère-t-il.
Vildred se relève et se dirige vers sa cible, la barre de fer à la main, dont le bout est rougi par les flammes.
— Je ne te laisserai pas faire ça, rugit la jeune femme, en lui barrant la route.
— Tu veux prendre sa place ? Parce que c'est ce qui te pend au nez, réplique le Chasseur, en la contournant, sans trop de difficulté.
Isaac observe la scène, un peu à l'écart, les bras croisés, laissant visiblement Parker et Vildred s'occuper de Luis.
Les deux hommes sont de réputation impitoyable. Il est évident qu'eux deux suffisent à obtenir les informations qu'ils recherchent.
Luis est paniqué. Il est à moitié nu, mais la panique et l'adrénaline qui l'assaillent alors le font visiblement transpirer.
Vildred tire une chaise pour s'assoir en face de lui, jouant de ses mains avec sa barre en fer.
— Bonjour, lui sourit-il d'un air terriblement terrifiant.
Luis respire fort, essayant de dénouer les cordes qui l'immobilisent, mais en vain.
— No entiendo...no entiendo porque estoy aqui...! s'exclame-t-il en boucle frénétiquement.
— Si, tu entiendo très bien ce pourquoi tu es là, mon petit gars, rétorque Parker.
Vildred est plus calme que Parker, comme à son habitude. Et c'est de toute évidence des deux hommes celui qui fait le plus peur.
— J'ai pour habitude de me présenter, avant de procéder avec mes cibles. Vildred Khan, Chasseur d'Ombre à mon compte, plus de trois cent missions réussies à mon actif. La manière de procéder va être très simple. Nous allons te poser des petites questions, et tu vas tacher d'y répondre le plus précisément possible. Si tu te refuses à répondre ou que je décèle dans tes réponses d'éventuels mensonges, je tacherai de te motiver à choisir la vérité. Est-ce que c'est clair. ?
— No entiendo...no entiendo...continue de répéter l'homme, paniqué.
— Ta gueule, le Mexicain ! Arrête de dire que tu ne comprends pas ! Je sais très bien que tu parles anglais, rétorque Parker en lui flanquant une tape violente sur le dos de son crâne.
Parker a l'air très remonté contre lui. La haine et le dédain qui habitent des yeux noisettes est sans limite. Quelque part, cela peut se comprendre quand on sait que Luis Jimenez a fait partie d'un programme qui a cherché a décimé sa famille et son peuple. Mais, je n'approuve pas leur méthode. Même si je sais que cela leur permettra d'avoir des réponses rapides, cela me met mal à l'aise. J'aurais préféré marchander avec lui. Mais, je n'ai pas eu mon mot à dire. Il n'y a que moi et Bella qui n'étaient pas favorable à l'idée. Et comme les garçons ne perdent aucune occasion de ne pas suivre les demandes de Bella pour la provoquer, on n'avait aucune chance de leur faire changer d'avis.
— Par où commencer...Ah oui. Nous souhaitons entrer dans l'Institut de Londres. Nous savons qu'il faut un badge pour nous y rendre librement, et que comme tu y as travaillé, il est probable que tu en détiennes un. Peux-tu nous éclairer sur cela ? articule alors Vildred, le regard vidé de tout affect.
La plupart du temps, il fait semblant de manifester des fausses émotions dans ses yeux pour manipuler ses interlocuteurs. Mais, il arrive des fois où il laisse tomber toutes ses barrières et où il redevient complètement lui-même, à savoir dénué de toute forme d'humanité. Et c'est quand il est comme cela qu'il me fait le plus peur.
— No entiendo...No entiendo...!
Luis Jimenez ne semble visiblement pas vouloir nous en dire plus, continuant de gesticuler, paniqué, ce qui exaspère ses ravisseurs.
— Bon, j'interprète cela comme une absence de volonté de coopérer. Qu'en penses-tu, Parker ? Déclare Vildred en se tournant vers son acolyte.
— J'en penses qu'on a déjà été suffisamment patient avec ce merdeux, rétorque-t-il avec dédain et agacement.
Vildred hoche la tête et redirige son regard vers sa cible.
— Bien, Parker. Je te remercie pour ton avis, que je prends mûrement en considération, réplique-t-il en accordant à sa victime un air faussement innocent.
D'un geste rapide, il plante la pointe brûlante de sa barre de fer sur le torse nu de sa cible, qui se met à hurler de douleur.
Je peine à maintenir mon regard sur la scène.
Bella se met à hurler de nouveau et se jette sur son ancien précepteur pour lui venir en aide. Isaac se précipite vers elle pour la rattraper et entoure ses épaules de ses bras pour la maintenir contre lui et lui empêcher une nouvelle prise d'initiative comme celle-ci.
— Lâche-moi, Isaac ! Lâche-moi ! s'écrie-t-elle comme une folle en se débattant violemment.
Mais, Bella est affaiblie physiquement. Elle n'a pas assez de force pour se défaire de l'emprise d'Isaac qui continue de la maintenir dos contre lui pour l'immobiliser.
— Quelle petite peste. Tu lui as peut-être appris beaucoup de chose, mais pas le bon sens, visiblement, renchérit Vildred à sa victime, en accordant à la jeune femme un regard méprisant.
