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Chapitre 115

On est emmenées de force à l'extérieur des cellules. On emprunte un escalier étroit, toujours encerclées, Bella et moi par le groupe de Chasseurs.

J'appréhende ce qu'il va se passer. Je sais que je n'ai pas les moyens de me battre, et qu'à part peut-être Isaac, personne ne viendra nous aider. On est pris au piège, et je n'ai pas beaucoup espoir pour la suite.

Les escaliers donnent dans une sorte de hangar, vitré par endroit par de grandes baies qui laisse entre-apercevoir le paysage. Ce dernier semble aride. On dirait qu'on se trouve dans une sorte de base militaire, perdu dans un désert. Je n'arrive pas à interpréter plus d'informations à ce propos. Peu de détails me permettent de localiser l'endroit. De toute évidence, on semble loin de La Nouvelle Orléans.

Je me concentre alors sur les protagonistes. Des Chasseurs, armés jusqu'au dents comme si on était des prisonniers de guerre encerclent la scène. Je reconnais de toute évidence parmi eux, James, le frère aîné de Vildred. C'est lui qui dirige les Chasseurs, donc ce n'est pas étonnant de le trouver là.

Je le fusille du regard, éprouvant énormément de haine à son égard, et surtout par rapport à ce qu'il a fait à Vildred. Ce type est une ordure. Je le savais déjà par ce qu'on m'avait raconté à propos de lui, mais j'en ai la confirmation aujourd'hui.

— Comment osez-vous agir de cette manière ? je m'indigne face à lui, avec défiance et agressivité.

À ce moment-là, je n'ai pas envie de me taire. Je sais que je suis impuissance physiquement, mais, il ne m'empêchera pas de dire ce que j'ai sur le cœur. Si je dois mourir aujourd'hui, je ne le ferai pas en me taisant.

— Je n'aurais pas eu à employer ces moyens-là si vous aviez signé le contrat que je vous ai proposé, plusieurs semaine avant cela. Vous avez choisi le mauvais clan, en laissant filer votre chance, Mademoiselle Prior. On devrait-je dire Mademoiselle Johnson.

Je le défie du regard et serre les dents.

— Quoique vous tenteriez de faire, ma meute me vengera.

Mes mises en garde n'ont pas l'air de troubler le chef des Chasseurs, qui continue de me toiser d'un regard supérieur.

— Cela aurait été en effet possible s'ils étaient au courant de votre identité. Hélas, vous n'avez aucune preuve tangible à part le témoignage de votre précieux sosie. Mais, elle n'est plus en capacité de le faire, réplique très calmement James, mais avec un mépris évident dans sa voix, en posant ses yeux sur Bella.

Bella ne dit rien. Et, je ne sais pas trop pourquoi. Elle préfère garder le silence, fixant d'un regard mauvais nos ravisseurs.

James a raison sur un point, personne ne viendra me chercher. Je n'ai que peu d'espoir. Et si je meurs, peut-être que la meute ne saura jamais le fin fond de l'histoire. Je crains qu'Isaac ne parvienne pas à convaincre les convaincre tous, sans preuve de mon identité, surtout après toutes les accusations qu'ils ont dirigées vers moi,

L'impuissance que je ressens est insupportable. Cette frustration déclenche en moi une colère immense envers ceux qui ont détruit ma vie.

— Qu'est-ce que vous allez faire ? Nous tuer ? Puis livrer nos corps à l'Enclave ?

James exécute un signe de la main à des soldats. Ces derniers nous dirigent de force vers deux sièges posés à côté d'une tablette avec tout un tas d'outils médicaux qui me font froid dans le dos.

— Nous vous avons réservé un planning bien chargé, mais je préfère laisser pour le moment le suspens sur l'intégralité des événements qui vont suivre. Chaque chose en son temps. Tout d'abord, nous allons prélever votre sang.

Mon cœur se soulève alors et des frissons parcourent mon échine.

— Notre sang ? Pour quoi faire ?

— Voyez-vous, vous êtes toutes les deux de très précieux objets d'expérimentation. Votre sang en est l'incarnation.

Je ne parviens pas à comprendre ce qu'il me dit. Il y a de toute évidence énormément de choses glaçantes que j'ignore encore.

— Pour quelle raison ? je demande alors.

