PDV Hailey

Je me sépare d'Enzo. 

Moi :- Je vais rentrer, je me sens pas très bien. 

Enzo :- Tu veux que je te raccompagne ?

Moi :- Non ça ira mais tu aurais 3$ ?

Il hoche la tête puis fouille dans ses poches, il sort quelques pièces et un billet. 

Enzo :- Prends tout. 

Il prend ma main, l'ouvre et pose tout l'argent à l'intérieur avant de refermer ma main. 

Enzo :- Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle moi. 

J'hoche la tête à mon tour. Il embrasse mon front et sèche mes larmes avant de me laisser. Après avoir vérifier qu'il ne soit plus là, je m'écroule une seconde fois, mes genoux touchent le sol. Je passe ma main dans mes cheveux tout en laissant toute les larmes de mon corps s'en allait. Je vais mourir, je vais mourir... Je met à pleurer puis à rire puis à pleurer puis je me remet à rire. Je ne comprends pas, mes nerfs sont en train de lâcher et je ne veux pas rester une seconde de plus ici. Alors je me lève, je ne prends même pas le peine de me maquiller ou de me coiffer, je ne veux pas. Je sors des toilettes et avance dans le lycée d'un pas lent, je n'ai nullement envie que l'on me voit comme ça mais je crois que pour une fois, je me fous des conséquences que cela pourrait avoir sur ma réputation. De toute façon, ma réputation ne sera plus rien quand je serais enterré 6 pieds sous terre. Je croise plusieurs élèves qui m'observent fixement avant de sortir du lycée, je me dirige vers l'arrêt de bus et regarde les horaires, mon bus n'arrive que dans 10 minutes. 

Moi :- Et merde.

Je fouille dans ma poche et trouve un petit objet de forme rectangulaire, je reconnais la texture et le sors donc. C'est un ancien paquet de cigarette à moi. Quand j'ai arrêté de me droguer, il m'a fallut autre chose pour me relaxer et vu que fumer est légale alors je me suis que c'était une bonne idée pour remédier à ce besoin constant. J'ouvre donc le paquet et je souris quand je découvre une dizaine de cigarette ainsi que mon briquet. Je sors donc une cigarette que je pose entre mes lèvres, je prends mon briquet noir, je l'amène à mes lèvres et l'allume, je pose ma main devant pour éviter que le vent n'éteigne la petite flamme. Je tire sur ma cigarette et inspire la fumée avant de la recracher. J'avais oublié à quel point je pouvais aimer cette sensation. J'attends quelques minutes avant d'apercevoir le bus arriver. Je jette ma cigarette au sol avant de l'écraser avec le talon de ma chaussure. Je sors les quelques dollars dans ma poche et les tends au chauffeur quand je rentre dans le bus. Je vais m'asseoir tout au fond, je met mes écouteurs dans mes oreilles et pose ma tête contre la vitre pendant le reste du trajet. Je m'endors sans m'en rendre compte. 

Je suis dans une grande pièce assez sombre, je n'aperçois que mes mains et mes pieds devant moi. Je tourne dans tous les sens en espérant trouver une sortie à ça. Il y a trois portes. Elles sont en bois assez foncées, je m'approche de celle qui est la plus à gauche et pose ma main sur la poignée. Je la tourne et entre à l'intérieur, la pièce est complètement différente que la précédente, c'est une chambre qui ne m'est pas inconnu. Des posters sur les murs blancs, un grand lit double au milieu de la pièce et une grande télé accrochée au mur, quelques étagères sur les murs et un bureau noir dans un coin de la pièce. Je me tourne lorsque j'entends un bruit derrière moi. 

??? :- Salut princesse. 

Mon sang se glace et mon cœur se stoppe, ses grands yeux bleus me regardent tendrement que je pourrais croire pendant quelques secondes que rien ne c'était passé entre nous. 

Isaac :- Est ce que quelque chose ne va pas ? 

Il parait pourtant si sincère. Je le vois s'approcher de moi mais je recule à chaque pas qu'il fait. 

Isaac :- Qu'est ce que tu as bon sang ? 

J'essaye de parler mais c'est comme si les mots ne voulaient pas sortir. Je suis pétrifier devant lui et j'en ai vraiment honte. Je recule de plus en plus jusqu'à que mon dos ne se cogne contre le mur, Isaac sépare la distance entre nous deux en posant sa main sur ma joue. 

Isaac :- Tu as mal ? 

Je secoue frénétiquement la tête de gauche à droite. 

Isaac :- Alors pourquoi est ce que pleures ? 

Je ferme les yeux et sens en effet une larme couler le long de ma joue. 

Isaac :- RÉPOND MOI ! 

Il frappe son poing contre le mur et je sursaute. 

Moi :- J'ai peur...

J'ai murmurer tellement faiblement que je suis sûr qu'il n'a rien entendu. 

Isaac :- Répètes ! 

Moi :- J'ai peur putain ! Tu me fais peur ! 

Je me réveille brutalement en sursautant, je décolle ma tête du bus et regarde autour de moi. Je vois mon arrêt de bus à une centaine de mètres de moi. Je me lève et fait signe au chauffeur de s'arrêter. Le bus s'arrête donc et je descend jusqu'à arriver chez moi. Je rentre dans ma maison et ferme la porte derrière moi. Je pose mon sac au sol et m'avance dans le salon. 

