Je m'appelle Carla Dovinci, je viens de solenniser mes 16 ans. Mon cancer m'a alité durant un sacré bout de temps, et je ne peux rien y faire puisque je suis en phase terminale.

Quand tu es atteint d'un cancer phase terminale, les traitements ne font qu'atténuer tes souffrances au lieu de t'aider à guérir. En cette phase, les médecins sont littéralement en train de te préparer pour pouvoir déménager dans ta tombe, le plus aisément possible.

Tout ça a commencé à l'âge de 14 ans.

Chaque jour, je me rendais dans mon collège et je recevais dès le matin des outrages et des injures, on m'harcelait sans cesse, j'étais une sorte de passe-temps pour eux.

À un certain moment, ça commençait à me lasser, je fumais pour « oublier », et j'ai sombré dans une dépression sévère, si sévère que j'oubliais mon rôle dans la vie, que j'oubliais les gens qui m'aimaient et qui se souciaient de moi pour de vrai, mon seul vœux était de disparaître et que tout s'arrête et quand je disais naguère, que je voulais que tout s'arrête je faisais référence à la vie.

Mes souffrances étaient devenues aussi réelles que la sensation de brûlure quand on frôle une flamme, maîtresse de chaleur.

Je voulais mettre fin à ma vie, car elle m'était devenue sans aucun intérêt, je me sentais importune et indésirable dans la société, sous-prétexte que je ne causais que des ennuis et pour ce point je n'avais pas tout à fait tort.

Quant à mes parents, ils se disaient que c'est seulement l'adolescence, une période dans laquelle le comportement des gens s'altère et que ça allait se dissiper avec le temps.

Mais ce qu'ils ignoraient c'est le fait que j'étais apte à passer à l'acte.

Indubitablement, c'est ce que j'ai fait.