— Votre sosie à été créé à partir de votre sang. Vous avez un patrimoine génétique quasiment identique, ce qui explique votre parfaite ressemblance. Pendant votre développement embryonnaire, vous a été injectée une certaine potion, qui a modifié votre ADN pour faciliter son travail. Votre ADN modifié a été ensuite prélevé par le biais de votre votre sang. Une sorcière a donc pu créer la véritable Linda Prior, à partir de cela. L'ADN a été modifié pour retirer chez votre congénère la séquence développant la lycantropie.

Donc pour me remplacer, sans être loup-garou.

Un détail retient tout de suite mon attention.

— Cette sorcière, qui c'était ?

— Nous ne faisons pas partie du programme Doppelgänger. Nous avons exigé des informations de la part de l'Enclave pour mieux comprendre la situation, mais nous ne sommes pas intéressés à connaître tous les acteurs de ce programme. Nous ne dirigeons encore moins ce dernier, nous y sommes donc extérieur.

— Non, en effet, vous êtes des vendus qui vous faites de l'argent sur le dos d'innocents. C'est encore mieux, je rétorque froidement.

— Vous savez, la notion d'innocence est relative. L'Enclave finira peut-être par vous le faire comprendre.

Les soldats se concentrent tout d'abord sur mon cas. Ils préparent le prélèvement, déshabillent mon haut sans mon consentement pour m'introduire plus facilement dans une des veines de mon bras une aiguille que je trouve particulièrement longue.

Je serre les dents de douleurs quand cette dernière transperce ma peau et s'introduit plus profondément dans mes tissus.

— Pourquoi prélever notre sang si vous ne dirigez pas le programme ? je demande alors, en adressant toujours ce même regard mauvais à James.

— Parce que nous sommes avant tout de grands observateurs. Nous souhaitons étudier la séquence ADN modifiée. C'était l'unique raison pour laquelle nous avons accepté la demande de l'Enclave de vous rechercher.

Je frisonne alors de nouveau, et déglutis.

— Cette séquence...elle permettra de créer d'autres Doppelgänger, n'est-ce pas ? C'est pour ça que vous la voulez...je rétorque sombrement.

James mets quelques secondes à répondre, en marchant dans la pièce, pensif, alors qu'on continue à me prélever une quantité astronomique de sang.

— Nous ne sommes intéressés que par le développement de la science, Mademoiselle Johnson.

— ...Pour pouvoir ensuite vendre vos découvertes à d'autres sociétés. C'est grâce à ça que vous faites profit, je murmure alors, devinant le fond de sa pensée.

James esquisse alors un petit sourire de désolation qui sonne de toute évidence faux.

— Ne me regardez pas comme cela, Linda. Le monde est ainsi. Le profit est la clé de la réussite. Il suffit de saisir les bonnes opportunités au bon moment.

Je me redresse alors sur mon siège, indignée. Mais les fils ne me permettent pas de me lever. Les soldats s'en assurent de toute façon. Ils sont tous autour de moi.

— Quitte à détruire des vies ? Est-ce que l'argent sale vaut ce qu'il vaut quand il génère autant de victimes ?

— La valeur de l'argent est régi par les lois du marché, pas celle de la morale. Et, ce qui est rare rapporte. Vous êtes rare, Mademoiselle Prior, ce qui fait de vous un élément extrêmement précieux. Vous n'imaginez même pas votre valeur.

Je secoue la tête, impuissante, et une amertume bien présente au fond de la gorge.

— Vous paierez un jour pour tout ce que vous avez fait. Le Karma se chargera de vous.

— Je ne crois pas au Karma, Mademoiselle Johnson. Je crois en la science.

Je n'ai pas le temps de répliquer, que dans un moment d'inattention de tous, Bella, qui n'était pas encore reliée par la machine de prélèvement, se met à courir pour s'enfuir. Elle fonce alors vers l'une des baies vitrées, s'en servant comme seule sortie possible, et la traverse, faisant exploser sur son passage des milliers de morceaux de verre, dans un bruit terrifiant et assourdissant. Les soldats se mettent alors à la poursuivre, se jettant tous sur elle, et finissent par la rattraper, essayant de l'arrêter.

Elle riposte alors par de violents coup pour se défaire de leur emprise, mais seule, elle ne peut rien faire. L'un des soldats, dans un coup d'extrême violence, la projette au sol. Elle s'écrase, le visage en sang, dans l'incapacité de fuir. Un autre la relève en l'attrapant brusquement par les cheveux, la secouant violemment pour l'étourdir. Elle leur crache alors au visage, essayant de se débattre, mais en vain, exprimant sur le sien un sentiment de haine intense.

