Chapitre quatorze
Bonne lecture !
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Octavius décida de rentrer à l'hôtel, même s'il ne savait pas vraiment ce qu'il allait y faire. S'il s'allongeait, il vomissait. S'il s'asseyait face à son ordinateur, il vomissait. Et s'il attendait simplement que le temps passe et que son alcoolémie disparaisse, alors il allait devenir fou.
Le chemin fut bien trop court à son goût, mais il avait un chien, un chien très attaché à lui qui l'aimait très certainement très fort et qui l'attendait dans sa chambre. Et à défaut du reste, il était un maître à peu près décent, quand il ne s'enfilait pas du vin au goût douteux. La devanture de l'hôtel était comme il l'avait laissé, mais au vu de l'heure tardive il fut surpris de constater que la lumière du hall était toujours allumée. Pendant quelques secondes, il hésita à entrer mais se souvint que de toute façon il n'avait nulle part où aller alors il inspira un grand coup et poussa la porte d'entrée.
À l'intérieur, il n'y avait personne derrière le comptoir, et il manqua de lâcher un cri quand Athy lui sauta dessus en remuant la queue.
– Mais qu'est-ce que...
Elle tenta de lui lécher le visage en posant ses deux pattes avant sur ses épaules, mais il lui attrapa la gueule au vol.
– Qu'est-ce que tu fais là ? siffla-t-il comme si elle pouvait lui répondre. T'es pas censé être là. Pas du tout, même.
– En fait, intervint une voix depuis le canapé du coin de la pièce, c'est moi qui ai été la chercher. Je suis désolée.
Avec des yeux ronds, il se tourna légèrement vers le canapé où était assis un trop grand nombre de personnes – cinq, en vérité, mais c'était déjà beaucoup quand il ne s'était pas attendu à ne serait-ce que rencontrer quelqu'un –.
Mickaëlla le regarda comme si elle l'attendait, et il ne sut quoi faire.
– Elle aboyait dans votre chambre alors j'ai dû utiliser le double pour la faire venir avec nous. Et j'avais raison, elle est vraiment adorable.
Athy à ses pieds, il s'accroupit et plongea son regard dans le sien. L'avait-elle senti ? Avait-elle eu peur pour lui ? Elle n'aboyait pas, sauf à l'extérieur, parfois en courant derrière des oiseaux. Mais quand il lui ordonnait de rester silencieuse et tranquille, elle le faisait.
– Je suis désolé, fit-il, sans vraiment savoir où se mettre. Vraiment, je suis désolé.
Les avait-il réveillés au milieu de la nuit parce qu'il était sorti seul sans bonne raison ? Le garçon qu'il ne connaissait pas, le seul qui était resté le canapé tandis que les autres se trouvaient sur le sol, était-il l'un des clients de l'hôtel ?
Octavius remarqua Blaize, qui l'observait sans rien dire avec un verre de vin blanc dans la main et sa nausée revint au galop. Il avait honte, il s'était ridiculisé sans même être là, et à présent il se faisait pitié, car son apparence ne faisait aucun doute.
Mickaëlla s'éloigna un peu du canapé pour venir vers lui.
– Oh, mais y'a pas de soucis justement –
– Non vraiment, je suis désolé. Ça n'aurait pas du –
– « Ça n'aurait pas du arriver » ? Oh, je vous en prie, pas de ça avec nous.
Elle fut juste devant lui avant qu'il n'ait eu le temps de comprendre.
– Un chien qui aboie, c'est pas la mort. On était là, en train de jouer aux cartes, et on l'a entendu. C'est tout. On a déjà eu des gens qui grimpaient aux rideaux pendant des nuits entières, des bébés qui pleuraient, des couples qui se disputaient. Soyez pas aussi pâle, elle s'est simplement allongée avec nous et a regardé Blaize perdre lamentablement à chaque partie.
Comment son sourire pouvait-il être aussi tranquille alors que lui était là, les joues rouges dues au froid, à se demander s'il n'allait pas reprendre la voiture ce soir – même si ce n'était décidément pas une bonne idée, il le savait –. Il voulait partir d'ici, il voulait rester, il voulait juste se sentir bien, et il ne savait pas comment faire.
– Je suis quand même....
– Désolé, oui. Mais comme c'est moi la patronne de cet hôtel et que je dis que c'est pas grave, alors vous allez être obligé d'oublier ça.
Elle haussa les épaules et se baissa pour caresser sa chienne.
– Si vous voulez vraiment vous faire pardonner, alors vous pouvez venir avec nous, et essayer de me battre aux cartes.
Son clin d'œil fut la chose la plus amicale qu'il avait vue depuis un moment, et il pensa qu'elle était une dirigeante d'hôtel très étrange.
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Des bisous !
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