Chapitre 123
J'ai eu beaucoup de mal à trouver le sommeil cette nuit. En réalité, j'ai beaucoup cogité. Je viens de me réveiller, encore vaseuse par mon manque évident de sommeil, mais dans les bras d'Isaac qui dort encore. A en voir la lumière qui s'échappe à travers les rideaux, il doit être aux alentours de neuf heures. Je me détache du loup-garou pour me retourner vers lui et l'observer, endormi. Il semble plonger dans un sommeil paisible qui n'a rien à voir au mien. Je ne veux pas le réveiller, il semble si calme comme cela, et c'est rare de le voir ainsi.
Je ne peux m'empêcher de ressentir déjà une culpabilité prononcée, par rapport au fait que je vais devoir lui cacher mes plans. J'ai réfléchi toute la nuit, et je suis dorénavant certaine qu'il refusera de demander de l'aide aux vampires. Ils ont essayé de me tuer à maintes reprises, et ce n'est pas parce que maintenant ils savent que je sais que je suis la vraie Bella et qu'ils n'ont plus de raison de m'éliminer, de peur de créer une guerre contre les loups-garous, qu'Isaac acceptera de leur faire confiance. Il est bien trop borné de toute façon. (Et moi, peut-être un peu trop intrépide...)
Je connais au fond de moi les dangers. Je suis consciente des risques que je vais encourir en sortant dehors et en rejoignant les vampires, mais, je sais aussi que si je m'en sors, on pourra gagner une longueur d'avance sur l'Enclave, ce qui n'est certainement pas négligeable. Reste à croiser les doigts pour que tout ce passe bien.
Mais, si je prends le risque d'en parler à Isaac et Vildred, je sais qu'il redoubleront de vigilance pour me surveiller, et je n'aurais plus d'occasion de me rendre chez les vampires. Je dois donc agir rapidement. Ce soir par exemple. Après mon agression d'hier, ils ne s'attendront pas à ce que je sorte.
Je n'aime pas agir dans le dos de mes alliés, mais là, ils ne me laissent pas vraiment le choix. Je dois savoir ce que Bella sait. Elle pourra être en mesure de nous apporter une véritable preuve de nos identités respectives. Et ça, j'en ai besoin pour convaincre les loups-garous que je suis des leurs. Et pour le moment, ils me détestent tous parce qu'ils pensent que je suis impliquée dans la disparition de Bella. Merci Parker.
La journée va être longue jusqu'à ce soir. Mais, ça me laisse le temps d'échafauder un plan.
***
Vingt-trois heures. J'ai prétexté il y a une heure être fatiguée et avoir besoin de repos. Je passe donc la nuit seule dans ma chambre, ce qui me permets de m'évader en toute sérénité, sans qu'Isaac me surprennent. Enfin, peut-on véritablement parler de sérénité quand toute une organisation criminelle est à vos trousses ? Je m'occuperai de l'Enclave plus tard. La priorité actuelle reste les vampires.
Ma chambre est au rez-de-chaussé, ce qui me permet aisément de faire le mur. J'ai déjà fugué pas mal de fois durant mon adolescence, donc je suis une habituée. Mon père, ou plutôt celui qui s'est approprié ce rôle pendant sept années, étant policier, s'est toujours débrouillé pour me retrouver rapidement grâce à ses patrouilles, mais j'avais toujours réussi à partir sans qu'il s'en aperçoive.
Il fait plutôt frais dehors. J'enfile un sweat noir, en dissimulant mon visage dans l'obscurité formée par ma large capuche, et ouvre délicatement la fenêtre, essayant de faire le moins de bruit possible. Je me hisse alors à l'extérieur, et me voilà sur la terre ferme, mais boueuse. Il n'y a pas trois mille solution pour me rendre sans trop prendre de risques à la Nouvelle Orléans. Je décide de m'éloigner de la maison pour me rapprocher de la nationale qui borde la forêt pour me commander un uber. Le conducteur qui prend la courses est plutôt bien noté, ce qui me rassure un peu. Il a beaucoup de courses à son actif, ce qui me laisse à penser que c'est son vrai métier. Je n'aurais peut-être pas trop de risque de me faire enlever par lui.
Il arrive sans trop tarder, je monte dans le véhicule, et nous voilà parti en direction de la Nouvelle Orléans, et plus précisément du l'étrange quartier de Seventh Ward. Un quartier réputé pour ses disparitions et ses phénomènes étranges. Pas étonnant quand on sait qu'il est infesté de vampires.