— Ça, ma jolie, tu n'aurais jamais dû le faire, rétorque le soldats, en serrant son visage entre sa main, sans qu'elle puisse se retirer de son emprise.

Il la balance brusquement sur le deuxième siège près de la machine de prélèvement, et lui arrache agressivement son haut. Son but n'est pas que d'avoir un accès plus facile aux veines de ses bras, c'est aussi une humiliation. Tous les moyens sont bons, y compris celui de la mettre nue devant tous les hommes qui nous entourent. Tout cela me dégoûte.

Je m'interroge alors sur cette décision de sa part de d'évader. Si elle a tenté de fuir, alors qu'on est surveillées de si près par une horde de soldats, c'est qu'elle se trouvait dans une énorme détresse. Et cela me pétrifie et m'angoisse encore plus, parce que s'il a trouvé comme unique solution de tenter de s'évader de cette dangereuse façon, c'est qu'elle sait ce qu'il nous attend. Et cela a l'air d'être rien de bon.

Après nous avoir prélevé une quantité de sang suffisante, on nous renvoie dans nos cellules, vaseuses. Bella et moi sommes assez petites et menues. La quantité de sang qu'on nous soustraite est bien trop élevée en comparaison avec notre poids. La jeune fille a l'air encore plus plongée dans un silence déconcertant. Ce qu'elle a subi toute à l'heure l'a assommée dans tous les sens du terme.

Je me viens à me demander quel genre de torture elle a subi, durant son enfance. Elle a brièvement évoqué que les fondateurs du programme Doppelgänger ont utilisés tous les moyens possibles et les plus efficaces pour la conditionner. Et la torture en fait largement partie. De toute évidence, la scène d'aujourd'hui m'a choquée et ne peut m'empêcher de me demander si toute sa vie a été rythmée par la violence.

Je reste plutôt étonnée qu'ils nous ai remises dans nos cellules. Mais, je reste persuade que ce n'est pas pour une raison plus douce. Je pense qu'ils attendent que les membres de l'Enclave viennent nous récupérer. Pour le moment, c'est donc plus calme, mais ce qui nous attend par la suite prévoit d'être de toute évidence atroce.

Bella est recroquevillée en boule, dans l'obscurité de sa cellule, le visage toujours martelés de coupures de verres qu'elle a subies en traversant la baie vitrée.

Je me sens totalement impuissante. Mes tourments m'empêchent de parler. Je ne fais que de penser à la suite. Je pense aussi beaucoup à Isaac. Je me dis que je ne le reverrai jamais, et que même si on vient de régler nos différents, je n'aurais jamais l'occasion de passer plus de moments avec lui, d'apprendre davantage à le connaître. Cette situation est atrocement frustrante. Ma vie a été dirigée par tout un organisme, m'empêchant de vivre celle qui m'était à la base destinée. Je ne connaîtrais donc jamais ma famille, je n'obtiendrais non plus pas de réparation pour tout le tord qu'ils ont causé. C'est véritablement la fin, il n'y a aucune issue de secours.

Vildred de son côté a arrêté de parler. Je crois qu'il est encore sous l'effet du sédatif. Les Chasseurs lui ont administré une dose bien plus forte que la mienne. Ils le savent : Vildred est inarrêtable. Il est un adversaire redoutable, jusqu'au moment où il n'a plus la force physique de se battre.

Le silence qui s'en suit alors est un silence de désespoir, un silence de fatalité. Je n'ai même plus la force de le briser, de poser des questions supplémentaires à Bella, alors que j'en ai encore une infinité. Cette dernière a l'air d'avoir abandonné. Elle semble s'être livrée à un état de prostration et d'anxiété. Je la vois légèrement trembler, de là où je suis.

Jusqu'alors, je ne l'avais jamais imaginé aussi faible. L'image qu'on m'avait dépeint d'elle était celle d'une jeune femme méchante, impitoyable, et arrogante. Ce que je vois aujourd'hui est une enfant brisée par son enfance, victime autant que moi par la situation. Mais, cela n'enlève pas tout le mal qu'elle a fait. Son alliance avec les vampires a causé beaucoup de trouble. Elle n'est pas qu'une victime dans l'histoire. Elle en est venue à prendre une place de fautive, ce qui m'empêche de me positionner par rapport à cela. Des sentiments contradictoires subsistent à son égard.

