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Pour faire court, ma mère saura que j'étais dépressive, et peut-être même que je suis enceinte. Je suis pire que foutue là.
Elle ouvrait l'enveloppe lorsque je suis rapidement venue jusqu'à elle et l'ai arrachée des mains.
Moi : Ils ont dû se tromper de maison !
Maman : Mais qu'est-ce qui te prend ? Notre adresse est écrite dessus !
J'ai jeté un coup d'œil à l'enveloppe et, en effet, y'avait bien notre adresse écrite tout en haut.
Moi : Ok mais je suis pas allée à l'hôpital !
Elle me fixait avec un regard menaçant, le genre de regard qui me disait qu'il vaudrait mieux que je lui rende l'enveloppe au plus vite.
Maman : Jessy, tu vas me rendre cette enveloppe tout de suite.
Moi : Mais ça parle de moi donc-
Maman : Rends moi cette enveloppe !
Je lui ai directement rendu l'enveloppe.
Maman : De quoi ça peut bien parler ?
Elle entamait l'ouverture de l'enveloppe et venait tout juste de sortir la lettre. Je croisais les doigts et faisais une infinité de prières dans ma tête.
Maman : Alors voyons...
Elle lisait dans sa tête et j'étais encore plus stressée. Et soudain, elle avait l'air surprise.
Maman : C'est une blague ?!
Moi : Désolée j'ai pas eu le courage de vous le dire !
Maman : Y'a de quoi perdre son courage face à ce genre de choses !
Je me tais et baisse la tête. Mon coeur battait vite et je reculais légèrement au cas où elle deviendrait hystérique.
Maman : Comment tu as pu nous cacher un si gros trouble psychologique ?
Moi : Quoi ?
Maman : Tu crois vraiment qu'une dépression est à prendre à la légère ?
Soit je rêve, soit elle me fait tout un plat juste pour la dépression et elle n'est pas au courant pour ma grossesse.
Moi : Mais je vais mieux.
Maman : Ce n'est pas ce que la lettre dit.
Moi : Et elle dit quoi ?
Maman : Elle dit que tu as fugué l'hôpital or qu'on devait te garder quelques jours, pour te soigner.
Moi : Mais j'allais pas rester à l'hôpital alors que je devais aller en cours !
Maman : Donc tu préfères aller en cours malade ?
Moi : Mais puisque j'te dis que je suis pas malade !
Maman : Alors comment expliques-tu cette dépression ?
Moi : J'en sais rien...
Son regard montrait bien qu'elle ne me croyait pas et qu'elle attendait que je balance la vérité.
Moi : Bon d'accord, c'est parce que j'étais hyper stressée.
Maman : À cause de quoi ?
Moi : Du bac. J'ai peur d'échouer.
Maman : Jessy, tu ne peux pas échouer au bac. D'après tes résultats et ce que les profs ont dit, tu es partie pour avoir la mention maximale. Ça serait inconcevable que tu rates un examen déjà gagné d'avance.
Ma mère croit dur comme fer que j'aurai la meilleure mention. Tous les profs le pensaient aussi. Sauf que dès que je suis sortie avec Dylan et que j'ai raté certaines épreuves importantes, ma moyenne a subitement chuté. Et maintenant, c'est impossible pour moi d'obtenir la mention "très bien".
Moi : Euh on sait jamais...
Maman : Détends toi Jessy, tu n'as aucune raison de stresser.
Mon père est un escroc, ma mère me voit comme une dépressive, Jason me guette quand j'appelle Chris, Jamie devient fou parce que je comprends pas les maths, Ross cherche la petite bête pour me descendre, j'attends un bébé...Et on me dit de pas stresser ?
Moi : Ouais, t'as raison...
Je l'ai laissée et suis allée dans ma chambre, pour méditer à tout ça. Ces derniers mois m'ont fait réaliser que j'ai vraiment une vie merdique. Il m'arrive tout le temps des mauvaises choses, c'est fou...
Deux jours après, j'étais chez Chris. On élaborait un plan pour que Ross se taise.
Chris : On peut tout simplement le jeter d'une falaise non ?
Moi : C'est tentant, mais non.
Chris : Et si on mettait d'la javel dans son hamburger ?
Moi : Non plus.
Chris : Alors il reste une seule solution...
Moi : Non on va pas incendier sa maison.
Il se lève de son fauteuil et rouspète.
Chris : Mais on a pas le choix Jessy ! T'imagines s'il apprend pour nous ?
Moi : Tu vas aller en prison, et j'aurai une mauvaise réputation pour le restant de mes jours..
Chris : Exactement ! Et faut éviter ça.
J'ai pas eu le temps de répondre car August est entré à la maison. J'ai pris du temps à digérer ce que lui et sa secte m'ont fait, mais on est finalement repartis sur de bonnes bases.