Ça me fait sourire quand je me rappelle que c'est le premier endroit que j'ai visité après être arrivée dans la ville. C'est d'ailleurs là que j'ai rencontré Vildred et Nathanaël. J'y retourne aujourd'hui pour des raisons bien différentes que la première fois où je m'y suis rendue. Cette fois-ci, je ne suis pas une simple touriste. Je suis un loup-garou qui s'apprête à proposer un pacte avec des vampires. Je n'aurais pas imaginé cela, plusieurs mois auparavant, quand j'ignorais tout du Surnaturel. Pourtant, au fond de moi, j'y ai toujours cru. C'était pour cela que je voulais me rendre à La Nouvelle Orléans, pour en avoir le cœur net. Et je n'ai définitivement pas été déçue.
Le conducteur me dépose juste devant le Sanglant, la boîte de nuit tant réputée de Stan, le chef des vampires. Je le remercie, il me souhaite une bonne soirée, et me voilà devant l'entrée de l'établissement le plus flippant de toute la Nouvelle Orléans.
Devant la boîte de nuit, quelques attroupement de personnes bloque l'entrée. Je n'arrive pas à déterminer si ce sont de simples humains ou des vampires. Je sais que beaucoup de jeunes filles paumées viennent ici pour donner leur sang aux vampires. Une manière pour elles de se sentir exister, et pour les vampires d'avoir du sang gratuitement et sans user de la violence. Je sais que beaucoup d'humaines ont des relations amoureuses et sexuelles avec les vampires. C'est un fantasme assez répandu. Pour moi, ce n'est pas très sain, mais ce genre d'endroit doit sûrement les attirer pour cela.
Sauf, que je ne peux pas rentrer comme ça. Deux vampires - je pense que s'en est - filtrent l'entrée. Je fais alors la queue patiemment, le cœur battant, sentant une montée d'adrénaline me faire frémir. Je garde néanmoins mon calme, répétant dans ma tête mon discours.
Un des deux vampires qui gardent l'entrée me demande d'enlever ma capuche, sûrement pour m'éviter de dissimuler mon visage. Je m'exécute, laissant tomber sur mes épaules ma très reconnaissable chevelure rousse.
Les deux hommes me dévisagent instantanément, et un sourire étrange et un peu effrayant se dessine sur l'un d'eux.
— Tiens...tiens...voyez-vous ça...un des sosies les plus recherché de toute la Nouvelle Orléans. Est-ce la fausse Bella ou la véritable ? A en voir l'expression de ton regard, je suppose que tu es la vraie.
J'exécute un hochement succinct de la tête, n'arborant aucune émotion. Je ne veux pas qu'il perçoive ma peur. Mais, je sais aussi que les vampires détectent aisément toutes les émotions. Ils s'en nourrissent.
— J'aimerais m'entretenir avec Stan. C'est très important, j'articule alors.
L'homme penche légèrement sa tête sur le côté pour m'observer avec plus d'attention.
— Eh bien, c'est de toute évidence avec plaisir qu'il te recevra, réplique le vampire, en me faisant signe de le suivre.
L'autre me fouille à la recherche d'éventuels pieux de bois que j'aurais pu dissimuler, et lui donne le feu vert quand il a la confirmation que je ne suis pas venue armée. Enfin, pas armée contre eux. J'ai quand même un poignard sur moi au cas où je ferais une mauvaise rencontre que le chemin.
On pénètre alors dans l'enceinte de la boîte de nuit. Il est encore tôt, mais les lieux sont déjà bien peuplés. Des filles dansent lascivement sur des promontoires pendant que des vampires consomment directement du sang aux cous de leurs accompagnateurs ou de leur accompagnatrices, qui semblent totalement ailleurs. Je sais que le venin des vampires est comme une drogue pour ceux qui se font mordre. Cela plonge les cibles dans un état second apparement et paradoxalement agréable, qui les laisse planer pendant des heures. Chacun y trouve son compte, de toute évidence.
La musique est un peu trop forte à mon goût, me faisant ressentir de manière encore plus désagréable les battements de mon cœur. Le vampire m'escortent à l'étage, dans un endroit plus calme, et nous dirige vers une immense porte principale fermée. Il toque respectueusement avant de l'ouvrir.
Cette porte donne sur un magnifique salon richement décoré. De grand sofa rouge sombre composent la pièce avec au centre une table basse sur laquelle sont posés plusieurs verres de sang. Il y a aussi un orgue dans le coin de la pièce qui apporte un côté ancestral et qui donne tout à fait son charme à cette pièce privée.
