Chapitre 111
L'attente jusqu'au fameux samedi a été longue.
Mais, nous voilà prêt pour rendre visite à Destiny Silva, la sorcière qu'Isaac a déniché dans les archives de l'Enclave. Vu son CV, je suis persuadée qu'elle peut nous aider. Elle travaille depuis des années dans la remémoration de souvenir chez des patients malade.
Isaac, par précaution, ne l'a pas contactée, espérant qu'elle nous reçoive au moment où on va se présenter à elle. C'est un acte audacieux, mais j'ai espoir que cela fonctionne. Destiny Silva vit dans un manoir reculé, à la périphérie de la ville. On prévoit donc de s'y rendre Isaac, Vildred et moi. On a longtemps hésité à ce que ce dernier nous accompagne, mais dans une volonté d'être plus prudent, on a finalement accepté qu'il vienne. Plus on est nombreux, plus on peut se défendre. Et Vildred est plutôt bon pour ça. On ne sait jamais sur qui on peut tomber, même si les vampires ne peuvent pas sortir la journée.
Alors qu'on s'apprête à monter dans la Mustang de Vildred, on tombe nez à nez face à Nathanaël. Ce n'était pas prévu, ni pour nous, ni pour lui, au vu de l'expression de surprise et de malaise qui se lie sur son visage. Nathanaël croise nos regard et se fige brusquement sur place, la bouche entrouverte, incapable d'avancer. Un sentiment d'amertume prend alors part en moi, quand les souvenirs de sa récente trahison me reviennent alors brutalement.
Nathanaël a transmis des informations confidentielles aux vampires, qui leur ont permis d'attaquer l'Enclave lors de la fête de la commémoration des soixante-dix ans et de détruire la machine de séquençage, effaçant définitivement toutes preuves de ma véritable identité. Que son choix ait été motivé par des enjeux personnels, ou qu'il ait été forcé à le faire, je lui en veux énormément.
Mais, je ne suis pas la seule.
Je sens Isaac se raidir à côté de moi. Il s'apprête à se jeter sur lui et à lui hurler dessus quand je me positionne devant lui, l'obligeant à reculer, positionnant une main ferme sur ses omoplates.
— C'est à moi de gérer cela, j'articule.
Isaac ne répond pas. Je vois dans ses yeux que ma réplique ne lui convient pas, mais il sait aussi que j'ai raison. Son silence me fait comprendre qui me laisse prendre les devants.
J'avance alors vers Nathanaël, le dévisageant d'un regard mauvais. Je n'ai pas vu ce dernier depuis ce fameux soir. Il a pris ses congés juste après, craignant de toute évidence d'affronter nos regards à l'Enclave. Mais, il ne pourra pas le faire éternellement. Aujourd'hui est le moment de la confrontation.
— Je suis...si...désolé...murmure-t-il, les yeux noyés de regrets.
Je ne suis pas attendrie par sa tristesse. A cause de lui, ma situation est d'autant plus compliqué. Je lui faisait confiance et il m'a trahi. Il n'y aura aucun retour en arrière possible.
— Donc, tu étais avec les vampires depuis le début ? j'articule, sur un ton glacial.
Le jeune sorcier secoue la tête.
— Je n'ai jamais été de leur côté. Ils ont menacé m'a famille, et ils m'ont obligé à leur transmettre des informations.
— Obligé ? Tu aurais pu nous en parler. On aurait pu trouver une solution ensemble, et à la place, tu as pris ta décision seul. Tu te rends compte des conséquences ? Tu as aider les vampires à s'infiltrer à la commémoration et dans l'enceinte de l'Enclave. Beaucoup de salariés ont été grièvement blessés dans les explosions et les incendies ! je m'indigne alors.
Nathanaël baisse les yeux, mal à l'aise, essayant de se justifier comme il peut.
— Je n'ai déclenché aucune explosion.
Je trouve son excuse très légère.
