Epilogue
Bonne lecture !
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La main sur la poignée, Octavius observa le bois de la porte très attentivement. Il déglutit avec difficulté, prêt à de nouveau laisser tomber, quand une main se posa dans le creux de son dos.
Quand il se retourna, William lui souriait doucement, avec une certaine inquiétude.
– On peut revenir plus tard, si tu veux.
Il secoua la tête.
– Non. Plus tard, c'est maintenant.
Cela faisait deux semaines. Il devait entrer dans cette maison, et aujourd'hui il n'était pas seul. Inspirant un coup il ouvrit la porte d'un mouvement sec et fit trois pas à l'intérieur.
L'entrée était presque comme dans ses souvenirs ; propre, assez fade, sans couleur très voyante. Il fronça les sourcils, et se rendit compte qu'en vérité, il ne se souvenait que de très peu de choses. La cuisine, le salon, sa chambre. C'était à peu près tout.
À quoi ressemblait la salle de bain ? La chambre de ses parents ? Quand il entra dans la cuisine, elle lui parut bien plus petite. En faisant quelques pas dans le salon, il fut étonné de l'état du canapé. Quant à sa chambre, elle avait été entièrement vidée.
Il resta quelques secondes debout face à son dressing, jusqu'à ce que Will se pose à côté de lui.
– Ça va ?
– Oui.
Il se sentait déçu. Au final, cet endroit n'était pas chez lui. Il préférait presque son appartement à la capitale, ce qui était assez significatif.
– J'ai passé tellement d'heures à me planquer dans ce placard... et pourtant j'ai l'impression de regarder un endroit que je connais pas. Je m'en fiche.
Il haussa les épaules puis leva les yeux vers William.
– C'était bien plus facile que ce que je pensais.
– Tu ne comptes vraiment pas la garder ? Elle est à toi cette maison.
Il n'en avait pas l'impression. Elle aurait pu appartenir à n'importe qui, et comme son père avait abandonné tout droit sur le reste, il pouvait en faire ce qu'il voulait.
– J'ai de l'argent. Je pourrais acheter n'importe quelle maison de ce village. Celle-ci, elle n'est pas pour moi.
Elle est laide. Et je ne veux plus la voir.
– J'ai rendez-vous avec un agent immobilier demain. Ensuite, ça sera terminé.
Il lui fit un sourire, et William l'observa attentivement.
– D'accord. Passons à autre chose alors.
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« Un jour, on se réveille avec l'impression d'être prêt à tourner la page.
La veille, on s'endort la boule au ventre et les larmes aux yeux, totalement incapable de faire le moindre mouvement sans se sentir accablé par la douleur qui nous enchaîne depuis tant de temps. Puis soudain quand le soleil vient, il apparaît que le moment est enfin venu et on se sent prêt à avancer.
Le temps est une bien étrange chose : que faut-il vraiment pour faire cela ? Une heure ? Une journée ? Un mois ? Un an ? Parfois, rien n'a l'air suffisant, et alors on se rend compte que ce dont on avait vraiment besoin, c'est une raison.
Le jour s'élève, la nuit disparaît, et alors on se rend compte qu'il est finalement arrivé l'instant de dompter le temps. »
Dompter le temps, par Octavius Vasilis
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