Sont installés sur les sofas des vampires que je reconnais tout de suite. Ce sont les vampires les plus importants, ceux qui détiennent les pouvoirs de décision du clan. Ils ne sont pas beaucoup, que quatre, mais c'est suffisant pour ne pas me mettre à l'aise. Stan est là, de toute évidence, occupant la place central, et je reconnais à sa droite Straze, le vampire que Bella avait séduit pour s'attirer sa protection, et le bras droit de Stan. Je me sens toute petite dans cette pièce occupée de terrifiants spécimens, qui posent tout de suite leurs yeux sombres sur moi.
— Mademoiselle Johnson demande à s'entretenir avec toi, Stan. Habituellement, nous n'acceptons pas les loups-garous dans l'enceinte de l'établissement, mais il m'a sembler intéressant de faire une exception, déclare le vampire qui m'a escortée jusque dans le salon.
— Tu as bien fait, Sebastian. Tu peux nous laisser seuls, réplique son leader.
Les portes se referment alors derrière moi, et le videur de la boîte de nuit disparaît, exécutant les ordre de son chef. Je me retrouve alors plus ou moins seule face à eux, plantée sur place, à l'entrée de la pièce, les mains dans le dos, essayant le garder le menton le plus relevé possible.
Stan se lève, se dirige vers moi, et dans le plus terrifiant des silences commence à m'observer d'une manière insistante qui ne me met pas du tout à l'aise.
— Je dois vous avouer que je ne m'attendais pas du tout à votre visite, Mademoiselle Johnson, initie-t-il, sans détacher une seule seconde son regard de moi.
Stan est un homme très imposant. Il est très grand, les cheveux noirs courts lui tombant majestueusement devant ses yeux et établissant un contraste marqué avec la pâleur de sa peau sans défaut. Ses grands yeux sombres me fixe d'une manière très déstabilisante, et qui me hurle de détourner le regard. Chose que je me décide à ne pas faire. Au delà de son côté très ténébreux et angoissant, c'est un très bel homme qui sait se toute évidence faire preuve d'une grande éloquence. C'est quelqu'un qui incarne une véritable élégance et un certain charisme dans sa manière de se mouvoir, et de se présenter. Il revêt un costume sombre qui accroît son aura ténébreuse et mystérieuse. Il me fait froid dans le dos, c'est vrai, mais étonnamment c'est un personnage que je trouve très intriguant. Je ne connais pas grand chose de lui, mise à part ce qui concerne sa relation avec Laura.
— Je ne suis pas venue ici pour vous causer du tord. Je pense qu'il est nécessaire que nous puissions nous entretenir compte tenu de la situation qui n'est ni bonne pour vous comme pour moi.
Stan m'écoute attentivement, prenant soin de me laisser parler, puis me tend délicatement sa main pour m'inviter à entrer.
— Eh bien, je suis curieux de vous écouter. Venez, asseyez-vous, prenez vos aises.
Je m'exécute, m'asseyant alors dans un fauteuil libre, alors que les trois autres vampires continuent de me fixer avec insistance. Leur présence me met mal à l'aise. Je me tourne de nouveau vers le leader des vampires.
— Est-ce que je peux vous demander de m'entretenir seule avec vous ?
Stan balaie ses sujets du regard avant de finalement leur faire signe de quitter la pièce. Je me retrouve alors enfin seule avec le chef des vampires. Ce dernier se dirige vers un buffet pour se servir un verre de sang.
— Veuillez ne pas relever mon extrême impolitesse de me servir d'abord, mais je suppose que vous ne prendrez pas de sang. Mais, nous pouvons vous servir autre chose, si vous le désirez.
Je secoue la tête et exécute un signe négatif de la main pour décliner son offre.
— Je veux juste discuter.
Le vampire hausse alors légèrement un sourcil et se dirige vers le sofa en face de moi, sur lequel il s'assoit confortablement, sans quitter une seule seconde son regard énigmatique du mien.
— Eh bien, dans ce cas-là, discutons.
C'est vraiment étrange d'entendre tant de cordialité dans la tournure de ses phrases quand on sait qu'il a tenté de me tuer à plusieurs reprises. Cette situation est décidément très déstabilisante.
Par son silence, je comprends que Stan attend que j'initie moi-même la conversation. Je me lance alors.