— Va te faire foutre ! crache-t-elle alors, impuissante.
Vildred ayant retiré le bout de la barre de fer de sa cible, contemple alors la brûlure qu'il vient de lui infliger. Elle n'est pas belle du tout. On aperçoit un trou dans la peau, entouré d'une auréole large écarlate.
— Tu ne comprends toujours pas l'anglais, Ernesto ? poursuit-il en levant un sourcil.
Pas de réponse.
Devant cette absence de réplique, Vildred s'apprête à continuer de brûler sa victime, faisant preuve comme à son habitude d'une patience absolue qui me fait froid dans le dos.
Au moment où il s'apprête à de nouveau faire rentrer en contact le bout fumant et écarlate de sa terrible bar de fer avec la peau de sa cible, Luis Jimenez pousse un cri de stupeur.
— Attendez...! Attendez...! s'exclame-t-il avec un accent mexicain marqué,
— Ah, Ah ! Je vois que tu as retrouvé ton anglais ! s'exclame Vildred.
— Réponds à la question. Est-ce que tu es en possession de ce badge ? rétorque sèchement Parker, qui s'impatiente fortement.
— Je n'ai pas de badge...! Je ne travaille plus là-bas, il faut me croire...! se défend-il comme il peut.
Vildred pousse un soupire d'exaspération, et se tourne vers son acolyte.
— Ça m'a tout l'air d'un mensonge, ça. Qu'en penses-tu, Parker ?
Le loup-garou croise les bras sur sa poitrine, le visage marqué de traits durs et d'agacement.
— J'en pense qu'il se fout ouvertement de notre gueule, et que ça commence à me pomper l'air.
Vildred acquiesce et redirige de nouveau la barre de fer vers sa victime, qui continue de hurler de peur.
— Laissez-moi lui parler ! Je vous en supplie ! Je saurais trouver les mots...! s'exclame alors Bella, en larme, toujours maintenue contre Isaac.
Bella et Luis Jimenez me font alors très mal au cœur. Je n'aime pas les voir dans cet état-là. Leurs cris me sont insupportables.
Face aux supplications de la jeune fille, je vois à son visage qu'Isaac hésite. J'essaie alors d'attraper son regard pour faire naître en lui un brin de pitié.
— S'il te plaît. Essayons le temps de quelques minutes. Si ça ne marche pas, on avisera, je déclare d'une voix plus douce.
Isaac lâche alors Bella et interpelle Vildred.
— Cinq minutes. Pas plus. Laisse-lui cinq minutes, finit-il par lâcher.
Je le remercie du regard et peux enfin souffler. Je me mets alors à marcher en rond pour évacuer toute la tension et la nervosité qui logent en moi.
Vildred maintient alors sa barre à la verticale et se lève de sa chaise.
— Comme tu voudras, déclare-t-il en s'éloignant de sa victime, qui respire bruyamment et de manière saccadée, en larmes.
Bella se calme, essuie les siennes et va s'asseoir en face de son ancien précepteur. La tension semble diminuer alors. Elle lui accorde un regard immensément triste avant de prendre la parole.
— Lo siento mucho...murmure-t-elle alors, les yeux de nouveau humides.
Je vois à son regard à quel point elle ressent pour lui de l'affection. Ça me fait mal au cœur.
— En anglais ! s'exclame alors Vildred.
Bella lui jette un regard mauvais avant de le repositionner sur son ancien précepteur, en essuyant une larme qui dévale sa joue.
— Tu dois nous aider...L'Enclave a fait déjà ses de mal comme ça...
— Qu'importe ? Je suis déjà mort, de toutes les manières, lâche-t-il alors faiblement.
— Nous ne vous tuerons pas si vous coopérez. Nous avons besoin de votre aide, c'est important. Vous avez pendant des années collaborer avec une organisation de malfaiteurs, mais il n'est pas trop tard pour vous repentir, réplique alors Isaac, calmement.
— Je t'en supplie...Si tu es en possession de ce badge, donne-le nous. Nous avons les moyens de faire tomber l'Enclave, à condition d'avoir une preuve contre eux pour convaincre les loups-garous de s'unir avec nous. Ce badge est la clé de tout cela.
Luis Jimenez baisse alors les yeux.
— Je suis si désolé de ce qu'il t'est arrivé, Bella. J'aurais aimé faire autrement, que tu aies une autre vie.
— Ouais, c'est ça ! En attendant, tu as empoché des milliers de dollars. Tu as préféré l'argent à l'avenir de deux innocentes, alors tes excuses, tu peux te les foutre là où je pense ! vocifère Parker.
Je lui fait signe de se calmer.
— Vous pensez que tout cela était facile ? Quand j'ai voulu me rétracter, revenir en arrière, ils me tenaient par les couilles ! Je n'ai pas pu faire autrement, même quand j'ai voulu tout arrêter ! se lamente-t-il alors.
— Alors, il vous reste une façon de vous racheter, Monsieur Jimenez. Il n'est jamais trop tard. Ces deux jeunes filles sont prêtes à vous accorder leur pardon si vous remplissez la requête que nous vous avons demandez. La balle est dans votre camp. Soyez digne de vous. Il ne tient qu'à vous de faire le bien. Mais, il nécessite de savoir prendre les bonnes décisions, réplique Isaac.
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