Il ferme la porte en nous regardant avec curiosité.
August : Eh qu'est-ce qui se passe ici ?
Chris : Rien.
Il me lance un regard pour que je lui réponde à mon tour.
Moi : Y'a rien.
Il hausse les sourcils puis ricane d'un ton moqueur.
August : Comment vous savez pas mentir !
Chris et moi n'avons rien répliqué et on s'est lancés un regard complice. Je voulais pas lui parler du plan vicieux que Chris et moi entreprenions, mais lui si.
Chris : Bon, tu sais comment tuer son boss ?
August : Attends tu veux tuer ton boss ?
Moi : Non surtout pas ! On veut juste qu'il arrête de nous faire du chantage.
August : Ah mais tout s'explique !
Chris : Alors, t'as une idée ?
Il fait mine de réfléchir quelques secondes puis hausse les épaules.
August : C'est simple, kidnappe le.
Sur ces mots, il a quitté le salon en nous laissant douter. Il se casse pas la tête celui-là.
Chris : Pas mal l'idée.
Moi : Non on va kidnapper personne !
Je crois qu'il en avait marre que je désapprouve toutes ses idées. Mais c'est pas ma faute aussi, je veux pas aller en prison.
Moi : On va régler tout ça en douceur, d'accord ?
Chris : Et comment ?
Moi : On va juste se faire discret au lycée et tout se passera bien.
Chris : T'entends quoi par discret ?
Moi : Hum...
Je me gratte légèrement la tête et réfléchis à ce qu'il ne faut pas qu'on fasse.
Moi : Ne m'adresse pas la parole lorsqu'on se croise.
Chris : D'acc.
Moi : Ne me souris pas non plus, pareil pour les clins d'oeil.
Chris : Ouais...
Moi : Ne me mets pas d'heures de colle.
Chris : Ok...
Moi : Ne m'amènes pas dans les vestiaires des mecs en cachette.
Chris : Attends t'es pas sérieuse là ?
Moi : Bien sûr que si.
Chris : Mais Jessy t'abuses là !
Moi : Écoute je fais ça pour nous. Il reste plus qu'une semaine pour qu'on soit légalement en couple. Donc je t'en supplie, patiente et tout ira bien.
Il boude, met ses mains dans ses poches et tourne en rond.
Chris : Ça marche.
Moi : T'es sûr ?
Chris : Ouais, c'est bon.
Il semblait pas très opérationnel mais il avait pas le choix. De toute façon, c'est notre seule solution. Ross ne risque pas de nous faire des problèmes si on fait rien de mal, donc on va rester sages.
Quelques jours après, le lycée était préparé pour les épreuves du bac. Tous les profs devaient surveiller une salle.
J'étais dans la cour avec Kylie, Wendy et Zendaya.
Wendy : Stressez pas, on l'aura toutes ce bac.
C'est facile de dire ça quand on est une intellectuelle. Ça m'étonnerait pas si elle a la meilleure mention.
Zendaya : J'espère que t'as raison.
Kylie : De toute façon moi j'vais l'acheter ce bac.
On a toutes lancé un regard rempli de stupéfaction à Kylie. Elle plaisantait vraiment pas cette fille, elle compte vraiment acheter son bac.
Kylie : Mais nan j'rigole.
Elles étaient rassurées de sa réponse, mais pas moi. Je sais bien qu'elle est sérieuse quand elle dit ça.
- Que tous les candidats se rendent dans leur salle d'examen !
J'ai croisé les doigts et on est entrées dans le lycée. Et on est allées dans nos salles respectives, dans lesquelles on passerait l'épreuve de maths.
J'entre dans la mienne, stressée. J'ai cherché la table où mon prénom était inscrit et je l'ai trouvée. J'étais tout devant, à côté de la table de Sean.
Je venais à peine de m'asseoir lorsqu'il m'a demandée.
Sean : Eh Jess' t'as pas un stylo à me prêter ?
Moi : C'est le bac et t'as encore oublié ta trousse ?
Sean : C'est pas ma faute, j'étais stressé aussi.
J'ai rigolé et lui ai passé son stylo.
Sean : Cimer !
Un quart d'heure après, l'épreuve avait commencé. C'était du chinois, je comprenais rien aux questions algébriques. Mais j'écrivais quand même des trucs, même si c'était faux.
Et inopinément, Wayne est entré dans la salle, paniqué. Il a avancé jusqu'à Thugga, qui surveillait notre salle.
Je les ignorais jusqu'à ce que j'entende ce que Wayne venait de chuchoter à l'oreille de Thugga.
Thugga : Brown est dans la merde...
Je pouvais pas m'attendre à pire. J'avais demandé à Chris de bien se tenir, et il gâche tout au dernier moment. Putain, qu'est-ce qu'il a encore fait ?
À suivre...
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