— Je ne viens pas ce soir en ennemie, mais il me parait important de mettre en avant le fait que je n'ai pas oublié ce que vous avez tenté de faire contre moi.
— Que voulez-vous savoir ? Les raisons qui ont poussé les vampires ainsi que votre charmant sosie à tenter de vous éliminer ?
— Eh bien, vous dites les termes. Qu'avez-vous à dire pour vous défendre ?
— Je ne me défendrai pas, Mademoiselle Johnson. Je suis un homme qui assume ses décisions. Mais, je peux en effet vous évoquer les raisons qui m'ont convaincu de m'allier avec votre double. Vous ne verrez pas d'inconvénient à ce que je la prénomme Bella ? Il sera de toute évidence plus aisé pour moi comme pour vous que nous nous mettions d'accord sur notre manière de la prénommer.
— Allez-y. De toute façon, j'y suis habituée. J'ai encore du mal à intérioriser le fait que c'est mon véritable prénom. Il m'est encore étranger.
— Parfait. Donc, Bella est venue nous trouver, il y a quelques mois, dans une panique extrême, dont je ne me permettrais pas de remettre en cause. Il est évident que votre sosie revêt les plus évidentes caractéristiques d'une véritable manipulatrice, mais ce soir-là, j'ai perçu dans son regard ce qui ressemblait le plus à une véritable terreur. Elle était totalement terrifiée. Terrifiée parce qu'elle venait de tuer son coéquipier de patrouille après qu'il ait tenté lui-même de l'éliminer en apprenant qu'elle n'était un loup-garou, donc par conséquent la véritable Arabella Johnson.
— Que vous a-t-elle dit ?
— Tout. Toute la vérité sur ce que l'Enclave avait prévu de faire. Voyez-vous, en tuant son coéquipier, elle savait que tout le monde découvrirait qu'elle n'était pas celle qu'elle prétendait être. Et l'Enclave, ou plutôt ceux pour qui elle travaillait, parce que cela ne concerne que les membres les plus privilégiés de la direction, lui avaient formellement interdit de tuer, pour une raison évidente. Leur but était de continuer de la faire passer pour vous. Bella a donc pris peur. Peur des représailles de l'Enclave, peur de la réaction de ses collègues, peur de finalement être éliminée et retirée du programme Doppelgänger parce qu'elle n'avait pas respecté la règle principale. L'Enclave la forçait à faire ce qu'elle faisait. Elle était manipulée. Elle a donc vu en ce tragique accident une occasion unique de s'enfuir. Mais, comme ils lui avaient accroché à son doigt un talisman l'empêchant de quitter la ville, elle savait qu'elle n'irait pas loin et qu'ils la retrouveraient bien assez tôt pour l'éliminer pour qu'elle ne révèle pas leur sombre plan.
Talisman qui lui a été retiré quand les chasseurs l'ont kidnappée et emmener au Mexique. Elle est libre maintenant de se mouvoir où elle veut. C'est donc interpellant qu'elle ait décidé de rester à La Nouvelle Orléans.
— Et que vous a-t-elle proposé ? J'ai du mal à imaginer que vous l'ayez aidée juste par charité, je rétorque avec hostilité.
Stan laisse échapper un petit rire, et avale une gorgée de sang avant de poursuivre son explication.
— Ne me regardez pas comme cela, Mademoiselle Johnson. Je n'aide personne par charité, il est vrai, mais quand cela concerne la pérennité des miens, c'est alors qu'on peut faire affaire avec moi. Et cela, Bella l'avait bien compris.
— Que vous a-t-elle proposé ?
— Au début, pas grand chose. Une jeune fille esseulée n'a rien à proposer qui pourrait intéresser un vampire.
— Son sang ?
— Je n'étais pas intéressé par son sang.
— Peut-être, mais votre bras droit l'était, je réplique en mentionnant Straze.
— Je ne contrôle pas les relations amoureuses et extra-professionnelles de mes vampires. Mais, nous nous éloignons du sujet. Puis-je reprendre ?
— Allez-y
— Très bien. J'en étais à ce que Bella m'a dit pour me convaincre de l'aider. Après m'avoir révéler le sombre projet Doppelgänger, votre sosie m'a mis au courant d'une chose qui m'a convaincue de la protéger.
— Que vous étiez les prochains sur la listes, je déclare alors, en me remémorant les déclarations de Bella lorsqu'on était au Mexique, enfermés.
Stan aquiesce.