— Peut-être, mais tu as permis aux vampires de le faire, en les aidant à s'introduire dans l'enceinte de l'établissement. Le sang de ces pauvres gens sont sur tes mains, que tu le veuilles ou non, je rétorque sèchement.
Nathanaël ne répond pas tout de suite. Il sait que j'ai raison. Je lis une culpabilité évidente dans ses yeux, mais cette dernière n'enlèvera pas tout ce qu'il s'est passé. En plus de me porter préjudice, il a mis en danger des innocents.
— J'aimerais tellement faire quelque chose pour réparer ce que j'ai fait...
— Retourne à l'Enclave, au lieu de te cacher, et avoue tes fautes, je réplique.
— Il ne le fera pas, il n'a aucun courage. Ce n'est pas un homme. J'ai toujours répété qu'il n'avait rien pour lui, et vous m'avez toujours trouvé trop dur, lâche Vildred, en levant les yeux au ciel.
— Quoiqu'il en soit, s'il ne se dénonce pas, je le ferai. Je ressemblerai toutes les preuves pour qu'il paie ce qu'il fait, rétorque Isaac, le regard noir et les muscles tendus.
Nathanaël secoue la tête.
— Pas la peine. Je vais tout révéler à l'Enclave. Mais, je ne parlerai pas de ce qu'on a découvert sur toi, Linda. Je te dois bien cela, déclare le sorcier.
Je hoche la tête et croise les bras sur ma poitrine.
— En effet, tu me le dois bien. Tu m'as déjà mise en mauvaise position face aux vampires, donc, j'apprécierais que tu ne le fasses pas pour l'Enclave.
Isaac pose sa main derrière mon dos pour me diriger vers la voiture de Vildred. Il paraît très remonté contre le sorcier.
— J'en ai assez entendu. Il n'y a rien à ajouter, tonne-t-il sèchement.
Je me laisse faire et ouvre la portière arrière, rompant le regard avec Nathanaël.
— Linda...m'interpelle-t-il de nouveau.
Je me retourne brièvement, en montant dans le véhicule.
— Quoi ?
— Je ne sais pas ce que les vampires préparent contre toi. Mais, je sais qu'ils sont assez déterminés pour arriver à leur fin. Fais attention à toi.
— Je le suis aussi, je rétorque, avant de refermer ma portière.
Vildred démarre enfin, laissant le jeune sorcier, seul sur le trottoir, tourmenté par un nombre inconsidéré de regrets.
*
Le trajet se fait plutôt dans le silence. Cette discussion avec Nathanaël nous a considérablement refroidis. Mais, on sait qu'elle était nécessaire. Maintenant, on sait à qui on ne peut pas faire confiance, et on pourra aller de l'avant.
De mon côté, ce n'est pas Nathanaël qui occupe véritablement mes pensées, mais plutôt ce qu'il va se passer aujourd'hui. Je ne me suis pas vraiment préparée à l'idée de retrouver mes souvenirs. Je ne sais pas comment je vais réagir. Ce sera comme si d'une seconde à l'autre, une intégralité de connaissances, d'images et d'émotion me seront imposées. Au delà de la joie de pouvoir me souvenir des moments passés avec ma vraie famille, je vais pouvoir savoir qui est derrière tout cela. Et j'ai hâte. J'ai hâte de faire payer à la personne ce qu'elle m'a fait subir. Et j'ai du mal à me rendre compte que tout cela me sera accessible dans quelques heures maximum.
Au bout d'un certain moment à rouler dans une route reculée, longée par de grands arbres et menant jusqu'au sommet d'une colline, se dresse devant nous une haute chaumière sombre et biscornue, aux fenêtres inégalitaires et aux tourelles multiples.
— C'est là où elle habite ? je demande alors en brisant le silence.
— Si on ne s'est pas trompé. La famille Silva est une lignée très ancienne et puissante de sorcières, d'après les recherches que j'ai faites. Certaines devraient résider ici. Espérons que la nôtre en fasse partie, me répond Isaac.