Notre profond silence est interrompu par les pas lourds des soldats qui nous apportent enfin à manger et à boire. Rien qui n'a l'air appétissant, mais ça fait plusieurs heures qu'on a le ventre vide et qu'on n'a pas eu accès à de l'eau.

Ils nous font passer des petits plateau en fer sous les barreaux de nos cellules, ne prenant pas la peine et le risque de les ouvrir. On se jette alors sur la nourriture, cédant à nos pulsions de vie, après avoir légèrement hésité face à cette nourriture qui nous est servie par nos ennemis. Mais, si on doit mourir aujourd'hui, ce sera au moins le ventre plein. Bella quant à nous ne touche pas une miette de son plateau, le laissant devant les barreaux et restant dans le fond de sa cellule, recroquevillée sur elle.

Un soldat vient ensuite récupérer les plateaux, quelques minutes après. Il est seul, cette fois-ci. Vildred l'interpelle alors. Il semble très bien le connaître.

— Comme c'est ironique, cette situation. Il y a plusieurs années auparavant tu léchais mes bottes, essayant par tous les moyens d'attirer mon attention, alors que tu étais l'un des Chasseurs les plus minable, lance-t-il.

— Tu n'es pas un innocent Vildred. Tu as violé le code d'honneur des Chasseurs, et tu as agi dans l'illégalité la plus totale pour servir tes propres intérêts, rétorque le soldat.

Le prisonnier se lève alors et s'approche des barreaux adoptant une allure provocante.

— Allons, Allons, Carl. Si tu avais eu l'occasion de te faire des millions, tu l'aurais fait, toi aussi. Mais, la vérité c'est que tu es incapable de trouver ton indépendance. Tu suis comme un petit chien chien tes supérieurs, en déplorant le fait que tu ne pourras jamais un jour être à leur niveau. Tu n'arrives pas à atteindre tes ambitions, parce que tu es, au fond de toi, pitoyable.

Carl semble agacé par son ancien collègue, même s'il cherche à ne pas le montrer. Pour répondre à sa provocation, il s'avance à son tour près des barreaux pour se mettre au niveau de Vildred, à quelques centimètres de lui.

— Mais, moi au moins, je ne vais pas rester coincé derrière les barreaux, durant l'intégralité de mon existence restante, lui murmure-t-il, avec condescendance.

Vildred incline alors légèrement sa tête sur le côté, ne détachant pas ses yeux de ceux de son interlocuteur.

— Qui t'as dit que je le resterai ?

Un petit silence glaçant s'en suit, avant que Vildred, passe ses bras entre les barreaux, pour saisir brusquement et d'une rapidité fulgurante son interlocuteur par le cou, et fracasser sa tête contre ces derniers. Le type n'a pas eu le temps de se retirer que son crâne s'explose dessus. Le bruit terrifiant du choc des os de son visage contre la surface en métal des barreaux me fige brusquement sur place. Le corps du soldats s'écrase sur le sol, le visage en sang, assommé et inconscient.

Vildred se baisse alors et passe de nouveau les bras entre les barreaux pour récupérer le trousseau de clé accroché à la ceinture de son ancien collègue, et se libère par la suite. Il récupère alors les armes de ce dernier : un pistolet et un poignard, avant de relever le soldat par le cou pour l'égorger, dans l'objectif de l'achever. Cette scène est tout à fait effroyable. J'assiste devant toute cette violence victime d'une alternance d'émotions contradictoires : de la peur face à ce qu'il vient de faire, mais en même temps une satisfaction de le savoir libéré.

Il se dirige enfin vers ma cellule pour l'ouvrir à son tour. Je pousse un soupire de soulagement. Inspectant l'endroit à la recherche d'une autre sortie. Et là, j'aperçois dans l'obscurité, étendue et inconsciente dans une autre cellule, Laura.

J'interpelle alors Vildred en lui désignant la cellule.

— Laura.

Il hoche alors la tête et s'empresse de déverrouiller la porte de cette dernière. Il s'accroupit à son niveau et vérifie son état.

— Elle va bien ? Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ? je demande inquiète.

— Ils l'ont vidée de son sang, me répond-il.

Il saisit alors le corps jeune femme pour la porter dans ses bras. Il scrute l'endroit et se dirige vers une porte un peu dissimulée. Je comprends qu'il s'apprête à s'enfuir.