— Vous connaissez donc une bonne partie de ce que je vous révèle. Bella m'a expliquer que le projet Doppelgänger était comme un test pour l'Enclave. Une sorte d'expérience zéro, si vous voulez. Ils prévoyaient de répliquer leurs agissements sur les autres races de Surnaturels qui avaient tendance à un peu trop se rebeller contre eux, à leur goût.
— Les vampires, je déclare, en devinant.
— L'Enlave a besoin de votre sang ou de celui de votre sosie pour répliquer le clonage. Vous avez dans votre ADN une séquence très rare et très spéciale qui leur permettrait de répliquer l'expérimentation.
— Où voulez-vous en venir ?
— C'est très simple. J'ai décidé d'aider Bella parce que si l'Enclave mettait la main sur elle pour prélever son sang, il pourrait récupérer la séquence ADN. En gardant Bella en sécurité ici, elle ne risquait plus d'être une menace.
— Et alors ? Ils ont très bien pu prélever avant son sang, depuis des années.
— Votre remarque est légitime. Mais, quand on possède quelques connaissances en sortilège de sang, on sait que le sang devient inutile à mesure que le temps s'écoule entre le moment où il a été prélever et le moment où vous l'utilisez.
Je hoche alors brièvement la tête, attentive à ce qu'il me dit. Je ne laisse passer aucun détail. Je veux être sûre qu'il ne m'entourloupe pas.
— Et après ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Et après vous êtes arrivée. Une arrivée qui a remuer toute la Nouvelle Orléans. Vous êtes directement venue travailler à l'Enclave. Donc vous êtes devenue une menace.
Je me redresse alors, essayant d'éclaircir mes pensées qui sont rendues confuses par tout ce qu'il me raconte.
— Attendez. Vous vouliez m'éliminer parce que vous aviez peur que je m'allie à l'Enclave ?
— A ce moment-là, nous tendions vers l'hypothèse que l'Enclave vous avez fait venir de New-York, sûrement par manipulation, comme il l'avait fait avec Bella, pour avoir de nouveau à leur disposition une poche vivante de sang de Doppelgänger. Vous êtes arrivée très peu de temps après la disparition de Bella, c'était donc cohérent. Et puis, votre arrivée en ville a tellement été étouffée par vos collègues de l'Enclave, qu'ils nous étaient impossible de ne pas croire que vous collaboriez avec eux.
— Attendez. Je n'ai jamais collaborer avec l'Enclave. J'ai uniquement travailler dans le service de Vildred pour l'aider à retrouver Bella. Je n'ai jamais été mise au courant du projet Doppelgänger, et Isaac et Vildred non plus, j'articule alors, un peu froidement.
— Ça nous l'avons compris le soir où vous avez enclenché votre malédiction. C'est pour cette raison que nous avons arrêter par la suite de vous poursuivre.
— Pourquoi avoir pensé que je soutenais l'Enclave dans leur projet génocidaire alors que ma famille était touchée ?
— Vous n'étiez pas obligée d'être au courant pour votre véritable famille. Ou alors, l'Enclave aurait très bien pu vous manipuler. Ils l'ont déjà fait avec Bella. Elle a travaillé pour eux pendant des années parce qu'ils faisaient pression sur elle.
— D'accord. Mais ça ne dit pas pourquoi vous l'avez mise à la porte le soir où j'ai enclenché ma malédiction.
Stan ne répond pas. Il se lève, va se resservir de nouveau un verre de sang, évitant pour la première fois mon regard. Je comprends alors.
—...Vous aviez peur de la réaction des loups-garous...! Vous pensiez qu'en aidant la fille qui a trahi la meute en se faisant passer pour moi, les loups-garous auraient entamé une guerre contre vous. Vous avez donc mis en place un grand nettoyage. Vous avez essayé de cacher les preuves que vous avez agis contre les loups, en ayant essayé de me tuer, je murmure alors, presque indignée.
Stan esquisse un petit sourire.
— Ne me regardez pas comme cela, Linda. J'ai agis dans l'unique but de protéger les miens. Ainsi, je ne regrette aucun de mes agissements. Vous aurez sans doute fait pareil pour les vôtres. Le monde est cruel, mais il est fait d'alliance. J'ai décidé de m'allier à ceux qui me paraissait être intéressants, au bon moment. Parce qu'elle est là la vérité. Devant l'Enclave, vous comme nous ne pouvons rien, seuls. C'est pour cela que vous êtes ici, Mademoiselle Johnson. N'est-ce pas ?
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