Moi :- Il y a quelqu'un ? Anna ? Papa ? 

Mon père n'est pas revenu mais on ne sait jamais. Je m'avance dans la maison mais n'y trouve personne, je vais enfin dans la cuisine et trouve un mot sur le frigo. 

<< Je suis partis pour la journée, je reviens ce soir vers l'heure du dîner. Anna >>

Cool, elle n'est pas là. Ça fait au moins une bonne nouvelle. J'attrape une bière dans le bas du frigo et l'ouvre grâce au briquet dans ma poche. Je retourne ensuite dans le salon et allume la télé qui laisse place à un documentaire animalier sur les zèbres. Je crois qu'il n'y auras rien de mieux. Je prends mon téléphone et fais défiler le fil d'actualité Facebook quand soudain quelqu'un sonne. Je me lève tout en prenant ma bière à la main. Je vais vers la porte et l'ouvre. Un livreur se tient devant moi avec quelques colis à la main. 

Moi :- Oui ? 

Je prends une gorgée de ma boisson tout en observant l'homme. 

Livreur :- Euh, j'ai une commande du nom de...

Il baisse la tête vers le registre au dessus des colis. 

Livreur :- Matthew Blake. 

Moi :- Je suis sa fille, je vais prendre les colis, deux secondes. 

Je pose ma bouteille sur une table puis me retourne vers lui. Je prends les colis et signe le registre qu'il me tend. 

Livreur :- Merci, passez une bonne fin de journée. 

C'est pas comme si ma journée pouvait être plus pire que ça de toute façon. Je ferme la porte sans le saluer en retour. Je reprend ma bouteille et reviens dans le salon. Je pose tous les colis sur la table et les regardes. Qu'est ce que ça peut être ? J'en déballe un au hasard et me bagarre avec le carton et le cuter pour retirer le scotch. Après plusieurs minutes de bataille avec le carton, je réussi à voir ce qui se cache à l'intérieur. C'est un costume de sorcière avec un mot dessus. 

<< Pour ma petite Sophia >>

Halloween, mais oui. Chaque année papa nous achètent nos costumes, c'est juste que d'habitude, il nous les offre en personnes. Ça veut dire qu'il ne sera pas pendant les vacances qui sont dans quelques jours. Je déballe un autre colis et trouve seulement une boite rempli de maquillage. C'est pour moi ? Je regarde dans le reste du carton à la recherche d'un mot jusqu'à que je le trouve. 

<< Pour Enzo, tu feras un très beau zombie >>

Je m'imagine déjà en train de recouvrir le visage de mon frère avec de la fausse peau. Je prends donc le dernier colis qui est le mien. Je l'ouvre et trouve une tenue d'infirmière déchiré à certain endroit avec quelques taches de faux sang. 

<< Pour ma Hailey, j'ai pris la moins courte que j'ai trouvé >>

Je souris en lisant le mot. Je remet les costumes dans leurs colis d'origine avant les poser sur le sol près du canapé. Je reprends la télécommande entre mes mains et augmente le son de la télé tout en mettant une chaîne de musique. Je me met à sauter sur le canapé tout en tenant ma bière entre mes mains. J'ai besoin de décompresser alors quoi de mieux ? 

Quelques heures plus tard 

Je suis définitivement morte, j'ai dansé, chanté dans toute la maison et ça m'a fait un bien fout. Je zappe grâce à la télécommande les différentes chaînes jusqu'à tomber sur une série de médecine. Mon sourire s'efface lorsque je vois un médecins s'approchait d'un homme 

Médecin :- Je suis désolé monsieur Jefferson. 

L'homme en face lui ouvre la bouche mais aucun son ne sort. 

Médecin :- Le cancer a atteint vos poumons. 

Jefferson :- Je vais mourir ? 

J'entends sa voix se briser, les larmes lui montent aux yeux. Le médecin hoche doucement la tête. 

Médecin :- Je suis vraiment désolé. 

Je sens à mon tour les larmes me monter aux yeux mais les miennes ne s'arrêtent pas là. Je les sens couler sur mes joues. Je ne veux pas finir comme ce Jefferson même si je sais qu'il n'est pas réel, c'est un acteur et donc il ne mourra pas. Alors pourquoi est ce quoi moi si ?! Pourquoi est ce que je dois abandonner ma vie ?! Je me lève et passe les mains dans mes cheveux tout en essayant de stopper mes larmes même si je sais que c'est peine perdu. 

<< Courir ou Hurler >>

Les mots de Tara me reviennent en tête. Et si cela pouvait me permettre d'aller mieux ? Je regarde autour de moi même si je suis certaines d'être seule. Je laisse mes bras tomber le long de mon corps. J'ouvre la bouche et pousse un hurlement.

 Je ne m'aurais jamais cru capable de pouvoir crier aussi fort. Je hurle pendant de longues secondes jusqu'à que je n'ai plus assez d'oxygène, je reprends alors ma respiration et recommence encore et encore jusqu'à ce que ma voix refuse d'émettre un bruit de plus. J'essaye de crier mais aucun son ne sort de ma bouche, je pose ma main autour de ma gorge qui me fait mal mais je ne regrette pas de mettre briser les cordes vocales. Je souffle puis tombe au sol en atterrissant sur mes genoux. Je reste comme ça pendant un petit moment avec de poser ma tête contre le canapé et de m'endormir.