Vildred gare la voiture à plusieurs mètres de la chaumière, devant le vieux portail rouillé qui clôture le périmètre du terrain, et on sort. Le Chasseur est le premier à s'aventurer, en poussant le portail, nous indiquant que son mauvais état l'empêche de se fermer.
Quelques frissons parcourent alors mon échine. Le paysage est un peu lugubre, et surtout, une partie du jardin est aménagé comme un cimetière. Ce n'est pas le genre d'endroit que j'ai eu l'habitude de visiter, et cela même si ça fait plusieurs mois que je réside à La Nouvelle Orléans.
On monte quelques marches, nous menant sur le porche. Une grande porte en bois massif nous barre l'entrée. Sur la droite, incrustée dans le mur une sonnette enchantée est mise en évidence. Isaac plante son doigt dedans, et je retiens ma respiration, anxieuse, avant qu'on nous fasse rentrer.
La porte s'ouvre, et apparaît sur le bas une jeune fille d'environ vingt ans. Elle est d'origine afro-américaine, sa peau café est d'une perfection sidérante et des longs cheveux noirs bouclés lui tombent un peu plus pas que les épaules. Son visage est très beau, ses traits fins mais durs à la fois font preuve d'une froideur absolue. Elle ne sourit pas du tout, ce qui intensifie mes frissons dans le dos.
— Que voulez-vous ? articule-t-elle d'une voix glaciale.
— Bonjour. Nous souhaitons rendre visite à Destiny Silva. La jeune fille qui nous accompagne est victime d'un sortilège d'effacements de mémoire. Nous sommes donc ici pour savoir s'il est possible de lui faire retrouver ses souvenirs, explique Isaac.
La jeune fille fusille alors Vildred d'un regard mauvais, avant de le pointer du doigt.
— Lui n'est pas autorisé à rester sur notre territoire. Pas après ses crimes contre les nôtres, vocifère-t-elle, en mentionnant le groupe de sorcières qui a péri dans l'incendie qu'il avait déclenché, et qui a causé sa malédiction.
Vildred est de toute évidence très connu dans le monde de la sorcellerie. Ce dernier fait un pas vers elle pour la défier, et plante ses yeux dans les siens, lui adressant un regard téméraire et provoquant.
— Vous avez trop peur que je vous réduise vous aussi en cendre ?
La sorcière ne se défile pas devant lui, le défiant à son tour. Elle claque alors ses doigts et les yeux du Chasseur se mettent à se remplir de sang. Il se met alors à convulser, et le sang à dévaler de tous les orifices de son visage.
Je me fige alors. Isaac prend lui aussi peur. Il saisit dans un élan incontrôlé le bras de la jeune fille pour la persuader d'arrêter.
— S'il te plaît ! Je comprends la haine que vous pouvez toutes éprouver pour lui, après ce qu'il a fait. De ce fait il restera dans la voiture, si vous nous autorisez à rentrer. Nous ne sommes pas là en ennemis. Nous voulons juste des réponses.
La jeune sorcière réfléchit quelques instants et claque de nouveaux ses doigts. Stoppant les violents saignements qu'elle infligeait jusque là au Chasseur.
Vildred titube alors et s'appuie contre le muret du manoir, crachant du sang dans une quinte de toux sans fin.
— Salle garce, parvient-il à articuler.
— La suite de la conversation se poursuivra quand il aura quitter le terrain, réplique-t-elle, lui adressant un regard toujours aussi mauvais.
— Vildred...insiste alors Isaac, voyant que le Chasseur ne veut pas renoncer à défier la jeune sorcière.
Il finit par céder, la fusillant du regard avant de s'éloigner pour regagner la voiture.
La sorcière balaie alors sa main au niveau de nous, mettant en évidence nos armes dissimulées, comme si elle nous passait sous des rayons X.
— Je vous autorise à rencontrer ma grand-mère, mais vous déposerez toutes vos armes à l'entrée. Si vous tentez quoique ce soit, vous subirez le même sort que votre ami, et cette fois-ci j'irai au bout.
— Merci, je déclare alors, en retirant tous les couteaux rangés sur moi.
