Et je marche dans la rue, le béton, je le sens sous mes vieilles chaussures délacées, il est dur.
Dur, comme cet organe creux qui saigne parfois,
Des gouttes tombent, il commence à faire froid.
Froid, comme mes mains qui se rendent, lassées de ne rien expérimenter.
Expérimenté, je me contente généralement de vous regarder,
La pluie devient plus violente, je me mets à courir.
Courir, je ne m'en passe plus, je ne m'arrête plus, je continue.
Sous mes jambes lacérées défilent des rues, des avenues qui m'étaient inconnues. Impossible de m'arrêter, je me sens délivrée.
Un café renversé, un chien égaré, un vitrail brisé, des bouts de verre éparpillés à côté d'un journal déchiré, dessus le mot prisonnier m'a frappé.
Toujours retenue dans ma course, il résonne dans ma tête comme un compte-rendu, être un détenu est le début pour choisir si oui ou non on veut rester pendu.

FeuFoLex