Et je ne suis pas la seule à le comprendre.

Bella se lève subitement et se jette aux barreaux de sa cellule, toujours enfermée.

— Vildred ! Attend ! Tu ne vas quand même pas me laisser là ? s'écrie-t-elle, commençant à paniquer, alors qu'elle devine ce qu'il a derrière la tête.

— Je ne vais pas me gêner, lui répond-il, sans aucune émotion dans la voix.

La jeune fille, attrape fermement les barreaux pour essayer en vain de les briser.

— Tu ne peux pas faire ça ! Pas après tout ce qu'il s'est passé ! Tu sais ce qu'ils vont me faire...! Je les ai trahi, ils vont me tuer...!

— Eh bien, cela me facilitera la tâche, réplique-t-il, continuant de s'éloigner, Laura toujours dans ses bras.

Bella fond alors en larme. Elle est complètement paniquée. Son anxiété la fait violemment trembler. Elle continue de secouer frénétiquement les barreaux, dans l'angoisse de faire face à la sentence qui lui sera destinée par l'Enclave.

— Je vous en supplie...! Ne me laissez pas là...Ne me laissez pas à leur merci...!

Ses yeux transpirent de désespoir. Elle est complètement terrifiée. Sa voix ne ment pas sur son angoisse extrême. Elle sait qu'elle va mourrir. Nous sommes dorénavant son seul espoir.

Je me fige alors que je me dirigeais vers la porte de sortie dénichée par Vildred. Je me retourne vers elle, prise par un élan soudain de pitié à son égard.

Vildred, n'entendant plus le bruit de mes pas sur le sol de la prison, se retourne à son tour. J'alterne alors mon regard entre lui et la jeune fille. Il perçoit tout de suite mon hésitation.

— Elle a brisé ta vie. Elle aurait pu t'aider dès le début, mais elle n'a rien fait. Elle mérite le sort qui lui est destiné, déclare-t-il.

Bella secoue de plus belle les barreaux de sa cellule.

— Je vais me racheter...! Je suis prête à vous aider ! Je vous en supplie...s'écrie-t-elle, les joues trempées de larmes.

Je suis prise alors par une culpabilité débordante. Une partie de moi a envie de ne prendre aucun risque et de la laisser ici, une autre éprouve un sentiment avide de compassion à son égard. Ses larmes ne me rendent pas insensible. J'ai besoin de réfléchir. Je ne peux pas partir comme ça, sans avoir pris le temps de décider de la meilleure solution.

— Vildred...je murmure alors.

Il fait alors un pas vers moi, me dévisageant du regard.

— Tu m'as demandé un jour de t'apprendre à raisonner sans émotion. Chose que j'ai faite. À toi de montrer que mes leçons n'ont pas servi à rien.

Il me lance alors le trousseau de clé, me laissant à moi seule cette lourde décision. Il me teste, je le sais. Mais, il le fait aussi parce qu'il sait qu'il a une dette envers moi. Il m'avait promis de ne pas tuer Bella. La laisser ici à la merci de l'Enclave revient à violer sa promesse, et il le sait.

Je me tourne une dernière fois vers Bella. Elle me regarde, les yeux humides, les bras et ses lèvres tremblantes.

Cette situation m'est insupportable. La tâche que me transmet Vildred est une tâche lourde de conséquences.

Il a raison, j'ai voulu devenir comme lui, j'ai voulu faire abstraction de mes émotions pour améliorer mes compétences.

Mais, les émotions et la compassion n'incarnent pas toujours la faiblesse. Je refuse aujourd'hui d'être égoïste.

Je me dirige alors vers sa cellule, et enfonce la clé dans la serrure en la faisant pivoter pour la déverrouiller. J'ouvre la porte et Bella m'accorde un regard de remerciement et de gratitude, restant silencieuse.

Je me tourne alors vers Vildred. Il me fixe droit dans les yeux, m'adressant un regard sévère.

— Tes actes auront des conséquences. J'espère que quand il sera l'heure de les assumer, tu y feras face.

— Je sais ce que je fais. C'est ma décision, je rétorque sèchement.

Vildred se tourne vers Bella et pointe son pistolet sur elle.

— Tu tentes ne serait-ce qu'un truc bizarre, je te colle une balle dans le crâne. C'est clair ?

La jeune fille reste silencieuse. Vildred nous fait alors signe de nous diriger vers la sortie.

Une sortie vers la liberté.

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