Isaac fait de même, et une fois dépourvus de toute arme, elle nous fait signe de la suivre, après avoir refermer la porte d'un geste vif de la main, sans la toucher.
On déambule alors dans un long couloir, derrière elle, balayant d'un regard envoûté les riches tapisseries qui bordent les murs.
— Il est rare que nous recevons la visite de deux loups-garous. Vous avez plutôt pour réputation de rester cloîtrer dans vos niches, réplique-t-elle avec une pointe de condescendance dans sa voix.
— Elle peut savoir ce qu'on est ? je murmure alors inquiète, à l'oreille d'Isaac.
Il n'a pas le temps de répondre qu'elle le fait à sa place, m'ayant, je ne sais pas par quel miracle, entendue.
— Il n'est pas compliqué de relever votre nervosité ambiante et désagréable. Il n'y a que les loups-garous pour être comme cela, rétorque-t-elle sèchement.
Je ne sais pas quel est son problème, mais, elle n'est pas du tout aimable. Elle commence à m'agacer, mais je préfère rester silencieuse. Elle doit sûrement nous associer à Vildred, comme ce dernier est connu pour avoir persécuté des sorcières.
On arrive alors devant une sorte de grand salon. Une vieille femme, maigre, afro-américaine elle aussi et avec de longs cheveux noirs épais et nattés est assise sur un fauteuil, dos à nous.
— Grand-mère, deux loups-garous sont venus nous rendre visite pour demander ton aide, déclare alors la jeune femme, d'une voix nettement plus douce.
La vieille sorcière ne répond pas. Sa petite fille se tourne de nouveau vers nous.
— ...Vous pouvez rentrer. Elle va vous recevoir.
On hoche alors la tête et on fait un pas dans le salon. La jeune sorcière quant à elle disparaît, vous laissant seule en compagnie de la principale intéressée.
On marche alors dans la pièce, avant de nous retrouver face à elle, le cœur battant. Le silence est pesant. Il faut rapidement le brider.
— Madame, Silva...Je m'appelle Isaac Peterson. Moi et ma collègue travaillons à l'Enclave, et c'est en étudiant les archives que j'ai pu relever votre nom. Nous sommes ici...
— Je ne consulte plus, rétorque la vieille femme, avant que le loup-garou ait pu finir sa phrase.
On se retrouve alors face à elle. Elle pose alors immédiatement le regard sur moi, venant de m'apercevoir, et me scrute de haut en bas.
— Je m'en veux d'insister, mais cette jeune fille a besoin de votre aide. Ses souvenirs d'enfance ont été effacés par un sortilège, et nous avons besoin de votre aide, réplique Isaac.
Je reste silencieuse, le laissant prendre les devants. Il est bien meilleur orateur que moi. Je sais qu'il saura trouver les bons mots.
Destiny Silva ne détache pas des yeux de moi, adoptant une posture assez énigmatique.
— Je ne peux pas annuler le sort d'un autre sorcier. Seul ce dernier peut le faire. Je ne peux donc pas vous aider.
Cette réponse est loin de convenir à Isaac.
— On m'a rapporté que les sorts d'oublis demandent une énergie considérable. Seuls les très bons sorciers peuvent y arriver. Connaissez-vous certains d'entre eux qui soit spécialisés dans cela ? demande-t-il alors.
— Je ne collabore pas avec les autres sorciers. Je ne peux vous aider, comme je viens de vous le dire.
— Vous pouvez peut-être essayer ? Cela ne coûte pas grand chose, insiste-t-il.
Destiny Silva exécute un mouvement de la main, qui ouvre brusquement la porte qui mène au couloir à distance.
— Vous perdez votre temps.
Je vois les muscles des bras d'Isaac se tendre. L'impuissance qu'il ressent alors se mêle à une frustration qui est aisément perceptible sur son visage crispé. Je saisis doucement son bras et lui murmure à l'oreille.
— C'est bon, c'est pas grave. On fera autrement.
Isaac laisse échapper un petit soupir, et finit par céder sur ma demande. On repart alors penauds et frustrés, sans pouvoir même avoir une solution de secours. Il n'y a donc qu'un seul sorcier qui peut m'aider à retrouver mes souvenirs, et je ne sais pas qui c'est. Je peux faire une croix dessus.
Tout l'espoir que j'avais s'envole alors, et c'est assez douloureux. En plus de devoir renoncer aux souvenirs de mon enfance, je dois aussi renoncer à ce qui aurait pu constituer une preuve évidente aux yeux des autres pour témoigner de mon identité. Les choses se corsent et je suis à court d'idées.
Le chemin du retour se fait dans un silence de mort. Isaac est déçu, même s'il ne le dit pas, et ça me fait un peu de peine de le voir comme ça, lui qui se démène tellement pour moi.
Vildred s'arrête au milieu du chemin pour s'acheter une bouteille d'eau dans une station service. Je me retrouve alors seule avec Isaac, le temps d'un instant. Alors que je fixe le ciel déjà sombre et la lune quasiment pleine qui pointe le bout de son nez, Isaac me tire de mes pensées moroses.
— Je suis désolé, déclare-t-il calmement.
Je secoue la tête.
— Ne le sois pas. Tu n'y es pour rien.
Un petit silence s'en suit. On fixe tout les deux le paysage crépusculaire, pointant le bout de son nez. Paradoxalement, même si la journée a été mauvaise, ce moment est appréciable. Tout semble calme. La tombée de la nuit m'apaise et je crois que c'est aussi le cas pour Isaac.
— J'ai du mal à savoir ce que ça fait, d'avoir ses souvenirs effacés.
Je me laisse alors submerger par mes pensées. J'essaie de remémorer le plus ancien souvenirs que j'ai, vers quatorze ans, et tout semble flou avant.
— En fait, même moi, je ne sais pas trop. Ça me parait juste normal. Je ne peux pas imaginer qu'on puisse se remémorer des moments de l'enfance, je déclare.
Isaac se retourne alors.
— Je ne peux pas te ramener tes souvenirs, mais je peux te les raconter en t'amenant sur les endroits associés, quand tout cela sera terminé, si tu en as envie.
Un sourire se dessine malgré moi sur mes lèvres. Je lui adresse un regard reconnaissant, avec une touche d'espoir, infime mais bien présente.
— J'aimerais beaucoup.
Isaac sourit à son tour et se tourne de nouveau vers le ciel étoilé. La lune illumine une bonne partie de l'étendue sombre qui se dresse au dessus de nous.
— La Lune sera pleine mardi.
Je déglutis. J'ai volontairement décidé jusqu'alors de ne pas y penser. Mais, ma nature me rattrape. Je sais que tôt ou tard, je devrais affronter mes démons.
— Ça fait mal...? La transformation, je demande.
Je vois le visage d'Isaac se crisper à travers le rétroviseur. Il essaie de cacher son anxiété, mais il échoue.
— Ce n'est pas la douleur physique qui est insoutenable, murmure-t-il.
— Quoi donc ? j'articule difficilement, le cœur serré dans ma poitrine.
— Tout ce qui se passe dans ta tête. Les élans de paranoïa, les émotions submergeante...Certains loups-garous se sont suicidés juste avant de se transformer, tellement leur souffrance était immense, déclare-t-il, les yeux reflétant de douloureux souvenirs.
— Je ne m'y sens pas capable, Isaac...je murmure, décontenancée.
Le loup-garou se redresse et se tourne de nouveau vers moi, plantant cette fois-ci un regard sûr et rassurant.
— Je n'ai pas prévu de te laisser seule, pour ta première transformation. Je serai avec toi, tu ne seras pas livrée à toi-même.
Je détourne le regard, pour le diriger vers la pleine lune, les muscles crispés et le cœur battant. Je ne réponds pas, me laissant aller à mes tourments. Il faut que j'affronte ma véritable nature. Mais, je ne m'en sens pas aujourd'hui capable.
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